V la dĂ©claration de M. Vincent Lamanda, premier prĂ©sident de la Cour de cassation, devant la Commission des lois de l'AssemblĂ©e nationale dans le cadre des auditions sur l'Ă©valuation de la loi organique sur l'article 61-1 de la Constitution contre des mesures hĂątives qui conduiraient « vers cette Cour suprĂȘme Ă  l'amĂ©ricaine dont

Fiche technique Format Broché Nb de pages 126 pages Poids 300 g Dimensions 16cm X 24cm Date de parution 01/01/1974 EAN 3600121143111

23juillet 2019. ConsidĂ©rations sur le homard, recueil d’articles de David Foster Wallace, paraĂźt en traduction française. Une occasion de faire le bilan de l’auteur culte, suicidĂ© Ă  quarante-six ans en 2008. Par sa sensibilitĂ© puĂ©rile et boulimique, ainsi que son obsession pour la sociĂ©tĂ© du divertissement, il incarne la culture

Document1 le serment du jeu de paume le serment du jeu de paume, dessin prĂ©paratoire de David, 1791, musĂ©e du chateau de Versailles QUESTIONS PrĂ©sentez ce document nature, auteur, date 1,5 pt Ce document est un dessin du peintre David. Il a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1791. DĂ©crivez ce tableau lieu, dĂ©cor, personnages 1 pts La scĂšne se passe dans une salle du chateau de Versailles rĂ©servĂ©e au jeu de paume, ancĂȘtre du tennis. On y voit les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat qui prĂȘtent serment en levant la main. Il n’y a aucune dĂ©coration au mur, mais des fenĂštres hautes par oĂč des gens du peuple regardent ce qui se passe. Expliquez les causes de ce serment. 1 pt Les dĂ©putĂ©s du Tiers-Ă©tat Ă©lus aux Etats-GĂ©nĂ©raux voulaient voter par tĂȘte une voix par dĂ©putĂ©, mais le roi s’y opposait. Ne trouvant d’autres salles, ils s’y rĂ©unissent. Quel est le contenu du serment ? 1 pt Ils jurent de ne pas se quitter avant d’avoir Ă©crit une constitution pour la France. DOCUMENT 2 1789, l’avis des Ă©trangers Tous les ambassadeurs Ă©trangers qui rendent compte aussitĂŽt Ă  leurs gouvernements des faits du 14 juillet, insistent tous sur l’exceptionnelle gravitĂ© de ce qui vient de se passer. Le duc de Dorset, ambassadeur du roi d’Angleterre et familier du comte d’Artois 1, Ă©crit le 16 juillet au Foreign Office 2 Ainsi, Mylord, s’est accomplie la plus grande rĂ©volution dont l’histoire ait conservĂ©e le souvenir et, relativement parlant, si l’on considĂšre l’importance des rĂ©sultats, elle n’a coutĂ© que bien peu de sang. De ce moment, nous pouvons regarder la France comme un pays libre, le roi comme un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s et la noblesse comme rĂ©duite au niveau du reste de la nation. » Le comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur de l’empereur et confident de Marie-Antoinette, Ă©crit de son cotĂ©, le 23 juillet Quelque invraisemblable que paraisse la rĂ©volution qui vient de s’accomplir, il n’en est pas moins absolument certain que dĂ©sormais la ville de Paris joue rĂ©ellement en France le rĂŽle d’un roi et qu’il dĂ©pend de son bon plaisir d’envoyer une armĂ©e de 40 Ă  50 000 bourgeois en armes entourer l’assemblĂ©e et lui dicter des lois ». Cl. QuĂ©tel, La bastille, histoire vraie d’une prison lĂ©gendaire, Robert Laffont, 1989. 1 le frĂšre du roi 2 ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres QUESTIONS 5. D’aprĂšs vos connaissances, quels sont les faits du 14 juillet » ? 1 pt Les Parisiens se sont rĂ©voltĂ©s et ont pris la prison de la Bastille. 6. Quels sont les points communs entre les deux tĂ©moins citĂ©s par le texte ? 1 pt Ils sont nobles tous les deux et sont ambassadeurs, c’est Ă  dire qu’ils reprĂ©sentent leur pays en France. 7. Montrez que les deux tĂ©moins n’ont pas la mĂȘme opinion sur la rĂ©volution. 1 pt Le premier, ambassadeur d’Angleterre, dit que la France est un pays libre et qu’il n’ya pas eu beaucoup de morts. Il parle d’une grande rĂ©volution ». Tandis que l’ambassadeur d’Autriche pense que la France et l’assemblĂ©e sont soumis Ă  la ville de Paris. Pour lui la rĂ©volution est invraisemblable ». 8. le roi
 un monarque dont les pouvoirs sont limitĂ©s » Quel autre pays a limitĂ© les pouvoirs du roi ? 1 pt L’Angleterre De quel type de rĂ©gime politique s’agit-il ? 1 pt Une monarchie constitutionnelle ou monarchie parlementaire 9. la noblesse
 rĂ©duite au niveau du reste de la nation ». A quelle dĂ©cision fait allusion cette phrase ? PrĂ©cisez la date. 1 pt La phrase fait allusion Ă  l’abolition des privilĂšges dans la nuit du 4 aoĂ»t 1789. DOCUMENT 3 Carte de la France en 1790 10. Comment l’assemblĂ©e nationale organise le territoire français pt La France est divisĂ©e en 83 dĂ©partements. 11. RĂ©digez un paragraphe de 15 Ă  20 lignes dans lequel vous devez rĂ©sumer la rĂ©volution française de 1789 Ă  1791. 8 pts Vous devez d’abord aborder les Ă©venements qui se dĂ©roulent aux Etats GĂ©nĂ©raux, puis la rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789, enfin vous devez prĂ©senter quelques transformations de la France consĂ©cutives Ă  ces Ă©vĂšnements. Attention ! Vous devez absolument utiliser les documents dans votre rĂ©sumĂ©. Ce qu’on doit absolument retrouver dans votre paragraphe Les trois documents Vous devez parler du serment du jeu de paume doc 1, et des dĂ©partements doc 3. Pour le doc 2, c’est plus difficile de le rĂ©sumer. Il parle surtout du nouveau pouvoir les pouvoirs du roi sont limitĂ©s et les privilĂšges sont abolis. Le plan proposĂ© Ce qui se passe aux Etats GĂ©nĂ©raux donc le serment du jeu de paume. La rĂ©action des Français en juillet-aoĂ»t 1789 prise de la Bastille Ă  Paris et rĂ©volution dans les campagnes. Les transformations de la France bien sĂ»r les dĂ©partements, mais aussi les municipalitĂ©s, la constitution de 1791, le systĂšme mĂ©trique
 Tags rĂ©volution Vous devez ĂȘtre identifiĂ© pour laisser un commentaire. TextestirĂ©s de ConsidĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française et Dix annĂ©es d’exil 06 aoĂ»t 2017 Ă  12h21 Jean-Dominique Merchet Book digitized by Google from the library of the New York Public Library and uploaded to the Internet Archive by user ; 19 cm"Ouvrage posthume, publié en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De Staël." "Ouvrage posthume, publiĂ© en 1818 par M. Le Duc de Broglie et M. Le Baron De StaĂ«l."
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Accueil > Les ConfĂ©rences de l’ARBR > Les rĂ©fĂ©rences Ă  la RĂ©volution Française chez les nationalistes du ... L’ARBR est une association trentenaire dont la vocation est de faire connaĂźtre la vie et l’Ɠuvre de Robespierre et les rĂ©alitĂ©s de la RĂ©volution française. Elle compte aujourd’hui prĂšs de 400 membres rĂ©partis dans toute la France et aussi Ă  l’étranger. La pĂ©tition entreprise de 2012 Ă  2014 pour rĂ©clamer l’existence d’un espace musĂ©ographique consacrĂ© Ă  notre rĂ©volutionnaire dans sa ville natale reçut elle aussi un large Ă©cho Ă  travers le monde grĂące Ă  l’internet. C’est dire que la rĂ©alitĂ© de la rĂ©volution c’est aussi le large Ă©cho et l’intĂ©rĂȘt que cette pĂ©riode de notre Histoire suscite encore parmi les citoyens de nombreux pays. Notre but s’oppose Ă  toutes les tentatives idĂ©ologiques actuelles qui consistent Ă  fossiliser ce moment extraordinaire de notre passĂ© inscrit dans l’imaginaire de chacun et Ă  contrario d’en Ă©clairer les objectifs et les idĂ©aux dont la rĂ©alisation est toujours inachevĂ©e et demeurent d’actualitĂ©. Il peut paraĂźtre surprenant, voire saugrenu, que notre association s’intĂ©resse Ă  la maniĂšre dont les nationalistes du Maghreb se sont emparĂ©s ou inspirĂ©s de l’Histoire de la RĂ©volution d’un pays devenu colonisateur aprĂšs avoir inventĂ© les droits de l’homme » , et cherche Ă  savoir comment elle a pu influencer leur pensĂ©e. Cet intĂ©rĂȘt est communĂ©ment admis lorsqu’il s’agit de la RĂ©volution soviĂ©tique – demandez-vous sous quels rapports – il n’échappe Ă  personne pour l’Histoire de la brĂšve rĂ©publique de Florence, mais il nous a semblĂ© qu’il l’était moins pour une Histoire qui est pourtant celle des origines de prĂšs de 7 millions de nos concitoyens. Notre intention nous est venue de l’exemple de Patrick Boucheron publiant avec l’aide de 120 de ses collĂšgues une Histoire Mondiale de la France ». Quelles rĂ©fĂ©rences Ă  la RĂ©volution française et Ă  Robespierre peut-on lire dans l’Ɠuvre des nationalistes du Maghreb ? C’est la question que nous avons posĂ©e Ă  notre invitĂ©. Sa rĂ©putation d’historien n’est pas Ă  faire. Il est connu comme l’un des meilleurs spĂ©cialistes de l’histoire de l’immigration algĂ©rienne et des mouvements nationalistes dans la rĂ©gion. Je ne saurais que vous recommander la lecture des 4 ouvrages qu’il a publiĂ©s Ă  cet Ă©gard. [1] Je lui cĂšde la parole. La confĂ©rence Les rĂ©fĂ©rences Ă  la RĂ©volution Française chez les nationalistes du Maghreb Par Jean-RenĂ© Genty INTRODUCTION Remerciements Citation de Bernard Lewis [2] La RĂ©volution française a Ă©tĂ© le premier grand mouvement d’idĂ©es de la chrĂ©tientĂ© occidentale Ă  s’ĂȘtre imposĂ© Ă  l’Islam ». Plusieurs points en propos introductifs Ce rĂ©cit concerne le plus souvent le monde des Ă©lites mais pas uniquement. Les populations s’emparĂšrent Ă  intervalle rĂ©gulier de ces diffĂ©rentes thĂ©matiques. Il concerne deux ensembles gĂ©opolitiques et de ce fait, les questions de traduction et de translation des concepts sont importantes watan, thouira, hogra, fitna [3]. L’histoire est mouvement et il faut bien comprendre que l’appropriation des concepts et leur dĂ©finition se modifient au fil des Ă©vĂ©nements historiques survenus au cours du XIX et du XXe siĂšcles et en particulier la rĂ©volution turque et la rĂ©volution bolchĂ©vique. Ainsi, Benjamin Stora Ă©voque-t-il, pour la mouvance PPA, la lecture 89 par 17 » [4]. Par ailleurs ces rĂ©fĂ©rences ou ces invocations Ă  la RĂ©volution française empruntent soit des formes explicites soit d’autres plus implicites, les acteurs concernĂ©s adoptant, rĂ©interprĂ©tant les concepts et les analyses pour les adopter voire les adapter ou les rĂ©futer. L’intervention se concentrera sur la situation algĂ©rienne qui, Ă  bien des Ă©gards, prĂ©sente des caractĂ©ristiques exacerbĂ©es processus de colonisation d’une extrĂȘme brutalitĂ©, systĂšme porteur de contradictions avec un statut juridique classique – trois dĂ©partements – qui rĂ©git une sociĂ©tĂ© clivĂ©e avec une minoritĂ© – europĂ©enne – disposant d’une citoyennetĂ© pleine et entiĂšre et une majoritĂ© indigĂšne » la question des juifs [5] Ă©tant distinguĂ©e Ă  part. Cette intervention s’articulera selon la progression suivante -*Une premiĂšre approche qui esquissera une gĂ©nĂ©alogie historique de l’appropriation, l’acculturation des concepts de la RĂ©volution et plus gĂ©nĂ©ralement de ceux des LumiĂšres » Ă  travers trois moments historiques l’expĂ©dition d’Égypte, le rĂ©formisme de l’Empire ottoman puis la RĂ©publique turque. -*En second lieu, Ă  partir de cette situation, on Ă©voquera le rĂŽle trĂšs important dans le domaine les idĂ©es des penseurs Ă©voluĂ©s » de la premiĂšre gĂ©nĂ©ration. -*La troisiĂšme partie sera consacrĂ©e aux positions des nationalistes contemporains notamment pendant la guerre de libĂ©ration. REPÈRES SUR L’ACCUEIL DES THÉMATIQUES RÉVOLUTIONNAIRES PAR LE MONDE ARABO MUSULMAN 1- Une longue maturation depuis le XVIIIe siĂšcle 1-1 Orientalisme et instrumentalisation Le monde intellectuel et diplomatique europĂ©en et plus particuliĂšrement français se passionne pour la question de l’Empire ottoman ». Une majoritĂ© des philosophes se sont intĂ©ressĂ©s Ă  cette question et ont Ă©crit Ă  ce sujet. Il y a une passion française pour l’orient. Les LumiĂšres » Ă©laborent et popularisent des concepts positifs mais aussi des Ă©lĂ©ments plus contestables qui auront une postĂ©ritĂ© dĂ©testable dĂ©voiement du principe des nationalitĂ©s imprĂ©gnĂ© de racialisme. Cet intĂ©rĂȘt puissant est aussi articulĂ© sur des reprĂ©sentations fantasmĂ©es et Ă  l’origine de l’orientalisme que Edward SaĂŻd analysera par la suite [6]. La question ottomane constitue alors une des principales questions internationales. En 1789, l’opinion intellectuelle et politique se partage en deux lignes Ă  ce sujet L’une plutĂŽt rousseauiste qui considĂšre que la sociĂ©tĂ© islamique est certes despotique mais dĂ©mocratique car Ă©galitaire. Son moindre avancement dans la voie du progrĂšs la rend plus proche de l’authenticitĂ© et de la vĂ©ritĂ© du temps des origines de l’HumanitĂ©. Elle est moins corrompue que les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes ;Pour la deuxiĂšme tendance, la sociĂ©tĂ© ottomane est le produit de la domination d’une aristocratie de conquĂ©rants turcs exploitant une masse chrĂ©tienne un Tiers-État oriental composĂ© d’anciennes nations. Le pouvoir rĂ©volutionnaire va osciller entre ces deux tendances selon les diffĂ©rentes phases. Ainsi, la politique menĂ©e par le comitĂ© de Salut Public plutĂŽt rousseauiste » tente de renforcer ses liens avec l’Empire ottoman pour prendre Ă  revers les coalisĂ©s. À l’inverse, les autres Ă©quipes gouvernementales plutĂŽt de l’autre tendance et hostiles Ă  l’Empire ottoman et Ă  la civilisation arabo-musulmane considĂšrent ces derniers avec mĂ©pris. 1-2 L’hĂ©ritage des LumiĂšres » et des rĂ©volutions europĂ©ennes En fait les LumiĂšres » ne sont pas un bloc. Les diffĂ©rents courants qui sont englobĂ©s dĂ©veloppent outre les valeurs universalistes mais aussi, le nationalisme, le racisme, le scientisme etc. Mais des idĂ©es fortes se rĂ©pandent production d’un programme politique sĂ©cularisĂ©. SouverainetĂ© nationale, etc. Le corpus commun des LumiĂšres se dĂ©finit en termes d’optimisme et de foi en l’avenir sauf Rousseau, de rationalisme conquĂ©rant qui s’attaque Ă  tout ce qui symbolise le passĂ©, le despotisme sauf Ă©clairĂ©, les abus et les superstitions. En rĂ©alitĂ©, il faut Ă©largir le pĂ©rimĂštre des influences Ă  ce que l’on appelĂ© Les LumiĂšres » et Ă  ce que Jacques Godechot [7] avait dĂ©signĂ© comme le siĂšcle des RĂ©volutions ». A cet Ă©gard, la DĂ©claration d’IndĂ©pendance des 13 colonies amĂ©ricaines constitue une rĂ©fĂ©rence forte [8]. Lorsque dans le cours des Ă©vĂ©nements humains, il devient nĂ©cessaire pour un peuple de dissoudre les liens politiques qui l’ont attachĂ© Ă  un autre et de prendre, parmi les puissances de la Terre, la place sĂ©parĂ©e et Ă©gale Ă  laquelle les lois de la nature et du Dieu de la nature lui donnent droit, le respect dĂ» Ă  l’opinion de l’humanitĂ© l’oblige Ă  dĂ©clarer les causes qui le dĂ©terminent Ă  la sĂ©paration. » Les principes de la dĂ©claration d’IndĂ©pendance vont entrer en rĂ©sonance avec la dĂ©claration en 14 points du prĂ©sident Wilson et notamment le point 5 Point 5 Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu’en dĂ©terminant toutes les questions au sujet de la souverainetĂ©, les intĂ©rĂȘts des populations concernĂ©es soient autant pris en compte que les revendications Ă©quitables du gouvernement dont le titre est Ă  dĂ©terminer. » et vont attirer l’attention des AlgĂ©riens. Cette dĂ©claration aura une rĂ©sonance considĂ©rable parmi les peuples colonisĂ©s. Ce corpus thĂ©matique des LumiĂšres peut ĂȘtre rĂ©sumĂ© par la devise rĂ©publicaine, LibertĂ©, ÉgalitĂ©, FraternitĂ© » qui rassemble toute une sĂ©rie de principes l’égalitĂ© civile, Ă©galitĂ© de tous les citoyens ; limites bien connues dans le domaine politique. La LibertĂ© reprĂ©sente et englobe la libertĂ© individuelle, traduction notamment dans le domaine de la justice, prolongement du travail des LumiĂšres, libertĂ© d’opinion et libertĂ© de conscience fin du monopole de l’église catholique, souverainetĂ© du peuple, rĂ©gime reprĂ©sentatif fondĂ© sur la sĂ©paration des pouvoirs. L’attrait des doctrines militaires est puissant car les techniques militaires françaises du XVIIIe siĂšcle impressionnĂšrent et influencĂšrent l’Empire Ottoman. Mais l’hĂ©ritage des LumiĂšres » est aussi trĂšs composite DĂ©borah Cohen [9] La diffĂ©rence entre aujourd’hui et les annĂ©es 1960 et 1970, c’est que l’historiographie a reconnu que les LumiĂšres considĂ©rĂ©es comme un tout n’existaient pas vraiment 2. Je ne pense pas que la chose la plus intĂ©ressante soit d’affirmer que le XVIIIe siĂšcle, les LumiĂšres ou la RĂ©volution française considĂ©rĂ©s comme un bloc seraient responsables de la situation dans laquelle nous sommes. C’était une pĂ©riode de bouleversements de la pensĂ©e tels que beaucoup de possibles Ă©taient ouverts. Je suis d’accord pour dire que le nationalisme, le racisme, le scientisme Ă©taient absolument au nombre des composantes des LumiĂšres » [10]. 