RobertDesnos. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps dâatteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui mâest chĂšre? Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton
de Robert Desnos / sur "Agnus dei" de Samuel Barber J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m'est chĂšre? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'Ă©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. > Robert Desnos est un poĂšte français, nĂ© le 4 juillet 1900 Ă Paris et mort du typhus le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă peine libĂ©rĂ© du joug de l'Allemagne nazie. Autodidacte et rĂȘvant de poĂ©sie, Robert Desnos est introduit vers 1920 dans les milieux littĂ©raires modernistes et rejoint en 1922 l'aventure surrĂ©aliste. Il participe alors de maniĂšre Ă©clatante aux expĂ©riences de sommeils hypnotiques et publie avec Rrose SĂ©lavy 1922-1923 ses premiers textes qui reprennent le personnage créé par Marcel Duchamp. Dans les annĂ©es 1924-1929, Desnos est rĂ©dacteur de La RĂ©volution surrĂ©aliste mais rompt avec le mouvement quand AndrĂ© Breton veut l'orienter vers le Communisme. Il travaille alors dans le journalisme et, grand amateur de musique, il Ă©crit des poĂšmes aux allures de chanson et crĂ©e avec un grand succĂšs le 3 novembre 1933, Ă l'occasion du lancement d'un nouvel Ă©pisode de la sĂ©rie FantĂŽmas Ă Radio Paris la Complainte de FantĂŽmas . Le poĂšte devient ensuite rĂ©dacteur publicitaire mais concernĂ© par la montĂ©e des pĂ©rils fascistes en Europe, il participe dĂšs 1934 au mouvement frontiste et adhĂšre aux mouvements d'intellectuels antifascistes, comme l'Association des Ă©crivains et artistes rĂ©volutionnaires ou, aprĂšs les Ă©lections de mai 1936, le "ComitĂ© de vigilance des Intellectuels antifascistes" En 1940 aprĂšs la dĂ©faite il redevient journaliste pour le quotidien Aujourd'hui, et dĂšs juillet 1942 fait partie du rĂ©seau de RĂ©sistance AGIR. Il poursuit ses activitĂ©s de RĂ©sistance jusqu'Ă son arrestation le 22 fĂ©vrier 1944. Il est dĂ©portĂ© Ă Buchenwald et passe par d'autres camps avant de mourir Ă Theresienstadt, en TchĂ©coslovaquie Ă©puisĂ© par les privations et malade du typhus, il y meurt le 8 juin 1945, un mois aprĂšs la libĂ©ration du camp par les Russes. La dĂ©pouille du poĂšte est rapatriĂ©e en France, et Robert Desnos est enterrĂ© au cimetiĂšre du Montparnasse Ă Paris. Son Ćuvre comprend un certain nombre de recueils de poĂšmes publiĂ©s de 1923 Ă 1943 - par exemple Corps et biens 1930 ou The Night of loveless nights 1930 - et d'autres textes sur l'art, le cinĂ©ma ou la musique, regroupĂ©s dans des Ă©ditions posthumes. [WikipĂ©dia]
parRobert Desnos. abougazelle Ă©laromire Elaroseille a la mijelle a la mirate a la taraise. Mirabazcllc Ă©lagĂ©mi Rosetaraise et cĆurmira Talatara miralabou . Elaseta cĆurgemirol. a laubaucceur bauzeillabel. Il est huit heures il est romil. Il est bonjour au cĆur de lune Le ciel alors lagĂ©lami LagĂ©lasou lagĂ©sommeil LagĂ©bonneil LagĂ©sonjour. Robert Desnos; RĂȘves
AuteurMessageAngegardienNombre de messages 46Age 47Localisation RouenHumeur Il faut toujours avoir l'air d'ĂȘtre con si on veut pouvoir paraĂźtre intelligent de temps en d'inscription 24/09/2007Sujet Robert Desnos - J'ai tant rĂȘvĂ© de toi Lun 24 Sep - 1931 J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta encore temps d'atteindre ce corps vivantEt de baiser sur cette bouche la naissanceDe la voix qui m'est chĂšre?J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©sEn Ă©treignant ton ombreA se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pasAu contour de ton corps, que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hanteEt me gouverne depuis des jours et des annĂ©es,Je deviendrais une ombre sans balances tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus tempsSans doute que je m' dors debout, le corps exposĂ©A toutes les apparences de la vieEt de l'amour et toi, la seulequi compte aujourd'hui pour moi,Je pourrais moins