Clochetteet l'expĂ©dition féérique Extrait vidĂ©o VF. AllocinĂ© . Suivre. il y a 12 ans "La Symphonie d'Ondine" - Dans la vallĂ©e des fĂ©es, Vidia exĂ©cute avec grĂące son ballet aquatique. Signaler TĂ©lĂ©film Animation, États-Unis d'AmĂ©rique, 2010, 1h22HDDispo. plus de 3 moisLe monde des humains et le monde des fĂ©es s'unissent pour la premiĂšre fois lorsque Clochette se lie d'amitiĂ© avec une fille curieuse qui a besoin d'une presseCe troisiĂšme volet des aventures de la fĂ©e Clochette, rĂ©alisĂ© en images de synthĂšse, ravira les jeunes enfants par son univers colorĂ© et ses personnages la navigation pour parcourir la derniĂšre catĂ©gorieContinuer la navigation pour parcourir la derniĂšre catĂ©gorie Livraisonet expĂ©dition via bpost : 14,00 EUR Total : 38,94 EUR >>> ce super achat a Ă©tĂ© un enfer : la vendeuse parle uniquement en anglais, toutes ses annonces sont en anglais, pas vu avant de recevoir qu'elle habitait en : "BelgiĂ«" or j'ai cherchĂ© et ça veut dire Belgique !!! je lui avais demandĂ© 5 fois de faire la procĂ©dure d'annulation d'une petite figurine de nain car je
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LaFĂ©e Clochette (2008) Film VF Complet – Streaming avec sous-titres en Français. Bien avant d’avoir fait la connaissance de Peter Pan et des garçons perdus, Clochette vivait entourĂ©e de ses amies dans la magnifique vallĂ©e des fĂ©es, un endroit aussi secret que reculĂ© du Pays imaginaire. Dans le monde de Clochette, chaque fĂ©e naĂźt
TĂ©lĂ©film Animation, États-Unis d'AmĂ©rique, 2009, 1h26HDDispo. plus de 3 moisClochette se voit confier un trĂ©sor pouvant raviver la poussiĂšre des fĂ©es. Mais rien ne se passe comme prĂ©vu et elle doit partir dans un voyage au-delĂ  de la VallĂ©e des fĂ©es pour arranger les presseCette suite pixelisĂ©e des aventures de la fĂ©e Clochette est une trĂšs bonne surprise. L'animation 3D est superbe et l'histoire devrait enchanter les la navigation pour parcourir la derniĂšre catĂ©gorieContinuer la navigation pour parcourir la derniĂšre catĂ©gorie
Malgrétous ses défauts, on parvient à adorer ce film. Celui ci n'a fait que 20 entrées en une semaine en Angleterre. Navigation Accueil Portails thématiques Article au hasard Contact. Prochains Jours fériés et dimanches ouverts: Clochette et l'expédition féérique Bande-annonce VF. JavaScript seems to be disabled in your browser
La description Clochette et l’expĂ©dition fĂ©erique Coffret DVD + jeu Nintendo DS Description du DVD Produit d’occasion en trĂšs bon Ă©tat complet Le coffret Clochette et l’expĂ©dition fĂ©erique, contient le DVD du film et le jeu vidĂ©o pour console Nintendo DS Afin de garder secrĂšte l’existence des fĂ©es, Clochette va devoir faire Ă©quipe avec une rivale. Contenu additionnel ScĂšnes coupĂ©es – Une vraie fĂ©e ! – Une histoire pour s’endormir – L’heure du thĂ© – Un chat agressif Clip How To Believe » par Bridgit Mendler CrĂ©e ton propre guide de la vallĂ©e des fĂ©es La conception d’une maison de fĂ©e Description du jeu DS Clochette est aussi hĂ©roĂŻne de jeux vidĂ©o ! CLOCHETTE ET L’EXPÉDITION FÉERIQUE sur Nintendo DS. Dans ce nouvel opus, les joueurs pourront aider Clochette, de retour dans la VallĂ©e des FĂ©es, Ă  faire briller l’étĂ© de mille feux. Pour cela ils devront faire Ă©quipe avec leurs amies les fĂ©es Ă  travers 6 niveaux pleins d’action ; voler aux quatre coins de la campagne anglaise pour trouver 6 graines de Fleur de Lis. Il faudra alors les faire Ă©clore Ă  temps pour crĂ©er un fabuleux jardin et donner naissance Ă  l’étĂ©. C’est en suivant les conseils de Lizzie, la petite fille amie de Clochette, que les joueurs parviendront Ă  rĂ©soudre des Ă©nigmes. Ils dĂ©couvriront ainsi les lieux secrets oĂč sont cachĂ©es les graines et progresseront dans l’aventure. Jeu DS compatible avec Nintendo DS/DSI/2DS et 3DS mais pas en 3D. Informations complĂ©mentaires Poids 0,550 kg Dimensions 20 × 14,5 × 6 cm Editeur Disney Heros La FĂ©e Clochette rĂ©alisateur Bradley Raymond ScĂ©nario Bradley Raymond Age 3 ans et plus Genre Aventure fantastique pour la famille, Dessin animĂ© Console 3DS/2DS, DS/DSI nombre de joueurs 1-2 joueurs Classification PEGI 3 ans et plus Langues Français Manuel Français Texte Ă©cran Français Producteur Studios Walt Disney Ă©tat du produit complet avec boite et notice, jeu d'occasion en bon Ă©tat, produit d'occasion en parfait Ă©tat complet Prix constatĂ© sur internet 70€ Critiques: Que feriez-vous si vous rencontriez une fĂ©e ? Soyez le tĂ©moin du moment historique oĂč la fĂ©e Clochette rencontre pour la premiĂšre fois une personne qui n'est pas celle que vous croyez. Des avec Michael Sheen, Mae Whitman, Kristin Chenoweth, Pamela Adlon.
ï»żRegarder maintenant NoteGenresAnimation , Fantastique RĂ©alisateur Casting RĂ©sumĂ©Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. DĂ©sireuse de la visiter, Clochette s’en approche dangereusement, malgrĂ© les conseils de prudence de Vidia. Ce que la jeune intrĂ©pide ignore, c’est que la maison appartient Ă  une petite fille de 8 ans du nom de Lizzy. Et lorsque cette derniĂšre approche, il trop tard pour faire demi‐tour ! Clochette se retrouve dĂ©sormais prisonniĂšre, rĂ©vĂ©lant ainsi aux humains l’existence des fĂ©es. Vidia et ses amies vont dĂšs lors tout faire pour la libĂ©rer
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Clochetteet l'Expédition féérique est la suite du film éponyme, dans lequel la fée Clochette rencontre Lizzy, une petite fille qui croit dur comme fer à la magie des fées. Déterminée à venir en aide à la fillette, dont le pÚre est toujours absent, Clochette demeure aux cÎtés de sa nouvelle amie humaine, mettant en péril sa propre sécurité et l'avenir des autres fées.
Once Upon a Time PrĂ©sentation Once Upon a Time est une sĂ©rie fantastique amĂ©ricaine créée par Edward Kitsis et Adam Horowitz, diffusĂ©e sur le rĂ©seau ABC depuis octobre 2011. Le jour du mariage de Blanche-Neige et du Prince Charmant, la mĂ©chante » Reine fait irruption et lance une malĂ©diction. Tout le monde est inquiet, et les jeunes mariĂ©s craignent pour leur enfant Ă  venir. Ils dĂ©cident de consulter Rumplestiltskin, un Ă©trange et dangereux personnage. Ce dernier les informe que l'enfant qu'ils attendent viendra les sauver lors de son 28e anniversaire. La petite Emma naĂźt et la malĂ©diction se rapproche. Le prince rĂ©ussit Ă  envoyer sa fille dans un endroit sĂ»r. Cependant, la Reine arrive et tous sont envoyĂ©s dans un monde sans magie, oĂč ils ne se souviennent pas de leur vĂ©ritable identitĂ©. Pendant ce temps, Emma Swan vit une existence solitaire Ă  Boston. Le jour de son 28e anniversaire, Henry, le petit garçon qu'elle a abandonnĂ© 10 ans auparavant, lui rend visite. Elle ne souhaite pas reprendre contact avec son fils, mais accepte de le ramener chez lui. Sur le chemin, Henry lui montre un livre de contes de fĂ©es et explique Ă  Emma que toutes les histoires sont rĂ©elles et que les personnages qui y figurent habitent en rĂ©alitĂ© Ă  Storybrooke dans le Maine, la ville oĂč il vit. Il ajoute aussi qu'elle est la seule Ă  pouvoir vaincre la malĂ©diction qui rĂšgne sur la ville, car elle est la fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant. Emma dĂ©couvre qu'Henry a Ă©tĂ© adoptĂ© par Regina Mills, le maire de la ville, et qui, d'aprĂšs Henry, est la mĂ©chante Reine. Emma est sceptique, mais dĂ©cide finalement de rester quelque temps pour s'assurer que son fils va bien. L'horloge de la ville se remet alors en marche, ainsi que le temps jusqu'alors arrĂȘtĂ©. » Chaque Ă©pisode de la premiĂšre est construit de maniĂšre Ă  mettre en parallĂšle le passĂ© dans un monde enchantĂ© et le prĂ©sent Ă  Storybrooke. Les histoires de chaque Ă©poque se rejoignent pour former une trame cohĂ©rente et explicative rien n’est laissĂ© au hasard et chaque Ă©pisode vise Ă  apporter son lot de dĂ©tails sur l’histoire de chaque personnage, un Ă©pisode se focalisant essentiellement sur l’un d’entre eux. Dans un monde ou dans un autre, les scĂ©narios sont construits presque Ă  l’identique, mais Ă©videmment sous des formes. En ce qui concerne les rebondissements, ceux-ci sont innombrables. Il est difficile de dĂ©crocher tant il y a d’élĂ©ments insoupçonnĂ©s et d’évĂ©nements improbables qui se succĂšdent au fil du temps. La vie de chaque individu rejoint la vie d’un autre, et au fur et Ă  mesure, tous les Ă©lĂ©ments se mettent en place pour permettre Ă  la population de Storybrooke de retrouver sa vĂ©ritable identitĂ©. Adam Horowitz raconte que c’est le film Blanche-Neige et les sept nains qui l’inspira et notamment le personnage de la Reine qu’il avait trouvĂ© terrifiant Ă©tant enfant. Pour Edward Kitsis, les contes font Ă©cho aux peurs de l’enfance. L’idĂ©e avec la sĂ©rie Ă©tait de dire VoilĂ  ce que vous ignorez », prendre une histoire connue et poser d’autres questions dessus. Exemple pourquoi Grincheux est-il grincheux ? Once upon a time mĂ©lange les personnages pour crĂ©er quelque chose de nouveau. Pour la scĂ©nariste Jane Espenson Il ne s’agit pas simplement d’aller au pays des contes jouer des personnages mais plutĂŽt de donner vie Ă  ces personnages dans le monde rĂ©el oĂč ils auraient l’épaisseur de vĂ©ritables personnes ». Sur ce plan lĂ , c’est une vĂ©ritable rĂ©ussite. L’amour est la quĂȘte essentiel de tous les personnages C’est de l’amour que naĂźt l’espoir » explique Jane Espenson. Ginnifer Goodwin renchĂ©rit C’est une source d’espoir ». La sĂ©rie est tournĂ©e au Canada, en Colombie Britannique. C’est la petite ville de Steveston, prĂšs de Vancouver, qui reprĂ©sente Storybrooke. A Storybrooke oĂč le temps s’est arrĂȘtĂ© vivent anonymement tous les personnages des contes de fĂ©e et biens d’autres. Leurs personnalitĂ©s, leurs rĂ©putations et leurs fonctions sont quasiment identiques d’un univers Ă  l’autre, la seule diffĂ©rence Ă©tant que dans le monde rĂ©el, personne n’est capable de se rappeler de sa vĂ©ritable histoire. Aucun des personnages enchantĂ©s ne peut sortir de la ville, ce qui permet de suivre la vie de personnes trĂšs proches les unes des autres, et telle une vie Ă  la campagne, le contrĂŽle et la surveillance des moindres faits et gestes est alors obligatoire et nĂ©cessaire. Regina Mills, maire de Storybrooke et mĂšre adoptive de Henry, alias la Reine dans le monde des contes, est la figure incontournable de la sĂ©rie. Seule Ă  connaĂźtre la vĂ©ritĂ©, froide, hautaine, manipulatrice et charmeuse, elle forme avec son rival M. Gold, propriĂ©taire de la ville, alias Rumpelstiltskin, devenu le TĂ©nĂ©breux, un duo Ă©clatant et dangereux. Robert Carlyle effectue un brillant travail en interprĂ©tant trois personnalitĂ©s radicalement opposĂ©es les unes aux autres. Blanche-Neige ou Mary Margaret Blanchard dans la vie moderne fait au dĂ©but figure de godiche. Mais le temps passant, chaque chose devenant un peu plus claire jusqu’au dĂ©nouement final, et devenant plus compliquĂ©e pour elle et pour les autres, elle devient une femme de caractĂšre, douce, certes, mais Ă©loignĂ©e de cette image recyclĂ©e de princesse Disney. Le Prince Charmant, alias David Nolan, paraĂźt Ă©galement trĂšs naĂŻf au dĂ©but de la saison. Emma Swan, leur fille, abandonnĂ©e donc Ă  sa naissance, a vĂ©cu de centre d’accueil en centre d’accueil et a fini par devenir une grande rebelle. De la mĂȘme maniĂšre, elle abandonne son fils Henry. Plus ĂągĂ©e, elle devient une femme d’action, incrĂ©dule mais trĂšs protectrice envers le garçon qui est venu la retrouver Ă  Boston. D’autres protagonistes attachants viennent complĂ©ter le tableau Jiminy Cricket, Le Petit Chaperon Rouge, Belle, Grincheux, et le Dr Frankenstein, bien qu’il ne soit pas un personnage de conte. Casting InterviewĂ©s pour les bonus du coffret DVD, les producteurs ont confiĂ©s avoir eu la chance que les acteurs qu’ils espĂ©raient voir avaient tous acceptĂ©s d’emblĂ©e. Ginnifer Goodwin Mary-Margaret Blanchard/Blanche-Neige a jouĂ© dans le sourire de Mona Lisa 2003 aux cĂŽtĂ©s de Julia Roberts. Jennifer Morrisson Emma Swan est connue pour avoir jouĂ© le docteur Allison Cameron dans Docteur House. Au cinĂ©ma, elle est l’assistante d’Angelina Jolie dans Mr & Mrs Smith 2005 Lana Parrilla Regina Mills/La Reine a principalement tournĂ© pour la tĂ©lĂ©visons, notamment dans JAG, Six Feet under, Lost ou encore Medium. Joshua Josh » Dallas David Nolan/Le Prince Charmant a jouĂ© au cinĂ©ma dans Thor 2011 Jared Scott Gilmore Henri a jouĂ© dans FBI PortĂ©s Disparus et Mad Men. Robert Carlyle M. Gold/Rumpelstiltskin, acteur Ă©cossais, vu dans Trainspotting 1996, The Full Monty 1997, le monde ne suffit pas 1999, La Plage 2000 ; Ă  la tĂ©lĂ©vision dans Hitler, la naissance du mal 2003 et dans la sĂ©rie Stargate Universe 2009-2010. Anobli officier de l’ordre de l’Empire britannique en 1999. Retour Ă  l'index Toucher le fond