1-3 L’expĂ©dition d’Egypte un Ă©vĂ©nement fondateur La politique musulmane de Bonaparte Tous les historiens europĂ©ens et arabes s’accordent pour considĂ©rer l’expĂ©dition d’Égypte comme un Ă©vĂ©nement fondateur qui relĂšve d’une dĂ©marche politique du Directoire et non pas d’une aventure personnelle. La dĂ©cision mĂȘle plusieurs objectifs rappels -* Depuis la conquĂȘte de l’Italie, la RĂ©publique est limitrophe de l’Empire ottoman et les frictions ont tendance Ă  se multiplier -* La ligne politique incarnĂ©e par Bonaparte l’emporte avec le concept de Grande Nation » qui vise Ă  imposer la RĂ©volution par les armes en s’appuyant sur les minoritĂ©s rĂ©voltĂ©es ; -* L’affrontement avec le Royaume-Uni qui se poursuit avec l’idĂ©e de contrĂŽler les routes commerciales en MĂ©diterranĂ©e et prendre l’ennemi Ă  revers La fascination de l’Égypte. L’expĂ©dition d’Égypte, outre son aspect proprement militaire, revĂȘt une dimension idĂ©ologique trĂšs forte. Bonaparte emmĂšne, certes, une mission scientifique importante mais il Ă©labore un discours idĂ©ologique spĂ©cifique qu’il expliqua plus tard dans son rĂ©cit de la campagne. Il mĂȘle rhĂ©torique rĂ©volutionnaire française et lĂ©gitimation islamique des rĂ©voltes contre un sultan despotique donc corrompu qui a donnĂ© le pouvoir aux mamelouks qui exploitent le peuple Ă©gyptien. Cette dĂ©marche tourne court notamment en raison de l’athĂ©isme militant des troupes françaises et de la rĂ©action du gouvernement ottoman [11]. Pour le monde musulman, l’expĂ©dition d’Égypte ouvre l’ùre des agressions coloniales des pays europĂ©ens Ă  la fois militaires et idĂ©ologiques mais le choc est tel que cet Ă©vĂ©nement irrigue l’ensemble du siĂšcle. Les milieux progressistes et les milieux conservateurs vont s’emparer des concepts rĂ©volutionnaires pour les travailler et les adapter. Cela passe par un important travail de conceptualisation qui emprunte aux domaines juridique, religieux, philosophique et linguistique. Comment dĂ©signer, fonder des concepts comme RĂ©volution, libertĂ© individuelle, libertĂ©s publiques etc. Il faut donc prendre des termes existants et en modifier le sens comme celui d’ El Watan » [12], par exemple. Au dĂ©part ce terme est plus ou moins synonyme de oumma » puis il est utilisĂ© pour dĂ©signer le peuple au sens de Nation dans une perspective sĂ©cularisĂ©e. Althawra dĂ©signe la RĂ©volution aprĂšs avoir Ă©voquĂ© le coup de force. La campagne d’Egypte par le cinĂ©ma Y. Chahine Ce travail multiple et gĂ©nĂ©ralisĂ© va se construire soit en rupture avec les concepts islamiques soit en articulation avec eux. 1-4 Le bouillonnement intellectuel du XIXe siĂšcle Les Ă©volutions politiques L’Empire ottoman, qui s’est rangĂ© suite Ă  l’expĂ©dition d’Égypte du cĂŽtĂ© des puissances conservatrices, ainsi que ses diffĂ©rentes composantes entreprennent Ă  travers de nombreuses vicissitudes au dĂ©but du siĂšcle un processus de modernisation. Le premier domaine concerne la question militaire. La premiĂšre partie du siĂšcle est marquĂ©e par un affaiblissement du pouvoir central qui se traduit par la rĂ©volte de minoritĂ©s qui se rĂ©clament directement du principe des nationalitĂ©s notamment la rĂ©volte grecque. Celle-ci caractĂ©rise le dĂ©but d’un processus des rĂ©voltes centrĂ©es sur des processus ethniques et religieux avec le soutien des pays europĂ©ens. ParallĂšlement les composantes de l’Empire prennent de plus en plus leur autonomie comme le montre l’émergence de l’Égypte ou Mohammed Ali mĂšne une politique volontariste de modernisation en important les techniques et en recourant Ă  des intervenants français notamment saint-simoniens. Le gouverneur de l’Égypte adopte un discours officiel qui plaĂźt aux occidentaux et se place dĂ©libĂ©rĂ©ment dans le sillage de Bonaparte. La seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle est marquĂ©e par la publication des Tanzimat [13] qui constituent un effort sans prĂ©cĂ©dent de modernisation de l’Empire Ottoman qui concerne tous les aspects de la vie et de l’organisation sociale et politique. L’influence des philosophes français demeurera au centre des rĂ©flexions politiques du monde arabo-musulman et notamment Jean-Jacques Rousseau – mais aussi Montesquieu ou Auguste Comte – dont l’influence sur l’Orient et l’Asie sera considĂ©rable au XIX° et au XXe siĂšcle. Ainsi, Messali Hadj Ă©crira dans ses mĂ©moires Ă  la fin de sa vie, en 1972 cahier n°12, [14]. L’’Ɠuvre de Jean-Jacques Rousseau m’a marquĂ© jusqu’à Ă©crire mes MĂ©moires, aprĂšs avoir longtemps Ă©tĂ© indĂ©cis. À l’époque, il m’avait Ă©clairĂ© sur les problĂšmes de la libertĂ©, de la dĂ©mocratie, de la justice. Ne peut-on pas dire, en exagĂ©rant Ă  peine, que Rousseau a Ă©tĂ© le pĂšre de la RĂ©volution française ? Ou du moins celui qui l’a annoncĂ©e ? À dire vrai, mĂȘme si cela peut sembler Ă©trange, j’en Ă©tais justement Ă  me demander, en 1935, si je n’étais pas sur une voie rĂ©volutionnaire depuis plusieurs annĂ©es ».La renaissance religieuse Djemal ad Din al AfghĂąni 1838-1897 Les milieux religieux, passĂ© le choc de l’expĂ©dition d’Égypte et l’hostilitĂ© Ă  l’athĂ©isme rĂ©publicain, vont entamer un processus de rĂ©flexion thĂ©ologique prenant en compte – mĂȘme pour s’y opposer – les concepts des LumiĂšres » en s’inspirant explicitement du protestantisme. C’est le mouvement incarnĂ© notamment par des penseurs comme Djamal ad Din Al Afgani [15] ou Moh Abdou [16]. La dĂ©marche suivie par ces thĂ©ologiens repose sur le retour au texte originel salafisme et affirme qu’il n’y a pas d’incompatibilitĂ© entre la foi et la raison, celle-ci l’emportant. Mohammed Abduh 1849-1906 Les principes de la libertĂ© et de la responsabilitĂ© de l’homme sont mis en avant. La prise en compte des concepts de la RĂ©volution s’opĂšre au prisme de l’expĂ©dition d’Égypte. Les deux hommes sont farouchement anti-impĂ©rialistes. Ajoutons qu’ils sont fortement influencĂ©s par le soufisme et ont Ă©tĂ© francs-maçons [17]. Ce mouvement de fond va jouer un rĂŽle important dans le mouvement national algĂ©rien [18]. 1-5 L’époque de tous les possibles La dĂ©marche autoritaire incarnĂ©e par le kemalisme Mustapha Kemal’Mustapha Kemal, le ghazi le Victorieux1881-1938 Le kĂ©malisme bĂ©nĂ©ficie d’un prĂ©jugĂ© favorable en Occident en raison du fait qu’il illustrerait le modĂšle d’une action rapide de modernisation sociale, culturelle et politique rĂ©ussie d’un pays musulman. Cette image a Ă©tĂ© largement mise en avant par le pouvoir kĂ©maliste qui n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  afficher ses rĂ©fĂ©rences aux LumiĂšres » notamment Ă  Jean-Jacques Rousseau dont Mustapha Kemal possĂ©dait des ouvrages annotĂ©s. La grande RĂ©volution Française a trĂšs bien dĂ©montrĂ© quels prodiges pouvait rĂ©aliser un peuple exaltĂ© et rempli d’amour pour la LibertĂ© et l’indĂ©pendance » Mustapha Kemal [19] Les piliers de la doctrine sont au nombre de deux Un nationalisme turc exacerbĂ© marquĂ© par un racialisme – la langue soleil – qui va devenir de plus en plus obsĂ©dant et dominant au cours des annĂ©es trente ;Une laĂŻcitĂ© autoritaire revendiquĂ©e on retient les diffĂ©rentes lois scandant la laĂŻcisation abolition du califat en 1924, loi des casquettes, vote des femmes, rĂ©pression Ă©pouvantable de la rĂ©volte kurde de 1925, interdiction des confrĂ©ries
 En 1937, la rĂ©vision [20] constitutionnelle intĂšgre le principe de laĂŻcitĂ© mais une laĂŻcitĂ© spĂ©cifique » Puisque, Dieu merci, nous sommes tous Turcs, donc tous musulmans, nous pourrons et devrons ĂȘtre tous laĂŻques ». Mustapha Kemal Cette citation indique bien une conception de l’Islam, religion d’État, composante essentielle du nationalisme. Tous les Turcs payent un impĂŽt qui financent uniquement le culte sunnite [21] en ignorant par exemple les AlĂ©vis [22]. Elle illustre Ă©galement une conception de la RĂ©publique fondĂ©e sur la langue, la religion voire la race. La rĂ©fĂ©rence demeure le principe des nationalitĂ©s. Ce modĂšle va inspirer d’autres rĂ©gimes autoritaires parti Baath ; nassĂ©risme etc. Une approche dĂ©mocratique la constitution Ă©gyptienne de 1923 L’évolution de l’Egypte Ă  la fin du XIXe apparaĂźt assez remarquable dans le sens oĂč elle propose une autre voie que le rĂ©publicanisme autoritaire. La devise du parti nationaliste Wafd, La religion est pour Dieu et la patrie pour tous », est assez Ă©clairante. Le Rescrit royal inscrit dans la constitution de 1923 dont l’article 3 proclame Tous les Egyptiens sont Ă©gaux devant la loi. Ils jouissent Ă©galement des droits civiques et politiques et sont Ă©galement soumis aux droits et devoirs publics sans aucune distinction de race, de langue et de religion
 » Suivi de l’article 4 La libertĂ© individuelle est garantie ». L’ensemble de ces Ă©lĂ©ments contribuent Ă  crĂ©er le climat dans lequel le nationalisme algĂ©rien moderne va se construire. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la pĂ©riode est marquĂ©e par l’émergence du je » individuel dans un univers constituĂ© par un enchevĂȘtrement de liens religieux, ethniques, tribaux, la fameuse sociĂ©tĂ© segmentaire analysĂ©e par Ernst Gellner. Cette question est au cƓur du dernier livre de Mahmoud Hussein intitulĂ© Les rĂ©voltĂ©s du Nil, une autre histoire de l’Égypte » [23].L’ACTION DES PREMIÈRES ÉLITES ALGÉRIENNES 1- Une sociĂ©tĂ© coloniale profondĂ©ment inĂ©galitaire et violente L’exemple de la scolarisation L’AlgĂ©rie reprĂ©sente une situation paroxystique de la colonisation Ă  la française caractĂ©risĂ©e par les Ă©lĂ©ments suivants -*ConquĂȘte militaire particuliĂšrement violente ; -*Colonie de peuplement crĂ©ant une situation paroxystique de violence institutionnelle -*SystĂšme complexe Ă  la fin du XIXe siĂšcle juridiquement des dĂ©partements français mais avec deux populations la population europĂ©enne et les populations d’origine rĂ©gis par des statuts juridiques diffĂ©rents et inĂ©galitaires. La question scolaire illustre assez prĂ©cisĂ©ment cette situation et elle a un lien direct avec notre sujet puisqu’il s’agit de transmission. Rappelons quelques points En 1870, crĂ©ation des 2 sections europĂ©ens et indigĂšnes Ă  cĂŽtĂ© de la filiĂšre musulmane. 1889 2% des enfants musulmans scolarisĂ©s ; 84% des enfants europĂ©ens ; 1943 moins de 10% des enfants musulmans scolarisĂ©s hostilitĂ© des Ă©lus europĂ©ens et rĂ©sistance passive des musulmans. Abolition en 1948 de la sĂ©paration entre les 2 systĂšmes, NĂ©anmoins, cette Ă©cole française, lĂ  oĂč elle a rĂ©ellement fonctionnĂ©, a jouĂ© un rĂŽle important dans la transmission. Les leaders nationalistes qui passĂšrent par celle-ci indigĂšne ou classique rendront tous hommage Ă  leurs enseignants y compris pour avoir dĂ©veloppĂ© leur sens critique. Dans ses mĂ©moires d’un combattant, Hocine AĂŻt Ahmed Ă©voquera cette pĂ©riode de son enfance dans des termes Ă©logieux Cet Ă©tablissement comportait deux sections la section française, rĂ©servĂ©e aux fils de fonctionnaires français, et la section indigĂšne. Le directeur, un mĂ©tropolitain », s’appelait M. ThomĂ©. C’était un humaniste, un enseignant aussi dĂ©vouĂ© que compĂ©tent en derniĂšre annĂ©e, c’est lui qui me prĂ©parera spĂ©cialement au concours d’admission au lycĂ©e. Nos maĂźtres, d’origine kabyle, avaient une formation aussi robuste que leurs coups de poing -lesquels Ă©taient sans doute nĂ©cessaires pour tenir en main des classes de soixante Ă  soixante-dix Ă©lĂšves. Et encore Ă©tions-nous des privilĂ©giĂ©s, car peu de douars possĂ©daient leur Ă©cole, moins de 10 % des jeunes AlgĂ©riens Ă©taient scolarisĂ©s » [24]. Pour sa part, Sadek Hadjeres, [25] Ă©lĂšve dans les annĂ©es trente de l’EPS [26] de Tizi Ouzou se montrera plus critique sur les contenus De 1800 Ă  nos jours, l’histoire rĂ©sumait ainsi toute la barbarie et le fanatisme de notre cĂŽtĂ©, tout l’hĂ©roĂŻsme, toute l’humanitĂ© du cĂŽtĂ© des nouveaux venus et de leur systĂšme. Nous Ă©prouvions un mĂ©lange de honte et d’irritation, de dĂ©sarroi et de colĂšre. La honte et le dĂ©sarroi venaient de ce que, dans nos pauvres cervelles, nous n’avions pas grand-chose de prĂ©cis Ă  opposer ce qui Ă©tait Ă©crit lĂ  noir sur blanc, dans ce livre qui ne devait pas mentir, puisque ne mentaient ni le livre d’arithmĂ©tique ni celui de leçons de choses
