LEFESTIVAL TÉLÉRAMA / AFCAE. Le prochain festival Cinéma Télérama/AFCAE se déroulera du 18 au 24 janvier 2023. L'AFCAE propose dans les salles Art et Essai une sélection des 15 "meilleurs films de l'année", choisis par la rédaction du magazine, ainsi que le film Coup de Cœur des moins de 26 ans, à un tarif très avantageux
Paul Château-Têtard, vieux garçon de 45 ans et pur produit du 16e arrondissement de Paris, prend le métro pour la première fois de sa vie et tombe amoureux d’une jeune guichetière, Ava. Leur mariage n’est pas du goût de maman », Adélaïde Château-Têtard, qu’on appelle aussi la Reine Mère. Pourtant cette dernière s’en accommode un héritier serait le bienvenu. Mais le bébé tarde à venir… Une guerre sans pitié s’engage entre les deux femmes, la Reine-mère étant persuadée qu’Ava trompe son fils. Il doit bien y avoir un amant quelque part… Critique du film D’un trait de poème en bons mots si fertile, le Français né malin forma le vaudeville ; agréable indiscret qui, conduit par le chant, passe de bouche en bouche… et s’accroît indéniablement en le visionnant ! Tel un fervent disciple de Boileau, Antonin Peretjatko distille savamment dans La pièce rapportée, son troisième long métrage après La Fille du 14 juillet et La Loi de la jungle, tous les ingrédients nécessaires du genre – de l’action aux multiples rebondissements à la légère satire politique et sociale. Si, pour la première fois, le réalisateur décide d’arpenter les chemins parfois sinueux que sont ceux de l’adaptation, il ne se démet pas pour le faire de sa distinctive originalité, son récit prenant pour appui non pas un mais bien deux supports. Le premier, qui donne sa trame générale au film, est la très courte nouvelle que la dramaturge Noëlle Renaude avait publiée en 1980 dans les pages du magazine Bonne Soirée sous le titre “Il faut un héritier.” Le second, plus surprenant, n’est autre que la nouvelle de Tchékov – “Le Roman d’une contrebasse” – dont Peretjatko emprunte à la fois par révérence devant l’écrivain, mais également pour servir de nœud scénaristique à son film, et mettre en scène le point de bascule d’un personnage autour duquel le consensus quant à son état mental précipitera la chute. DEUX FEMMES ET PAS DE COUFFIN Invitant le spectateur à plonger dans son récit à la manière des trois coups de brigadier qui précèdent le théâtral lever de rideau, celui-ci n’aura pas grand mal à situer la trame. La pièce rapportée n’est, au sens le plus pur de l’expression, que l’histoire d’une jeune femme faisant la rencontre d’un vieux garçon issu d’un milieu extrêmement aisé, et dont le mariage sera loin d’enchanter une belle-mère qui, faute de voir se profiler rapidement le fruit qui donnerait au moins une quelconque utilité à une telle mésalliance, mettra tout en œuvre pour la décrédibiliser aux yeux de sa propre progéniture. Interprété avec tout le talent que l’on connaît à Josiane Balasko et Anaïs Demoustier, celui d’Antonin Peretjatko réside indéniablement dans son sens des parallèles pour illustrer l’affrontement délicieusement mesquin entre ces deux femmes que tout opposent, et dont l’enjeu consiste à évincer l’autre. Au travers de comiques de situations, et de dialogues atteignant des sommets d’absurde dont la jouissance explose à chaque nouveau décalage, les scènes s’enchaînent avec une fluidité étonnante malgré la prolifération d’informations qu’elles contiennent. Peretjatko ne laisse du reste rien au hasard, et pousse jusqu’au détail le plus précis ses effets de miroir pour faire passer son message. Ainsi, une attention particulière est apportée aux costumes et coiffures – qui de simples signes distinctifs pour chaque personnage, prennent progressivement l’attrait d’un marqueur social. De pièce rapportée, vêtue