 Broken - Part 1 Once Upon a Time Saison 1 1. IL ÉTAIT UNE FOIS PILOT ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Mark Mylord Le soir de son 28Ăšme anniversaire, Emma Swan, recouvreuse de caution, reçoit la visite d’un petit garçon de 10 ans. Il s’appelle Henry et il est le fils qu’elle a abandonnĂ© Ă  la naissance. Il lui demande de revenir avec lui Ă  Storybrooke, dans le Maine. Selon lui, lĂ , habitent tous les personnages de contes de fĂ©es envoyĂ©s dans notre monde par une malĂ©diction ! C’est un bon dĂ©but d’histoire » dit Emma d’un ton un peu moqueur quand Henry lui raconte la vĂ©ritĂ© sur Storybrooke. Et nous ne pouvons qu’ĂȘtre d’accord avec elle ! DĂšs l’accroche, le spectateur est pris au piĂšge Il Ă©tait une fois une forĂȘt enchantĂ© oĂč vivaient tous les personnages de contes. Nous les connaissons bien ou du moins nous le croyons. Un jour, ils se trouvĂšrent piĂ©gĂ©s dans un monde oĂč les fins heureuses n’existaient plus. Notre monde. Voici comment tout a commencĂ©. » AprĂšs une premiĂšre scĂšne qui renvoie au conte originel de Blanche-Neige le rĂ©veil par un baiser et cette phrase qui deviendra le gimmick du couple je te retrouverai toujours », on passe au mariage. Mais celui-ci est brutalement interrompu par l’arrivĂ©e de la Reine dĂ©chue. Si Lana Parrilla a une prestance vraiment royale, on a la premiĂšre illustration de ce qui deviendra une constante de la sĂ©rie son coiffeur et son habilleur sont Ă  jeter aux lions ! Sa menace est on ne peut plus claire BientĂŽt, tout ce que vous avez, absolument tout ce que vous aimez, vous tous ici prĂ©sent, vous sera enlevĂ© pour toujours et de votre malheur, je tirerai ma plus grande victoire. Je jure de rĂ©duire Ă  nĂ©ant votre bonheur. Je jure de le faire quoi qu’il m’en coĂ»te ». Quand on a un problĂšme dans ce monde, on va prendre conseil auprĂšs de Rumpelstilskin, un ĂȘtre Ă©trange, ambigĂŒe. Robert Carlyle rĂ©ussit son entrĂ©e on assiste Ă  la transe hallucinĂ© d’un prophĂšte inspirĂ© ! Mauvaise nouvelle la malĂ©diction est aussi puissante que la Reine l’a affirmĂ©. Bonne nouvelle il y a un espoir. Un seul. L’enfant que porte Blanche-Neige reviendra les sauver Ă  son 28Ăšme anniversaire. On a ici toutes les bases de la premiĂšre saison. Le spectateur connaĂźt donc toutes les cartes dĂšs le dĂ©but du jeu mais pas les protagonistes. Excellent moyen pour se mettre Ă  leur place et ressentir leurs Ă©motions. Emma et Henry arrivent Ă  Storybrooke ; ville charmante mais guĂšre enthousiasmante par son architecture d’un classicisme achevĂ©. Outre les Ă©lĂ©ments que l’accroche a dĂ©jĂ  rĂ©vĂ©lĂ©s au spectateur, Henry va aussi Ă©noncer aussi une des lois » de Storybrooke personne ne peut en partir. Cette rĂšgle sera rappelĂ© constamment mais, Ă  chaque fois, le rĂ©alisme apportera une explication plausible et, comme il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, Emma y croira Ă  chaque fois. Emma ramĂšne donc Henry et fait la connaissance de Regina Mills, maire de la ville, et du shĂ©rif Graham. DeuxiĂšme constante de la sĂ©rie les tenues de Regina sont d’une grande classe quoique sobre. Sa robe beige est seyante et la met en valeur. Coiffure simple mais de bonne facture. La rencontre entre la mĂšre naturelle et la mĂšre biologique se passe plutĂŽt bien. Un mouvement de camĂ©ra moqueur nous montre sur la table basse un panier de pommes rouges, histoire que nous sachions bien Ă  qui nous avons affaire et que sous les dehors affables de Mme Mills se cache la Reine. Ah ! Un dĂ©tail en passant jamais dans ces lignes vous ne lirez le qualificatif de mĂ©chante » accolĂ©e Ă  son titre bien qu’il soit abondamment citĂ©. L’auteur est un royaliste » convaincu ! Cet Ă©pisode inaugure Ă©galement ce qui deviendra un fil rouge, voire un lieu commun, les confrontations Emma/Regina. Si la premiĂšre est une prise de contact », la seconde se passera nettement moins bien. Mais Regina rĂ©vĂšle aussi son caractĂšre emportĂ© – on dĂ©couvrira plus tard d’oĂč il vient – et elle se montre sa pire ennemie sur ce coup-lĂ . Emma aurait voulu repartir mais une suite d’évĂ©nements dont un loup ! vont l’en empĂȘcher Elle perd le contrĂŽle de son vĂ©hicule, finit dans le poteau et se rĂ©veille
en prison ! LibĂ©rĂ©e par le shĂ©rif pour aider Regina Ă  retrouver Henry qui a encore fuguĂ©, elle fait la rencontre de Mary Margareth Blanchard, son institutrice, une jeune femme trĂšs effacĂ©e. C’est elle qui a offert le livre de conte Ă  Henry pour lui donner de l’espoir. Emma retrouve Henry Ă  son chĂąteau », une vieille construction en bois. Il lui dit qu’elle est lĂ  pour rĂ©tablir les fins heureuses et lui pardonne de l’avoir abandonnĂ© pour qu’il ait toutes ses chances. La scĂšne est poignante l’horreur pour elle, c’est d’avoir Ă©tĂ© trouvĂ© sur le bord d’une route. Jennifer Morrison nous prend aux tripes. Dans le monde enchantĂ©, la fĂ©e bleue amĂšne un arbre magique taillĂ© par Gepetto et Pinocchio, il permettra de construire une armoire magique qui protĂšgera de la malĂ©diction. Charmant parviendra Ă  y enfermer sa fille avant de succomber sous les coups des gardes de la Reine C’est la fin heureuse de mon histoire » assĂšne celle-ci. C’est alors que la malĂ©diction s’abat. DerniĂšre rencontre d’Emma pour cette soirĂ©e d’anniversaire, dĂ©cidĂ©ment inoubliable M. Gold. IncarnĂ© par un Robert Carlyle Ă  l’élĂ©gance toute britannique, il paraĂźt simplement ĂȘtre un homme poli mais le ton avec lequel il lui parle semble vouloir en dire beaucoup plus. Le sourire est Ă©nigmatique, presque moqueur mais sans hostilitĂ©. La sobriĂ©tĂ© avec lequel Robert Carlyle incarne cet homme est plus rĂ©vĂ©lateur qu’un long discours M. Gold n’est pas Ă  prendre Ă  la lĂ©gĂšre. La derniĂšre scĂšne est malicieuse l’histoire peut commencer ! Informations supplĂ©mentaires Emma conduit une Coccinelle. Créé en 1938 par Volkswagen, ce modĂšle trĂšs populaire a Ă©tĂ© le sujet d’une sĂ©rie de cinq films produits par Disney entre 1968 et 2005 ainsi que d’un tĂ©lĂ©film 1997 et une sĂ©rie tĂ©lĂ© 1982. LittĂ©ralement, Storybrooke » signifie Fin de l’histoire ». La Reine a Ă©tĂ© trĂšs inspirĂ©e sur ce coup-lĂ  ! Le conte de Blanche-Neige est connu dans la version recueilli par les frĂšres Grimm en 1812. Dans la premiĂšre version, la reine est la mĂšre naturelle. L’idĂ©e du baiser qui rĂ©veille la princesse est une invention postĂ©rieure. Le conte se termine sur la mort atroce de la Reine condamnĂ©e Ă  danser avec des souliers de fer chauffĂ©s Ă  blanc jusqu’à ce que mort s’ensuive. Selon Pierre Saintyves Les contes de Perrault, on peut y voir un conte se rapportant aux saisons. Pour Bruno Bettelheim Psychanalyse des contes de fĂ©es, une lecture essentielle, on est en plein conflit Ɠdipien. Blanche-Neige et les sept nains est aussi le premier long-mĂ©trage d’animation de Disney 1937. Retour Ă  l'index 2. LE SORT NOIR THE THING YOU LOVE MOST ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Greg Beeman Dans le monde magique, la Reine comprend que rĂ©aliser sa menace ne sera pas aussi simple et que le coĂ»t en sera bien plus Ă©levĂ©. A Storybrooke, Emma dĂ©cide de rester. Cet Ă©pisode peut ĂȘtre vu comme la continuation du prĂ©cĂ©dent. AprĂšs un balayage des diffĂ©rents habitants de Storybrooke dans leur vie quotidienne, l’épisode commence par un coup de colĂšre de Regina qui a lu le livre de contes. On devine ce qui la mise en boule ! Sur ce coup-lĂ , le spectateur salue la performance de Regina elle assĂšne sa tirade sans broncher. Belle composition de Lana Parrilla qui passe en un instant de la colĂšre Ă  la stupĂ©faction lorsque l’horloge sonne puis au badinage avec Archie comme si de rien n’était. Lorsqu’Emma ouvre sa porte et que Regina lui apporte des pommes, un frisson saisit le spectateur qui a Ă©videmment en tĂȘte la fameuse scĂšne du film de Disney et le geste de Regina est en tout point identique Ă  celui de la sorciĂšre. L’entendre parler de pomme sur un ton lĂ©ger est proprement saisissant ! Emma reste mais la menace – dit d’un ton poli mais glacial – fait plus encore froid dans le dos. Dans ce duel, Lana Parrilla l’emporte largement sur Jennifer Morrison. A la dĂ©charge de celle-ci, Emma vit dans le rĂ©alisme et a des rĂ©pliques de sĂ©rie rĂ©aliste » quand les paroles de Regina ont un double sens. Durant la suite de la saison, ce rĂ©alisme s’effritera et ce processus de dĂ©voilement apocalypse » en grec sera un des moteurs de la sĂ©rie. Dans le monde magique, la Reine doit remettre la main sur le sort noir » dĂ©tenu par la sorciĂšre MalĂ©fique. Celle-ci refuse et elles en viennent Ă  se battre. C’est un beau combat ; les effets spĂ©ciaux sont bien faits – boules de feu, tĂ©lĂ©kinĂ©sie, mur de glace – mais surtout le combat est bien orchestrĂ©. La rĂ©alisation est alerte et ne s’attarde pas, ce qui donne un rĂ©el effet de mouvement. Le dĂ©cor est mĂ©diĂ©val et l’éclairage Ă  la cheminĂ©e apporte un cachet bienvenu. On a ainsi un effet de rĂ©el trĂšs bien rendu. Les effets spĂ©ciaux ne seront pas, loin de lĂ , toujours aussi bien rĂ©ussis ni aussi bien mis en scĂšne ! Le conseil, avisĂ©, de MalĂ©fique rĂ©sonnera longtemps aux oreilles du spectateur et reviendra lancinant tout au long de cette saison. La scĂšne suivante tĂ©moigne Ă  nouveau du talent de Greg Beeman. Dommage qu’on ne le revoit plus ensuite. RĂ©unissant un groupe de mĂ©chants, la Reine veut lancer le sort noir mais il fait pschitt et c’est un fiasco humiliant ! AprĂšs un plan large qui pose le dĂ©cor, le rĂ©alisateur choisit de privilĂ©gier des plans Ă  mi-corps de la Reine Ă©rigĂ©e en personnage majeur de ce moment qui doit consacrer sa gloire et rĂ©aliser sa vengeance. Ce stratagĂšme Ă©vite de s’attarder sur les rochers qui sont faux. Le mouvement lent mais modulĂ© de la camĂ©ra souligne le dĂ©roulement de la cĂ©rĂ©monie et l’importance qu’elle revĂȘt. C’est pourquoi l’échec n’en est que plus retentissant et Lana Parrilla est fantastique quand elle nous montre toute l’humiliation ressentie par son personnage aussi importante que l’immense orgueil d’une souveraine dĂ©chue qui a jurĂ© de dĂ©truire le bonheur de tout un royaume ! Mais elle refusera de s’avouer vaincue. Les dialogues sont magnifiques dans cet Ă©pisode et les scĂ©naristes ont bien saisi la grandeur infernale du personnage. Cet ĂȘtre sĂšme l’effroi autour d’elle. Comment en est-elle arrivĂ©e lĂ  ? Pour trouver la solution, la Reine va trouver Rumplestiltskin. Contre une condition apparemment modique, il lui apporte une rĂ©ponse. Une rĂ©ponse terrible ! Toute la scĂšne baigne dans une belle ambiance gothique, avec de beaux Ă©clairages qui donne un clair-obscur caravagesque soulignant la nature sombre des deux protagonistes. Plus tard, on apprendra que Blanche-Neige a causĂ© un tort Ă  la Reine ; assez fort pour que celle-ci refuse de tourner la page. Elle avait le choix le pouvoir ou l’amour. Rumplestiltskin aura une formule Ă  ce sujet dans l’épisode Le berger ». Lana Parrilla est une nouvelle fois Ă©blouissante passant de l’émotion Ă  un acte froid et pourtant elle fait ressentir la souffrance de son personnage. Oui, la Reine a un cƓur mais trop de haine pour l’écouter. C’est son Ă©pisode et elle le porte sans trembler. A Storybrooke, Henry a un plan pour combattre la malĂ©diction. C’est le dĂ©but de l’opĂ©ration Cobra » que l’on suivra pas Ă  pas. La scĂšne qui suit entre Emma et Henry a peu d’intĂ©rĂȘt hormis qu’elle rĂ©capitule tous les Ă©lĂ©ments du premier Ă©pisode. Par contre, il a une formule heureuse Au dĂ©part le hĂ©ros veut jamais croire qu’il est le hĂ©ros. Ça ne ferait pas une bonne histoire ». C’est bien vu, bien dit, c’est rigolo mais c’est tout. Quand Emma va trouver le psy d’Henry, Archie, pour comprendre d’oĂč vient l’obsession de son fils pour les contes, c’est un bel essai de rĂ©alisme alors que le spectateur connaĂźt la vĂ©ritĂ©. Cette ambivalence nous place dans une position intĂ©ressante Ă  la fois au-dessus on connaĂźt qui est qui et dedans Ă  chaque moment, on attend le choc entre le faux » rĂ©el et le vrai » magique. Peu aprĂšs, Emma est arrĂȘtĂ©e pour un vol qu’elle n’a pas commis ! DeuxiĂšme passage par la case prison en deux Ă©pisodes ! Bel exemple pour un enfant ! Pour faire payer Regina – forcĂ©ment derriĂšre tout ça - Emma s’en va couper un pommier Ă  la scie ! La scĂšne qui suit, assez cocasse quelque part, est rendu tonique par une succession de gros plans alternĂ©s colĂšre, menace, tentative d’impressionner l’autre. Toute la panoplie est dĂ©ployĂ©e dans les regards et les visages des deux actrices. Et lĂ , Jennifer Morrison est grandiose. Quand Emma rend les coups, l’actrice sait hisser son jeu. L’adversaire est de taille, Votre MajestĂ© ! Mais Emma n’a pas encore compris Ă  qui elle a affaire un entretien entre les deux femmes, commencĂ© cordialement, normalement, comme entre deux