" [27] » 2- La dĂ©nonciation de la situation algĂ©rienne par la premiĂšre gĂ©nĂ©ration, Ă©voluĂ©s » et rĂ©formistes » Au dĂ©but du XXe siĂšcle, en dĂ©pit de la faible scolarisation des jeunes algĂ©riens, des individus ayant atteint un niveau Ă©levĂ© de formation publient des textes qui tentent de concilier l’ancrage dans le monde arabo-musulman avec des nuances marquĂ©es et la volontĂ© de prise en compte des valeurs de la RĂ©publique. Ils vont interpeller celle-ci sur la maniĂšre dont elle n’applique pas les principes rĂ©publicains qu’elle proclame ; 2-1 Des militaires saisis par la citoyennetĂ© Cadi et Khaled Deux officiers algĂ©riens vont jouer un rĂŽle dans cette rĂ©flexion intellectuelle, le lieutenant-colonel Cherif Cadi et le capitaine Khaled. Colonel cr Cherif Kadi Cherrif Cadi [28] est nĂ© en 1867 dans un douar prĂšs de Souk Ahras dans une famille hilalienne » [29]. Il suit l’école coranique jusqu’à 12 ans mais ses frĂšres le scolarisent Ă  l’école française puis au collĂšge de Constantine. Bachelier en sciences, il obtient une bourse pour suivre des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  Alger. En 1897, il est reçu Ă  polytechnique. À sa sortie, il choisit l’artillerie et obtint sa naturalisation en 1887. Sa carriĂšre militaire se dĂ©roule sans Ă -coups mais il n’obtient pas les avancements auxquels il aurait eu droit et notamment celui au grade de colonel en fin de carriĂšre aprĂšs la campagne du Hedjaz. RetirĂ© en AlgĂ©rie, il publie des livres et des articles dans lesquels il tente d’opĂ©rer une synthĂšse entre les valeurs de l’Islam et celles de la RĂ©publique. Les cadres gĂ©nĂ©raux de sa pensĂ©e s’organisent autour des postulats suivants SuprĂ©matie absolue de la civilisation française et de ses valeurs et conscience aigĂŒe de la richesse du passĂ© du Maghreb, exaltation de l’arabisme et silence sur les BerbĂšres. Par beaucoup de cĂŽtĂ©s, Cherif Kadi se rattache au mouvement de rĂ©formisme musulman. Pour lui, l’Islam est le sceau des prophĂštes et contient l’ensemble des religions du Livre. Il prĂŽne le retour aux textes et la rĂ©futation de l’islam populaire – le maraboutisme. Par ces aspects, il se rattache au salafisme. Mais il attache une grande importance Ă  la Nation française. Le programme qu’il dĂ©fend dans ses articles et dans ses livres vise Ă  prĂ©server les valeurs de l’Islam tout en faisant abstraction de toute la partie sociale et politique qui, je le rĂ©pĂšte, est variable dans le temps et dans les diffĂ©rentes parties de notre planĂšte ». Cherif Cadi insiste sur l’importance de l’éducation des jeunes, la condition des femmes et le statut des IndigĂšnes. Emir Khaled Un autre officier va se faire le porte-parole des revendications algĂ©riennes et devenir un symbole, le capitaine Khaled [30]. Le petit-fils de l’Emir bĂ©nĂ©ficie ou souffre du statut particulier fait Ă  la famille d’Abd-el-Kader par les autoritĂ©s françaises. NĂ© Ă  Damas en 1875, il est le fils de Sidi El Hachemi. PensionnĂ© du gouvernement français, il suit sa scolaritĂ© Ă  Louis le Grand puis Ă  Saint-Cyr. Refusant de demander sa naturalisation, il suit une carriĂšre d’officier indigĂšne qui s’achĂšve au grade de capitaine. À partir de 1913, il devient une figure politique en AlgĂ©rie et se signale par diffĂ©rentes prises de position. Khaled se situe Ă  la confluence de son hĂ©ritage et de son rang social — hĂ©ritier d’une famille chorfa [31], petit-fils de l’Emir – et de son attention aux nouvelles situations, l’émigration, et des nouvelles forces politiques le communisme. Khaled fait partie, avant-guerre du mouvement dit des Jeunes AlgĂ©riens ». EngagĂ© politiquement, il publie de nombreux textes critiques dans lesquels il rĂ©clame la suppression du rĂ©gime de l’indigĂ©nat, la reprĂ©sentation des musulmans dans les instances locales et l’assimilation. En mai 1919, il fait remettre Ă  un membre de la dĂ©lĂ©gation amĂ©ricaine une adresse destinĂ©e au prĂ©sident Wilson en prĂ©sentant la condition de l’AlgĂ©rie Ă  la lumiĂšre du point. La lettre prĂ©sente l’argumentaire suivant Appropriation des terres par les colons qui engendre le paupĂ©risme de la population indigĂšne ; Le poids de la fiscalitĂ© ; Une AlgĂ©rie française prospĂšre qui contraste avec la misĂšre des AlgĂ©riens ; RĂ©gime de l’indigĂ©nat et conscription obligatoire ; Le rĂŽle de la premiĂšre Guerre Mondiale ; MisĂšre en AlgĂ©rie ; Rappel de la dĂ©claration de Wilson et de son article 5 Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu’en dĂ©terminant toutes les questions au sujet de la souverainetĂ©, les intĂ©rĂȘts des populations concernĂ©es soient autant pris en compte que les revendications Ă©quitables du gouvernement dont le titre est Ă  dĂ©terminer. » En juillet 1924, Khaled fait un sĂ©jour Ă  Paris pris en charge par le PCF. Il prononce deux confĂ©rences au cours desquelles il expose ses vues politiques. Dans ses confĂ©rences l’émir KhĂąled revendiquait, comme dans sa lettre au PrĂ©sident du Conseil, une reprĂ©sentation parlementaire Ă  proportion Ă©gale, avec les EuropĂ©ens algĂ©riens », c’est-Ă -dire six dĂ©putĂ©s et trois sĂ©nateurs pour 5 millions d’habitants » ; la suppression du rĂ©gime de l’indigĂ©nat ; l’égalitĂ© devant le service militaire ; la libre accession Ă  tous les grades civils sic et militaires ». Il demandait aussi la libertĂ© de presse et d’enseignement, l’application au culte musulman de la loi sur la sĂ©paration des Eglises et de l’Etat, l’application aux indigĂšnes des lois sociales » et la libertĂ© absolue pour les ouvriers indigĂšnes de se rendre en France. De ce programme, L’HumanitĂ© disait qu’il visait essentiellement ces droits que la bourgeoisie considĂšre comme les plus belles et les plus glorieuses conquĂȘtes de la dĂ©mocratie ». Certains thĂšmes qui seront plus tard fort utilisĂ©s par les nationalistes algĂ©riens apparaissent, pour la premiĂšre fois publiquement, dans la bouche de KhĂąled l’idĂ©alisation du passĂ© de l’AlgĂ©rie avant l’occupation française » les centaines de millions de francs des biens habous » — les 300 000 Ă©lĂšves indigĂšnes des Ă©coles coraniques d’avant la conquĂȘte » et la dĂ©nonciation de l’accroissement du paupĂ©risme » liĂ© aux spoliations coloniales. 2-2 Le renouveau islamique Le rĂ©formisme algĂ©rien se situe dans le mouvement gĂ©nĂ©ral de la renaissance musulmane de la fin du XIXe siĂšcle que l’on appelle la Nahda [32] qui correspond Ă  une ouverture au monde et le recours Ă  la raison. Il se rĂ©clame des enseignements de Rachid Rida, de Moh Abdu ou de Jamel Al Afghani caractĂ©risĂ©s par le recours Ă  la raison et le retour aux textes initiaux. Mais les rĂ©formistes algĂ©riens vivent au contact de la culture française et se rĂ©clament des grands principes rĂ©publicains et notamment ceux de la devise de la RĂ©publique. Les questions qui fĂąchent sont les suivantes Les rĂ©formistes sont admiratifs des progrĂšs scientifiques et techniques de l’Occident mais se mĂ©fient de ses mƓurs ;Ils considĂšrent l’occident comme responsable du laxisme qui gagne la jeunesse algĂ©rienne et se mĂ©fient de l’école française qui scolarise les Ă©lites » algĂ©riennes. Cheikh Ben Badis 1889-1940 De la culture française, les rĂ©formistes musulmans ne semblent vouloir admettre que l’enseignement scientifique, les techniques et la pensĂ©e des meilleurs philosophes Rousseau Politiquement, ils se montrent modĂ©rĂ©s. Je suis satisfait des rĂ©formes promises par le gouvernement Blum-Viollette, en attendant que le suffrage universel soit rĂ©alisĂ© pour tous, permettant l’intĂ©gration pure et simple de la collectivitĂ© musulmane dans la grande famille française » [33] Deux Ă©vĂ©nements marquent les pays coloniaux et le Maghreb en particulier la rĂ©volution turque et la rĂ©volution bolchĂ©vique. La premiĂšre est symbolisĂ©e notamment par le refus de Mustapha Kemal d’accepter le rĂšglement imposĂ© par les grandes puissances et la seconde semble marquer un dĂ©but d’un processus d’émancipation des peuples orientaux avec notamment la question du communisme musulman ». Le mouvement rĂ©volutionnaire algĂ©rien va ĂȘtre profondĂ©ment marquĂ© par cette influence et ce contexte. Dans ses mĂ©moires, Messali Hadj insista sur l’importance de la rĂ©volution turque Dans tous les foyers, on ne parle que des succĂšs remportĂ©s par les Turcs contre les Grecs. Les gens portaient dans leur portefeuille la photographie des hĂ©ros turcs, Mustapha Kemal et Ismet Pacha. Des voyageurs venus de Tunis racontaient que, lĂ -bas, on avait promenĂ© dans la rue l’effigie de Mustapha Kemal tandis que la population l’arrosait de parfums et lui envoyait des fleurs » [34]. Octave Depont, cadre important du gouvernement gĂ©nĂ©ral, expert » de la situation algĂ©rienne, va beaucoup insister sur les liens entre communisme et indigĂšnes algĂ©riens ». Bonaparte avait ses mameluks, les sultans ont encore des gardes noires. Et voici la garde berbĂšre des futures armĂ©es rouges qui s’avance parmi les oriflammes de LĂ©nine au transfert des cendres de JaurĂšs, et qui s’offre comme un bouclier protecteur aux entrepreneurs du Grand Soir » [35]. 2-3 La transition Ferhat Abbas Ferhat Abbas qui fut un homme de l’entre deux » illustre de maniĂšre presque pure l’analyse et le positionnement d’un produit de l’école française. Ferhat Abbas Ferhat Abbas est probablement celui qui est allĂ© le plus loin dans une tentative de synthĂšse entre l’attachement aux valeurs de l’arabitĂ© et de l’Islam et les valeurs rĂ©publicaines au centre desquelles se trouvent la libertĂ© individuelle, les libertĂ©s collectives et l’indĂ©pendance. C’est quelqu’un qui, par sa formation initiale – Ă©cole française, Ă©tudes de pharmacie – et son positionnement politique est en mesure d’exprimer prĂ©cisĂ©ment les Ă©volutions de sa pensĂ©e. Il va le faire dans un livre bilan qu’il Ă©crit en 1962 alors qu’il est retirĂ© des affaires. Dans La nuit coloniale » publiĂ© en 1962 il revisite l’histoire de l’AlgĂ©rie et va longuement dĂ©velopper les rĂ©fĂ©rences Ă  la RĂ©volution Française. Il existait pourtant une analogie fondamentaliste entre les courants d’idĂ©es qui animaient les peuples europĂ©ens aprĂšs les guerres napolĂ©oniennes et les aspirations nationales des peuples africains, aprĂšs les deux derniĂšres guerres. Avec cette diffĂ©rence qu’entre temps, la France avait changĂ© de position ». Pour Ferhat Abbas, le scĂ©nario français pouvait s’appliquer Ă  la situation de l’AlgĂ©rie. Et nos soldats fellahs se mirent Ă  espĂ©rer beaucoup de la solidaritĂ© du peuple français. Ceux qui avaient pu aller Ă  l’école partageaient cette espĂ©rance. Nos livres reprĂ©sentaient la France comme le symbole de la LibertĂ©. A l’école, on oubliait les blessures de la rue et la misĂšre des douars, pour chevaucher avec les rĂ©volutionnaires français et les soldats de l’An II, les grandes routes de l’Histoire
 [
] Les enseignants, dans une grande proportion, Ă©taient des RĂ©publicains, fonciĂšrement dĂ©mocrates
 [
] Personnellement, je me suis mis Ă  penser que l’AlgĂ©rien Ă©tait Ă  la veille de 1789. Nos paysans Ă©taient semblables aux paysans français dĂ©crits par La BruyĂšre. L’EuropĂ©en entourĂ©s de ses mandarins arabes caĂŻds, bachagas et marabouts Ă©tait le fĂ©odal. La France Ă©tait le Roy ». P 114. Les thĂšmes de la pĂ©riode fondatrice que reprĂ©sente pour des milliers de jeunes AlgĂ©riens le passage par l’école de la caserne et de l’usine », c’est-Ă -dire l’engagement dans la premiĂšre mondiale et dans l’immigration vont ĂȘtre repris et proclamĂ©s par le mouvement National. 2-4 Les avant-gardes et les masses l’importance de l’immigration A l’origine de l’immigration, on trouve bien entendu des considĂ©rations Ă©conomiques » qui jouent un rĂŽle trĂšs important mais il ne faut pas ignorer d’autres motivations parfaitement exprimĂ©s pat ailleurs par quelqu’un comme Messali Hadj. Emergence de l’articulation dĂ©couverte de l’universel » - la dĂ©couverte du travail industriel le contact avec d’autres rĂ©alitĂ©s culturelles et sociales. De ce fait, le migrant n’est plus le paysan algĂ©rien ». Il est devenu l’Maigri dĂ©crit et analysĂ© pat Abdelmalek Sayad. Parmi ces nombreux migrants 140 000 au lendemain de la PremiĂšre guerre Mondiale, certains vont ĂȘtre en contact direct avec les organisations politiques et syndicales de la mĂ©tropole et le communisme va jouer un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans les annĂ©es de l’aprĂšs-guerre. Ces militants vont trouver le chemin de 89 par 17. Messali Hadj’Messali Hadj, le ZaĂŻm — 1789 Ă  la lumiĂšre de l’Islam » Messali Hadj, le fondateur du nationalisme rĂ©volutionnaire illustre cette attitude et ces migrants rencontrent le militantisme politique via le syndicalisme rĂ©volutionnaire la CGTU et le communisme CrĂ©ation en 1922 du journal Le Paria » organe de l’Union Intercoloniale ; L’Etoile Nord-Africaine, 1926. Les travailleurs algĂ©riens ont tirĂ© de la manifestation du 14 juillet un certain nombre d’enseignements. Ils ont compris que si les travailleurs français eux-mĂȘmes ont Ă©tĂ© obligĂ©s de descendre dans la rue, d’occuper des usines, des magasins et manifester par dizaines de milliers dans les artĂšres de la capitale française pour obtenir une certaine amĂ©lioration de leur niveau de vie, il leur faudrait eux-mĂȘmes plus d’efforts, plus de souffrances et de rĂ©sistances pour acquĂ©rir leur droit Ă  la vie » [36]. Au contact des militants français, les AlgĂ©riens vont adhĂ©rer, participer aux actes rituels de la Gauche rĂ©publicaine et rĂ©volutionnaire, que ce soit au cours des annĂ©es vingt, trente. Cette tradition est vivifiĂ©e par les contacts Ă©troits avec une partie de la direction de l’Etoile puis du PPA avec l’extrĂȘme-gauche non communiste. 2-5 Un exemple d’influence de l’école française le groupe de Ben Aknoun Kateb Yacine L’aprĂšs-guerre est marquĂ© par un ralliement de couches sociales de plus en diversifiĂ©es autour du nationalisme rĂ©volutionnaire et de ses analyses. Un aspect notable rĂ©side dans l’adhĂ©sion de jeunes intellectuels » issus d’une Ă©cole française qui s’ouvre enfin aux couches moyennes algĂ©riennes au PPA comme par exemple le poĂšte Kateb Yacine. Une Ă©tude rĂ©cente d’Ali Guenoun [37] dĂ©cortique le groupe du lycĂ©e de Ben Aknoun ». Elle nous renseigne trĂšs prĂ©cisĂ©ment sur ces nouveaux profils [38]. Partant d’une Ă©tude de la crise berbĂ©riste de 1949, il Ă©tudie la composition d’un groupe de lycĂ©ens originaires de familles moyennes de Haute Kabylie ; ils ont Ă©tĂ© trĂšs tĂŽt mĂȘlĂ©s Ă  la vie du Parti et exerceront par la suite des responsabilitĂ©s importantes au sein du FLN, le plus connu Ă©tant celui d’Hocine AĂŻt Ahmed. Ces lycĂ©ens opĂšrent une synthĂšse entre la tradition religieuse certains appartiennent Ă  des familles maraboutiques, la culture française littĂ©raire philosophique et l’ouverture au monde. Tout cela s’articule avec l’expĂ©rience et le souvenir de mai 1945. Ils vont tout naturellement s’orienter vers la lutte armĂ©e en s’inspirant des expĂ©riences chinoise et vietnamienne. Le recours Ă  la langue française et aux concepts qu’elle vĂ©hicule est dĂ©fendu est illustrĂ© par la fameuse dĂ©claration de Kateb Yacine qui considĂšre la langue française comme un butin de guerre » qu’il faut retourner contre l’oppresseur. Ces lycĂ©ens qui vont devenir ensuite des cadres importants du FLN ont assimilĂ© les rĂ©fĂ©rences rĂ©volutionnaires. Un rapport rĂ©digĂ© en 1948 par l’un des plus connus d’entre eux, Hocine AĂŻt Ahmed, alors chef de l’OS, affirme la nĂ©cessitĂ© de recourir Ă  l’action militaire contre le colonisateur en ayant recours Ă  la guerre populaire thĂ©orisĂ© par Clausewitz et Engels tout [39] en s’inspirant de la stratĂ©gie de l’IRA, de Ho Chi Minh et de Mao TsĂ© Toung sans oublier les nombreuses rĂ©voltes qui scandent le territoire algĂ©rien depuis Jugurtha. Ce faisant, il attaque avec virulence la direction du PPA et surtout le mouvement communiste Hocine AĂŻt Ahmed, le thĂ©oricien de la guerre rĂ©volutionnaire 1926-2015 conception de dernier cri, il faudrait et il suffirait d’organiser autour du Palais Carnot des manifestations populaires gigantesques pour obliger l’AssemblĂ©e algĂ©rienne pour proclamer la Constituante. Un 89 algĂ©rien ? Avec prise de Barberousse et serment du jeu de paume [