toucher ton frontEt tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvreset le premier front tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©,CouchĂ© avec ton fantĂŽmeQu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre,Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽmeParmi les fantĂŽmes et plus ombreCent fois que l'ombre qui se promĂšneEt se promĂšnera allĂšgrementSur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, "Corps et biens". AngegardienNombre de messages 46Age 47Localisation RouenHumeur Il faut toujours avoir l'air d'ĂȘtre con si on veut pouvoir paraĂźtre intelligent de temps en d'inscription 24/09/2007Sujet Demain Lun 24 Sep - 1931 ĂgĂ© de cent-mille ans, j'aurais encore la forceDe t'attendre, o demain pressenti par l' temps, vieillard souffrant de multiples entorses,Peut gĂ©mir neuf est le matin, neuf est le depuis trop de mois nous vivons Ă la veille,Nous veillons, nous gardons la lumiĂšre et le feu,Nous parlons Ă voix basse et nous tendons l'oreilleA maint bruit vite Ă©teint et perdu comme au du fond de la nuit, nous tĂ©moignons encoreDe la splendeur du jour et de tous ses nous ne dormons pas c'est pour guetter l'auroreQui prouvera qu'enfin nous vivons au prĂ©sent. Robert Desnos Ătat de veille, 1942 Angel of the dreamAdminNombre de messages 69Age 33Localisation 3Ăšme Ă©toile Ă droiteEmploi/loisirs la poĂ©sie est ma vieHumeur rĂ©veuseDate d'inscription 16/09/2007Sujet Re Robert Desnos - J'ai tant rĂȘvĂ© de toi Lun 24 Sep - 2121 Angegardien a Ă©crit J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta encore temps d'atteindre ce corps vivantEt de baiser sur cette bouche la naissanceDe la voix qui m'est chĂšre?J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©sEn Ă©treignant ton ombreA se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pasAu contour de ton corps, que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hanteEt me gouverne depuis des jours et des annĂ©es,Je deviendrais une ombre sans balances tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus tempsSans doute que je m' dors debout, le corps exposĂ©A toutes les apparences de la vieEt de l'amour et toi, la seulequi compte aujourd'hui pour moi,Je pourrais moins toucher ton frontEt tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvreset le premier front tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©,CouchĂ© avec ton fantĂŽmeQu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre,Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽmeParmi les fantĂŽmes et plus ombreCent fois que l'ombre qui se promĂšneEt se promĂšnera allĂšgrementSur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, "Corps et biens". ROOOH zut c'est le poĂ©me que je voulais mettre _________________Ma vie c'est comme ma plume dĂ©s que je m'arĂȘte d'Ă©crire je meure ...Un jour, le petit ange tombe de son nuage ...Mais il est rattrapĂ© de justesse par des petites zailes ^^Depuis, j'ai besoin de toi comme un ange a besoin de ses ailes pour s'envoler ...Je t'aime mes petites zailes ! Contenu sponsorisĂ© Robert Desnos - J'ai tant rĂȘvĂ© de toi
Jai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. Voir la suite. Articles en rapport. Le dernier poĂšme Robert
Poser sa tĂȘte sur un oreiller Et sur cet oreiller dormir Et dormant rĂȘver Ă des choses curieuses ou dâavenir, RĂȘvant croire Ă ce quâon rĂȘve Et rĂȘvant garder la notion De la vie qui passe sans trĂȘve Du soir Ă lâaube sans rĂ©mission. Ceci est presque normal, Ceci est presque dĂ©licieux Mais je plains ceux Qui dorment vite et mal, Et, mal Ă©veillĂ©s, rĂȘvent en marchant. Ainsi jâai marchĂ© autrefois, Jâai marchĂ©, agi en rĂȘvant, Prenant les rues pour les allĂ©es dâun bois. Une place pour les rĂȘves Mais les rĂȘves Ă leur place. 1936
Mouronsdans la neige, pĂ©rissons dans la blanche douleur de notre dĂ©sir, au murmure des torrents de lâesprit, et la figure tournĂ©e vers le soleil ! Gustave Flaubert, Lettre Ă Louise Colet , Lettre du vendredi 16 septembre 1853.