personnes civilisĂ©es, se rĂ©vĂšlera un piĂšge et Emma tombera dedans comme une bleue ! L’apprentissage est dĂ©cidĂ©ment rude ! On est rassurĂ© sur le talent de Jennifer Morrison qui passe de la tĂȘte d’idiote Ă  celle de combattante. Cette touche rĂ©aliste fait tout le contraste avec le monde magique d’autant que, dans cet Ă©pisode, il fait jour dans le Maine et nuit dans l’autre monde. Informations supplĂ©mentaires Kristin Bauer est une actrice amĂ©ricaine qui a notamment jouĂ© dans True Blood 2008-2014. Absence de Josh Dallas Retour Ă  l'index 3. LE PONT DES TROLLS SNOW FALLS ScĂ©nario Liz Tigelaar RĂ©alisation Dean White A Storybrooke, Mary Margareth est dĂ©pitĂ©e et ne croit plus trop en l’amour. Dans le monde magique, un carrosse est attaquĂ© par un habile voleur. AprĂšs le double Ă©pisode introductif, la sĂ©rie commence maintenant et le schĂ©ma narratif sera le suivant l’action Ă  Storybrooke se dĂ©roule de nos jours ; celles du monde magique en amont du sort pour nous montrer quelle Ă©tait la situation au moment prĂ©cis oĂč tout a basculĂ© et tous les faits, grands et petits, qui ont conduit Ă  la catastrophe. AprĂšs une scĂšne d’attaque bien menĂ©e sans plus, un zoom arriĂšre montre le visage consternĂ© de Mary Margareth dont le rendez-vous galant avec le docteur Whale est un fiasco. Trouvant Emma dans sa voiture, elle l’invite Ă  venir chez elle. La scĂšne entre les deux femmes ne manque pas d’humour, un Ă©lĂ©ment peu prĂ©sent jusqu’alors. Lors d’une sortie de bĂ©nĂ©volat Ă  l’hĂŽpital, Henry demande mine de rien Ă  son institutrice si elle ne connaĂźt pas un inconnu dans le coma le prince Charmant, griĂšvement blessĂ© dans le 1er Ă©pisode. AprĂšs un Ă©change avec Emma, celle-ci conseille Ă  Mary Margareth de faire la lecture Ă  l’inconnu pour dĂ©montrer Ă  son fils que les contes de fĂ©es n’existent pas. Jennifer Morrison montre un visage finaud ; celui de quelqu’un qui joue un bon tour Ă  un autre. C’est une de ces scĂšnes rĂ©alistes qui sont le quotidien d’Emma. Ce genre de scĂšne appelĂ© Ă  se reproduire place le spectateur dans une position ambivalente. Il comprend ce qu’essaye de faire Emma sans pouvoir partager ce qu’elle ressent et on se prend Ă  serrer les poings pour ne pas lui crier Emma, Ă©coute ton fils ! La vĂ©ritĂ© n’est pas la rĂ©alitĂ©. Ce dĂ©calage est Ă  peine amorcĂ© ici bien sĂ»r. Dans une ambiance tamisĂ©e, on assiste Ă  la dite scĂšne de lecture. Le mouvement de la camĂ©ra est tout en douceur, Ă©pousant la voix de la conteuse. C’est un joli moment de tendresse
brusquement interrompu ! Le spectateur est presque aussi surpris qu’elle bien que le suspense ne soit pas loin s’en faut hitchcockien mais on s’en veut presque d’interrompre ce beau moment. Lorsque le docteur Whale prĂ©vient Regina, le rĂ©alisateur reprend un mouvement dĂ©jĂ  vu dans le premier il zoom sur un panier de pommes avant d’îter le flou de l’arriĂšre-plan et de rĂ©vĂ©ler qui l’on sait. Toujours Ă©lĂ©gante, Lana Parrilla, en retrait dans cet Ă©pisode, subjugue dĂšs sa premiĂšre scĂšne. Quand, dans le mĂȘme temps, David Anders ne nous Ă©pate pas vraiment avec un jeu assez fade. Storybrooke doit ĂȘtre pauvre en beaux mecs pour que Mary Margareth ait voulu sortir avec Whale ! Dans le monde magique, Blanche-Neige tombe dans le piĂšge tendu par le prince Charmant » c’est elle-mĂȘme qui l’appelle ainsi. L’échange entre eux est vif et plaisant surtout dans le portrait acide de la fiancĂ©e. Un moment drolatique ! Elle accepte de l’aider Ă  retrouver une bague qui vient de la mĂšre de Charmant. La bague a Ă©tĂ© vendue aux trolls, d’affreuses crĂ©atures violentes. En retrait jusque-lĂ , l’acteur saisit parfaitement les enjeux du moment et il nous compose un prince courageux, souriant, d’abord agrĂ©able et Ă  la langue bien pendue. Bref, charmant. Par contre, la scĂšne de tir Ă  l’arc sent le montage Ă  plein nez. La scĂšne qui suit est toute en Ă©motion entre ces deux ĂȘtres venus de deux mondes qui n’auraient pas dĂ» se rencontrer. Ginnifer Goodwin et Josh Dallas jouent magistralement, tout en retenu et c’est parfaitement le jeu qui convient Ă  ce moment. On apprĂ©cie en outre de superbes extĂ©rieurs. Les forĂȘts de Colombie britannique sont magnifiques et l’épisode a tout l’air d’avoir Ă©tĂ© tournĂ© en Ă©tĂ©, ce qui lui donne une belle luminositĂ© tout Ă  fait en accord avec le caractĂšre solaire des personnages principaux. . La transaction avec les trolls Ă©choue et nouvelle sĂ©quence de combats bien faite. Cette fois, on inverse les rĂŽles ; c’est Blanche-Neige qui sauve le prince Charmant. Match nul, la bague au centre. Cette rencontre fut un plaisir » dit-elle. Elle sera surtout dĂ©terminante ! La scĂšne de sĂ©paration est un autre joli moment d’émotion. La scĂšne est ni trop courte ni trop longue et l’on est pleinement d’accord avec Blanche-Neige Je prĂ©fĂšre Charmant » quand il lui rĂ©vĂšle son vrai prĂ©nom. Par un bel effet de camĂ©ra, on passe sans transition du pont des trolls au
pont des trolls de Storybrooke ! pont Ă  pĂ©age » en VF mais le panneau dit Troll Bridge ». C’est lĂ  que l’inconnu est retrouvĂ© en train de se noyer. C’est bien entendu Mary Margareth qui le sauve
grĂące Ă  un bouche Ă  bouche. A l’hĂŽpital, coup de théùtre une femme surgit appelant notre inconnu David » un prĂ©nom de roi et Regina la prĂ©sente comme l’épouse de ce dernier ! A une Emma plutĂŽt sceptique devant l’histoire de Kathryn Nolan, Regina rĂ©pond avec une simple mais si crĂ©dible explication rationnelle. C’est une scĂšne d’anthologie car les deux adversaires partagent sans le savoir une mĂȘme obsession faire de ce monde une rĂ©alitĂ©. La derniĂšre rĂ©plique de Regina est d’une sublissime cruautĂ© n’avoir personne est la malĂ©diction la plus terrible ». A l’issue de ce premier vĂ©ritable Ă©pisode, elle l’emporte haut la main sur Emma. Informations supplĂ©mentaires David Anders le docteur Whale il a jouĂ© Julian Sark dans Alias 2001-2006. On l’a vu dans Heroes 2007-2010 Anastasia Griffith la princesse Abigail / Kathryn Nolan actrice anglaise nĂ©e Ă  Paris, vue dans New York, unitĂ© spĂ©ciale 2007, Trauma 2009-2010, Cooper 2012. Il n’y a aucun appartement Ă  louer Ă  Storybrooke. C’est la malĂ©diction » philosophe Mary Margareth. Mais celle-ci n’est pas propre Ă  cette ville ! Ginnifer Goodwin a naturellement les cheveux courts. Elle a dĂ» porter une perruque dans les scĂšnes oĂč elle joue Blanche-Neige. Absence de Robert Carlyle. Retour Ă  l'index 4. LE PRIX À PAYER THE PRICE OF GOLD ScĂ©nario David H. Goodman RĂ©alisation David Solomon Pour change de vie, Cendrillon passe un marchĂ© avec Rumpelstilskin. A Storybrooke, Emma est engagĂ© par M. Gold pour retrouver quelque chose de prĂ©cieux qu’on lui a volĂ©. Alors que sa marraine la bonne fĂ©e » allait lui permettre d’aller au bal, Rumpelstilskin survient et la dĂ©truit ! Belle entrĂ©e en matiĂšre qui dynamite l’adaptation de Cendrillon qui partait mal le dĂ©cor fait mal aux yeux, les costumes sont atroces mais ce dynamisme ne va pas durer. Par contre, cet Ă©pisode sera un florilĂšge d’aphorismes comme La magie c’est le mal » ; ce qui chez Rumpelstilskin est on ne peut plus savoureux ! Cendrillon passe un marchĂ© avec lui pour quitter sa vie misĂ©rable contre quelque chose de prĂ©cieux ». Chose rare la robe qu’elle va porter pour aller au bal bien connu est plutĂŽt jolie et ses cheveux savamment coiffĂ©s. Certainement que l’équipe habituelle n’était pas disponible. On savoure aussi le commentaire sur les pantoufles de verre qui Ă©tonne la jeune fille Ce sont les petits dĂ©tails qui font les belles histoires ». On ne peut qu’ĂȘtre d’accord avec lui ! Le spectateur savourera d’autant plus la nouvelle confrontation Regina/Emma que le maire a la rĂ©plique de l’épisode Pour qu’un arbre pousse, il faut des racines et vous n’en avez pas ». A la fin de l’envoi, je touche ! On l’apprĂ©cie d’autant plus que Lana Parrilla n’aura qu’un temps de prĂ©sence limitĂ© mais Regina maintient son ascendant sur son adversaire. NĂ©anmoins, la scĂšne est vaine car rĂ©pĂ©titive et sert de prĂ©texte Ă  l’incident du chocolat renversĂ© qui amĂšne Emma Ă  devoir laver son chemisier. Quel snack met une machine Ă  laver Ă  la disposition de ses clients ? C’est totalement invraisemblable ! On apprĂ©cie le joli buste de Jennifer Morrison mais ça ne fait que meubler. Oh ! Et qui se trouve dans la buanderie ? Une jeune fille enceinte jusqu’aux yeux et prĂ©nommĂ© Ashley. LĂ , on assiste Ă  une belle scĂšne sans pathos inutile et bien soulignĂ© par une musique discrĂšte mais prĂ©sente. Jennifer Morrison rattrape le cĂŽtĂ© attendu et convainc dans ce registre nuancĂ© quand sa partenaire, Jessy Schram, n’est guĂšre Ă©blouissante. Cet Ă©pisode est le premier d’une sĂ©rie de loners » destinĂ©e Ă  prĂ©senter diffĂ©rents personnages de contes comme un catalogue. Ils ne rĂ©ussiront en gĂ©nĂ©ral qu’à plomber la saison. La mise en scĂšne ne sera pas non plus inoubliable ici. C’est Ă  11’44 que dĂ©marre vraiment l’épisode M. Gold vient trouver Emma pour l’engager. Il veut qu’elle retrouve Ashley qui lui a volĂ© un objet trĂšs prĂ©cieux » sans plus de prĂ©cision car il souhaite la discrĂ©tion. C’est la premiĂšre vraie scĂšne entre Jennifer Morrison et Robert Carlyle et elle est bien faite. Sans effets inutiles, elle est sobre, posĂ©e et entre dans la catĂ©gorie de ces scĂšnes rĂ©alistes qui ancrent Storybrooke dans ce que Emma voit comme le rĂ©el. C’est d’ailleurs un point faible de l’épisode que la nette inscription de ce dernier dans le pur rĂ©alisme. Tout ici aurait pu arriver ailleurs et jamais la magie ne viendra titilier le rĂ©el. Ce n’est pas avec un Ă©pisode de cet acabit qu’Emma pourra comprendre que Storybrooke n’est qu’une apparence ! Pour son enquĂȘte, Emma va trouver Ruby. Cet Ă©pisode fournit les premiĂšres scĂšnes consĂ©quentes pour Meghan Ory qui sort enfin du clichĂ© de la trĂšs jolie fille mĂȘme si le maquillage est toujours aussi outrancier. Par contre, Emma dĂ©couvre le secret de Gold. Dans le monde magique, Cendrillon voit le bal pour son mariage gĂąchĂ© quand Rumpelstilskin vient rĂ©clamer son dĂ» ! Le dĂ©cor de la salle de bal est magnifique et les figurants lui donnent une belle atmosphĂšre de conte de fĂ©e d’autant que la musique est joliment surannĂ©e. Par contre, la scĂšne oĂč Cendrillon raconte tout Ă  son mari est assez miĂšvre. Le prince n’a pas l’allure de Josh Dallas et n’est guĂšre crĂ©dible. Pour s’en sortir, le couple va recevoir l’aide de Charmant et la comparaison entre les deux princes n’est pas Ă  la hauteur du beau gosse de Cendrillon. Pour vaincre Rumpelstilskin, Cendrillon prĂ©tend remplacer son contrat par un autre. Elle y parvient mais la rĂ©plique du monstre est une menace glaciale. A Storybrooke, Emma retrouve Ashley qui n’a Ă©videmment pas pu quitter la ville et l’emmĂšne Ă  l’hĂŽpital. Jennifer Morrison est excellente dans l’échange entre les deux femmes qui fait Ă©cho Ă  la scĂšne de dĂ©part. Aucune exagĂ©ration et cette justesse d’interprĂ©tation sauve cet Ă©pisode beaucoup trop linĂ©aire. Tout le monde connaĂźt le conte de Cendrillon. Il est facile de retrouver les Ă©lĂ©ments qui viennent du conte et donc de prĂ©voir Ă  peu de choses prĂšs ce qui va suivre. Le reste n’est que de l’habillage et du vent. A l’hĂŽpital, M. Gold vient retrouver Emma. Celle-ci s’oppose Ă  lui et nous avons droit Ă  une scĂšne excellente entre ces deux acteurs. C’est colĂšre rentrĂ©e contre politesse froide. Pas de grands gestes. La posture des duettistes est nette. Le rĂ©alisateur se rĂ©veille de sa longue lĂ©thargie et nous livre une prestation honnĂȘte sur ce coup-lĂ  ; une succession de plans serrĂ©s au niveau des visages faisant ressortir la tension. HiĂ©ratique, Emma est nettement sur ses gardes et Gold laisse clairement voir qu’il est bien plus dangereux que son infirmitĂ© ne le laisse supposer. Robert Carlyle, trĂšs Ă©lĂ©gant, est une version malĂ©fique de John Steed et Jennifer Morrison a l’ñge et le courage des partenaires de ce dernier. Ce jeu serrĂ© oĂč chacun s’observe tourne Ă  l’avantage apparent d’Emma Gold renonce Ă  son contrat contre un autre conclut entre eux. La chute est ensuite rude quand le beau gosse vient Ă  l’hĂŽpital voir Ashley. C’est d’une absolue miĂšvrerie ; absolument cuculapralinesque » et le jeu des acteurs guĂšre convainquant. On est plus dans le roman-photo que dans le conte de fĂ©e. Fin heureuse d’accord, niaiserie pas d’accord ! Les bons sentiments ne font pas de bonne littĂ©rature dit-on. Pas de bonne sĂ©rie non plus. Informations supplĂ©mentaires Jessy Schram, nĂ©e dans l’Illinois, a jouĂ© notamment dans Veronica Mars. On l’a vu aussi dans la sĂ©rie Life 2007-2009, avec Damian Lewis et Sarah Shahi. Cendrillon ou la petite pantoufle de verre est un conte de Charles Perrault paru en 1697. Les frĂšres