de tenues colorées et légères, le personnage d’Ava passe doucement mais sûrement à des tailleurs dans lesquels elle peine à respirer à mesure qu’elle s’intègre dans son nouveau milieu. De code vestimentaire, l’on passe dès lors au code de conduite – que le coiffé du chignon distinctif de sa Némésis parachève comme signe de victoire. En effet, en adoptant ses atours, Ava prend non seulement la place de la Reine Mère, mais illustre également la douce satire du réalisateur sur le milieu qu’il dépeint. REGARDE LES RICHES, L’IMPORTANT C’EST TOUT CE DONT ILS SE FICHENT A l’appui d’une “banale” rivalité entre deux générations, La pièce rapportée permet à son réalisateur de transposer avec aisance le propos de son matériau d’origine à notre époque – et montrer combien, à travers une histoire sur le mélange des classes sociales, les rapports de pouvoir et de domination s’exercent à chaque échelon de la société. Qu’il s’agisse de la famille que l’on suit, qui fonde sa richesse sur une absence totale de scrupules, ou de la désinvolture affichée de son personnage principal qui choisit de fermer les yeux sur tout ce qui peut poser des problèmes d’argent, le film, sous couvert de sourires, met le spectateur face à une réalité d’autant plus cruelle que les protagonistes que l’on suit en sont totalement conscients nous vivons dans un monde où l’espoir de devenir riche laisse trop peu de place à toute justice sociale. En choisissant, non pas de faire imploser l’ordre établi, mais en s’y intégrant avec une insouciance presque enfantine, le personnage d’Ava est l’archétype même de l’individu sans conscience politique qui, ayant subi sa condition de classe modeste, pénètre par chance dans un milieu aisé avec tous ses avantages et dès lors, ne prête plus aucune attention aux souffrances qui l’entoure. Fort de ses actrices et de sa mécanique rondement huilée, La pièce rapportée est, sous couvert de grotesque et de guerres familiales intestines, un doucereux rappel que ce n’est pas en améliorant une absurdité que l’on prouve une certaine intelligence, mais bien en la supprimant. Bande-annonce 1er décembre 2021 – Antonin Peretjatko avec Josiane Balasko, Anaïs Demoustier, Philippe Katerine et William Lebghil
LaPièce rapportée La Pièce rapportée ? 1 décembre 2021 en salle / 1h 26min / Comédie De Antonin Peretjatko Par Antonin Peretjatko , Noëlle Renaude Avec Anaïs Demoustier ,
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Leshoraires des films de la semaine prochaine au Vitry Le François - Cinéma Pierre Brasseur. Me. Je. A partir de. 10h 11h 12h 13h 14h 15h 16h 17h 18h 19h 20h 21h 22h 23h. Ve.
01/12/2021 - Antonin Peretjatko signe une comédie en finesse, sagement loufoque et socialement acérée sous la légèreté apparente d’un vaudeville très divertissantAnaïs Demoustier et William Lebghil dans La pièce rapportée"Quelqu’un en Rolls se marie avec quelqu’un du métro". Frontière séparant les classes sociales hérissée de barbelés culturels et de piques élitistes dressés par la volonté farouche de préserver l’entre-soi, relations de pouvoir, d’attraction, d’asservissement et de domination au temps de l’argent-roi, difficulté voire rejet de principe à accepter l’autre et inversement à trouver sa place quand se mélangent deux milieux différents avec son nouveau film, La pièce rapportée [+lire aussi bande-annoncefiche film], lancé aujourd’hui dans les salles françaises par Diaphana, le très original Antonin Peretjatko révélé à la Quinzaine des Réalisateurs 2013 avec La fille du 14 juillet [+lire aussi critiquebande-annoncefiche film] poursuit son travail de sape humoristique de la bien-pensance, des codes sclérosés hypocrites et de l’immobilisme sociétal. Sans pour autant renoncer à sa liberté de se moquer