17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 0927 Ce poĂšme de Desnos gravĂ© sur le mur du MĂ©morial des Martyrs n'a pas Ă©tĂ© Ă©crit en 1945 lors de sa dĂ©portation. On reconnait lĂ un passage du poĂšme "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi" Ă©crit Ă Paris en 1926. Ce poĂšme ne s'adressait pas Ă Youki, mais Ă la chanteuse Yvonne George pour qui Desnos voue alors un amour passionnel non partagĂ©. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ© Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche La naissance de la voix qui m'est chĂšre ? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre Ă se croiser sur ma poitrine Ne se plieraient pas au contour de ton corps Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es Je deviendrais une ombre sans doute Ă balances sentimentales J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'Ă©veille Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie et de l'amour Et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi Je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres Que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Qu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre Et pourtant, qu'a ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. "Plainte des amoureuses, poĂ©sie Ă©ternelle de la passion, de la rĂ©volte et de l'aventure, Yvonne George les exprime par tous ses gestes, son attitude, son existence mĂȘme. Ce n'est pas une femme, c'est une flamme, elle est mieux qu'intelligente sensible, plus que belle Ă©mouvante. La femme moderne, si longtemps calomniĂ©e par les sots, trouve en elle sa plus haute expression." Robert Desnos, in Nouvelles HĂ©brides et autres textes 1922-1930. En plus de se battre pour faire reconnaĂźtre son talent, Yvonne George se battait continuellement pour sa propre vie. Cette femme excessive vivait dans l'alcool, la cocaĂŻne et l'opium. Elle meurt de tuberculose le 22 avril 1930 Ă l'Ăąge de 33 ans. Mais alors, d'oĂč vient ce mythe du dernier poĂšme de Desnos ? Le journal TchĂšque "SvobodnĂ© Noviny" datĂ© du 31 juillet 1945 publie un article relatant les derniers jours du poĂšte sous le titre "Cent fois plus ombre que l'ombre" avec la fameuse derniĂšre strophe de "J'ai tant rĂȘvĂ© de toi". L'article, traduit du tchĂšque en français traduction d'une traduction, paraĂźt le 11 aoĂ»t 1945 dans Les lettres françaises. Le traducteur n'a pas reconnu, sous le nouveau titre, le poĂšme de 1926. Published by Kampso - dans PoĂ©sie
RobertWerner, correspondant de lâAcadĂ©mie des beaux-arts, lit âJâai tant rĂȘvĂ© de toi", de Robert Desnos. Partager sur Twitter Partager sur Facebook. Cela peut vous intĂ©resser. Les AcadĂ©mies. AcadĂ©mie française AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres AcadĂ©mie des sciences AcadĂ©mie des beaux-arts AcadĂ©mie des sciences morales et politiques Ă propos
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1900: naissance de Robert Desnos le 4 juillet Ă Paris ; Jâai tant rĂȘvĂ© de toi quâil nâest plus temps sans. doute que je mâĂ©veille. Je dors debout, le corps. exposĂ© Ă toutes les apparences de la vie et de. lâamour et toi, la seule qui compte aujourdâhui. pour moi, je pourrais moins toucher ton front et . tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier. front venus. J
by âą fĂ©vrier 1, 2016 Ă la mystĂ©rieuse jâai tant rĂȘvĂ© de toi Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps dâatteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui mâest chĂšre? Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre Ă se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant lâapparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi quâil nâest plus temps Sans doute que je mâĂ©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă toutes les apparences de la vie Et de lâamour et toi, la seule qui compte aujourdâhui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Quâil ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, quâĂ ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que lâombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, Corps et biens », 1930