] La considĂ©ration qui saute aux yeux est que la RĂ©volution française est un phĂ©nomĂšne intĂ©rieur, un phĂ©nomĂšne français
 elle oppose des classes sociales [
] Engels souligne en substance que la tactique est fonction de la technique ; elle est commandĂ©e par le niveau de l’armement [
] Les effets extraordinaires de la RĂ©volution française [
] l’extraordinaire bouleversement de l’art de la guerre qui rendit inefficace une bonne partie des mĂ©thodes de guerre des meilleures armĂ©es, proviennent de l’extraordinaire bouleversement de l’art de la guerre qui rendit inefficace une bonne partie des mĂ©thodes de guerre des meilleures armĂ©es, et de toute Ă©vidence moins des mĂ©thodes nouvelles introduites par les Français dans la conduite de la guerre que des changements dans le caractĂšre du gouvernement et dans la condition du peuple
 » 2-6 La rĂ©fĂ©rence Ă  la France de 1789 pendant la guerre d’indĂ©pendance Pendant la guerre d’indĂ©pendance, l’ensemble de ces diffĂ©rentes sensibilitĂ©s vont se rejoindre dans la dĂ©nonciation d’une RĂ©publique qui viole les principes qu’elle a voulu affirmer Ă  la face du monde en pratiquant une guerre qui s’oppose Ă  l’émancipation d’un peuple. Alors que jusqu’en 1950, le discours rĂ©formiste et le discours rĂ©volutionnaire mettent face Ă  face deux France, la France dĂ©mocratique et humaniste qui s’oppose Ă  la France coloniale, il n’en est plus rien Ă  partir de 1956. Les rĂ©fĂ©rences du cĂŽtĂ© du FLN Ce qu’il faut, c’est la RĂ©volution Ă  1789... Notre combat est lĂ©gitime. Il entre dans la pure tradition de la France rĂ©volutionnaire » RĂ©sistance algĂ©rienne », 20-31 mai 1957. El Moudjahid, 1er novembre 1958 DĂ©claration de Krim Belkacem La RĂ©volution devient ainsi le creuset ou les hommes de toutes conditions, paysans, artisans, ouvriers, intellectuels, riches ou pauvres, subissent un brassage tel qu’un type d’homme nouveau naitra de cette rĂ©volution ». El Moudjahid, 1er novembre 1961 appel aux dĂ©mocrates français ! » Depuis sept ans, la sale guerre d’AlgĂ©rie corrompt toutes les valeurs de libertĂ© et d’humanisme que votre pays avait jadis proposĂ© au monde. Voyez ce qu’est devenu Paris, qui fut la capitale du droit d’asile. Combattez la rĂ©pression colonialiste et faites que Paris ne devienne pas la capitale du racisme. Hommes de gauche ! Observez comment au nom de la rĂ©pression du juste combat d’un peuple pour sa libertĂ©, les rĂšgles, les mƓurs et traditions d’honneur de votre pays se dĂ©gradent Ă  mesure que la rĂ©pression se dĂ©veloppe et que la guerre se poursuit ». Depuis sept ans, la sale guerre d’AlgĂ©rie corrompt toutes les valeurs de libertĂ© et d’humanisme que votre pays avait jadis proposĂ©es au monde » Cette rĂ©fĂ©rence est particuliĂšrement rĂ©currente dans les textes et les prises de position des Ă©tudiants algĂ©riens en France puis en Belgique. Nous dissocions culture française et rĂ©gime colonialiste, et cela justement parce que nous voulons maintenir dans leur puretĂ© certaines traditions trĂšs françaises l’esprit jacobin », la constante dĂ©mocratie française, le sentiment rĂ©publicain français. Nous restons fidĂšles Ă  cet esprit qui justement avait triomphĂ© lors de la dĂ©claration des droits de l’homme » [40] Je t’avoue que j’arrive de moins en moins Ă  dissocier la France rĂ©elle de la France lĂ©gale. Je cherche la France que j’ai apprise sur les bancs de l’école, et je ne la trouve que chez quelques Français qui prĂ©cisĂ©ment rougissent d’ĂȘtre Français lorsqu’il est question de la guerre d’AlgĂ©rie. C’est Ă  ces Français, c’est Ă  ces quelques amis que j’ai pensĂ© en ce 14 juillet » A. Taleb, 1966 [41] Les rĂ©fĂ©rences du cĂŽtĂ© messaliste Les revendications du Parti du Peuple AlgĂ©rien Mouvement pour le triomphe des LibertĂ©s DĂ©mocratiques, 1951 Les rĂ©fĂ©rences explicites Ă  la RĂ©volution de 1789 Ă  travers la prise de la Bastille enrichies par celles Ă  la Commune de Paris, Ă  la rĂ©volution d’octobre et au Front populaire demeureront constantes dans le discours messaliste allant de pair avec une hostilitĂ© grandissante Ă  l’égard de l’Union SoviĂ©tique et du PCF qui, dĂšs les 1957 soutiennent le FLN. En contact Ă©troit avec certains secteurs de l’extrĂȘme-gauche non communiste, trotskistes lambertistes et anarchistes, Messali continue d’user de ce registre chaque fois qu’il le peut. Il dĂ©veloppera notamment le thĂšme de l’assemblĂ©e constituante algĂ©rienne qui, dans son esprit, doit rĂ©unir les diffĂ©rentes communautĂ©s d’AlgĂ©rie mais il s’éloignera de la rĂ©fĂ©rence Ă  la rĂ©volution bolchĂ©vique. Du cĂŽtĂ© syndical USTA, les rĂ©fĂ©rences au mouvement ouvrier international furent encore plus explicites soutenues par des minoritĂ©s des grandes fĂ©dĂ©rations françaises, Force ouvriĂšre et la FĂ©dĂ©ration de l’Education Nationale. CONCLUSION Contrairement Ă  certaines assertions, les concepts et les valeurs dĂ©mocratiques forgĂ©es au XVIIIe siĂšcle par les intellectuels occidentaux ont rencontrĂ© un Ă©cho considĂ©rable dans le monde arabo-musulman oĂč beaucoup, de toutes conditions sociales, s’en sont emparĂ©s en fonction du degrĂ© de connaissances de chacun et les ont retravaillĂ©s. Que ce soit les jurisconsultes, les cadres politiques et administratifs de cette Ă©norme entitĂ© qu’était l’Empire ottoman, chacun a puisĂ© son inspiration dans les Ă©crits des philosophes en essayant de les interprĂ©ter et de les articuler et/ou de les lĂ©gitimer Ă  la lumiĂšre de la tradition musulmane. Ainsi, la bibliothĂšque personnelle du Ghazi lors de son dĂ©cĂšs comportait un exemplaire du contrat social annotĂ© de sa main. Cette recherche de la synthĂšse ou de la meilleure articulation possible constitue l’élĂ©ment commun Ă  toutes les dĂ©marches mises en Ɠuvre aprĂšs le choc de l’expĂ©dition d’Égypte. À de rares exceptions prĂšs, l’ensemble des penseurs et des acteurs tentent de construire une articulation rationnelle entre concepts politiques hĂ©ritĂ©s des LumiĂšres – au sens large et pour une large part Marx relĂšve des LumiĂšres – et le corpus musulman. Que ce soit au XIXe siĂšcle et au XXe siĂšcle, l’obstacle principal se situe au niveau du religieux. C’est ce qui achoppe trĂšs vite entre nationalistes algĂ©riens et parti communiste, l’Etoile Nord-Africaine s’autonomisant aussi et surtout sur cette question. Et les thĂ©oriciens du communisme musulman » – sultan Galiev [42] – en dĂ©pit de tous leurs efforts ne rĂ©ussissent pas Ă  surmonter cet obstacle. La vision commune des nationalistes algĂ©riens est que 1789 constitue une Ă©tape sur une histoire humaine linĂ©aire de l’émancipation des hommes et que ces Ă©vĂ©nements constituent une rupture historique dont il faut absolument s’emparer mais qu’on ne peut pas transposer telle quelle. Les officiers kemalistes considĂ©raient qu’ils iraient plus loin que les rĂ©volutionnaires français et que leur tĂąche est en devenir. Le mĂȘme schĂ©ma Ă©tait mis en Ɠuvre pour analyser la nature de la rĂ©volution bolchevique Ces thĂ©matiques vont ressurgir avec force lors du mouvement dit du printemps arabe » au cours duquel, des secteurs entiers de population se sont rĂ©clamĂ©es de ces principes. De mĂȘme, les manifestants d’AlgĂ©rie brandissent actuellement la revendication d’une AssemblĂ©e constituante », mot d’ordre central du PPA puis des messalistes. LA DISCUSSION Question 1 L’auditrice demande au confĂ©rencier des prĂ©cisions quant Ă  la scolarisation des enfants Arabes dans l’AlgĂ©rie coloniale. Jean-RenĂ© Genty prĂ©cise les contradictions entre les discours coloniaux et la rĂ©alitĂ© sur le terrain, en particulier l’absence de services publics, les conditions de vie des familles et la grande misĂšre matĂ©rielle des conditions de scolarisation. Il explique le fonctionnement de deux systĂšmes scolaires parallĂšles l’école pour les IndigĂšnes et l’école française. Les programmes y sont diffĂ©rents. Il existe parallĂšlement une Ă©cole coranique pour les enfants musulmans. Il souligne l’engagement militant de certains enseignants français dont on trouve trace dans les mĂ©moires des Ă©lites du mouvement nationaliste. A titre d’exemple, il tĂ©moigne de l’engagement de certains inspecteurs d’acadĂ©mie ou de directeurs d’école normale qui chercheront Ă  rassembler la formation des maĂźtres des deux Ă©coles et l’application des mĂȘmes programmes. Les programmes d’histoire sont ceux de la 3e rĂ©publique pour l’école des colons. Il explique Ă©galement la mĂ©fiance des familles vis-Ă -vis de l’école coloniale dans laquelle les discriminations et le mĂ©pris racial existent. Question 2 L’auditeur interroge sur la persistance ou le rapport Ă  Robespierre. Robespierre n’est pas rĂ©fĂ©rencĂ© dans le monde Arabo musulman, bien que Rousseau soit une rĂ©fĂ©rence constante. Deux hypothĂšses sont avancĂ©es dans le dĂ©bat. Il est clair que les rĂ©fĂ©rences Ă  la rĂ©volution française chez les leaders algĂ©riens vont se transmettre par l’école et l’acculturation. Dans l’historiographie de la troisiĂšme RĂ©publique Robespierre n’y apparaĂźt que sous l’angle de sa lĂ©gende noire ». Ainsi, dans l’imaginaire de la rĂ©volution deux Ă©vĂšnements sont valorisĂ©s la constitution, et Valmy. La terreur n’y apparaĂźt pas. Une autre hypothĂšse est avancĂ©e. 89 et Valmy sont des Ă©vĂšnements-rĂ©fĂ©rences positifs et pouvant servir le militantisme anticolonial La France des Droits de l’Homme et celle de la victoire des sans-culottes. Robespierre assimilĂ© Ă  la Terreur et Ă  Thermidor en symbolise alors par opposition l’échec. Cet apparente contradiction interroge, d’autant plus que la politique de Robespierre, s’inspire de la philosophie de Rousseau dont le confĂ©rencier a montrĂ© l’importance auprĂšs de Ă©lites religieuses intĂ©ressĂ©es par la place que le philosophe accorde Ă  la Nature. Ainsi, la position de Robespierre sur son rapport Ă  la justice et Ă  l’égalitĂ© sociale, aux droits, en particulier celui de la libertĂ© des cultes et Ă  la Nature et l’existence d’un Être SuprĂȘme s’inscrit dans cette culture rousseauiste. Question 3 Les solidaritĂ©s Cette intervention est davantage le tĂ©moignage personnel de l’engagement des militants progressistes Ă  favoriser la scolarisation et le soutien aux guerres d’indĂ©pendance. Le confĂ©rencier rappelle Ă  ce titre l’engagement de la sociologue Germaine Tillon et les contradictions qu’il contenait. Documents Proclamation aux Ă©gyptiens du gĂ©nĂ©ral Bonaparte 1798 Dieu, de qui tout dĂ©pend, a dit le rĂšgne des Mameluks est terminĂ©. On vous dira que je viens dĂ©truire la religion de l’islamisme ; rĂ©pondez que j’aime le ProphĂšte et le Coran, que je viens pour vous restituez vos droits. Nous avons dans tous les siĂšcles Ă©tĂ© les amis du grand sultan. Trois fois heureux ceux qui se dĂ©clareront pour nous ! Heureux ceux qui resteront neutres ! Malheur aux insensĂ©s qui s’armeront contre nous ! Ils pĂ©riront ! ». Extrait du discours de Wilson reprenant les quatorze points Des traitĂ©s de paix ouverts, auxquels on a librement abouti, aprĂšs lesquels il n’y aura ni action ou dĂ©cision internationale privĂ©e d’aucune nature, mais une diplomatie franche et transparente » Une absolue libertĂ© de navigation sur les mers, en dehors des eaux territoriales, en temps de paix, aussi bien qu’en temps de guerre, sauf si les mers doivent ĂȘtre en partie ou totalement fermĂ©es afin de permettre l’application d’alliances internationales. » Le retrait, autant que possible, de toutes les barriĂšres Ă©conomiques, et l’établissement d’une Ă©galitĂ© des conditions de commerce parmi toutes les nations dĂ©sirant la paix et s’associant pour la maintenir. » Des garanties adĂ©quates Ă  donner et Ă  prendre afin que les armements nationaux soient rĂ©duits au plus petit point possible compatible avec la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure. » Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu’en dĂ©terminant toutes les questions au sujet de la souverainetĂ©, les intĂ©rĂȘts des populations concernĂ©es soient autant pris en compte que les revendications Ă©quitables du gouvernement dont le titre est Ă  dĂ©terminer. » L’évacuation de tout le territoire russe et rĂšglement de toutes questions concernant la Russie de sorte Ă  assurer la meilleure et plus libre coopĂ©ration des autres nations du monde en vue de donner Ă  la Russie toute latitude sans entrave ni obstacle, de dĂ©cider, en pleine indĂ©pendance, de son propre dĂ©veloppement politique et de son organisation nationale ; pour lui assurer un sincĂšre et bienveillant accueil dans la SociĂ©tĂ© des Nations libres, avec des institutions de son propre choix, et mĂȘme plus qu’un accueil, l’aide de toute sorte dont elle pourra avoir besoin et qu’elle pourra souhaiter. Le traitement qui sera accordĂ© Ă  la Russie par ses nations sƓurs dans les mois Ă  venir sera la pierre de touche de leur bonne volontĂ©, de leur comprĂ©hension des besoins de la Russie, abstraction faite de leurs propres intĂ©rĂȘts, enfin, de leur sympathie intelligente et gĂ©nĂ©reuse. » La Belgique, et le monde entier agrĂ©era, doit ĂȘtre Ă©vacuĂ©e et restaurĂ©e, sans aucune tentative de limiter sa souverainetĂ© dont elle jouit communĂ©ment aux autres nations libres. Nul autre acte ne servira comme celui-ci Ă  rĂ©tablir la confiance parmi les nations dans les lois qu’elles ont Ă©tabli et dĂ©terminĂ© elles-mĂȘmes pour le gouvernement de leurs relations avec les autres. Sans cet acte curateur, l’entiĂšre structure et la validitĂ© de la loi internationale est Ă  jamais amputĂ©e. » Tous les