Grimm l’ont aussi recueilli en 1812. Les diffĂ©rences sont multiples l’hĂ©roĂŻne pardonne Ă  ses belles-sƓurs pour le Français ; celles-sont punies pour les Allemands. Le carrosse en citrouille ne se trouve que chez Perrault. Le film rĂ©cent Into The Woods 2015 est plus proche de la version des frĂšres Grimm. La pantoufle est bien en verre et non en vair fourrure d’écureuil gris comme l’écrivait Balzac car le merveilleux n’a pas besoin de vraisemblance. Le titre original a une subtilitĂ© que la version française, plus prosaĂŻque, ne rend pas. Dans le bĂȘtisier proposĂ© dans les bonus des DVD, lorsque Cendrillon prĂ©sente son nouveau contrat Ă  Rumpelstilskin, elle le fait Ă  l’envers ! Retour Ă  l'index 5. LA PETITE VOIX DE LA CONSCIENCE THAT STILL SMALL VOICE ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Paul Edwards Une ancienne mine s’effondre Ă  Storybrooke le jour mĂȘme oĂč Emma devient l’adjoint du shĂ©rif Graham. Dans le monde magique, Jiminy est las de la vie de malandrin et de bateleur qu’il mĂšne avec ses parents. Lorsqu’une ancienne mine s’effondre, le Maire annonce qu’elle va interdire l’accĂšs du lieu et qu’à la place un nouveau projet verra le jour mais Henry est convaincu que cette mine cache quelque chose. Jared Gilmore restitue bien l’obstination de son personnage et le sĂ©rieux qu’il y met. Dans une sĂ©rie rĂ©aliste, on partagerait l’inquiĂ©tude de sa mĂšre la biologique ou la lĂ©gale ? Toutes deux partagent une certaine inquiĂ©tude devant l’imagination de leur » fils mais ici on sait qu’il a raison. Regina se montre on ne peut plus clair avec le docteur Archie Hopper il doit briser le monde imaginaire qu’il s’est construit sinon cela finira mal pour lui. Notez bien la menace qu’elle profĂšre ; il y a un net Ă©cho du monde d’oĂč ils viennent. La rĂ©alitĂ© vient frĂŽler le rĂ©alisme. Archie affirme crĂ»ment Ă  Henry qu’il dĂ©lire. C’est un moment trĂšs fort et Raphael Sbarge, jusque-lĂ  plutĂŽt bridĂ© et au temps de prĂ©sence trĂšs limitĂ©, occupe l’espace de maniĂšre plutĂŽt convaincante. Le personnage ne permet pas de tenir toute une histoire mais, concentrĂ© sur quelques scĂšnes, il est important. RaphaĂ«l Sbarge joue la carte de l’émotion et de l’inquiĂ©tude et il parvient Ă  nous toucher. Exceptionnellement, cet Ă©pisode prĂ©sente une histoire plus intĂ©ressante Ă  Storybrooke que dans le monde magique oĂč, l’histoire de Jiminy lasse par son cĂŽtĂ© rĂ©pĂ©titif. Il n’en peut plus de sa vie. Difficile de lui donner tort. Lesdits parents sont une caricature certes haute en couleur mais sans profondeur. Ils sont truculents mais trĂšs limitĂ©s. Quelque chose d’excentrique mais de malveillant aussi. Le spectateur n’éprouve aucune empathie pour eux. Mais la camĂ©ra les filme avec une certaine complaisance. S’ils sont lĂ  pour apporter une note d’humour c’est ratĂ©. C’est gentil Ă  la scĂ©nariste d’avoir voulu dĂ©velopper son passĂ© mais les personnages secondaires ne le sont pas pour rien. Jiminy n’a pas grand-chose Ă  offrir et, malgrĂ© son talent, Jane Espenson mouline et ressasse. Storybrooke ouvre aussi ici un arc narratif qui va se dĂ©ployer inĂ©galement la relation entre Mary Margareth et David Nolan. Chacune des scĂšnes est un petit concentrĂ© d’émotions. Celle de la balade jouit en plus d’une belle musique. C’est Ă  David que l’on doit la rĂ©plique du jour toi seul paraĂźt vrai ». Nous, nous savons pourquoi et, pour la deuxiĂšme fois dans le mĂȘme Ă©pisode, la rĂ©alitĂ© est mise Ă  mal. AprĂšs une nouvelle sĂ©ance d’escroquerie croquignolesque, Jiminy veut se servir d’une potion obtenue chez Rumpelstilskin mais son maquignon de pĂšre a Ă©changĂ© sa potion contre leur fiole frelatĂ©e ! La douleur ressentie est remarquablement rendue par Raphael Sbarge qui a jouĂ© sur une gamme allant du rĂ©cit en mode automatique Ă  la douleur poignante. La musique est en adĂ©quation montant crescendo jusqu’à la rĂ©vĂ©lation et hop ! Interruption ! Heureusement qu’il est lĂ  parce que les deux escrocs nous font mal aux yeux et aux oreilles et leur cynisme crapuleux est abject et surtout jouĂ© de façon outranciĂšre. GrĂące Ă  la FĂ©e Bleue, Jiminy devient un criquet et reçoit une mission. A Storybrooke, Henry s’est rendu dans la mine abandonnĂ©e et Archie s’est retrouvĂ© piĂ©gĂ© avec lui. L’éclairage fait bien passer le dĂ©cor de la mine qui est meilleur que les rochers du sort noir ». Entre RaphaĂ«l Sbarge et Jared Gilmore, de beaux Ă©changes qui font ressortir le respect mutuel entre Archie et Henry. En clair-obscur, mais plus sage » que le cĂŽtĂ© caravagesque de la prison de Rumpelstilskin, les dialogues animent le huis-clos. Henry a les mots justes Archie doit entendre la petite voix au fond de lui et devenir celui qu’il veut ĂȘtre. La sobriĂ©tĂ© du jeu donne un son juste Ă  ce qui n’aurait pu ĂȘtre que banalitĂ©s. Par contre, sans s’en douter, le psy rĂ©sume la dualitĂ© de Once upon a time. Oui, Regina s’inquiĂšte mais surtout que le rideau tombe et rĂ©vĂšle que tout est faux. Oui, Henry a ses idĂ©es, apparemment fantasmagoriques mais ce qui inquiĂšte bien sa mĂšre adoptive, c’est que le choc des unes avec les autres ne provoque une faille. Rarement autant depuis le dĂ©but de la sĂ©rie, la paroi entre le rĂ©el et le magique n’aura Ă©tĂ© aussi questionnĂ©e. Message aux spectateurs ne vous laisser pas prendre par le cĂŽtĂ© banal de Storybrooke. Ce dialogue au fond d’une mine est symptomatique quelque chose bouge. Le retour Ă  la surface donne lieu Ă  deux scĂšnes fortes. La premiĂšre, cinglante, lorsque Regina Ă©carte sĂšchement Emma d’Henry. La jeune femme est interloquĂ©e. L’épreuve aurait pu rapprocher les deux femmes. On a pu le croire merci mesdames mais non, en fait. Une question vient pourtant Ă  l’esprit ; elle taraude le spectateur depuis le tout dĂ©but Regina aime-t-elle sincĂšrement Henry ? Dans un autre registre, on regrettera son pantalon marron et son pull noir Ă  col roulĂ© qui manque de classe. Mme le Maire n’est pas en reprĂ©sentation certes mais Regina nous a habituĂ©s Ă  bien mieux. La deuxiĂšme scĂšne est d’orage Archie s’oppose Ă  Regina. DĂ©cidĂ©ment, quelque chose bouge. Informations supplĂ©mentaires Raphael Sbarge tourne principalement pour la tĂ©lĂ©. On l’a vu dans Code Quantum, Arabesque, SeaQuest police des mers, Le CamĂ©lĂ©on, Dharma et Greg, Will et Grace, Le Protecteur 2004-2007, avec Simon Baker, FBI PortĂ©s Disparus, Les Experts, Urgences, The Closer, Ghost whisperer, Rizzoli & Isles
et bien d’autres encore. La scĂ©nariste Jane Espenson est bien connue des fans de Buffy contre les vampires pour avoir Ă©crit 23 Ă©pisodes pour cette sĂ©rie entre 1998 et 2003 et 2 pour Angel. Elle a Ă©tĂ© productrice dĂ©lĂ©guĂ©e et scĂ©nariste pour Battlestar Galactica 2006-2009. Le chien d’Archie est un dalmatien nommĂ© Pongo. Retour Ă  l'index 6. LE BERGER THE SHEPHERD ScĂ©nario Andrew Chambliss et Ian Goldberg RĂ©alisation Victor Nelli David Nolan ne dissimule plus qu’il a des sentiments pour Mary Margareth. Dans le monde magique, un simple berger devient le dernier espoir d’un roi. Un Ă©pisode bien meilleur au deuxiĂšme coup d’Ɠil. Le scĂ©nario est riche ; il ne nĂ©glige pas un monde au dĂ©triment d’un autre et surtout il mĂȘle les rĂ©fĂ©rences de l’un dans l’autre. Il poursuit la mise en abĂźme entamĂ© dans le troisiĂšme dont il est autant la suite que le commencement. Seule la mise en scĂšne déçoit. Ce sera d’ailleurs la seule de Victor Nelli sur la sĂ©rie. Pendant la fĂȘte pour le retour de David chez lui, Henry explique Ă  Emma pourquoi il est amnĂ©sique ; la malĂ©diction n’a pas pu substituer des faux souvenirs en lui car il Ă©tait blessĂ©. Gardez cette remarque dans un coin de votre tĂȘte. Elle aura plus tard son importance. Le principal concernĂ© prĂ©fĂšre s’éclipser pour aller retrouver Mary Margareth qui n’a pas voulu venir. Bel Ă©clairage de la scĂšne, dans la pĂ©nombre mais non le clair-obscur comme pour signifier que les sentiments ne sont pas tout Ă  fait dĂ©gagĂ©s de leur gangue. On a un joli – mais bref – mouvement de camĂ©ra lorsque David lui dit qu’il la choisit ; elle descend doucement de lui vers elle. Et on l’apprĂ©cie d’autant plus qu’on a ensuite un des pires dĂ©cors de toute la sĂ©rie ! Tout est faux, les trucages visibles et le duel trĂšs mal filmĂ©. Lorsque la camĂ©ra passe des duettistes, le prince fils du roi George qui vient de terrasser une brute, aux spectateurs, l’estrade fait pitiĂ© et l’assistance donne franchement l’impression d’ĂȘtre lĂ  pour meubler un Ă©cran vert. Le roi Midas demande au roi George de l’aider Ă  se dĂ©barrasser d’un dragon – un classique du conte de fĂ©e. Le fils du roi s’en chargera contre de l’or mais il est soudain tuĂ© par son adversaire qu’il avait pourtant laissĂ© pour mort ! Le roi George fait alors appel Ă  Rumpelstilskin. Lequel, aprĂšs lui avoir dit que la magie ne guĂ©rit pas de la mort, glisse incidemment que le dĂ©funt avait un frĂšre jumeau ! La ficelle est un peu grosse mais les contes de fĂ©es ne sont pas plus vraisemblables donc ça passe. Le dit frĂšre est un simple berger. Josh Dallas porte trĂšs mal le costume qui, de surcroĂźt, est un peu ridicule. Mais l’acteur nous met d’emblĂ©e Ă  l’aise avec sa composition de berger. On ouvre cette sĂ©quence par une bergerie » ; ces scĂšnes pseudo-champĂȘtre des cours de jadis. La mĂšre et son fils parlant de banalitĂ©s dans un dĂ©cor de carte postale. L’image mĂȘme du Paradis
jusqu’à l’arrivĂ©e du serpent ! Rumpelstilskin vient chercher le berger pour en faire un prince. Rumpelstilskin a la rĂ©plique du jour Tout le monde a le choix mais il s’agit de faire le bon ». De son cĂŽtĂ©, Mary Margareth est trĂšs perturbĂ©e par David mais elle a la surprise de voir dĂ©barquer Regina qui lui intime l’ordre de laisser tomber ce dernier. Regina domine outrageusement sa vis-Ă -vis Ginnifer Goodwin rend parfaitement la soumission de son personnage mais on a peine Ă  saisir le motif de cette remontrance. La nouvelle amie » de Kathryn Nolan a-t-elle si peu confiance dans les chances de cette derniĂšre ? Regina est pourtant bien placĂ©e pour connaĂźtre la pruderie et le caractĂšre effacĂ©e de Mary Margareth. Cette stratĂ©gie agressive ne lui a dĂ©jĂ  pas rĂ©ussi dans le passĂ© quand elle a voulu pousser dehors une Emma qui ne demandait qu’à partir et qui a finalement dĂ©cidĂ© de rester ! Certes, la Reine-Maire a bien compris que son dĂ©cor tangue mais rien ne laisse prĂ©voir le prochainement Ă©croulement de Storybrooke. On se rĂ©pĂšte mais de quoi a-t-elle peur Ă  ce moment-lĂ  ? Cette sĂ©quence n’est vraiment pas trĂšs crĂ©dible. ConsĂ©quence l’institutrice accepte de se rendre Ă  un rendez-vous avec David qui a quittĂ© sa femme. Dans le monde magique, le Prince affronte et terrasse le dragon. Le dĂ©cor est plutĂŽt bien fait ici. Il est sinistre Ă  souhait contrastant avec les belles montagnes les Rocheuses du plan prĂ©cĂ©dent. Le dragon est une belle surprise aussi tant il est crĂ©dible et bien animĂ©. Josh Dallas est convainquant de bout en bout ; dans son altruisme on entend dĂ©jĂ  son futur Il m’a semblĂ© honorable d’agir ainsi », dans son courage et son sens de la stratĂ©gie. Pas mal pour un simple berger ! La suite ressort de la plus pure tradition féérique le roi Midas, ravi d’ĂȘtre dĂ©barrassĂ© du monstre, propose de donner sa fille en mariage au hĂ©ros ! Ladite fille est la princesse AbigaĂŻl que l’on a dĂ©jĂ  vu. On salue la prestation d’Anastasia Griffith qui rend son personnage aussi diffĂ©rent que possible de Kathryn. Quand cette derniĂšre est Ă©motion, douleur et douceur ; AbigaĂŻl est l’incarnation de la peste couronnĂ©e. Mais ici, ledit hĂ©ros est Ă  deux doigts de refuser !! Heureusement » le roi George est lĂ  pour lui montrer oĂč est son intĂ©rĂȘt. Dans le cƓur du souverain, il n’y a plus de place pour d’autres sentiments que la raison d’État. Soulignons la belle prestation d’Alan Dale. S’il n’est pas trĂšs dĂ©monstratif, l’acteur a su nous donner Ă  voir le dernier moment d’émotion de son personnage. Il est cependant plus convainquant en homme dur. Quand le malheureux Prince pas encore charmant fera ses adieux Ă  sa mĂšre dans un moment trĂšs touchant, la rĂ©alisation sera inspirĂ©e plus l’émotion Ă©treint les protagonistes, plus le cadrage se fait serrĂ©. La mĂšre lui offre sa bague et l’on dresse l’oreille quand elle ajoute que ce bijou le guidera vers le grand amour. Et puis, on ne peut que sourire quand il annonce Ă  sa promise qu’ils vont passer par la forĂȘt. Se rendant Ă  son rendez-vous, David passe par la boutique de M. Gold, qui est une pure merveille d’esthĂ©tique dans des tons rouge et or et il faut regarder chaque plan plusieurs fois car tous les objets qui la peuplent viennent du monde magique ! Ici, c’est un vieux moulin qui rĂ©veille des souvenirs chez David. Regardez bien le visage de Gold. Est-il attentif ou souriant ? Qu’est-ce qu’il pense ? Qu’est-ce qu’il sait et quel jeu joue-t-il ? Il est censĂ© avoir tout oubliĂ© de son autre existence mais une anecdote antĂ©rieure rappelez-vous du s’il vous plaĂźt » du 3Ăšme Ă©pisode laisse Ă  penser qu’il n’en est rien. En tout cas, David ira retrouver Mary Margareth mais il lui dit qu’il se souvient de Kathryn, qu’il l’a aimĂ© et que, par honnĂȘtetĂ©, il retourne auprĂšs d’elle. Le sentimental qui sommeille en nous sursaute. Mais non ! David ! Souviens-toi que