Frances most talented new animators bring the poems of surrealist author Robert Desnos to life in playful shorts that are recommended for kids 8 and up! Video links and English subtitles: Title . Page . Couplet de la rue de Bagnolet . 2 . Dans un petit bateau: 3 . Jâai tant rĂȘvĂ© de toi . 4 . La Grenouille aux souliers percĂ©s. 5 . Le Salsifis du Bengale . 6 & 7 . Les Quatre sans cou. 8
14 octobre 2010 4 14 /10 /octobre /2010 0800 Pour le jeudi en poĂ©sie chez les "Croqueurs de mots" Robert Desnos est un poĂšte français nĂ© le 04 juillet 1900 Ă Paris et mort du typhus le 08 juin 1945 au Camp de concentration de Theresienstadt en TchĂ©coslovaquie Ă peine libĂ©rĂ©e du joug de l'Allemagne nazie. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m'est chĂšre ? J'ai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s, en Ă©treignant ton ombre, Ă se croiser sur ma poitrine ne se plieraient au contour de nos corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant l'apparence rĂ©elle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, je deviendrais une ombre sans doute. Ă balances sentimentales. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi qu'il n'est plus temps sans doute que jem'Ă©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© Ă toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venus. J'ai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, couchĂ© avec ton fantĂŽme qu'il ne me reste plus peut-ĂȘtre, et pourtant, qu'Ă ĂȘtre fantĂŽme parmi les fantĂŽmes et plus ombre cent fois que l'ombre qui se promĂšne et se promĂšnera allĂšgrement sur le cadran solaire de ta vie. Mamie Claude - dans PoĂ©sies
TEXTEB : Robert Desnos, « Jâai tant rĂȘvĂ© de toi », Corps et biens, 1930. TEXTE C : Aloysius Bertrand, « Un rĂȘve », Gaspard de la nuit, 1842. TEXTE A Les fenĂȘtres Celui qui regarde du dehors Ă travers une fenĂȘtre ouverte, ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenĂȘtre fermĂ©e. Il n'est pas d'objet plus profond, plus mystĂ©rieux, plus fĂ©cond, plus tĂ©nĂ©breux
Peu avant le dĂ©cĂšs de l'Ă©crivain HervĂ© Guibert, survenu en 1991, Patrick Poivre d'Arvor s'entretenait avec lui lors d'une Ă©mission tĂ©lĂ©visĂ©e sur la notion de mort chez Thomas Bernhard. ManiĂšre pour le journaliste de prĂ©ciser Ă son invitĂ© ses propres influences artistiques et sa grande attirance pour l'oeuvre de l'Ă©crivain autrichien. Une oeuvre noire dont on retrouve en filigrane bon nombre d'aspects dans les romans publiĂ©s par un Patrick Poivre d'Arvor fin scrutateur des tragĂ©dies humaines. Le dernier en date, qu'il a Ă©crit avec son frĂšre Olivier, ne dĂ©roge pas Ă la rĂšgle. AprĂšs la figure de Lawrence d'Arabie servant l'an dernier de socle au roman DisparaĂźtre lĂ encore un rĂ©cit sur la mort, les deux frĂšres Poivre ont pris comme modĂšle central le poĂšte Robert Desnos, nĂ© le 4 juillet 1900 Ă Paris et mort en dĂ©portation Ă Terezin, en TchĂ©coslovaquie, le 8 juin 1945. Avec son titre empruntĂ© Ă un poĂšme de Desnos, J'ai tant rĂȘvĂ© de toi est d'abord un respectueux hommage Ă Robert le diable», cet Ă©crivain engagĂ© contre la barbarie nazie, connu surtout pour ses poĂšmes pour enfants, qui fut traitĂ© de juif» et de philoyoutre» par CĂ©line et qui, en homme d'honneur, gifla au Harry's Bar le journaliste antisĂ©mite Alain Laubreaux. Pour raconter sa fin tragique les frĂšres Poivre ont choisi de relier son destin Ă celui d'une certaine Youki Roussel, jeune fille nĂ©e Ă Sarcelles le 29 avril 1969 dont le prĂ©nom, qui veut dire neige rose» en japonais, a Ă©tĂ© choisi par sa mĂšre en l'honneur du grand amour de Robert Desnos. La mort, encore et toujours, dans des pages pleines de pudeur sur le cancer qui devait emporter la mĂšre de Youki, un autre Ă©lĂ©ment rĂ©vĂ©lateur de ce roman Ă©crit par touches impressionnistes. Petite, celle que l'on appelait la Furtive» allait et venait, la peau et les os», en quĂȘte de reconnaissance. On comprend que les frĂšres Poivre ont mis beaucoup de leurs douleurs familiales dans ce personnage