des conventions avec une gentillesse violemment décontractée, le cinéaste a choisi cette fois de freiner un peu sur le rythme frénétique et le comique débridé qui estampillaient ses deux premiers longs, notamment La loi de la jungle [+lire aussi critiquebande-annoncefiche film] 2016. Une décélération cependant toute relative car l’esprit frondeur du réalisateur fait encore feu de tout bois, camouflé sous une forme plus calme et maîtrisée voix off, enchâssement de flashbacks, plans plus posés, etc. parsemée de petits détails discrets et amusants, et sous un genre traditionnel le vaudeville, en l’occurrence une adaptation de la pièce Il faut un héritier de Noëlle Renaude. Et ce qui semble en surface une innocente et classique promenade filmique autour d’une terrible belle-mère, caricature de la grande bourgeoisie d’affaires, tentant de torpiller le mariage de son fils unique avec une fille du peuple, ne l’est en réalité pas du tout. L’intrigue est simple un hasard total fait se croiser la jolie Ava Anaïs Demoustier et Paul Château-Têtard Philippe Katerine, rejeton oisif d’une lignée d’entrepreneurs ayant fait fortune dans les ascenseurs et les valises à roulettes. L’amour s’ensuit au très grand déplaisir de la "Reine-Mère" Adelaïde Josiane Balasko qui règne d’une main de fer sur l’hôtel particulier du XVIème arrondissement de Paris dans lequel s’installe le jeune couple et où vivent aussi le chauffeur Raoul l’Espagnol Sergi Lopez et la bonne Conchita Jocelyne Augier. Coincée dans un fauteuil roulant depuis un accident de chasse, la chef de la famille mène une guerre larvée de territoire et de convenances avec Ava et engage même un détective privé une agence dirigée par Philippe Duquesne pour prendre sa belle-fille en flagrant délit d’adultère "la petite pute vient de sortir. On la tient". Mais tout se complique quand Jérôme William Lebghil, chargé de la filature, tombe amoureux de l’aventureuse Ava qui décide de tromper l’ennui d’une existence figée dans une cage dorée… Au fil des multiples rebondissements, le film dresse un tableau aérien, drôle et très caustique des us et coutumes de la classe privilégiée promenades en barque et sorbets, codes très rigides de maintien et de langage, monde des affaires célébrant bruyamment la suppression de l’impôt sur la fortune, vantant la théorie du ruissellement, pactisant sans scrupules avec les dictateurs "rien d’illégal à ça", "ce genre de régime n’entrave pas la liberté d’entreprendre" et pratiquant l’évasion fiscale, ostracisme vénéneux de classe "imaginez si elle a les gènes de la pauvreté !", société où chacun risque de perdre sa place et détourne les yeux des inégalités pour les tourner vers les plaisirs de la consommation, etc. Ajoutez quelques pincées de pur burlesque "quasi cartoonesque" on se cache dans un étui de contrebasse, on se robotise pour pouvoir remarcher, des interprètes parfaits et des décors et costumes très soignés, une structure narrative sophistiquée où une porte de sortie donne sur une autre porte ce qui entraîne des mensonges en cascade, et vous obtenez un long métrage très réjouissant dans son style ludique de bulles de savon. Produit par Atelier de Production, La pièce rapportée a été coproduit par Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma et par Orange Studio qui pilote les ventes internationales.
z8b00Z. gu9x988nw7.pages.dev/216gu9x988nw7.pages.dev/731gu9x988nw7.pages.dev/436gu9x988nw7.pages.dev/67gu9x988nw7.pages.dev/672gu9x988nw7.pages.dev/676gu9x988nw7.pages.dev/621gu9x988nw7.pages.dev/553gu9x988nw7.pages.dev/998gu9x988nw7.pages.dev/904gu9x988nw7.pages.dev/132gu9x988nw7.pages.dev/742gu9x988nw7.pages.dev/172gu9x988nw7.pages.dev/853gu9x988nw7.pages.dev/735
horaires des séances du film la pièce rapportée