Et lĂ , on se souvient. On se souvient de la petite phrase d’Henry. La malĂ©diction est peut-ĂȘtre affaiblie mais il est manifeste qu’elle agit encore car elle vient d’ensorceler David. Nous, nous savons que ses souvenirs sont faux mais pas lui. Cependant, il reste qu’il Ă©prouve des sentiments forts envers Mary Margareth Ginnifer Goodwin nous montre une version blessĂ©e puis colĂ©rique de la gentille institutrice et ces sentiments se sont ancrĂ©s en lui avant que la malĂ©diction n’agisse. Ce retour en arriĂšre » qu’opĂšre la sĂ©rie est trĂšs bien vue puisqu’il annonce que rien n’est fait et que rien ne sera facile. Les contes de fĂ©es ne disent pas autre chose. On finira avec une scĂšne humoristique quand Emma dĂ©couvre le shĂ©rif Graham sortant par la fenĂȘtre de chez Regina
dont il est l’amant ! Jamie Dorman rend trĂšs bien le pathĂ©tique de son personnage surtout que la scĂšne ressort plus du vaudeville que du conte de fĂ©e. Jennifer Morrisson, plutĂŽt en retrait sur cet Ă©pisode, donne plutĂŽt l’impression que son personnage est déçu. Ce qui nous conduit directement Ă  l’épisode suivant. Informations supplĂ©mentaires Alan Dale le roi George / Albert Spencer acteur nĂ©o-zĂ©landais, vu dans Urgences, The Lone Gunmen, The Practice 2002, JAG 2003, Lost 2006-2010. Il incarne Tom Morrow, 1er directeur du NCIS saisons 1 et 2. L’épisode est inspirĂ© du conte Le Prince et le Pauvre Ă©crit en 1882 par Mark Twain. L’histoire se passe au 16Ăšme siĂšcle Édouard, fils du roi Henri VIII, rĂȘve de s’amuser dehors avec d’autres garçons de son Ăąge. Dans le mĂȘme temps, Tom Canty, gamin des rues, rĂȘve d’une vie meilleure. Les deux enfants se rencontrent et, profitant d’une ressemblance saisissante, Ă©changent leurs identitĂ©s. Sauf que le comte d’Hertford qui complote contre le TrĂŽne tente d’assassiner le Prince. Les studios Disney en ont fait un long-mĂ©trage en 1990 avec Mickey dans les rĂŽles titres. Midas est un roi de Phrygie Turquie actuelle au 8Ăšme siĂšcle avant notre Ăšre. Il a donnĂ© lieu Ă  plusieurs lĂ©gendes dont celle de changer tout ce qu’il touchait en or. La mythologie grecque explique ce don par l’hospitalitĂ© accordĂ©e par le roi Ă  SilĂšne, professeur » de Dionysos. Mais, incapable de boire et de manger, il supplia le dieu de le lui retirer. Dionysos lui indiqua d’aller se laver les mains dans le fleuve Pactole. RĂ©fĂ©rence Ă  Midas dans les New Avengers. Alex Zahara, qui incarne Midas, est un acteur canadien. On a pu le voir dans Stargate SG-1, Andromeda, Dark Angel, Jeremiah, Battlestar Galactica, Smalville ; au cinĂ©ma dans Open Range 2004 de Kevin Costner. Retour Ă  l'index 7. LE CƒUR DU CHASSEUR THE HEART IS A LONELY HUNTER ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation David M. Barrett Le shĂ©rif Graham commence Ă  avoir d’étranges visions. Dans le monde magique, la Reine veut en finir avec Blanche-Neige. Dans la continuitĂ© de la derniĂšre scĂšne de l’épisode prĂ©cĂ©dent, on a droit Ă  une explication orageuse entre Graham et Emma, soulignĂ©e par une mise en scĂšne nerveuse. Quand il lui dit qu’il ne ressent rien », Emma prend la formule au pied de la lettre et lui donne un conseil d’une grande banalitĂ©. Jennifer Morrison souligne bien l’état d’esprit de son personnage. Elle se raccroche Ă  tout ce qui est raisonnable » pour donner un sens apprĂ©hendable au monde qui l’entoure et dont elle perçoit confusĂ©ment l’étrangetĂ©. Mais quand Graham l’embrasse brusquement, c’est lui qui a une vision. Dans le monde magique, l’architecture du chĂąteau de la Reine laisse perplexe. Est-ce de l’art contemporain ? C’est en tout cas hors de propos dans l’univers des contes de fĂ©es. Les producteurs ont peut-ĂȘtre voulu moderniser le traditionnel chĂąteau mais cette bĂątisse ressemble plus Ă  une base secrĂšte dans une aventure de Bob Morane. Par contre, une fois n’est pas coutume, la robe de deuil de la Reine – qui pleure » son Ă©poux, le pĂšre de Blanche-Neige, est Ă©lĂ©gante. Lana Parrilla a l’occasion de nous rĂ©galer avec une large palette de jeu dans cet Ă©pisode Ă©mue et compatissante avec sa belle-fille, dure et machiavĂ©lique devant le Miroir – qui suggĂšre d’avoir recours Ă  un homme sans cƓur » pour en finir avec Blanche-Neige- puis cruelle et violente. A Storybrooke, Graham croise pour la premiĂšre fois le loup qu’il a vu en rĂȘve, pardon pas un rĂȘve une vision » ; un animal avec un Ɠil noir et un Ɠil rouge. Le caractĂšre percutant de la scĂšne est bien rendu par une musique plus variĂ©e et qui sait rendre la tension. Il y avait quelques Ă©pisodes qu’on n’avait pas eu tous les Ă©lĂ©ments du succĂšs rĂ©unis ensemble. David M. Barrett qui a officiĂ© sur FBI PortĂ©s Disparus est un rĂ©alisateur expĂ©rimentĂ© et il sait magnifiquement variĂ© les mouvements et les plans. Pas le temps pour le spectateur de s’ennuyer ; son regard est sans cesse sollicitĂ©. On a droit en outre Ă  des effets trĂšs maĂźtrisĂ©s quand Graham court dans la forĂȘt. La sensation de dynamique ne tombe pas dans le flou et il y raccord entre ce que l’on voit et l’état d’esprit du shĂ©rif. Quand la Reine convoque le Chasseur, la noirceur de la salle renvoie Ă  l’horreur de ce qu’elle demande tuer Blanche-Neige. La scĂšne reprend la trame du conte de fĂ©e et en souligne la violence et, de l’ñme et de la robe, le noir est la couleur qui va bien Ă  la Reine. Blanche-Neige le dĂ©masque et lui Ă©chappe dans la forĂȘt. Il faut remarquer qu’on aura rarement autant eu de contrastes entre des intĂ©rieurs sombres et des extĂ©rieurs lumineux, Ă©clairĂ©s Ă  la lumiĂšre naturelle en tout cas. En tout cas, grĂące Ă  eux, on peut respirer. A Storybrooke, Graham cherche Ă  savoir depuis quand il connaĂźt Mary Margareth, bien entendu incapable de lui rĂ©pondre. De tous les plans ou presque, Jamie Dorman, jusque-lĂ  largement confinĂ© aux utilitĂ©s, se montre trĂšs bon acteur. Il rend bien la dĂ©stabilisation profonde de son personnage dont le confort physique et moral a volĂ© en Ă©clat et qui cherche obstinĂ©ment Ă  comprendre. Il est Ă  noter que Graham ne cherche pas Ă  revenir Ă  l’état prĂ©cĂ©dent dont il a pris la mesure de l’insuffisance et de la profonde insatisfaction qu’il lui procurait. Jamie Dorman nous montre un homme perdu mais absolument pas pathĂ©tique ; il veut aller de l’avant quoi qu’il lui en coĂ»te. On songe Ă  cet aphorisme le monde ancien est en train de mourir mais le monde nouveau n’est pas encore nĂ© ». L’exactitude de la formule n’est pas garantie mais l’idĂ©e est bien celle-lĂ . Quand le Chasseur retrouve Blanche-Neige, elle demande Ă  son assassin de remettre une lettre Ă  la Reine
et il lui fait grĂące. LĂ  encore, le scĂ©nario reprend le conte mais il lui donne une force et une profondeur sans pareille. Il faut connaĂźtre et avoir rĂ©flĂ©chi au conte pour en donner une interprĂ©tation d’une telle valeur. Le tandem de scĂ©naristes – Ă  qui on doit la sĂ©rie, ne l’oublions pas – domine son sujet sans l’ombre dun doute et avec David M. Barrett, ils ont trouvĂ© le rĂ©alisateur propre Ă  mettre en musique leur partition pour en faire une symphonie. La sĂ©rie avait besoin de ce coup de fouet aprĂšs quelques Ă©pisodes Ă  la rĂ©alisation plutĂŽt quelconque. Barrett sait varier entre action rarement un Ă©pisode aura Ă©tĂ© aussi dynamique et Ă©motion, sans jamais tomber dans la platitude. Il se pose lorsque Henry donne les explications fondamentales Ă  Graham pour nous donner le temps de comprendre qu’il ne s’agit pas de banales informations ni mĂȘme d’une redite sur ce que l’on sait dĂ©jĂ  de Storybrooke. Le regard de Graham est plus Ă©clairant qu’un long discours il dispose maintenant d’une explication globale. Et sa nouvelle certitude contraste puissamment avec celle d’Emma. Il est frappant de voir l’approche rĂ©aliste de celle-ci se confronter Ă  celle du shĂ©rif. Le rĂ©el percute la rĂ©alitĂ© mais, cette fois, une brĂšche se fait et Emma voit elle aussi le loup ! Lequel les mĂšne jusqu’à un caveau ; celui de Regina. Jennifer Morrison est impeccable dans son interprĂ©tation d’une Emma, paniquĂ©e, parce qu’elle sent qu’elle n’a plus pied et tente de se raccrocher Ă  quelque chose de solide. On a de la peine pour elle quand on la voit Ă  nouveau entrer dans le jeu de son vis-Ă -vis comme un mĂ©decin s’adresse Ă  un dĂ©sĂ©quilibrĂ© qu’il ne veut pas exciter davantage. Triste mais terriblement humain. Humain, la Reine en a l’apparence mais sa duretĂ©, sans surprendre, a de quoi effrayer. Le visage dur de Lana Parrilla, une nouvelle fois parfaite, illustre l’absence du Bien en elle. Elle a bel et bien choisi le Mal ; elle l’incarne et le Chasseur, qui a voulu la tromper, en paiera le prix. C’est de la cruautĂ© Ă  l’état pur. Rien ne dit qu’elle jouit du mal qu’elle fait mais elle n’a absolument aucun remord et c’est bien cela le plus effrayant. La noirceur du dĂ©cor, trĂšs oppressant, et le cadrage qui se resserre sur les protagonistes, nous plonge dans le monde tel que le conçoit la souveraine un monde qui ne permet Ă  personne de lui Ă©chapper. Storybrooke est dĂ©jĂ  en gestation dans ce chĂąteau sombre et dĂ©pourvu de fenĂȘtres. Un fondu enchaĂźnĂ© nous ramĂšne brusquement – on souffle peu dans cet Ă©pisode – devant le caveau mais le couple est surpris par Regina. S’ensuit d’abord une explication violente entre les protagonistes puis une vĂ©ritable altercation. Cette derniĂšre est bien mise en boĂźte le combat est bref mais absolument pas confus, nerveux ; vĂ©ritable exutoire de colĂšres et de rancƓurs accumulĂ©s. Graham a la phrase de l’épisode Je vois les choses telles qu’elle sont ». Emma ne peut que la prendre au pied de la lettre mais pour Regina c’est on ne peut plus clair. On va la voir ouvrir un passage secret dans le caveau et descendre dans une salle Ă  l’esthĂ©tique Ă©trange baignant dans une semi-pĂ©nombre et une musique sinistre. Peu aprĂšs, on revient au rĂ©el selon Emma ; Graham s’excusant d’avoir pĂ©tĂ© les plombs. Sauf que le second baiser qu’ils Ă©changent – cette fois, sollicitĂ© par la jeune femme - rouvre les vannes des souvenirs mais Graham meurt soudain, tuĂ© Ă  distance par Regina. Encore une fois la musique, bien meilleure que prĂ©cĂ©demment, nous plonge dans la dĂ©tresse d’Emma. Mais, plus fondamentalement, cette mort est la premiĂšre manifestation de la magie dans notre monde. C’est une triste victoire pour la Reine car cette victoire est en fait un aveu de faiblesse. Informations supplĂ©mentaires AprĂšs une dizaine d’annĂ©es comme mannequin, Jamie Dornan est devenu acteur. AprĂšs le film Marie Antoinette 2006, c’est Once upon a time qui le lance vraiment avec le rĂŽle du shĂ©rif Graham. En 2014, il est Christian Grey dans le film Cinquante nuances de Grey. Dans l’adaptation au cinĂ©ma Blanche-Neige et le Chasseur, rĂ©alisĂ© par Rupert Sanders, c’est Liam Hemsworth qui incarne le Chasseur. Il aura droit Ă  son propre film en 2016 The Huntsman oĂč il retrouvera Charlize Theron. Le film prendra place avant la rencontre avec Blanche-Neige. Le titre original fait rĂ©fĂ©rence au roman de Carson McCuller paru en 1940. Le loup que voit Graham est le mĂȘme qui a empĂȘchĂ© Emma de quitter Storybrooke dans le premier Ă©pisode. Absence de Josh Dallas. Retour Ă  l'index 8. LE TÉNÉBREUX DESPERATE SOULS ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Michael Waxman Dans le monde magique, Rumplestiltskin cherche dĂ©sespĂ©rĂ©ment un moyen de sauver son fils. A Storybrooke, Emma dĂ©fie Regina en voulant devenir shĂ©rif. Dans le monde magique, la guerre contre les ogres requiĂšrent des soldats de plus en plus jeunes et le fils de Rumplestiltskin n’est pas loin d’avoir l’ñge requis. L’ouverture de l’épisode se fait ainsi dans un dĂ©cor champĂȘtre mais on est loin de l’Arcadie du berger » le ciel est rouge, les soldats brutaux et leur chef est un rustre. On est ici au plus prĂšs du petit peuple et non plus dans les chĂąteaux. Du coup, mĂȘme si la vision de la scĂ©nariste n’a rien de rĂ©volutionnaire – la fantasy a volontiers des airs mĂ©diĂ©vaux – cette Ă©largissement de la trame qui, en outre, nous prĂ©sente le Rumplestiltskin d’origine, est la bienvenue. Comme nous l’apprend M. Gold – c’est l’épisode de Robert Carlyle qui ne faillira jamais – nous sommes deux semaines aprĂšs la mort de Graham et il pousse Emma Ă  