territoires français devraient ĂȘtre libĂ©rĂ©s, les portions envahies rendues, et les torts causĂ©s Ă  la France par la Prusse en 1871, concernant l’Alsace-Lorraine, qui a perturbĂ© la paix mondiale pendant prĂšs de 50 ans, devraient ĂȘtre corrigĂ©s, de telle sorte que la paix soit de nouveau Ă©tablie dans l’intĂ©rĂȘt de tous. » Un rĂ©ajustement des frontiĂšres d’Italie devrait ĂȘtre effectuĂ© le long de lignes nationales clairement reconnaissables. » Aux peuples d’Autriche-Hongrie, dont nous dĂ©sirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra ĂȘtre accordĂ©e au plus tĂŽt la possibilitĂ© d’un dĂ©veloppement autonome. » La Roumanie, la Serbie et le MontĂ©nĂ©gro devraient ĂȘtre Ă©vacuĂ©s ; les territoires occupĂ©s devraient ĂȘtre restituĂ©s ; Ă  la Serbie devrait ĂȘtre assurĂ© un accĂšs Ă  la mer libre et sĂ»r ; les relations des États des Balkans entre eux devraient ĂȘtre dĂ©terminĂ©s par une entente amicale le long de lignes historiquement Ă©tablies d’allĂ©geance et de nationalitĂ© ; des garanties internationales quant Ă  l’indĂ©pendance politique et Ă©conomique, et l’intĂ©gritĂ© territoriale des États des Balkans devrait Ă©galement ĂȘtre introduites. » Aux rĂ©gions turques de l’Empire ottoman actuel devraient ĂȘtre assurĂ©es la souverainetĂ© et la sĂ©curitĂ© ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la domination turque on devrait garantir une sĂ©curitĂ© absolue de vie et la pleine possibilitĂ© de se dĂ©velopper d’une façon autonome ; quant aux Dardanelles, elles devraient rester ouvertes en permanence, afin de permettre le libre passage aux vaisseaux et au commerce de toutes les nations, sous garantie internationale. » Un État polonais indĂ©pendant devrait ĂȘtre créé, qui inclurait les territoires habitĂ©s par des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un libre accĂšs Ă  la mer, et dont l’indĂ©pendance politique et Ă©conomique ainsi que l’intĂ©gritĂ© territoriale devraient ĂȘtre garanties par un accord international. » Une association gĂ©nĂ©rale des nations doit ĂȘtre constituĂ©e sous des alliances spĂ©cifiques ayant pour objet d’offrir des garanties mutuelles d’indĂ©pendance politique et d’intĂ©gritĂ© territoriale aux petits comme aux grands États. watan = patrie = pays peuple – citoyen On sait que l’idĂ©e de citoyennetĂ© est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e, en Europe, comme hĂ©ritĂ©e de la citĂ© grecque polis, Ă  l’origine de l’invention de la politique », comme gouvernement de la citĂ©. Les mots citĂ© », et citoyen », renvoient au latin civitas, qui reprend le sens du grec polis, et qui dĂ©signe une communautĂ© d’hommes libres regroupĂ©s dans et autour de l’espace de la ville. [...] Il faut toutefois attendre la Renaissance, puis les siĂšcles des LumiĂšres et la RĂ©volution française, pour que l’idĂ©e de citoyen soit redĂ©couverte et la citoyennetĂ© rĂ©inventĂ©e, dans le contexte de l’autonomisation croissante des villes puis du renversement du pouvoir fĂ©odal. [...] Dans le monde arabe et musulman du 19e siĂšcle, les penseurs de la Nahda [43], intriguĂ©s par ce qu’ils observent dans la sociĂ©tĂ© europĂ©enne, et prĂ©occupĂ©s par ce qui leur apparaĂźt comme un dĂ©clin des sociĂ©tĂ©s musulmanes, en particulier au sein de l’empire ottoman, dĂ©veloppent Ă  leur tour une rĂ©flexion sur l’idĂ©e de citoyennetĂ©, en s’inspirant de la pensĂ©e occidentale des LumiĂšres, tout en l’inscrivant dans le contexte de leurs sociĂ©tĂ©s, avec les mots de la langue arabe. [
] C’est chez Rifaa al-TahtawĂź rĂ©formateur Ă©gyptien que l’on trouve les premiers Ă©crits discutant des notions de citoyen » et de citoyennetĂ© », telle qu’il les a rencontrĂ©es Ă  Paris, dans la France postrĂ©volutionnaire, oĂč le citoyen est indissociable de l’idĂ©e de la patrie. [
] La premiĂšre difficultĂ© sur laquelle j’ai buttĂ© est la traduction de madĂźna, utilisĂ©e par l’auteur pour parler de la citĂ© » au sens de lieu du politique, mais aussi de la ville, comme fait le problĂšme le plus dĂ©licat, on le devine, est posĂ© par la constellation des dĂ©rivĂ©s du mot watan watanĂź, wataniyya, muwĂątin, etc. et du vocabulaire du nationalisme d’un cĂŽtĂ© qawm, qawmĂź, umma, de la civilitĂ© de l’autre madĂźna, madanü
. Le mot watan n’avait pas autrefois le sens de patrie » qu’il a pris aujourd’hui, mais simplement de pays natal, oĂč l’individu a ses racines, auquel il est attachĂ© sentimentalement. [
] En tout Ă©tat de cause, il est clair que la racine watan, qui donnera le mot muwĂątin, aujourd’hui habituellement utilisĂ© dans le sens de citoyen », donne Ă  l’idĂ©e de citoyennetĂ© une dimension patriotique, une rĂ©fĂ©rence Ă  l’idĂ©e nationale, qui Ă©tait sans doute prĂ©sente dans la France rĂ©volutionnaire, mais qui ne l’est plus, aujourd’hui. Lorsque Wajih Kawtharani professeur de sciences politiques libanais insiste sur l’importance de la question dĂ©mocratique » dans le cadre d’une nĂ©cessaire refondation des sociĂ©tĂ©s politiques arabes, il appuie celle-ci sur l’association de l’idĂ©e de citĂ© madĂźna et de celle de patrie watan, et sur la double dimension civile madaniy et patriotique wataniy de la citoyennetĂ© muwĂątana. Élisabeth Longuenesse, Traduire la citoyennetĂ© », Les Carnets de l’Ifpo. La recherche en train de se faire Ă  l’Institut français du Proche-Orient 21 septembre 2012. [En ligne] La controverse Renan/Afghani analysĂ©e par Henry Laurens, professeur au collĂšge de France Renan est Ă  la fois trĂšs respectueux des gens de religion mais trĂšs hostile Ă  ce qui est religieux, au sens oĂč il y voit le danger du fanatisme, de l’interdiction de la pensĂ©e libre
 selon lui, l’Islam ne serait que la version exacerbĂ©e de toute tendance religieuse Ă  s’opposer Ă  la pensĂ©e libre ». La rĂ©ponse d’Afghani est qu’il ne faut pas sacrifier les musulmans Ă  cette vision des choses et que toute religion est hostile Ă  la libre pensĂ©e. Afghani, en revanche, Ă©tait plutĂŽt un rĂ©formateur de l’Islam, qui se revendiquait des rĂ©formateurs europĂ©ens. Ses modĂšles sont plutĂŽt Calvin et Luther ». Campus LumiĂšres de l’Islam » Ferhat Abbas Personnellement, je me suis mis Ă  penser que l’AlgĂ©rien Ă©tait Ă  la veille de 1789. Nos paysans Ă©taient semblables aux paysans français dĂ©crits par La BruyĂšre. L’EuropĂ©en entourĂ©s de ses mandarins arabes caĂŻds, bachagas et marabouts Ă©tait le fĂ©odal. La France Ă©tait le Roy ». Ferhat Abbas, La Nuit coloniale p 114. Colonel cr Cherif Cadi Mes congĂ©nĂšres ont versĂ© sans compter leur sang sur tous les champs de bataille de l’immense front
Je suis en droit de demander Ă  nos parlementaires de supprimer les injustices flagrantes dans leur traitement
C’est un devoir pour les dirigeants français d’exiger l’égalitĂ© de traitement dans l’impĂŽt du sang et dans la maniĂšre de rendre la justice. En accordant au peuple musulman algĂ©rien les rĂ©formes qu’il demande
le gouvernement assurera notre entrĂ©e rĂ©elle dans la grande famille française ce qui est le rĂŽle civilisateur de notre mĂšre patrie ». Messali Hadj L’Ɠuvre de Jean-Jacques Rousseau m’a marquĂ© jusqu’à Ă©crire mes MĂ©moires, aprĂšs avoir longtemps Ă©tĂ© indĂ©cis. A l’époque, il m’avait Ă©clairĂ© sur les problĂšmes de la libertĂ©, de la dĂ©mocratie, de la justice. Ne peut-on pas dire, en exagĂ©rant Ă  peine, que Rousseau a Ă©tĂ© le pĂšre de la RĂ©volution française ? Ou du moins celui qui l’a annoncĂ© ? A dire vrai, mĂȘme si cela peut sembler Ă©trange, j’en Ă©tais justement Ă  me demander, en 1935, si je n’étais pas sur une voie rĂ©volutionnaire depuis plusieurs annĂ©es ». Messali Hadj, mĂ©moires. Bibliographie BIBLIOGRAPHIELes principaux textes philosophiques des LumiĂšres » Le XVIIIe siĂšcle est celui de la naissance et de l’épanouissement de l’économie politique. Tous ceux qui Ă©crivent Ă  ce sujet - et ils sont nombreux – s’intĂ©ressent de prĂšs Ă  la situation du monde arabo-musulman dans une perspective comparatiste. De Rousseau Ă  Voltaire en passant par les physiocrates et les premiers orientalistes, chacun propose sa thĂ©orie et son analyse. A bien des Ă©gards, ce bouillonnement d’idĂ©es peut ĂȘtre rapprochĂ© de celui que nous connaissons dans la pĂ©riode actuelle. Montesquieu Charles Louis de Secondat, baron de La BrĂšde et de, ƒuvres complĂštes, Paris, Gallimard, La PlĂ©iade, 1996. Rousseau Jean-Jacques, ƒuvres complĂštes, Paris, Gallimard, La PlĂ©iade, 1990. Voltaire François-Marie Arouet, dit, ƒuvres complĂštes Et tous les autres Condorcet, Sade, Turgot, PrĂ©vost
. et Volnay. Les textes des intellectuels arabo-musulmans Abdel Malek Anouar, La pensĂ©e politique arabe contemporaine, Paris, Editions du Seuil, 1975. Dupont Anne-Laure, Mayeur-Jaouen Catherine, Verdeil Chantal, Le Moyen Orient par les textes – XIXe-XXe siĂšcle, Paris, Armand Colin, 2016. Ernest Renan Ali Mohammad GamĂąl al-DĂźn al- AfgĂąnĂź, L’Islam et la science avec la rĂ©ponse d’al-AfghĂąnĂź, l’Archange Minotaure, collection Vers l’Orient, octobre 2005. Les Ă©crits des acteurs Abbas Ferhat, La nuit coloniale, Paris, Editions du Seuil, 1962. AĂŻt Ahmed Hocine, MĂ©moires d’un combattant., L’esprit d’indĂ©pendance, 1942-1962, Paris, Editions Messinger, 1983. Harbi Mohammed, Les archives de la rĂ©volution algĂ©rienne, Paris, Editions Jeune Afrique, 1983. Hadj Mohammed, Les mĂ©moires de Messali, Paris, Jean-Claude LattĂšs, 1982. Kateb Yacine, Nedjma, Paris, Editions du Seuil, Points, 1981. 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Les sites internet Campus Les LumiĂšres de l’Islam Fondation de l’Islam de France Cours d’Henry Laurens au collĂšge de France, titulaire de la chaire histoire du Moyen orient » ; Cours d’Edhem Eldem au collĂšge de France sur l’histoire turque et ottomane. IReMMO Institut de Recherche et d’Études MĂ©diterranĂ©e Moyen-Orient . Orient XXL [1] Bibliographie Les Ă©trangers dans la rĂ©gion du Nord. RepĂšres pour une histoire rĂ©gionale de l’immigration dans le Nord-Pas-de-Calais 1950-1970 Lharmattan 2009 Le mouvement nationaliste algĂ©rien dans le nord 1947-1957 Fidaou al DjazaĂŻr Lharmattan 2008 Des AlgĂ©riens dans la RĂ©gion Du Nord De la catastrophe de CourriĂšres Ă  l’IndĂ©pendance Lharmattan 2005 L’immigration algĂ©rienne dans le Nord Pas-de-Calais 1909-1962 Lharmattan 1999 [2] Lewis Bernard, Islam, Paris, Gallimard, 2005.[3] Voir complĂ©ments en fin de texte[4] Stora Benjamin, L’effet 89 » dans les milieux immigrĂ©s algĂ©riens en France 1920-1960, Revue du monde Musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, n° 52-53, 1989, Les Arabes, les Turcs et la RĂ©volution française ».[5] DĂ©cret CrĂ©mieux DĂ©cret no 136 B. no 8 -p. 109 - RÉPUBLIQUE FRANÇAISE No 136. - DÉCRET qui dĂ©clare citoyens français les IsraĂ©lites indigĂšnes de l’AlgĂ©rie. Du 24 Octobre 1870 le gouvernement de la dĂ©fense nationale dĂ©crĂšte Les israĂ©lites indigĂšnes des dĂ©partements de l’AlgĂ©rie sont dĂ©clarĂ©s citoyens français ; en consĂ©quence, leur statut rĂ©el et leur statut personnel seront, Ă  compter de la promulgation du prĂ©sent dĂ©cret, rĂ©glĂ©s par la loi française, tous droits acquis jusqu’à ce jour restant inviolables. Toute disposition lĂ©gislative, tout sĂ©natus-consulte, dĂ©cret, rĂšglement ou ordonnances contraires, sont abolis. Fait Ă  Tours, le 24 octobre 1870. SignĂ© CrĂ©mieux, Gambetta, Glais-Bizoin, Fourichon. » Les Musulmans sont sujets ». Ils conservent leur statut d’IndigĂšnes et ne sont pas reconnus comme citoyens. Voir Ă  ce sujet No 137. - DÉCRET sur la Naturalisation des IndigĂšnes musulmans et des Étrangers rĂ©sidant en AlgĂ©rie. du 24 octobre 1870.[6] SaĂŻd Edward, L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1980.[7] Godechot Jacques, Les RĂ©volutions, Paris, Nouvelle Clio, PUF, 1966.[8] DĂ©claration unanime des treize États unis d’AmĂ©rique rĂ©unis en CongrĂšs le 4 juillet 1776[9] Deborah Cohen, MaĂźtresse de ConfĂ©rence en histoire moderne, UniversitĂ© de Rouen-Normandie. dĂ©bat dans L’HumanitĂ©[10] L’HumanitĂ©, 8 novembre 2019, quel combat des LumiĂšres pour notre temps ? », entretien entre Matrkus Rediker, StĂ©phanie Roza et Deborah Cohen.[11] la question de l’expĂ©dition d’Égypte et ses diffĂ©rentes significations a Ă©tĂ© portĂ©e Ă  l’écran par le cinĂ©aste Ă©gyptien Youssef Chahine en 1985. Le film financĂ© et tournĂ© grĂące au soutien de Jack Lang et donc prĂ©sente une version nassĂ©rienne de gauche » de cet Ă©pisode.[12] Voir note en fin de document[13] Le terme de Tanzimat rĂ©organisation » en arabe dĂ©signe le mouvement de rĂ©forme et de modernisation qui secoue l’Empire ottoman entre 1839 Ă  1878. Les Tanzimat rĂ©pondent aux prĂ©occupations grandissantes des hommes d’Etat et des intellectuels ottomans sur la survie de l’Empire, alors fortement affaibli, en proie Ă  des contestations internes, et sous pression des puissances europĂ©ennes. Ils voient dans le libĂ©ralisme, idĂ©ologie dominante dans le Vieux Continent, la solution aux maux de l’Empire. Ils entreprennent ainsi, pendant prĂšs de quarante ans, une sĂ©rie de rĂ©formes, calquĂ©es sur le modĂšle europĂ©en, qui va transformer profondĂ©ment les institutions et la sociĂ©tĂ© ottomane et aboutira Ă  la promulgation de la premiĂšre Constitution ottomane en 1876.[14] On retrouvera cet intĂ©rĂȘt chez les militants et les dirigeants algĂ©riens du XXe siĂšcle.[15] Dajamel ad-Din al Afghani, 1936-1987.[16] Mohammed Abduh, 1899-1939.[17] La franc-maçonnerie jouera un rĂŽle important parmi les Ă©lites religieuses.[18] Voir les travaux de Pierre Vermeren et notamment Maghreb, les origines de la rĂ©volution dĂ©mocratique, Paris, Hachette Pluriel, 2011.[19] Luizard Pierre-Jean, LaĂŻcitĂ© autoritaire en termes d’Islam », Fayard, Paris, 2008, p78.[20] Gellner Ernest, Les Saints de l’Atlas, Paris, BouchĂšne, 2003.[21] Le sunnisme est le principal courant religieux de l’islam reprĂ©sentant 90 % des musulmans du monde. Constituant l’un des trois grands courants de l’islam avec le chiisme et le kharidjisme, le sunnisme se distingue des autres courants de l’islam par son interprĂ©tation de la religion. Voir aussi Les AlĂ©vis 15 millions en Turquie persĂ©cutĂ©s par l’Empire Ottoman, sont trĂšs diffĂ©rents des autres musulmans. Ils ne vont pas Ă  la mosquĂ©e, ne prient pas 5 fois par jour, ne jeĂ»nent pas durant le Ramadan, boivent du vin