de Youki, atteinte d'un mal de vivre chronique, et se dĂ©finissant comme une fille stabilisĂ©e». C'est elle la narratrice de J'ai tant rĂȘvĂ© de toi. Elle a 26 ans. Elle prĂ©pare une thĂšse sur L'inachevĂ© chez Desnos», et rencontre pour cela, Ă Prague, le grand Ă©crivain Pavel Kampa qui a recueilli le dernier souffle de Desnos Ă la sortie du camp de Terezin. Sa mĂšre ayant eu une aventure amoureuse avec ce poĂšte intellectuel tchĂšque, Youki demeure persuadĂ©e que Pavel Kampa est ce pĂšre qu'elle n'a jamais connu. L'Ă©nigme du livre se trouve dans cette question douloureuse traitĂ©e dans une Ă©criture mĂ©taphorique, avec des chapitres composĂ©s de morceaux de poĂšmes de Desnos dont le cĂ©lĂšbre Les ongles des femmes seront des cygnes Ă©tranglĂ©s». RĂ©flexion sur le mensonge, la psychanalyse, la paternitĂ© et l'Histoire, J'ai tant rĂȘvĂ© de toi est un roman complexe, dĂ©rangeant et terriblement personnel. Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline
RobertDesnos est un poÚte français né le 4 juillet 1900 à Paris, mort le 5 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Son pÚre est banquier et il passe toute son enfance dans le quartier Saint-Martin à Paris. Le coeur populaire de Paris, son imagerie naïve et toute la culture populaire traverseront toute
Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que tu perds ta rĂ©alitĂ©. Est-il encore temps dâatteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui mâest chĂšre? Jâai tant rĂȘvĂ© de toi que mes bras habituĂ©s En Ă©treignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-ĂȘtre. Et que, devant lâapparence rĂ©elle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des annĂ©es, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi quâil nâest plus temps Sans doute que je mâĂ©veille. Je dors debout, le corps exposĂ© A toutes les apparences de la vie Et de lâamour et toi, la seule qui compte aujourdâhui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lĂšvres que les premiĂšres lĂšvres et le premier front venu. Jâai tant rĂȘvĂ© de toi, tant marchĂ©, parlĂ©, CouchĂ© avec ton fantĂŽme Quâil ne me reste plus peut-ĂȘtre, Et pourtant, quâa ĂȘtre fantĂŽme Parmi les fantĂŽmes et plus ombre Cent fois que lâombre qui se promĂšne Et se promĂšnera allĂšgrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, in Corps et biens », 1926 + I have dreamed of you so much I have dreamed of you so much that you are no longer real. Is there still time for me to reach your breathing body, to kiss your mouth and make your dear voice come alive again? I have dreamed of you so much that my arms, grown used to being crossed on my chest as I hugged your shadow, would perhaps not bend to the shape of your body. For faced with the real form of what has haunted me and governed me for so many days and years, I would surely become a shadow. O scales of feeling. I have dreamed of you so much that surely there is no more time for me to wake up. I sleep on my feet prey to all the forms of life and love, and you, the only one who counts for me today, I can no more touch your face and lips than touch the lips and face of some passerby. I have dreamed of you so much, have walked so much, talked so much, slept so much with your phantom, that perhaps the only thing left for me is to become a phantom among phantoms, a shadow a hundred times more shadow than the shadow the moves and goes on moving, brightly, over the sundial of your life. + Il existe une version chantĂ©e du poĂšme de Desnos, intitulĂ©e The Last poem » et interprĂ©tĂ©e par Sophie Auster There is a sung version of Desnosâ poem, titled The Last Poem » interpreted by Sophie Auster
m8XwIbp. gu9x988nw7.pages.dev/628gu9x988nw7.pages.dev/648gu9x988nw7.pages.dev/526gu9x988nw7.pages.dev/907gu9x988nw7.pages.dev/440gu9x988nw7.pages.dev/600gu9x988nw7.pages.dev/596gu9x988nw7.pages.dev/957gu9x988nw7.pages.dev/954gu9x988nw7.pages.dev/984gu9x988nw7.pages.dev/81gu9x988nw7.pages.dev/599gu9x988nw7.pages.dev/998gu9x988nw7.pages.dev/813gu9x988nw7.pages.dev/542
j ai tant rĂȘvĂ© de toi robert desnos