revendiquer le poste de shĂ©rif. Mais Regina a l’intention de nommer Sydney Glass, le rĂ©dacteur en chef du Mirror, sa crĂ©ature. Henry veut abandonner l’opĂ©ration Cobra » car il a peur pour elle. Les propos qu’il tient sont saisissants chez un gamin de dix ans ! Mais ils sonnent justes et Jared S. Gilmore est parfaitement dans le ton. Le ciel est bas sur Storybrooke on devait ĂȘtre Ă  l’automne lors du tournage car tout le monde est couvert et la luminositĂ© est loin d’ĂȘtre la mĂȘme que celle des premiers Ă©pisodes. Le visage fermĂ© de Jennifer Morrison vaut tous les discours. Emma veut garder son poste et elle reçoit l’aide inattendue de M. Gold. GrĂące Ă  lui, Emma est en mesure de faire Ă©chouer la nomination de Sydney et Regina contrainte d’organiser une Ă©lection. Dans le rĂŽle de Sydney, Giancarlo Esposito se rĂ©gale Ă  composer une baudruche Ă©tonnĂ©e d’ĂȘtre candidat au poste auquel il allait ĂȘtre nommĂ© ! Lana Parrilla et Jennifer Morrison ont l’occasion de se mesurer dans une nouvelle scĂšne de confrontation mais celle-ci a un enjeu et n’est pas seulement une figure imposĂ©e. La Reine-Maire sourcille Ă  peine quand son autoritĂ© est remise en question et Emma met dans ses propos une Ă©nergie qui dĂ©passe la simple opposition au tyran. Le jeu retenu, sans outrance, sans mise en scĂšne exagĂ©rĂ©, sait fort bien rendre qu’on est au-delĂ  d’une querelle de personne. Le revers de cette mĂ©daille, c’est que Storybrooke reprend une consistance que Graham avait fortement questionnĂ©e. On en revient au rĂ©alisme et si Emma y est Ă  l’aise. On a beau savoir que Storybrooke n’existe pas, il faut bien faire avec et Jennifer Morrison est vraiment convaincante avec son Emma rĂ©aliste. Dans le monde magique, Rumplestiltskin et Baelfire s’enfuient de nuit pour Ă©chapper aux soldats mais ils sont rattrapĂ©s et leur chef fait Ă  ce dernier des rĂ©vĂ©lations terribles sur son pĂšre. La composition de Robert Carlyle est remarquable on voit un ĂȘtre tremblant, veule, pleureur. Rien Ă  voir avec l’aristocratique Gold ou le Rumplestiltskin que l’on connaĂźt. Un vieux mendiant qu’ils ont aidĂ©, relĂšve le pĂšre humiliĂ© et confie Ă  ce dernier comment faire pour ne plus avoir peur. Peur, M. Gold ignore ce mot. Un montage rapide grĂące Ă  une flamme nous ramĂšne dans sa boutique et l’explication qu’il a avec Regina est un rĂ©gal. Lana Parrilla varie son jeu Ă  merveille mĂ©prisant et agressif contre Jennifer Morrison ; feutrĂ© et venimeux contre Robert Carlyle. Tous deux manient l’ironie avec maestria. C’est aussi un beau duel vestimentaire. Le tailleur sombre et le chemisier mauve de Regina lui confĂšrent une autoritĂ© certaine. Quant au costume de Gold rehaussĂ© de sa cravate noire et mauve, sans oublier la pochette de la veste, il est celui d’un homme respectable. C’est Ă  lui que l’on doit la phrase du jour Ne sous-estimez pas quelqu’un qui agit dans l’intĂ©rĂȘt de son enfant ». C’est d’une superbe force, en plus de jeter un pont entre les mondes. Alors qu’Emma va se plaindre Ă  Regina d’un article odieux paru sur elle – scĂšne prĂ©visible et annoncĂ©e mais heureusement brĂšve et surtout rythmĂ©e par une marche tonique et Ă©nergique des deux actrices – un incendie se dĂ©clare. Regina est blessĂ©e et Emma l’aide Ă  sortir. Les pompiers et les journalistes les attendent. Dans le monde magique, Rumpelstilskin est dĂ©cidĂ© Ă  s’emparer de la dague qui commande au TĂ©nĂ©breux, un ĂȘtre terrifiant aux pouvoirs immenses, et il pourra protĂ©ger son fils. Comment entrer au chĂąteau ? En provoquant un incendie. La ficelle scĂ©naristique est un peu mais la mise en scĂšne est trĂšs efficace. A Storybrooke, un dĂ©bat doit dĂ©partager les candidats. Au discours plat de Sydney mais au moins ça nous fait sourire tellement il est nul ! succĂšde celui, plus percutant d’Emma qui rĂ©vĂšle la supercherie de l’incendie. Jennifer Morrison a posĂ© les vrais enjeux pour son personnage Je veux lui prouver [Ă  Henry] que les gens biens peuvent gagner ». A-t-elle encore un rĂŽle Ă  jouer dans la vie de son fils autrement ? Cet enjeu humain transcende une scĂšne qui aurait pu ĂȘtre banale et terriblement rĂ©aliste. Un vrai souffle parcourt ces brĂšves scĂšnes. Rumpelstilskin invoque le TĂ©nĂ©breux – au nom ridicule – mais celui-ci le presse et, sous l’insulte, son nouveau et tremblant maĂźtre le poignarde. L’identitĂ© du TĂ©nĂ©breux est rĂ©vĂ©lĂ©e mais, en fait, elle n’est nullement surprenante et le suspense Ă©tait largement Ă©ventĂ©. On a par contre, pour sauver ce moment, une alternance dynamique de clair-obscur. La magie a un prix tuer le TĂ©nĂ©breux c’est le devenir ! Et Rumpelstilskin donne Ă  voir une mĂ©tamorphose saisissante ; surtout il est dĂ©barrassĂ© de la peur. Il est ivre de pouvoir et c’en est magnifiquement terrifiant. Contrairement Ă  ce qu’elle pensait, Emma est Ă©lue shĂ©rif ! Il faut voir la succession de visages de Regina lui remettant son insigne fermĂ© et contraint mais juste aprĂšs arborant un magnifique sourire sardonique, prĂ©sage de reprĂ©sailles et d’une lutte Ă  mort. Et Henry veut reprendre l’opĂ©ration Cobra ». L’élection n’est pas grand-chose Emma a surtout gagnĂ© le cƓur de son fils. Mais, elle dĂ©couvrira que Gold avait tout prĂ©vu Je sais reconnaĂźtre une Ăąme dĂ©sespĂ©rĂ©e ». Un souffle glacĂ© parcourt la scĂšne. Informations supplĂ©mentaires Rumplestiltskin ou en allemand Rumpelstilzchen est connu en français comme le Nain Tracassin. Il apparaĂźt dans un conte populaire allemand recueilli par les frĂšres Grimm dans le premier volume des Contes de l’enfance et du foyer » en 1812. Il faut deux heures Ă  Robert Carlyle pour se transformer en Rumpelstilskin. Pour l’interprĂ©ter, il dit s’ĂȘtre inspirĂ© de la commedia dell’arte ainsi que de son fils de six ans ! Retour Ă  l'index 9. HANSEL ET GRETEL TRUE NORTH ScĂ©nario David H. Goodman et Liz Tigelaar RĂ©alisation Dean White Deux orphelins sont menacĂ©s d’ĂȘtre remis aux services sociaux, ce qui rĂ©volte Emma. Dans le pays magique, la Reine demande Ă  deux enfants de l’aider Ă  trouver un objet qu’elle convoite. On pouvait ĂȘtre perplexe devant l’association de Liz Tigelaar dont le pont des trolls » Ă©tait de bonne facture et de David H. Goodman dont le prix Ă  payer » l’était beaucoup moins. Et quelle cĂŽtĂ© pencherait la mise en scĂšne de Dean White, rĂ©alisateur du pont » ? Comme en Ă©conomie oĂč la mauvaise monnaie chasse la bonne, cet Ă©pisode penche du mauvais cĂŽtĂ©. Il relĂšve de ces Ă©pisodes isolĂ©s mais, lĂ  oĂč La petite voix de la conscience » s’attachait quand mĂȘme Ă  un personnage liĂ© au cƓur de l’histoire, on est ici dans la pĂ©riphĂ©rie. C’est un Ă©pisode catalogue » absolument pas reliĂ© Ă  la mythologie de Once upon a time sinon par des accroches minces. Seuls les interprĂštes nous Ă©vitent l’ennui mais ils ne peuvent rien contre l’absence d’enjeu ni de suspense. Deux enfants orphelins – Ava et Nicholas – sont surpris Ă  essayer de voler l’épicier avec la complicitĂ© involontaire d’Henry, dont on dĂ©couvre le goĂ»t pour les comics. AprĂšs sa maturitĂ© prĂ©coce, cela fait du bien de le voir se comporter comme un enfant normal ». Si Regina veut les punir, Emma – sa premiĂšre mission de shĂ©rif - veut les aider Ă  retrouver leur pĂšre. Elle a une sainte horreur des services sociaux. Jennifer Morrison est trĂšs convaincante dans ces passages sur l’enfance douloureuse de son personnage. On ne naĂźt pas hĂ©ros, on le devient et Emma est loin d’ĂȘtre la perfection incarnĂ©e. On le verra plus loin quand elle ment Ă  Henry qui l’interrogeait sur son pĂšre. C’est la premiĂšre mention de ce dernier mais, au final, on ne sait rien de lui. Quant au pĂšre des enfants, il est forcĂ©ment Ă  Storybrooke puisque personne n’y entre ni n’en sort. Qu’Emma l’ait oubliĂ© en dit long sur le peu de cas qu’elle fait encore de la malĂ©diction. Dans le monde magique, le pĂšre d’Hansel et Gretel disparaĂźt alors qu’ils sont dans la forĂȘt. On profite de jolis extĂ©rieurs assez sombres. Ce sera la marque de cet Ă©pisode lumineux Ă  Storybrooke, sombre dans le monde magique. Les enfants sont capturĂ©s par la Garde royale mais leur courage dĂ©termine la Reine Ă  leur confier une mission rĂ©cupĂ©rer un sac en cuir chez la mĂ©chante sorciĂšre de la forĂȘt. Une sorciĂšre plutĂŽt sexy, Ă©chevelĂ©e, aveugle et qui se rĂ©veille d’un somme dont on devine sans oser y croire encore la cause quand Hansel croque un gĂąteau. On assiste alors Ă  un pur moment d’horreur la camĂ©ra glisse doucement de la sorciĂšre Ă  un vĂ©ritable monceau de squelettes. L’éclairage est judicieux, soulignant par contraste la robe sombre du monstre et le foyer d’oĂč vient l’unique et violente lumiĂšre. La suite de l’histoire est connue. Pour retrouver le pĂšre, Emma ne dispose que d’un indice une boussole. Elle va solliciter l’aide de M. Gold qui lui donne un nom mais lorsque la camĂ©ra descend sur la fiche celle-ci est blanche ! Par contre, la suite est d’un classicisme Ă©hontĂ©. Le pĂšre refuse d’abord de reconnaĂźtre la paternitĂ© qu’on lui offre ; le hĂ©ros fait un discours Ă©mouvant puis trouve un stratagĂšme pour rĂ©unir toute la famille et c’est la fin heureuse qu’on attendait. Rien ne manque. Heureusement, les interprĂštes sauvent un peu la mise. Le pĂšre c’est Nicholas Lea qui a assez de mĂ©tier pour composer un personnage qu’on devine marquĂ© et qui n’a pas besoin de mots, qu’il maĂźtrise assez mal car peu Ă  l’aise avec les Ă©motions, pour faire ressortir son trouble. Jennifer Morrison est, on le sait, convaincante dans ce registre et c’est Ă  elle que reviens la phrase du moment Un jour, les enfants vous retrouveront et vous aurez Ă  leur rĂ©pondre ». L’écho personnel est assez prĂ©gnant pour donner de la force Ă  un mot qui aurait pu facilement tomber dans la banalitĂ©. Banale comme la mise en scĂšne et la musique Ă  Storybrooke. Nous sommes revenus dans une petite ville de province. Laquelle n’a pas d’orphelinat. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© d’aller Ă  Boston. Comme Regina est la mieux placĂ©e pour savoir qu’on ne peut sortir de la ville, demander Ă  Emma de la quitter ressemble fort Ă  un piĂšge. Dommage que le temps ne soit pas au machiavĂ©lisme, on aurait pu se consoler avec une scĂšne d’action. Dans le monde magique, les enfants apportent Ă  la Reine l’objet convoitĂ© une pomme ! Sa destination ne nous surprendra pas lĂ  aussi et on reste Ă©tonnĂ© qu’il ait fallu cette machination compliquĂ©e pour trouver une pomme empoisonnĂ©e. La Reine a une prĂ©dilection pour les pommiers et elle n’aurait pas pu en trouver un qui convienne ? Un sortilĂšge trĂšs puissant forcĂ©ment l’empĂȘche, elle, de passer ? On se pince pour y croire vu tout ce qu’on nous a dĂ©jĂ  dit sur ses pouvoirs. D’autant que, qu’est-ce que c’est que ce gĂ©nie du Mal qui est totalement dĂ©sarmĂ© ? Le sort noir » Ă©tait chez MalĂ©fique et maintenant la pomme chez la sorciĂšre de la forĂȘt ! Quel manque de respect pour Sa MajestĂ© ! Le scĂ©nario n’a absolument aucune crĂ©dibilitĂ©. Absence de crĂ©dibilitĂ© qui atteint par ricochet Lana Parrilla qui doit batailler pour donner du contenu Ă  tout ça. Heureusement qu’elle est aidĂ©e ici par Nicholas Lea. C’est un affrontement asymĂ©trique et il ne nous touche que plus profondĂ©ment pour cela. La notion de famille est martelĂ©e et elle travaille sĂ©rieusement la Reine qui a un de ses rares moments de doute. Elle ne peut se sortir de ses contradictions que par la force et Lana Parrilla excelle Ă  donner l’image de la puissance souveraine. C’est d’autant plus mĂ©ritant pour elle d’y parvenir que les bouchers qui font office de coiffeurs et de costumiers sont de retour et visiblement ils sont en forme. On ne sait pas ce qu’ils prennent mais c’est du lourd ! Tout est absolument atroce. Ça ferait vomir un gobelin. Soudain, surprise, un motard entre dans Storybrooke avec l’intention d’y rester ! Informations supplĂ©mentaires Hansel et Gretel est un conte recueilli par les frĂšres Grimm en 1812. Il a Ă©tĂ© adaptĂ© en 2013 au cinĂ©ma oĂč les personnages sont adultes Jeremy Renner et Gemma Arterton et traquent les sorciĂšres. Nicholas Lea, qui joue le pĂšre, est bien connu des fans de X-Files pour avoir jouĂ© Alex Krycek. Absence de Josh Dallas ArrivĂ©e remarquĂ©e d’Eion Bailey, invitĂ© de luxe dans cette saison. C’est le conte prĂ©fĂ©rĂ© de Lana Parrilla. Retour Ă  l'index 10. LE VOL DE LA COLOMBE 715 ScĂ©nario Daniel T. Thomsen, d’aprĂšs une histoire d’Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker Mary Margaret n’arrive pas Ă  se sortir David de la tĂȘte. Dans le monde magique, le mariage du Prince approche. Cet Ă©pisode marque un net redressement de la sĂ©rie aprĂšs le trou d’air du prĂ©cĂ©dent. Il poursuit et approfondit l’arc narratif constituĂ© par l’histoire d’amour entre Mary Margaret et David ; c’est-Ă -dire les retrouvailles entre Blanche-Neige et le Prince Charmant puisque ce sont leurs sentiments passĂ©s qui expliquent leurs sentiments prĂ©sents. Prolongeant l’épisode prĂ©cĂ©dent, la discussion entre Henry et l’inconnu inquiĂšte Regina. On la comprend la derniĂšre personne – et la seule – Ă  ĂȘtre arrivĂ©e Ă  Storybrooke met son royaume de pacotille en pĂ©ril. Donc cet inconnu doit ĂȘtre liĂ© Ă  leur ancien monde mais comment aurait-t-il Ă©chappĂ© Ă  la malĂ©diction ? Plus tard, Emma interrogera cet inconnu mais n’en tirera rien de concluant. Il se dit Ă©crivain et Storybrooke est propice Ă  l’inspiration ». Ces brĂšves scĂšnes, avec un brin d’humour en plus, instillent une atmosphĂšre de mystĂšre bienvenue et ouvrent un nouvel arc narratif. La sĂ©rie a dĂ©sormais plusieurs gammes sur lesquelles jouer. La gamme majeure du jour c’est Mary Margaret et David. Quand Emma prend sa colocataire en flagrant dĂ©lit de mensonge et d’espionnage, c’est drĂŽle et touchant. Et puis, ce n’est pas tous les jours qu’une fille donne un conseil amoureux Ă  sa mĂšre ! Ginnifer Goodwin, en retrait ces derniers Ă©pisodes, montre qu’elle sait tenir son rang et qu’elle a parfaitement compris ses rĂŽles. Ici, la prude institutrice du dĂ©but s’est muĂ©e en une femme amoureuse travaillĂ©e par ses sentiments et placĂ©e entre le rĂ©alisme il est mariĂ© Ă  une autre et l’idĂ©alisme. La position est inconfortable mais, malgrĂ© le thĂšme rabĂąchĂ©, jamais on n’a jamais l’impression d’une redite tant la justesse de l’actrice est impeccable. Et le sourire attendri d’Emma n’en est que plus communicatif. Si Mary Margaret n’arrive pas Ă  se sortir David de la tĂȘte, c’est bien parce que Blanche-Neige n’y est pas davantage parvenue. Le rĂ©alisateur parvient Ă  enchaĂźner de façon dynamique les scĂšnes dans un monde et celles dans un autre. Globalement, le tempo sera rigoureux et appropriĂ©. La confession de Blanche Ă  Scarlett est touchante et sa douleur Ă  l’annonce du mariage avec AbigaĂŻl poignante. Signalons que Meghan Ory doit apprĂ©cier de jouer Scarlett parce que, lĂ  au moins, elle peut montrer autre chose que ses atours. Scarlett a donnĂ© un avis pour soigner le mal d’amour il faut aller voir Rumpelstilskin. Une potion et hop ! Plus de souvenirs ! Bon, le scĂ©nario joue la facilitĂ© et transforme le croquemitaine du monde enchantĂ© en supermarchĂ© de la magie, la scĂšne sent le studio mais l’éclairage est appropriĂ© et surtout le jeu des acteurs lui donne assez de rĂ©alitĂ©. Et comment passer Ă  cĂŽtĂ© de la phrase du jour L’amour a tuĂ© plus de personnes que n’importe quelle maladie » ! Le cƓur de l’épisode commence lorsque Mary Margaret trouve une colombe blessĂ©e et l’amĂšne au refuge. Il lui est dit que cet animal devrait retrouver les siens sinon il restera seul. TrĂšs touchĂ©e, la jeune femme part dans la forĂȘt malgrĂ© la tempĂȘte qui s’annonce. Elle manque de tomber dans un ravin mais David survient et la sauve. Pris dans l’orage, ils se rĂ©fugient dans une cabane oĂč ils peuvent vider leurs sacs et mettre leurs cƓurs Ă  vifs. Tous ces moments baignent dans une atmosphĂšre romantique au sens premier du terme. Ce qui donne un petit cĂŽtĂ© clichĂ©. Une nouvelle fois, ce sont les acteurs qui sauvent la mise. Jamais ridicules, ils donnent une vraie profondeur Ă  des scĂšnes milles fois jouĂ©es. Ginnifer Goodwin et Josh Dallas emportent notre conviction. Si le romantisme sĂ©vit Ă  Storybrooke, c’est l’orage par contre entre le roi George et Charmant. L’un parle le langage de la raison d’État, cƓur glacĂ© et regard de marbre. L’autre le langage de l’homme, cƓur passionnĂ© et regard de feu. Dans leur jeu, les deux acteurs montrent clairement le fossĂ© qui sĂ©pare leurs personnages et, plus grave, l’impossibilitĂ© de communiquer. On savait dĂ©jĂ  qu’il n’y avait pas d’amour entre eux mais ici c’est bien au-delĂ . Charmant parvient Ă  contacter Blanche mais celle-ci est capturĂ©e. Le roi lui met un horrible marchĂ© en main qu’elle rompt avec son fils sinon il le tuera ! C’est d’un machiavĂ©lisme accompli. Un cynisme revendiquĂ©. Alan Dale compose un personnage hiĂ©ratique qui ne vit plus que pour son royaume. Toute la scĂšne baigne dans une lumiĂšre ocre trĂšs dure et une musique douce qui n’en fait que plus ressortir la violence des propos du roi. C’est un passage obligĂ© des amours romantiques les obstacles sur la route des amants mais le scĂ©nario le renouvelle avec brio. A Storybrooke, la tempĂȘte est passĂ© mĂ©tĂ©orologiquement parlant, en tout cas et Mary Margaret en profite pour libĂ©rer la colombe. C’est une trĂšs jolie scĂšne tournĂ©e en plus en extĂ©rieur et les bois sont vraiment beaux. La lumiĂšre n’est pas encore celle d’hiver et c’est en fait une rĂ©elle atmosphĂšre romantique qui est installĂ©e. Les regards qui se fuient mais les mains qui se cherchent ; tout cela est connu mais tout est nouveau quand mĂȘme. Revenus Ă  la ville, ils chercheront Ă  s’éviter
ce qui bien entendu Ă©tait vouĂ© Ă  l’échec. Ce ne serait pas crĂ©dible Ă©videment mais quand on sait qui est intĂ©ressĂ© Ă  ce que les amoureux ne se retrouvent jamais, le pire est Ă  venir. Et nous avec parce que l’on est impatient de savoir comment ils vont triompher de ces obstacles car ils ne peuvent que triompher puisque telle doit ĂȘtre la fin heureuse ». Informations supplĂ©mentaires TrĂšs poĂ©tique, le titre français fait rĂ©fĂ©rence Ă  une des scĂšnes majeures de l’épisode et met l’accent sur l’aspect sentimental. Le titre original, tout aussi sentimental, se rapporte Ă  l’heure Ă  laquelle les amoureux se retrouvent chez Granny. Au vu de l’épisode, le titre français est plus juste. PremiĂšre fois que l’on fois une tĂ©lĂ©vision Ă  Storybrooke on y entend la mĂ©tĂ©o sur la ville. Retour Ă  l'index 11. LE GÉNIE FRUIT OF THE POISONOUS TREE ScĂ©nario Ian Goldberg et Andrew Chambliss RĂ©alisation Bryan Spicer Dans le monde magique, un roi trouve une lampe d’oĂč sort un gĂ©nie. A Storybrooke, Emma trouve un alliĂ© inattendu pour lutter contre Regina. Sans ĂȘtre dĂ©nuĂ©e d’intĂ©rĂȘt, cette histoire n’est pas trĂšs convaincante. TrĂšs plate, elle Ă©vite le naufrage par une bonne rĂ©alisation et grĂące Ă  Lana Parrilla. Toute la partie du scĂ©nario se dĂ©roulant Ă  Storybrooke peine Ă  nous intĂ©resser. AprĂšs une Ă©niĂšme mauvaise » - mais justifiĂ©e d’un point de vue rĂ©aliste - action de Regina, Emma voit Sidney lui proposer d’exaucer son vƓu ». Il a Ă©tĂ© virĂ© par le Maire ; il veut se venger. MalgrĂ© sa volontĂ© d’agir dans les rĂšgles, Emma se laisse tenter. Il est Ă©trange de voir le hĂ©ros d’un conte de fĂ©e se la jouer cĂŽtĂ© obscur de la force ». Certes, ce n’est pas invraisemblable mais ça ne sonne pas tout Ă  fait juste. DĂšs le dĂ©part, l’affaire sent le coup fourrĂ©. Les retrouvailles des conspirateurs dans un tunnel sont ridicules tellement c’est clichĂ©. Globalement, rien ne tient debout. L’action tient surtout dans des allĂ©es et retours et des discussions verbeuses et plates. Jennifer Morrison ne force pas son talent et ne parvient pas – un comble ! – Ă  nous intĂ©resser Ă  ses manƓuvres de basse police. Elle nous fait mĂȘme involontairement sourire quand on l’entend vouloir lutter contre Regina car la lutte, dans son esprit, se fait sur un mode rĂ©aliste pour montrer le visage malfaisant du Maire. Elle n’a toujours pas compris Ă  qui elle avait vĂ©ritablement affaire ! Dans le monde magique, le roi LĂ©opold trouve une lampe magique. Évidemment, il y a un gĂ©nie dedans. Mais, comme il n’y a rien qu’il ne dĂ©sire, le roi libĂšre le GĂ©nie. Les acteurs sont bons pour donner de la crĂ©dibilitĂ© Ă  une scĂšne mille et une fois dĂ©jĂ  vue. Par contre, leurs costumes sont trĂšs dĂ©calĂ©s par rapport au paysage un roi au somptueux habit et un GĂ©nie vĂȘtu Ă  l’orientale dans un dĂ©cor naturel de la Colombie-Britannique ; ça sonne quand mĂȘme un peu faux ! Pour une fois, un petit effet spĂ©cial n’aurait sans doute pas Ă©tĂ© de trop. Le roi invite le GĂ©nie dans son palais il y prĂ©sente sa famille. Sa fille, Blanche-Neige et son Ă©pouse, la Reine ! Exceptionnellement, Lana Parrilla est magnifiquement habillĂ©e. Son habit de fourrure blanche est vĂ©ritablement royal. On peut mĂȘme Ă©tendre ce compliment Ă  l’intĂ©gralitĂ© de l’épisode, et notamment sa robe de soirĂ©e. Un vĂ©ritable exploit quand on repense en frĂ©missant au code de la beautĂ© pour le moins particulier mis en Ɠuvre pour le monde magique. Lors d’une soirĂ©e, le GĂ©nie remarque la tristesse de la Reine qui lui confie que le roi ne l’aimera jamais comme sa premiĂšre Ă©pouse, la mĂšre de sa fille, et qu’elle en souffre. Cette confession faite dans un dĂ©cor magnifiquement mis en valeur par la lumiĂšre lunaire est poignante et constitue le cƓur de l’épisode. TrĂšs bien Ă©crite, bien jouĂ©e, la scĂšne est encore mieux rĂ©alisĂ©e. Un plan large nous remontre ce belvĂ©dĂšre puis se recentre trĂšs vite sur le visage de la Reine baignĂ© de larmes avant d’alterner cadrage serrĂ© sur les visages et cadrage Ă©largi pour donner de la place aux personnages pour se mouvoir et Ă©viter une impression statique. On apprĂ©cie de voir Giancarlo Esposito jouant bien et donnant de l’épaisseur Ă  un personnage des plus connus et trĂšs facilement caricatural des contes et lĂ©gendes. Autant Sidney est un clown, autant le GĂ©nie est
un homme. Humain, trop humain mĂȘme dirons-nous car, dans cette belle lumiĂšre nocturne, on ne peut s’empĂȘcher de sentir l’ombre se mouvoir en lisiĂšre. Certes, que la Reine puisse ĂȘtre malheureuse est trĂšs possible mais c’est son cĂŽtĂ© faible femme en dĂ©tresse » qui interroge. Et que cette confession » ait lieu sous un pommier devrait aussi mettre le spectateur attentif en alerte. A Storybrooke, Emma et Sidney accusent publiquement Regina d’abus de bien social pour ceux qui ignore ce que c’est, on a au moins la dĂ©finition mais celle-ci confond ses inquisiteurs avec une facilitĂ© humiliante et elle abuse de sa victoire en Ă©crasant un peu plus Emma. Fin de l’opĂ©ration Pieds NickelĂ©s ». Le final est Ă  peine une surprise et ne rehausse pas le niveau. Ça se confirme quand Storybrooke donne dans le rĂ©alisme trivial, le spectateur s’ennuie. Pendant ce temps, David et Mary Margaret badinent et M. Gold intrigue. Rien de nouveau sous
l’absence de soleil pour le coup. C’est un peu plus intĂ©ressant dans le monde magique quoique sans surprise. En effet, le roi LĂ©opold pense que sa femme a un amant et demande au GĂ©nie de dĂ©couvrir qui c’est. Ce qui embarrasse bien le GĂ©nie, on s’en doute. GĂ©nie mis au supplice peu aprĂšs puisqu’il dĂ©couvre que la Reine a l’intention de se tuer en se faisant mordre par une vipĂšre d’Agraba. La suite est on ne peut plus prĂ©visible mais le rĂ©alisateur parvient Ă  maintenir notre intĂ©rĂȘt. D’abord, en faisant baigner la scĂšne de l’assassinat dans une semi-pĂ©nombre ; ce bleu-noir est on ne peut plus appropriĂ©. Ensuite, en utilisant une musique qui souligne la tension prĂ©cĂ©dant la mise Ă  mort. Enfin, en alternant le plan serrĂ© sur l’atroce vipĂšre et plan large sur la victime endormie vu par son meurtrier. Nous ne sommes pas surpris de la fin et nous sommes rassurĂ©s sur notre Reine bien-aimĂ©e ; elle est toujours aussi diabolique et la façon dont elle tombe le masque est d’une cruautĂ© raffinĂ©e. Comme quoi, on peut ĂȘtre un gĂ©nie sans ĂȘtre gĂ©nial. Les scĂ©naristes vont preuve pour finir d’un humour grinçant mais tout Ă  fait dans le ton de la scĂšne. L’amour rend aveugle, c’est connu et cet aphorisme n’est pas trop mal rendu ici. Ce qui pĂȘche surtout dans l’histoire c’est qu’elle met au premier plan un personnage secondaire Ă  Storybrooke et trĂšs secondaire dans l’univers des lĂ©gendes. Le gĂ©nie est commun dans les contes orientaux mais n’existe pas en Occident. L’élargissement Ă  d’autres cultures est mĂ©ritant mais pas vraiment concluant. Et inclure le gĂ©nie dans la trame de la sĂ©rie ressort par trop artificiel. Les scĂ©naristes ont voulu piocher dans le riche catalogue Disney qui produit et diffuse la sĂ©rie mais le spectateur est un peu le dindon de la farce de cette preuve d’allĂ©geance. Sidney est comme un Excentrique de Chapeau melon et bottes de cuir. Il est intĂ©ressant dans des scĂšnes courtes mais lasse quand l’espace devient plus important. Giancarlo Esposito n’y est pour rien ; il n’a pas le personnage qui lui permettrait de donner sa pleine mesure comme on n’a pu s’entendre compte dans son interprĂ©tation du GĂ©nie. Once upon a time repose sur ses interprĂštes principaux ; les acteurs secondaires n’ont pas les moyens de jouer les premiers rĂŽles. On se console en se disant que cet Ă©pisode aurait pu ĂȘtre pire. Informations supplĂ©mentaires Giancarlo Esposito le GĂ©nie / le Miroir magique / Sidney Glass NĂ© au Danemark, cet acteur amĂ©ricain a jouĂ© dans