 Le chef spirituel des AlĂ©vis est le dede. Le lieu de culte des AlĂ©vis est le cemevi ou maison de jam, prononcer djĂšme de l’arabe jam qui signifie rassemblement, communion. Les AlĂ©vis sont trĂšs libĂ©raux. Ils sont monogames, les femmes ne portent pas le voile, les filles ont accĂšs Ă  l’éducation scolaire tout comme les garçons.[23] Hussein Mahmoud Baghat El Nadi et Adel Rifaat, Les rĂ©voltĂ©s du Nil, une autre histoire de l’Egypte, Paris, Grasset, 2018.[24] Hocine AĂŻt Ahmed, MĂ©moires d’un combattant. L’esprit d’indĂ©pendance 1942-1952, Paris, Editions Sylvie Messinger, 1983, pp 18-19.[25] Sadek Hadjeres 1923 dirigeant des scouts musulmans puis militant du PPA, il adhĂšre le parti communiste algĂ©rien en 1951. Il co-dirige pendant la guerre de LibĂ©ration les "combattants de la LibĂ©ration’ organisation armĂ©e du PCA. AprĂšs l’indĂ©pendance il fonde le Parti de l’Avant Garde Socialiste PAGS clandestin et participe Ă  l’Organisation de RĂ©sistance Populaire ORP dirigĂ©es par Mohammed Harbi. CondamnĂ© plusieurs fois Ă  mort par les islamistes, il s’exile en France oĂč il devient professeur associĂ© et chercheur Ă  Paris VIII.[26] Ecole primaire supĂ©rieure L’enseignement primaire supĂ©rieur prĂ©parait au Certificat d’études primaires supĂ©rieur4 rebaptisĂ© Brevet d’études primaires supĂ©rieures en 1917, au Brevet Ă©lĂ©mentaire BE, au concours d’entrĂ©e des Ă©coles normales primaires et au Brevet supĂ©rieur BS pour certaines Ă©coles primaires supĂ©rieures. C’est le lycĂ©e des pauvres ».[27] Gilles Manceron, Hassan Remaoun, D’une rive Ă  l’autre, la guerre d’AlgĂ©rie de la mĂ©moire Ă  l’histoire, Paris, Syros pp 112-114[28] La photo de Cherif Cadi est extraite de la sĂ©rie FrĂšres d’armes. Ils se sont battus pour la France depuis plus d’un siĂšcle » rĂ©alisĂ©e par Pascal Blanchard et Rachid bouchareb, Tessalit Productions, 2014.[29] Les familles hillaliennes » sont les descendants des tribus hillaliennes issues du Hedjaz arrivĂ©es en Afrique du Nord entre le Xe et le XIIIe siĂšcle.[30] Ageron Charles-Robert. EnquĂȘte sur les origines du nationalisme algĂ©rien. L’émir Khaled, petit-fils d’Abd El-Kader, fut-il le premier nationaliste algĂ©rien ? In Revue de l’Occident musulman et de la MĂ©diterranĂ©e, N°2, 1966. pp. ttp // Les familles chorfa » sont censĂ©es descendre du prophĂšte et de ses premiers compagnons.[32] Au XIX e siĂšcle, la Nahda en arabe Ű§Ù„Ù†Ù‡Ű¶Ű©, al-Nahឍa que l’on peut traduire par essor » ou force » est un mouvement transversal de renaissance » culturelle arabe moderne, Ă  la fois littĂ©raire, politique, culturel et religieux.[33] DĂ©claration de Ben Badis, 1936. La deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration » 89 par 17 »[34] Messali Hadj, Les mĂ©moires de Messali Hadj, Paris, JC LattĂ©s, 1982, p 113.[35] Depont Octave, L’AlgĂ©rie du centenaire. L’Ɠuvre de libĂ©ration, de conquĂȘte morale et d’évolution sociale des indigĂšnes. Les BerbĂšres en France. La reprĂ©sentation parlementaire des indigĂšnes, Paris, Recueil Sirey.[36] Journal de Messali, manuscrit p 4846 citĂ© par Benjamin Stora, article citĂ©.[37] Guenoun Ali, Des intellectuels et l’idĂ©e nationale, parcours du groupe de Ben Aknoun » in Une histoire sociale et culturelle du politique en AlgĂ©rie et au Maghreb. Etudes offertes Ă  Omar Carlier,direction Morgan Carrion et M’hamid Oualdi textes inĂ©dits, Editions de la Sorbonne, 2018.[38] Omar Oussedik alias Si Tayeb, membre du CNRA puis du GPRA, carriĂšre de diplomate,[39] Rapport d’AĂŻt Ahmed, dĂ©cembre 1948 in Harbi Mohammed, Les archives de la rĂ©volution algĂ©rienne, Paris, Editions Jeune Afrique, 1981.[40] PervillĂ© Guy, Les Ă©tudiants algĂ©riens de l’universitĂ© française, 1880-1962. Populisme et nationalisme chez les Ă©tudiants et intellectuels musulmans algĂ©riens de française, Paris, Éditions du 1984, p 274.[41] Extrait citĂ© par Benjamin Stora, article citĂ©.[42] Sultan Galiev Mirsayet Soltangaliev, 1995-1940, instituteur d’origine tatar, devient un important militant bolchevik. A partir de 1917, il exerce de fonctions importantes au commissariat aux nationalitĂ©s dirigĂ© par Joseph Staline et prĂ©side le collĂšge militaire musulman. Il participe Ă  la crĂ©ation du parti communiste musulman rapidement dissous par le pouvoir. Il rallie Ă  l’armĂ©e rouge d’importantes fractions des peuples musulmans. Sur le plan thĂ©orique, il tente avec d’autres une synthĂšse du marxisme et des concepts islamiques dans l’optique Ă  terme de laĂŻciser les populations musulmanes. Avec la mort de LĂ©nine, le temps des persĂ©cutions commence. Il est finalement fusillĂ© sur ordre de Staline en 1940.[43] La Nahda arabe Ű§Ù„Ù†Ù‡Ű¶Ű© , romanisĂ© an-nahឍa , qui signifie ’l’éveil’ ou ’la Renaissance ’, aussi appelĂ©e la renaissance arabe ou le siĂšcle des lumiĂšres, Ă©tait un mouvement culturel qui a dĂ©butĂ© Ă  la fin du 19e et au dĂ©but du 20e siĂšcle. En Égypte, ensuite dans des rĂ©gions arabophones Ă  domination ottomane, dont le Liban, la Syrie et d’autres. Il est souvent considĂ©rĂ© comme une pĂ©riode de modernisation et de rĂ©forme intellectuelles. Dans l’érudition traditionnelle, la Nahda est considĂ©rĂ©e comme liĂ©e au choc culturel provoquĂ© par l’invasion de l’Égypte par NapolĂ©on en 1798 et Ă  la volontĂ© rĂ©formiste de dirigeants ultĂ©rieurs tels que Muhammad Ali d’Égypte. Toutefois, des travaux rĂ©cents ont montrĂ© que la renaissance au Moyen-Orient et en Afrique du Nord Ă©tait un programme de rĂ©forme culturelle aussi ’autogĂ©nĂ©tique’ que d’inspiration occidentale, liĂ© au Tanzimat ottoman et aux changements internes de l’économie politique et des rĂ©formes communales en Égypte et en Syrie. Liban.
\n \n\n\nconsidérations sur les principaux événements de la révolution française

Séparéede son mari en 1800, veuve en 1802, elle se remarie en 1811 avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca, et rouvre son salon parisien à la faveur de la Restauration de la maison de Bourbon. Elle meurt en 1817, peu de temps aprÚs une attaque de paralysie qui la terrasse au cours d'un bal que donnait le duc Decazes, laissant inachevées ses Considérations sur les

Considérations sur les principaux événemen ... Madame de StaĂ«l Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël by Madame de StaĂ«l 0 Ratings 0 Want to read 0 Currently reading 0 Have read Loading... Facebook Twitter Pinterest Embed Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël by Madame de StaĂ«l 0 Ratings 0 Want to read 0 Currently reading 0 Have read Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise Overview View 6 Editions Details Reviews Lists Related Books This edition doesn't have a description yet. Can you add one? Showing 6 featured editions. View all 6 editions? Edition Availability 1 Considérations sur la Révolution française 1983, Tallandier in French - 1ère réédition depuis 1881. 2235014828 9782235014823 zzzz Not in Library Libraries near you WorldCat 2 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1979, Arno Press in French 0405117426 9780405117428 zzzz Not in Library Libraries near you WorldCat 3 Considérations sur les principaux événemens de la révolution françoise ouvrage posthume de Mad. la baronne de Staël 1818, Chez Baldwin, Cradock, et Joy in French aaaa Not in Library 4 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library 5 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library 6 Considérations sur les principaux événemens de la Révolution françoise 1818, Baldwin, Cradock et Joy in French zzzz Not in Library Add another edition? Book Details Edition Notes Thacher, II, p. 88 French Revolution Publisher's advertisements v. 3, [2] p. at end. Classifications Library of Congress DC138 .S7 1818, Thacher FR574 The Physical Object Pagination 3 v. ; ID Numbers Open Library OL3386860M LCCN 2004573865 No community reviews have been submitted for this work.
considérations sur les principaux événements de la révolution française
MalgrĂ©tout, au fi l des Ă©vĂ©nements, deux courants principaux peuvent ĂȘtre dĂ©gagĂ©s, celui Ă  tendance libĂ©rale de l’abbĂ© SieyĂšs, et celui, Ă  tendance plus autoritaire de Robespierre. 15 119/03/2018 11:18. 16 Les courants de la philosophie du droit L’abbĂ© SieyĂšs (1748-1836), la rĂ©volution libĂ©rale SieyĂšs The Project Gutenberg EBook of Histoire de la RĂ©volution française, VII. by Adolphe Thiers This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at Title Histoire de la RĂ©volution française, VII. Author Adolphe Thiers Release Date April 8, 2004 [EBook 11964] Language French *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK LA RVOLUTION FRANAISE, VII. *** Produced by Carlo Traverso, Tonya Allen, Wilelmina MalliĂšre and PG Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by the BibliothĂšque nationale de France BnF/Gallica at HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE PAR M. A. THIERS TOME SEPTIÈME MDCCCXXXIX CONVENTION NATIONALE. CHAPITRE XXVI. CHAPITRE XXVII. CHAPITRE XXVIII. CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX. CHAPITRE XXXI. TABLE DES CHAPITRES CONTENUS DANS LE TOME SEPTIÈME. CHAPITRE XXVI. CONTINUATION DE LA GUERRE SUR LE RHIN. PRISE DE NIMÈGUE PAR LES FRANÇAIS.—POLITIQUE EXTÉRIEURE DE LA FRANCE. PLUSIEURS PUISSANCES DEMANDENT A TRAITER.—DÉCRET D'AMNISTIE POUR LA VENDÉE.—CONQUÊTE DE LA HOLLANDE PAR PICHEGRU. PRISE D'UTRECHT, D'AMSTERDAM ET DES PRINCIPALES VILLES; OCCUPATION DES SEPT PROVINCES-UNIES. NOUVELLE ORGANISATION POLITIQUE DE LA HOLLANDE.—VICTOIRES AUX PYRÉNÉES.—FIN DE LA CAMPAGNE DE 1794.—LA PRUSSE ET PLUSIEURS AUTRES PUISSANCES COALISÉES DEMANDENT LA PAIX. PREMIÈRES NÉGOCIATIONS.—ÉTAT DE LA VENDÉE ET DE LA BRETAGNE. PUISAYE EN ANGLETERRE. MESURES DE HOCHE POUR LA PACIFICATION DE LA VENDÉE. NÉGOCIATIONS AVEC LES CHEFS VENDÉENS. Les armĂ©es françaises, maĂźtresses de toute la rive gauche du Rhin, et prĂȘtes Ă  dĂ©boucher sur la rive droite, menaçaient la Hollande et l'Allemagne fallait-il les porter en avant ou les faire entrer dans leurs cantonnemens? telle Ă©tait la question qui s'offrait. MalgrĂ© leurs triomphes, malgrĂ© leur sĂ©jour dans la riche Belgique, elles Ă©taient dans le plus grand dĂ©nuement. Le pays qu'elles occupaient, foulĂ© pendant trois ans par d'innombrables lĂ©gions, Ă©tait entiĂšrement Ă©puisĂ©. Aux maux de la guerre s'Ă©taient joints ceux de l'administration française, qui avait introduit Ă  sa suite les assignats, le maximum et les rĂ©quisitions. Des municipalitĂ©s provisoires, huit administrations intermĂ©diaires, et une administration centrale Ă©tablie Ă  Bruxelles, gouvernaient la contrĂ©e en attendant son sort dĂ©finitif. Quatre-vingts millions avaient Ă©tĂ© frappĂ©s sur le clergĂ©, les abbayes, les nobles, les corporations. Les assignats avaient Ă©tĂ© mis en circulation forcĂ©e; les prix de Lille avaient servi Ă  dĂ©terminer le maximum dans toute la Belgique. Les denrĂ©es, les marchandises utiles aux armĂ©es Ă©taient soumises Ă  la rĂ©quisition. Ces rĂšglemens n'avaient pas fait cesser la disette. Les marchands, les fermiers cachaient tout ce qu'ils possĂ©daient; et tout manquait Ă  l'officier comme au soldat. LevĂ©e en masse l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, Ă©quipĂ©e sur-le-champ, transportĂ©e en hĂąte Ă  Hondschoote, Watignies, Landau, l'armĂ©e entiĂšre n'avait plus rien reçu de l'administration que de la poudre et des projectiles. Depuis long-temps elle ne campait plus sous toile; elle bivouaquait sous des branches d'arbre, malgrĂ© le commencement d'un hiver dĂ©jĂ  trĂšs rigoureux. Beaucoup de soldats, manquant de souliers, s'enveloppaient les pieds avec des tresses de paille, ou se couvraient avec des nattes en place de capotes. Les officiers, payĂ©s en assignats, voyaient leurs appointemens se rĂ©duire quelquefois Ă  huit ou dix francs effectifs par mois; ceux qui recevaient quelques secours de leurs familles n'en pouvaient guĂšre faire usage, car tout Ă©tait requis d'avance par l'administration française. Ils Ă©taient soumis au rĂ©gime du soldat, marchant Ă  pied, portant le sac sur le dos, mangeant le pain de munition, et vivant des hasards de la guerre. L'administration semblait Ă©puisĂ©e par l'effort extraordinaire qu'elle avait fait pour lever et armer douze cent mille hommes. La nouvelle organisation du pouvoir, faible et divisĂ©e, n'Ă©tait pas propre Ă  lui rendre le nerf et l'activitĂ© nĂ©cessaires. Ainsi tout aurait commandĂ© de faire entrer l'armĂ©e en quartiers d'hiver, et de la rĂ©compenser de ses victoires et de ses vertus militaires par du repos et d'abondantes fournitures. Cependant nous Ă©tions devant la place de NimĂšgue, qui, placĂ©e sur le Wahal c'est le nom du Rhin prĂšs de son embouchure, en commandait les deux rives, et pouvait servir de tĂȘte de pont Ă  l'ennemi pour dĂ©boucher Ă  la campagne suivante sur la rive gauche. Il Ă©tait donc important de s'emparer de cette place avant d'hiverner; mais l'attaque en Ă©tait trĂšs difficile. L'armĂ©e anglaise, rangĂ©e sur la rive droite, y campait au nombre de trente-huit mille hommes; un pont de bateaux lui fournissait le moyen de communiquer avec la place et de la ravitailler. Outre ses fortifications, NimĂšgue Ă©tait prĂ©cĂ©dĂ©e par un camp retranchĂ© garni de troupes. Il aurait donc fallu, pour rendre l'investissement complet, jeter sur la rive droite une armĂ©e qui aurait eu Ă  courir les chances du passage et d'une bataille, et qui, en cas de dĂ©faite, n'aurait eu aucun moyen de retraite. On ne pouvait donc agir que par la rive gauche, et on Ă©tait rĂ©duit Ă  attaquer le camp retranchĂ© sans un grand espoir de succĂšs. Cependant les gĂ©nĂ©raux français Ă©taient dĂ©cidĂ©s Ă  essayer une de ces attaques brusques et hardies qui venaient de leur ouvrir en si peu de temps les places de MaĂ«stricht et Venloo. Les coalisĂ©s, sentant l'importance de NimĂšgue, s'Ă©taient rĂ©unis Ă  Arnheim pour concerter les moyens de la dĂ©fendre. Il avait Ă©tĂ© convenu qu'un corps autrichien, sous les ordres du gĂ©nĂ©ral Wernek, passerait Ă  la solde anglaise, et formerait la gauche du duc d'York pour la dĂ©fense de la Hollande. Tandis que le duc d'York, avec ses Anglais et ses Hanovriens, resterait sur la rive droite devant le pont de NimĂšgue, et renouvellerait les forces de la place, le gĂ©nĂ©ral Wernek devait tenter du cĂŽtĂ© de Wesel, fort au-dessus de NimĂšgue, un mouvement singulier, que les militaires expĂ©rimentĂ©s ont jugĂ© l'un des plus absurdes que la coalition ait imaginĂ©s pendant toutes ces campagnes. Ce corps, profitant d'une Ăźle que forme le Rhin vers Buderich, devait passer sur la rive gauche, et essayer une pointe entre l'armĂ©e de Sambre-et-Meuse et celle du Nord. Ainsi vingt mille hommes allaient ĂȘtre jetĂ©s au-delĂ  d'un grand fleuve entre deux armĂ©es victorieuses, de quatre-vingt Ă  cent mille hommes chacune, pour voir quel effet ils produiraient sur elles on devait les renforcer suivant l'Ă©vĂ©nement. On conçoit que ce mouvement, exĂ©cutĂ© avec les armĂ©es coalisĂ©es rĂ©unies, pĂ»t devenir grand et dĂ©cisif; mais essayĂ© avec vingt mille hommes, il n'Ă©tait qu'une tentative puĂ©rile et peut-ĂȘtre dĂ©sastreuse pour le corps qui en serait chargĂ©. NĂ©anmoins, croyant sauver NimĂšgue par ces moyens, les coalisĂ©s firent d'une part avancer le corps de Wernek vers Buderich, et de l'autre exĂ©cuter des sorties par la garnison de NimĂšgue. Les Français repoussĂšrent les sorties, et, comme Ă  MaĂ«stricht et Venloo, ouvrirent la tranchĂ©e Ă  une proximitĂ© de la place encore inusitĂ©e Ă  la guerre. Un hasard heureux accĂ©lĂ©ra leurs travaux. Les deux extrĂ©mitĂ©s de l'arc qu'ils dĂ©crivaient autour de NimĂšgue aboutissaient au Wahal; ils essayaient de tirer de ces extrĂ©mitĂ©s sur le pont. Quelques-uns de leurs projectiles atteignirent plusieurs pontons, et mirent en pĂ©ril les communications de la garnison avec l'armĂ©e anglaise. Les Anglais, qui Ă©taient dans la place, surpris de cet Ă©vĂ©nement imprĂ©vu, rĂ©tablirent les pontons, et se hĂątĂšrent de rejoindre le gros de leur armĂ©e sur l'autre rive, abandonnant Ă  elle-mĂȘme la garnison, composĂ©e de trois mille Hollandais. A peine les rĂ©publicains se furent-ils aperçus de l'Ă©vacuation, qu'ils redoublĂšrent le feu. Le gouverneur, Ă©pouvantĂ©, fit part au prince d'Orange de sa position, et obtint la permission de se retirer dĂšs qu'il jugerait le pĂ©ril assez grand. A peine eut-il reçu cette autorisation, qu'il repassa le Wahal de sa personne. Le dĂ©sordre se mit dans la garnison; une partie rendit les armes; une autre, ayant voulu se sauver sur un pont volant, fut arrĂȘtĂ©e par les Français, qui coupĂšrent les cĂąbles, et vint Ă©chouer dans une Ăźle oĂč elle fut faite prisonniĂšre. Le 18 brumaire 8 novembre, les Français entrĂšrent dans NimĂšgue, et se trouvĂšrent maĂźtres de cette place importante, grĂące Ă  leur tĂ©mĂ©ritĂ© et Ă  la terreur qu'inspiraient leurs armes. Pendant ce temps, les Autrichiens, commandĂ©s par Wernek, avaient essayĂ© de dĂ©boucher de Wesel; mais l'impĂ©tueux Vandamme, fondant sur eux au moment oĂč ils mettaient le pied au-delĂ  du Rhin, les avait rejetĂ©s sur la rive droite, et ils Ă©taient fort heureux de n'avoir pas obtenu plus de succĂšs, car ils auraient couru la chance d'ĂȘtre dĂ©truits, s'ils se fussent avancĂ©s davantage. Le moment Ă©tait enfin arrivĂ© d'entrer dans les cantonnemens, puisqu'on Ă©tait maĂźtre de tous les points importans sur le Rhin. Sans doute, conquĂ©rir la Hollande, s'assurer ainsi la navigation de trois grands fleuves, l'Escaut, la Meuse et le Rhin; priver l'Angleterre de sa plus puissante alliance maritime, menacer l'Allemagne sur ses flancs, interrompre les communications de nos ennemis du continent avec ceux de l'OcĂ©an, ou du moins les obliger Ă  faire le long circuit de Hambourg; nous ouvrir enfin la plus riche contrĂ©e du monde, et la plus dĂ©sirable pour nous dans l'Ă©tat oĂč se trouvait notre commerce, Ă©tait un but digne d'exciter l'ambition de notre gouvernement et de nos armĂ©es; mais comment oser tenter cette conquĂȘte de la Hollande, presque impossible en tout temps, mais surtout inexĂ©cutable dans la saison des pluies? SituĂ©e Ă  l'embouchure de plusieurs fleuves, la Hollande ne consiste qu'en quelques lambeaux de terre jetĂ©s entre les eaux de ces fleuves et celles de l'OcĂ©an. Son sol, partout infĂ©rieur au lit de eaux, est sans cesse menacĂ© par la mer, le Rhin, la Meuse, l'Escaut, et coupĂ© en outre par de petits bras dĂ©tachĂ©s des fleuves, et par une multitude de canaux artificiels. Ces bas-fonds si menacĂ©s sont couverts de jardins, de villes manufacturiĂšres et d'arsenaux. A chaque pas que veut y faire une armĂ©e, elle trouve ou de grands fleuves, dont les rives sont des digues Ă©levĂ©es et chargĂ©es de canons, ou des bras de riviĂšres et des canaux, tous dĂ©fendus par l'art des fortifications, ou enfin des places qui sont les plus fortes de l'Europe. Ces grandes manoeuvres, qui souvent dĂ©concertent la dĂ©fense mĂ©thodique en rendant les siĂ©ges inutiles, sont donc impossibles au milieu d'un pays coupĂ© et dĂ©fendu par des lignes innombrables. Si une armĂ©e parvient cependant Ă  vaincre tant d'obstacles et Ă  s'avancer en Hollande, ses habitans, par un acte d'hĂ©roĂŻsme dont ils donnĂšrent l'exemple sous Louis XIV, n'ont qu'Ă  percer leurs digues, et peuvent engloutir avec leur pays l'armĂ©e assez tĂ©mĂ©raire pour y pĂ©nĂ©trer. Il leur reste leurs vaisseaux, avec lesquels ils peuvent, comme les AthĂ©niens, s'enfuir avec leurs principales dĂ©pouilles, et attendre des temps meilleurs, ou aller dans les Indes habiter un vaste empire qui leur appartient. Toutes ces difficultĂ©s deviennent bien plus grandes encore dans la saison des inondations, et une alliance maritime telle que celle de l'Angleterre les rend insurmontables. Il est vrai que l'esprit d'indĂ©pendance qui travaillait les Hollandais Ă  cette Ă©poque, leur haine du stathoudĂ©rat, leur aversion contre l'Angleterre et la Prusse, la connaissance qu'ils avaient de leurs intĂ©rĂȘts vĂ©ritables, leurs ressentimens de la rĂ©volution si malheureusement Ă©touffĂ©e en 1787, donnaient la certitude aux armĂ©es françaises d'ĂȘtre vivement dĂ©sirĂ©es. On devait croire que les Hollandais s'opposeraient Ă  ce qu'on perçùt les digues, et qu'on ruinĂąt le pays pour une cause qu'ils dĂ©testaient. Mais l'armĂ©e du prince d'Orange, celle du duc d'York les comprimaient encore, et rĂ©unies, elles suffisaient pour empĂȘcher le passage des innombrables lignes qu'il fallait emporter en leur prĂ©sence. Si donc une surprise Ă©tait tĂ©mĂ©raire du temps de Dumouriez, elle Ă©tait presque folle Ă  la fin de 1794. NĂ©anmoins le comitĂ© de salut public, excitĂ© par les rĂ©fugiĂ©s hollandais, songeait sĂ©rieusement Ă  pousser une pointe au-delĂ  du Wahal. Pichegru, presque aussi maltraitĂ© que ses soldats, qui Ă©taient couverts de gale et de vermine, Ă©tait allĂ© Ă  Bruxelles se faire guĂ©rir d'une maladie cutanĂ©e. Moreau et RĂ©gnier l'avaient remplacĂ© tous deux conseillaient le repos et les quartiers d'hiver. Le gĂ©nĂ©ral hollandais Daendels, rĂ©fugiĂ© hollandais, militaire intrĂ©pide, proposait avec instance une premiĂšre tentative sur l'Ăźle de Bommel, sauf Ă  ne pas poursuivre si cette attaque ne rĂ©ussissait pas. La Meuse et le Wahal, coulant parallĂšlement vers la mer, se joignent un moment fort au-dessous de NimĂšgue, se sĂ©parent de nouveau, et se rĂ©unissent encore Ă  Wondrichem, un peu au-dessus de Gorcum. Le terrain compris entre leurs deux bras forme ce qu'on appelle l'Ăźle de Bommel. MalgrĂ© l'avis de Moreau et RĂ©gnier, une attaque fut tentĂ©e sur cette Ăźle par trois points diffĂ©rens elle ne rĂ©ussit pas, et fut abandonnĂ©e sur-le-champ avec une grande bonne foi, surtout de la part de Daendels, qui s'empressa d'en avouer l'impossibilitĂ© dĂšs qu'il l'eut reconnue. Alors, c'est-Ă -dire vers le milieu de frimaire commencement de dĂ©cembre, on donna Ă  l'armĂ©e les quartiers d'hiver dont elle avait tant besoin, et on Ă©tablit une partie des cantonnemens autour de Breda pour en former le blocus. Cette place et celle de Grave ne s'Ă©taient pas rendues, mais le dĂ©faut de communications pendant la durĂ©e de l'hiver devait certainement les obliger Ă  se rendre. C'est dans cette position que l'armĂ©e croyait voir s'achever la saison; et certes, elle avait assez fait pour ĂȘtre fiĂšre de sa gloire et de ses services. Mais un hasard presque miraculeux lui rĂ©servait de nouvelles destinĂ©es le froid, dĂ©jĂ  trĂšs vif, augmenta bientĂŽt au point de faire espĂ©rer que peut-ĂȘtre les grands fleuves seraient gelĂ©s. Pichegru quitta Bruxelles, et n'acheva pas de se faire guĂ©rir, afin d'ĂȘtre prĂȘt Ă  saisir l'occasion de nouvelles conquĂȘtes, si la saison la lui offrait. En effet, l'hiver devint bientĂŽt plus rude, et s'annonça comme le plus rigoureux du siĂšcle. DĂ©jĂ  la Meuse et le Wahal charriaient et leurs bords Ă©taient pris. Le 3 nivĂŽse 23 dĂ©cembre, la Meuse fut entiĂšrement gelĂ©e, et de maniĂšre Ă  pouvoir porter du canon. Le gĂ©nĂ©ral Walmoden, Ă  qui le duc d'York avait laissĂ© le commandement en partant pour l'Angleterre, et qu'il avait condamnĂ© ainsi Ă  n'essuyer que des dĂ©sastres, se vit dans la position la plus difficile. La Meuse Ă©tant glacĂ©e, son front se trouvait dĂ©couvert; et le Wahal charriant, menaçant mĂȘme d'emporter tous les ponts, sa retraite Ă©tait compromise. BientĂŽt mĂȘme il apprit que le pont d'Arnheim venait d'ĂȘtre emportĂ©; il se hĂąta de faire filer sur ses derriĂšres ses bagages et sa grosse cavalerie, et lui-mĂȘme dirigea sa retraite sur Deventer, vers les bords de l'Yssel. Pichegru, profitant de l'occasion que lui offrait la fortune de surmonter des obstacles ordinairement invincibles, se prĂ©para Ă  franchir la Meuse sur la glace. Il se disposa Ă  la passer sur trois points, et Ă  s'emparer de l'Ăźle de Bommel, tandis que la division qui bloquait Breda attaquerait les lignes qui entouraient cette place. Ces braves Français, exposĂ©s presque sans vĂȘtemens au plus rude hiver du siĂšcle, marchant avec des souliers auxquels il ne restait que l'empeigne, sortirent aussitĂŽt de leurs quartiers, et renoncĂšrent gaiement au repos dont ils commençaient Ă  peine Ă  jouir. Le 8 nivĂŽse 28 dĂ©cembre, par un froid de dix-sept degrĂ©s, ils se prĂ©sentĂšrent sur trois points, Ă  CrĂšvecoeur, Empel et le fort Saint-AndrĂ©; ils franchirent la glace avec leur artillerie, surprirent les Hollandais, presque engourdis par le froid, et les dĂ©firent complĂštement. Tandis qu'ils s'emparaient de l'Ăźle de Bommel, celle de leurs divisions qui assiĂ©geait Breda en attaqua les lignes, et les emporta. Les Hollandais, assaillis sur tous les points, se retirĂšrent en dĂ©sordre, les uns vers le quartier-gĂ©nĂ©ral du prince d'Orange, qui s'Ă©tait toujours tenu Ă  Gorcum, les autres Ă  Thiel. Dans le dĂ©sordre de leur retraite, ils ne songĂšrent pas mĂȘme Ă  dĂ©fendre les passages du Wahal, qui n'Ă©tait pas entiĂšrement gelĂ©. Pichegru, maĂźtre de l'Ăźle de Bommel, dans laquelle il avait pĂ©nĂ©trĂ© en passant sur les glaces de la Meuse, franchit le Wahal sur diffĂ©rens points, mais n'osa pas s'aventurer au-delĂ  du fleuve, la glace n'Ă©tant pas assez forte pour porter du canon. Dans cette situation, le sort de la Hollande Ă©tait dĂ©sespĂ©rĂ© si la gelĂ©e continuait, et tout annonçait que le froid durerait. Le prince d'Orange avec ses Hollandais dĂ©couragĂ©s Ă  Gorcum, Walmoden avec ses Anglais en pleine retraite sur Deventer, ne pouvaient tenir contre un vainqueur formidable, qui leur Ă©tait de beaucoup supĂ©rieur en forces, et qui venait d'enfoncer le centre de leur ligne. La situation politique n'Ă©tait pas moins alarmante que la situation militaire. Les Hollandais, pleins d'espĂ©rance et de joie en voyant s'approcher les Français, commençaient Ă  s'agiter. Le parti orangiste Ă©tait de beaucoup trop faible pour imposer au parti rĂ©publicain. Partout les ennemis de la puissance stathoudĂ©rienne lui reprochaient d'avoir aboli les libertĂ©s du pays, d'avoir enfermĂ© ou banni les meilleurs et les plus gĂ©nĂ©reux patriotes, d'avoir surtout sacrifiĂ© la Hollande Ă  l'Angleterre, en l'entraĂźnant dans une alliance contraire Ă  tous ses intĂ©rĂȘts commerciaux et maritimes. Ils se rĂ©unissaient secrĂštement en comitĂ©s rĂ©volutionnaires, prĂȘts Ă  se soulever au premier signal, Ă  destituer les autoritĂ©s, et Ă  en nommer d'autres. La province de Frise, dont les Ă©tats Ă©taient assemblĂ©s, osa dĂ©clarer qu'elle voulait se sĂ©parer du stathouder; les citoyens d'Amsterdam firent une pĂ©tition aux autoritĂ©s de la province, dans laquelle ils dĂ©claraient qu'ils Ă©taient prĂȘts Ă  s'opposer Ă  tout prĂ©paratif de dĂ©fense, et qu'ils ne souffriraient jamais surtout qu'on voulĂ»t percer les digues. Dans cette situation dĂ©sespĂ©rĂ©e, le stathouder songea Ă  nĂ©gocier, et adressa des envoyĂ©s au quartier-gĂ©nĂ©ral de Pichegru, pour demander une trĂšve, et offrir pour conditions de paix la neutralitĂ© et une indemnitĂ© des frais de la guerre. Le gĂ©nĂ©ral français et les reprĂ©sentans refusĂšrent la trĂšve; et, quant aux offres de paix, en rĂ©fĂ©rĂšrent aussitĂŽt au comitĂ© de salut public. DĂ©jĂ  l'Espagne, menacĂ©e par Dugommier, que nous avons laissĂ© descendant des PyrĂ©nĂ©es, et par Moncey, qui, maĂźtre du Guipuscoa, s'avançait sur Pampelune, avait fait des propositions d'accommodement. Les reprĂ©sentans envoyĂ©s en VendĂ©e, pour examiner si une pacification Ă©tait possible, avaient rĂ©pondu affirmativement et demandĂ© un dĂ©cret d'amnistie. Quelque secret que soit un gouvernement, toujours les nĂ©gociations de ce genre transpirent elles transpirent mĂȘme avec des ministres absolus, inamovibles; comment seraient-elles restĂ©es secrĂštes avec des comitĂ©s renouvelĂ©s par quart tous les mois? On savait dans le public que la Hollande, l'Espagne, faisaient des propositions; on ajoutait que la Prusse, revenue de ses illusions, et reconnaissant la faute qu'elle avait faite de s'allier Ă  la maison d'Autriche, demandait Ă  traiter; on savait par tous les journaux de l'Europe qu'Ă  la diĂšte de Ratisbonne plusieurs Ă©tats de l'Empire, fatiguĂ©s d'une guerre qui les touchait peu, avaient demandĂ© l'ouverture d'une nĂ©gociation tout disposait donc les esprits Ă  la paix; et de mĂȘme qu'ils Ă©taient revenus des idĂ©es de terreur rĂ©volutionnaire Ă  des sentimens de clĂ©mence, ils passaient maintenant des idĂ©es de guerre Ă  celles d'une rĂ©conciliation gĂ©nĂ©rale avec l'Europe. On recueillait les moindres circonstances pour en tirer des conjectures. Les malheureux enfans de Louis XVI, privĂ©s de tous leurs parens, et sĂ©parĂ©s l'un de l'autre dans la prison du Temple, avaient vu leur sort un peu amĂ©liorĂ© depuis le 9 thermidor. Le cordonnier Simon, gardien du jeune prince, avait pĂ©ri comme complice de Robespierre. On lui avait substituĂ© trois gardiens, dont un seul changeait chaque jour, et qui montraient au jeune prince plus d'humanitĂ©. On tirait de ces changemens opĂ©rĂ©s au Temple de vastes consĂ©quences. Le travail projetĂ© sur les moyens de retirer les assignats donnait lieu aussi Ă  de grandes conjectures. Les royalistes, qui se montraient dĂ©jĂ , et dont le nombre s'augmentait de ces incertains qui abandonnent toujours un parti qui commence Ă  faiblir, disaient avec malice qu'on allait faire la paix. Ne pouvant plus dire aux rĂ©publicains Vos armĂ©es seront battues, ce qui avait Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© trop souvent sans succĂšs, et ce qui devenait trop niais, ils leur disaient On va les arrĂȘter dans la victoire; la paix est signĂ©e; on n'aura pas le Rhin; la condition de la paix sera le rĂ©tablissement de Louis XVII sur le trĂŽne, la rentrĂ©e des Ă©migrĂ©s, l'abolition des assignats, la restitution des biens nationaux. On conçoit combien de tels bruits devaient irriter les patriotes. Ceux-ci, dĂ©jĂ  effrayĂ©s des poursuites dirigĂ©es contre eux, voyaient avec dĂ©sespoir le but qu'ils avaient poursuivi avec tant d'effort, compromis par le gouvernement. A quoi destinez-vous le jeune Capet? disaient-ils; qu'allez-vous faire des assignats? Nos armĂ©es n'auront-elles versĂ© tant de sang que pour ĂȘtre arrĂȘtĂ©es au milieu de leurs victoires? n'auront-elles pas la satisfaction de donner Ă  leur patrie la ligne du Rhin et des Alpes? L'Europe a voulu dĂ©membrer la France; la juste reprĂ©saille de la France victorieuse sur l'Europe doit ĂȘtre de conquĂ©rir les provinces qui complĂštent son sol. Que va-t-on faire pour la VendĂ©e? Va-t-on pardonner aux rebelles quand on immole les patriotes? Il vaudrait mieux, s'Ă©cria un membre de la Montagne dans un transport d'indignation, ĂȘtre Charette que dĂ©putĂ© Ă  la convention.» On conçoit combien tous ces sujets de division, joints Ă  ceux que la politique intĂ©rieure fournissait dĂ©jĂ , devaient agiter les esprits. Le comitĂ© de salut public, se voyant pressĂ© entre les deux partis, se crut obligĂ© de s'expliquer il vint dĂ©clarer Ă  deux reprises diffĂ©rentes, une premiĂšre fois par l'organe de Carnot, une autre fois par celui de Merlin de Douai, que les armĂ©es avaient reçu ordre de poursuivre leurs triomphes, et de n'entendre les propositions de paix qu'au milieu des capitales ennemies. Les propositions de la Hollande lui parurent en effet trop tardives pour ĂȘtre acceptĂ©es, et il ne crut pas devoir consentir Ă  nĂ©gocier Ă  l'instant oĂč on allait ĂȘtre maĂźtre du pays. Abattre la puissance stathoudĂ©rienne, relever la rĂ©publique hollandaise, lui sembla digne de la rĂ©publique française. On s'exposa, Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  voir toutes les colonies de la Hollande et mĂȘme une partie de sa marine, devenir la proie des Anglais, qui dĂ©clareraient s'en emparer au nom du stathouder; mais les considĂ©rations politiques devaient l'emporter. La France ne pouvait pas ne pas abattre le stathoudĂ©rat; cette conquĂȘte de la Hollande ajoutait au merveilleux de ses victoires, intimidait davantage l'Europe, compromettait surtout les flancs de la Prusse, obligeait cette puissance Ă  traiter sur-le-champ, et par-dessus tout rassurait les patriotes français. En consĂ©quence Pichegru eut ordre de ne plus s'arrĂȘter. La Prusse, l'Empire, n'avaient encore fait aucune ouverture, et on n'eut rien Ă  leur rĂ©pondre. Quant Ă  l'Espagne, qui promettait de reconnaĂźtre la rĂ©publique et de lui payer des indemnitĂ©s, Ă  condition qu'on ferait vers les PyrĂ©nĂ©es un petit Ă©tat Ă  Louis XVII, elle fut Ă©coutĂ©e avec mĂ©pris et indignation, et ordre fut donnĂ© aux deux gĂ©nĂ©raux français de s'avancer sans relĂąche. Quant Ă  la VendĂ©e, un dĂ©cret d'amnistie fut rendu il portait que tous les rebelles, sans distinction de grade, qui poseraient les armes dans l'intervalle d'un mois, ne seraient pas poursuivis pour le fait de leur insurrection. Le gĂ©nĂ©ral Canclaux, destituĂ© Ă  cause de sa modĂ©ration, fut replacĂ© Ă  la tĂȘte de l'armĂ©e dite de l'Ouest, qui comprenait la VendĂ©e. Le jeune Hoche, qui avait dĂ©jĂ  le commandement de l'armĂ©e des cĂŽtes de Brest, reçut en outre celui de l'armĂ©e des cĂŽtes de Cherbourg personne n'Ă©tait plus capable que ces deux gĂ©nĂ©raux de pacifier le pays, par le mĂ©lange de la prudence et de l'Ă©nergie. Pichegru, qui avait reçu ordre de poursuivre sa marche victorieuse, attendait que la surface du Wahal fĂ»t entiĂšrement prise. Notre armĂ©e longeait le fleuve; elle Ă©tait rĂ©pandue sur ses bords vers Millingen, NimĂšgue, et tout le long de l'Ăźle de Bommel, dont nous Ă©tions maĂźtres. Walmoden, voyant que Pichegru, vers Bommel, n'avait laissĂ© que quelques avant-postes sur la rive droite, les replia, et commença un mouvement offensif. Il proposait au prince d'Orange de se joindre Ă  lui, pour former de leurs deux armĂ©es rĂ©unies une masse imposante, qui pĂ»t arrĂȘter par une bataille l'ennemi qu'on ne pouvait plus contenir maintenant par la ligne des fleuves. Le prince d'Orange, tenant Ă  ne pas dĂ©couvrir la route d'Amsterdam, ne voulut jamais quitter Gorcum. Walmoden songea Ă  se placer sur la ligne de retraite, qu'il avait tracĂ©e d'avance du Wahal Ă  lĂ  Linge, de la Linge au Leck, du Leck Ă  l'Yssel, par Thiel, Arnheim et Deventer. Tandis que les rĂ©publicains attendaient la gelĂ©e avec la plus vive impatience, la place de Grave, dĂ©fendue avec un courage hĂ©roĂŻque par le commandant Debons, se rendit presque rĂ©duite en cendres. C'Ă©tait la principale des places que les Hollandais possĂ©daient au-delĂ  de la Meuse, et la seule qui n'eĂ»t pas cĂ©dĂ© Ă  l'ascendant de nos armes. Les Français y entrĂšrent le 9 nivĂŽse 29 dĂ©cembre. Enfin, le 19 nivĂŽse 8 janvier 1795, le Wahal se trouva solidement gelĂ©. La division Souham le franchit vers Bommel; la brigade Dewinther, dĂ©tachĂ©e du corps de Macdonald, le traversa vers Thiel. A NimĂšgue et au-dessus, le passage n'Ă©tait pas aussi facile, parce que le Wahal n'Ă©tait pas entiĂšrement pris. NĂ©anmoins le 21 10, la droite des Français le passa au-dessus de NimĂšgue, et Macdonald, appuyĂ© par elle, passa Ă  NimĂšgue mĂȘme dans des bateaux. En voyant ce mouvement gĂ©nĂ©ral, l'armĂ©e de Walmoden se retira. Une bataille seule aurait pu la sauver; mais dans l'Ă©tat de division et de dĂ©couragement oĂč se trouvaient les coalisĂ©s, une bataille n'aurait peut-ĂȘtre amenĂ© qu'un dĂ©sastre. Walmoden exĂ©cuta un changement de front en arriĂšre, en se portant sur la ligne de l'Yssel, afin de gagner le Hanovre par les provinces de la terre ferme. ConformĂ©ment au plan de retraite qu'il s'Ă©tait tracĂ©, il abandonna ainsi les provinces d'Utrecht et de la Gueldre aux Français. Le prince d'Orange resta vers la mer, c'est-Ă -dire Ă  Gorcum. N'espĂ©rant plus rien, il abandonna son armĂ©e, se prĂ©senta aux Ă©tats rĂ©unis Ă  La Haye, leur dĂ©clara qu'il avait essayĂ© tout ce qui Ă©tait en son pouvoir pour la dĂ©fense du pays, et qu'il ne lui restait plus rien Ă  faire. Il engagea les reprĂ©sentans Ă  ne pas rĂ©sister davantage au vainqueur, pour ne pas amener de plus grands malheurs. Il s'embarqua aussitĂŽt aprĂšs pour l'Angleterre. DĂšs cet instant, les vainqueurs n'avaient plus qu'Ă  se rĂ©pandre comme un torrent dans toute la Hollande. Le 28 nivĂŽse 17 janvier, la brigade Salm entra Ă  Utrecht, et le gĂ©nĂ©ral Vandamme Ă  Arnheim. Les Ă©tats de Hollande dĂ©cidĂšrent qu'on ne rĂ©sisterait plus aux Français, et que des commissaires iraient leur ouvrir les places dont ils croiraient avoir besoin pour leur sĂ»retĂ©. De toutes parts, les comitĂ©s secrets qui s'Ă©taient formĂ©s manifestaient leur existence, chassaient les autoritĂ©s Ă©tablies, et en nommaient spontanĂ©ment de nouvelles. Les Français Ă©taient reçus
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Voir notes importantes en fin de page LA REVOLUTION FRANCAISE , DE 1789 A 1794 1789 L'annĂ©e de tous les espoirs. 5 Mai Ouverture des États-GĂ©nĂ©raux Ă  Versailles. 17 Juin Le Tiers État se constitue en assemblĂ©e nationale. 20 Juin Serment du jeu de Paume. 27 Juin Le roi, sous pression, ne peut Ă©viter la rĂ©union des trois ordres. 9 Juillet L'assemblĂ©e prend le nom d'assemblĂ©e nationale constituante. 11 Juillet Le roi remercie Necker. 14 Juillet Prise de la Bastille. 15 Juillet Bailly est le premier maire de Paris. La Fayette prend la tĂȘte de la garde Nationale de fayette 16 Juillet Rappel de Necker 17 Juillet Les grands du royaume CondĂ©, d'Artois fuient la France c'est le dĂ©but de l'Ă©migration et le commencement de "la Grande Peur" marquĂ©e par des Ă©meutes en Province et la formation de milices bourgeoises 4 AoĂ»t Lors d'une sĂ©ance nocturne Ă  l'assemblĂ©e, on dĂ©cide de l'abolition des privilĂšges seigneuriaux et du systĂšme fĂ©odal c'est la nuit du 4 AoĂ»t. 26 AoĂ»t Lecture Ă  l'assemblĂ©e nationale de la DĂ©claration des Droits de l'Homme et du Citoyen. 5 Octobre Marche des femmes de Paris sur Versailles. Le roi retire son Veto et sanctionne les dĂ©crets du 4 AoĂ»t et la DĂ©claration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Il est presque ramenĂ© de force le lendemain Ă  Paris. 19 Octobre Fondation du club des Jacobins. 2 Novembre Les biens du clergĂ© sont mis Ă  la disposition de la nation. 30 Novembre La Corse est dĂ©finitivement rattachĂ©e Ă  la France. 19 DĂ©cembre CrĂ©ation des assignats pour rembourser les dettes de l'Ă©tat. 24 DĂ©cembre Les protestants accĂšdent au droit de citĂ©. - 1789 en France -
ETLES " CONSIDÉRATIONS SUR LA RÉVOLUTION FRANÇAISE" Pour la critique moderne, il est Ă  peu prĂšs admis que Mmede StaĂ«l se rĂ©vĂšle une mĂ©diocre observatrice pendant les dix mois et trois semaines de son dernier sĂ©jour outre-Manche (17 ou 18 juin 1813-8 mai 1814). Devant une profonde Ă©volution politique, industrielle et sociale, devant le romantisme anglais en plein
CONSIDÉRATIONS SUR LES PRINCIPAUX ÉVÈNEMENTS DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE PAR MME DE STAËL 1818 Format 17,5 x 11 cm Environ 664 pages Plein veau, titre or Bon Ă©tat. RĂ©fĂ©rence 7740 Prochaine mise Ă  jour vendredi 26 juillet Ă  13H30 Next update on July 26th at 13h30 NĂ€chste Aktualisierung, den 26. July um POUR TOUT ACHAT, PAIEMENT EN PLUSIEURS CHÈQUES POSSIBLE 06 07 75 74 63 FRAIS DE PORT Les frais de port ne sont calculĂ©s qu'une seule fois par commande pour un ou plusieurs objets, les envois sont tous recommandĂ©s, car c'est le seul moyen d'avoir une preuve de l'envoi et de la rĂ©ception. Pour les colis dont la valeur ne peut ĂȘtre assurĂ©e par la Poste, les envois sont confiĂ©s Ă  la sociĂ©tĂ© DHL avec valeur rĂ©elle assurĂ©e, le service est de qualitĂ© mais le coĂ»t est plus Ă©levĂ©. DROIT DE RETOUR Les objets peuvent ĂȘtre retournĂ©s dans un dĂ©lai de 8 jours aprĂšs leur rĂ©ception. Il faut les retourner en recommandĂ© aux frais de l'expĂ©diteur, dans leur emballage d'origine, et dans leur Ă©tat d'origine, AUTHENTICITÉ La sĂ©lection des objets proposĂ©s sur ce site me permet de garantir l'authenticitĂ© de chacune des piĂšces qui y sont dĂ©crites, tous les objets proposĂ©s sont garantis d'Ă©poque et authentiques, sauf avis contraire ou restriction dans la description. Un certificat d'authenticitĂ© de l'objet reprenant la description publiĂ©e sur le site, l'Ă©poque, le prix de vente, accompagnĂ© d'une ou plusieurs photographies en couleurs est communiquĂ© automatiquement pour tout objet dont le prix est supĂ©rieur Ă  130 euros. En dessous de ce prix chaque certificat est facturĂ© 5 euros. Seuls les objets vendus par mes soins font l'objet d'un certificat d'authenticitĂ©, je ne fais aucun rapport d'expertise pour les objets vendus par des tiers confrĂšres ou collectionneurs. Votre produit a bien Ă©tĂ© ajoutĂ© Ă  votre panier. Bertrand MALVAUX - 22 rue CrĂ©billon, 44000 Nantes - FRANCE - TĂ©l. 33 02 40 733 600 — BERTRAND MALVAUX - ÉDITIONS DU CANONNIER SARL au capital de EUROS RCS NANTES B 442 295 077 - N° INTRACOMMUNAUTAIRE CEE FR 30 442 295 077 Conditions de vente 2022-08-01T104811Z c1eb04a7d084155b819daf5138b71f7deec50289 Now 2022-08-23 030803
Observationssur l'ouvrage de Madame la baronne de Staël, ayant pour titre "Considérations sur les principaux évÚnemens de la Révolution française" ([Reprod.]) / par M. de Bonald -- 1838 -- livre
RĂ©digĂ© le 6 septembre 2008 2 minutes de lecture Guerre d’AlgĂ©rie Semaine des barricades Ă  Alger - Fin janvier 1960 Informations gĂ©nĂ©rales Date 1954-1962 Lieu AlgĂ©rie Issue IndĂ©pendance de l'AlgĂ©rie BelligĂ©rants FLN 1954-62 MNA 1954-62 PCA 1954-55 France 1954-62 FAF 1960-61 OAS 1961-62 Commandants Ferhat Abbas Hocine AĂŻt Ahmed Krim Belkacem Ahmed Ben Bella Mostefa Ben BoulaĂŻd Larbi Ben M'Hidi Rabah Bitat Mohamed Boudiaf Messali Hadj Pierre MendĂšs France Guy Mollet RenĂ© Coty Jacques Massu Maurice Challe Charles de Gaulle SaĂŻd Boualam Pierre Lagaillarde Raoul Salan Edmond Jouhaud Antoine Argoud Roger Degueldre Jacques Soustelle Georges Bidault Jean Bastien-Thiry Forces en prĂ©sence 40 000 460 000 3 000 OAS Pertes ‱ 300 000-460 000 morts ‱ 28 500 morts ‱ 65 000 blessĂ©s ‱ 30 000 Ă  90 000 morts harkis 4000 Ă  6000 civils europĂ©ens ‱ 100 morts OAS ‱ 2 000 prisonniers OAS Batailles Bataille d'Alger, Putsch des GĂ©nĂ©raux, Combat du Fedj Zezoua
 La guerre d'AlgĂ©rie se dĂ©roule de 1954 Ă  1962 et dĂ©bouche sur l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie, colonie française de 1832 Ă  1848, puis partie intĂ©grante du territoire de la RĂ©publique. Cette guerre oppose l'armĂ©e française Ă  une guĂ©rilla. La doctrine de la guerre rĂ©volutionnaire, mettant en Ɠuvre l'arme psychologique est rejetĂ©e par le commandement. Elle oppose l'armĂ©e française, faisant cohabiter commandos de troupes d'Ă©lites parachutistes, lĂ©gionnaires, forces de maintien de l'ordre gardes mobiles, CRS, appelĂ©s du contingent et supplĂ©tifs indigĂšnes harkis, moghaznis aux troupes indĂ©pendantistes de l'ArmĂ©e de libĂ©ration nationale ALN, branche armĂ©e du Front de libĂ©ration nationale FLN d'encadrement politico-administratif Conseil national de la rĂ©volution. Elle se double d'une guerre civile et idĂ©ologique au sein des deux communautĂ©s, donnant lieu Ă  des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la MĂ©diterranĂ©e. CĂŽtĂ© algĂ©rien, elle se traduit par une lutte de pouvoir qui voit poindre la victoire du FLN sur les partis algĂ©riens rivaux, notamment le MNA Mouvement national algĂ©rien et par une campagne de rĂ©pression contre les harkis soutenant le statu quo du rattachement de l'AlgĂ©rie Ă  la RĂ©publique française. Par ailleurs, elle suscite cĂŽtĂ© français l'affrontement entre une minoritĂ© active hostile Ă  sa poursuite mouvement pacifiste, une seconde favorable Ă  la rĂ©volution les porteurs de valises », et une troisiĂšme ralliĂ©e au slogan de l' AlgĂ©rie française » Front AlgĂ©rie Française, Jeune Nation, OAS. Cette guerre s'achĂšve Ă  la fois sur la proclamation de l'indĂ©pendance de l'AlgĂ©rie le 5 juillet 1962 lors d'une allocution tĂ©lĂ©visĂ©e du gĂ©nĂ©ral de Gaulle , suite au rĂ©fĂ©rendum d'autodĂ©termination du 1er juillet prĂ©vu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la RĂ©publique algĂ©rienne le 25 septembre et sur le dĂ©part du million de Français vivant en AlgĂ©rie. La plateforme qui connecte profs particuliers et Ă©lĂšves Vous avez aimĂ© cet article ? Notez-le ! Olivier Professeur en lycĂ©e et classe prĂ©pa, je vous livre ici quelques conseils utiles Ă  travers mes cours !
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  • considĂ©rations sur les principaux Ă©vĂ©nements de la rĂ©volution française