Recherche Susan dĂ©sespĂ©rĂ©ment 1985, Malcom X 1992, Usual Suspect 1995, Homicide 1998-1999, The Practice 2002, Breaking Bad 2008-2011, Gus Fring, Revolution 2012-2014. Aladin ou la lampe merveilleuse est un des plus cĂ©lĂšbres Contes des mille et une nuits traduits en français en 1710 par Antoine Galland. Il en existe plusieurs versions favorables ou pas Ă  Aladin. Il symboliserait la recherche de la connaissance. Richard Schiff qui incarne le roi LĂ©opold, pĂšre de Blanche-Neige, est un acteur amĂ©ricain. Il a notamment tournĂ© dans Bodyguard 1992, Speed 1994, Le monde perdu 1997, Docteur Dolittle 1998, A la Maison-Blanche 1999-2006, NCIS 2012, Harper Dearing. Les miroirs magiques » sont un Ă©lĂ©ment du merveilleux remontant jusqu’au 5Ăšme siĂšcle en Chine. Si le miroir de la Reine est le plus cĂ©lĂšbre, on en trouve un dans la Belle et la BĂȘte. Retour Ă  l'index 12. LA BELLE ET LA BÊTE SKIN DEEP ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Milan Cheylov Pour sauver les siens, Belle accepte de rejoindre Rumpelstilskin. A Storybrooke, M. Gold se montre particuliĂšrement dur avec un fleuriste. Un Ă©pisode magistral. CentrĂ© sur Gold/Rumpelstilskin, il permet Ă  Robert Carlyle de faire un grand numĂ©ro d’acteur. Tour Ă  tour charmeur, monstrueux, joueur, cruel, il enrichit ses personnages et nous en donne des facettes inexplorĂ©es. Il est d’autant meilleur qu’il a des partenaires fĂ©minines qui lui rĂ©pondent avec talent. Un John Steed malĂ©fique dĂ©cidĂ©ment ! MenacĂ©e par des ogres dĂ©cidĂ©ment, l’ArlĂ©sienne menaçante de cette saison, une ville fait appel Ă  Rumpelstilskin qui accepte de la sauver moyennant la fille du seigneur local prĂ©nommĂ©e Belle. Avec humour, Jane Espenson fait dire par le seigneur que leur sauveur est une bĂȘte » et Robert Carlyle, qui a parfaitement saisi ce que la scĂ©nariste a Ă©crit, nous offre une composition drolatique d’un Rumpelstilskin exagĂ©rĂ©ment choquĂ©. Lui affirme qu’il a besoin d’une gouvernante et la liste des tĂąches que Belle aura Ă  accomplir est longue comme un jour sans pain mais cette prĂ©sentation a quelque chose de lĂ©ger. A un moment, elle Ă©brĂšche une tasse. DĂ©tail qui aura son importance et pas seulement dans cette saison-ci. Émilie de Ravin est peu convaincante quand elle veut nous faire croire que Belle a peur et se montre soumise Ă  son geĂŽlier. Heureusement, l’actrice fera beaucoup mieux trĂšs vite. On retrouve le dĂ©cor du salon – la seule piĂšce que l’on nous prĂ©sente de l’immense » chĂąteau dit des tĂ©nĂšbres », une dĂ©nomination vraiment peu originale pour le coup. Seule faute de mise en scĂšne, quand Belle ouvre les rideaux, l’image devient floue. Dommage quand on veut nous faire croire que la lumiĂšre entre ! Si tout va bien dans le monde magique, ce n’est pas le cas Ă  Storybrooke oĂč, pour un dĂ©faut de paiement, le fleuriste Mo French, se fait confisquer sa camionnette par un M. Gold plus fĂ©roce que jamais. Regrettons ses lunettes Ă  verre teintĂ©es qui lui donne un air de mafieux et qui jure avec son Ă©lĂ©gance habituelle. Quand le domicile du prĂȘteur sur gage est cambriolĂ© – premiĂšre fois que l’on aperçoit sa maison qui est grande, meublĂ©e avec goĂ»t dans un style ancien mais raffinĂ©, il affirme que le fleuriste est le coupable et, en effet, Emma retrouve presque » tout le butin. Si Jennifer Morrison est en retrait sur cet Ă©pisode, elle est gĂątĂ©e par les scĂšnes qui lui ont Ă©tĂ© allouĂ©es. Presque toutes face Ă  Robert Carlyle et ce sont des moments importants parce que, lĂ , tout rĂ©sonne entre les mondes. Emma agit rationnellement mais, rarement, les deux univers se seront aussi bien confondus. Chaque mot, chaque geste de l’un se retrouve dans l’autre et les signifiants se renforcent. Avec un vieux routier des sĂ©ries comme Milan Cheylov, Jane Espenson a trouvĂ© le maestro pour composer l’opĂ©ra que requiert son livret. On est par contre moins convaincu par l’ennuyeuse soirĂ©e entre filles » qui rĂ©unit Mary Margareth, Ruby et Ashley dont la prĂ©sence n’est justifiĂ©e que par le discours sur l’amour qui nous est serinĂ© Ă  longueur de rĂ©pliques. L’épisode est prĂ©cisĂ©ment datĂ© il commence le 13 fĂ©vrier, couvre la nuit et se termine le lendemain. Avec un scĂ©nariste moins inspirĂ©, c’était le dĂ©sastre. Heureusement, Jane Espenson a la bonne idĂ©e de rĂ©partir la soirĂ©e en courts moments entrecoupĂ©e de scĂšnes avec Robert Carlyle et Émilie de Ravin, ce qui nous ravit aussi. Gold a enlevĂ© le fleuriste pour lui faire avouer oĂč elle est ». C’est un moment trĂšs dur et le visage de Robert Carlyle est marquĂ© par la rage qu’il insuffle Ă  son personnage. On savait que Gold Ă©tait un serpent mais ici, c’est un vĂ©ritable fauve qui dĂ©chaĂźne sa colĂšre. ColĂšre qui serait incomprĂ©hensible si le spectateur n’avait pas vu le dĂ©but car, dans une approche rĂ©aliste de Storybrooke, elle n’est absolument pas justifiĂ©e. Pourquoi le prĂȘteur sur gage s’en prendrait-il Ă  un fleuriste mauvais payeur et cambrioleur de bas Ă©tage ? Oui, mais Rumpelstilskin ne peut-il pas s’en prendre au pĂšre de Belle ? Dans ce cas, mais nous sommes les seuls Ă  le savoir car Emma reste Ă©trangĂšre Ă  cette vĂ©ritĂ©, sa colĂšre se comprend et sa rage s’explique parce qu’elle est profonde et ancienne. Une colĂšre qui remonte au monde magique. Belle s’est bien acclimatĂ©e et son interprĂšte lui donne un air enjouĂ© et une mine pimpante. MĂȘme son seigneur et maĂźtre paraĂźt s’attendrir. Les Ă©changes entre les acteurs sont emplis de douceur mais sans guimauve. Il y a cet humour sous-jacent qui orne la tendresse. La rĂ©alisation est ici douce et dĂ©licate et la camĂ©ra se rapproche des visages au fur et Ă  mesure que l’émotion emplit la salle. Vraiment, il faut souligner l’absence de miĂšvrerie. Se souvenant du conte, Jane Espenson nous place des dĂ©tails rĂ©vĂ©lateurs la rose mais aussi l’épreuve. Rumpelstilskin autorise Belle a sortir du chĂąteau sous un prĂ©texte futile. Ce que le magicien n’avait pas prĂ©vu c’est la rencontre que ferait la jeune fille dans la forĂȘt la Reine ! La scĂšne prend ici une double rĂ©sonance. On pense bien sĂ»r au loup et au chaperon rouge mais aussi Ă  la Bible. En effet, il est facile de comprendre du coup comment le Serpent a pu convaincre Ève de croquer dans la pomme. Les consĂ©quences en sont les mĂȘmes Belle est expulsĂ©e du Paradis qu’est devenu le chĂąteau pour elle. Sans dĂ©voiler le stratagĂšme mis au point par la diabolique souveraine pas trop mal habillĂ©e cette fois, profitons-en, disons qu’il entre dans la lutte tantĂŽt ouverte tantĂŽt feutrĂ©e entre ces deux ĂȘtres habitĂ©s par une soif inextinguible de pouvoir et un appĂ©tit de puissance Ă  la mesure de leur solitude. Rarement, la symĂ©trie entre ces deux personnages n’aura Ă©tĂ© aussi bien soulignĂ©e. La colĂšre de Rumpelstilskin peut-ĂȘtre la seule fois oĂč ce froid personnage perd son sang-froid justement est symĂ©trique avec celle de M. Gold. Et Emma ? Elle ne se laisse pas faire et, retrouvant M. Gold, elle arrĂȘte celui-ci ! Si ce dernier veut se montre supĂ©rieur, il n’impressionne absolument pas le shĂ©rif mais ne semble pas s’en offusquer. Avoir fait trembler Storybrooke depuis 28 ans a dĂ» cesser de l’amuser et il paraĂźt apprĂ©cier d’avoir quelqu’un qui lui tienne tĂȘte mĂȘme s’il n’a absolument pas peur d’elle. Jennifer Morrison donne l’image d’une Emma Ă  l’aise dans sa tĂȘte et dans ses baskets. Ce qu’Emma ne comprend pas, le spectateur le ressent et avec plus d’acuitĂ© encore dans ces scĂšnes normales » oĂč elle s’éclate Storybrooke est un théùtre. Que serait une Saint-Valentin Ă  Storybrooke sans David et Mary Margareth ? Jane Espenson a la plume moqueuse avec l’histoire des cartes de Saint-Valentin. Les acteurs renouvellent leurs prestations avec justesse et Ă©motion. Elle veut rompre car peut-on ĂȘtre avec quelqu’un si on ne peut pas ĂȘtre avec cette personne ? Au-delĂ  du paradoxe apparent, une belle illustration des tourments de l’amour. La scĂšne fait Ă©cho Ă  leur pique-nique insouciant prĂ©cĂ©dent. FilmĂ©e avec les lumiĂšres de la ville la nuit, la scĂšne oscille entre tendresse, dĂ©pit et un certain humour pince-sans-rire qui plus est ! Le final est une apothĂ©ose car on retrouve nos duettistes machiavĂ©liques dans des scĂšnes semblables Ă  travers le temps et les mondes. La Reine se dĂ©lecte de la douleur qu’elle inflige Ă  Rumpelstilskin. Elle est d’une cruautĂ© sadique et la musique, quoique dĂ©jĂ  prĂ©cĂ©demment entendue, souligne le dĂ©calage entre les horreurs dites et le ton employĂ©. Contemple mon Ɠuvre, O Tout-Puissant et dĂ©sespĂšre ! A Storybrooke, Regina avoue avoir ce que recherche M. Gold au terme d’échanges marquĂ©s par la haine Ă©prouvĂ©e par les protagonistes l’un envers l’autre et qui devient de plus en plus palpable au fur et Ă  mesure que le rĂ©alisateur prend son temps pour dĂ©rouler la scĂšne. Mais, soudain, bas les masques ! Regina rend la tasse Ă©brĂ©chĂ©e mais exige en retour qu’il rĂ©ponde Quel est ton nom ? ». Le passage du vouvoiement au tutoiement en VF souligne Ă  merveille la masse de rancƓurs et de haine rancie. Les choses changent Ă  Storybrooke. DĂ©sormais, deux personnes en plus d’Henry ! savent la vĂ©ritĂ© mais que vont-elles en faire ? Informations supplĂ©mentaires Émilie de Ravin est une actrice australienne d’origine française. Elle a tournĂ© dans la colline a des yeux 2006 ; dans la sĂ©rie Roswell 2000-2002, NCIS 2003, Lost 2004-2010. Pour les crĂ©ateurs de la sĂ©rie, l’actrice Ă©tait leur premier choix dans ce rĂŽle. A la ville, Émilie de Ravin est blonde coupĂ©e court. Milan Cheylov, rĂ©alisateur canadien, a mis en scĂšne des Ă©pisodes dans des sĂ©ries aussi diverses que Les 4400, Dexter, Bones, Las Vegas, Les agents du SHIELD. On le retrouvera dans un autre Ă©pisode de cette saison 1 et trois autres de la saison 2. Les frĂšres Grimm ne retinrent pas le conte dans leur recueil car ils le trouvaient trop français ». Le conte de La Belle et la BĂȘte – le titre français est plus explicite que l’énigmatique titre original – a connu de trĂšs nombreuses variations Ă  travers l’histoire. En France, la version la plus populaire est celle de Mme Leprince de Beaumont, Ă©crite en 1757 qui la rĂ©suma et la simplifia. Elle est la base de la plupart des adaptations. Rumpelstilskin endosse le rĂŽle de la BĂȘte. L’idĂ©e Ă©tait prĂ©sente dĂšs le dĂ©part pour les crĂ©ateurs de la sĂ©rie. Retour Ă  l'index 13. LE CHEVALIER D'OR WHAT HAPPENED TO FREDERICK ScĂ©nario David H. Goodman RĂ©alisation Dean White Au pays magique, AbigaĂŻl demande une faveur au Prince Charmant. A Storybrooke, les choses se tendent autour du triangle Mary Margareth-David-Kathryn Un Ă©pisode assez plat conçu entre une crise amoureuse et un exploit chevaleresque mais sans que l’un interagisse avec l’autre. Josh Dallas est la figure centrale de cet Ă©pisode et on lui doit largement qu’il ne sombre pas complĂštement. Pourtant le dĂ©but Ă©tait encourageant. Charmant s’enfuit de chez le roi George pour ne pas Ă©pouser AbigaĂŻl. La chevauchĂ©e et la poursuite sont bien filmĂ©es et la musique Ă©pique souligne plaisamment l’action. Et voilĂ  qu’il tombe entre les mains d’AbigaĂŻl ! Sauf que la suite ne sera pas Ă  la hauteur et, pour une fois dans cette saison 1, c’est la composante magique » qui pĂšche. La scĂšne entre David et Kathryn est d’une grande trivialitĂ© et la rĂ©plique de David un monument Ă  la gloire de la platitude ! mais c’est ce qu’il fallait pour souligner la dĂ©calage, le fossĂ©, entre un quotidien morose et les espoirs que mettaient la jeune femme dans le retour de son Ă©poux. Les Nolan n’ont rien Ă  se dire. C’est d’une grande tristesse et le spectateur partage le malaise de David et la douleur de Kathryn car il sait pourquoi ce couple ne fonctionne pas. Par contre, quand David retrouve Mary Margareth, c’est du dĂ©jĂ -vu et du dĂ©jĂ -entendu. On passe de Marivaux Ă  Shakespeare mais sans vraiment convaincre. Les acteurs ressassent et seul leur talent empĂȘche l’ennui. Si AbigaĂŻl a enlevĂ© Charmant, c’est qu’elle a une requĂȘte Ă  lui soumettre et un aveu Ă  lui faire. Son grand amour, FrĂ©dĂ©ric, a Ă©tĂ© changĂ© en statue dorĂ©e et seule l’eau du lac Nostos pourrait lui rendre vie. Bien sĂ»r, le lac est gardĂ© par un monstre et bien des chevaliers ont pĂ©ri en tendant cet exploit. Once upon a time s’aventure du cĂŽtĂ© de la Table Ronde et ne nous soulĂšve pas d’enthousiasme. Des prouesses chevaleresques, on en a vu d’autres et qui peut croire que Charmant ne rĂ©ussira pas ? La crĂ©ature en question est une sirĂšne et, Ă©videmment, notre hĂ©ros manque de succomber Ă  son ses charmes mais, Ă©videmment, il se reprend et se sauve en tuant la tentatrice. Il ramĂšne l’eau pour le chevalier et le chevalier revient Ă  la vie. Tout cela est banal et le lac sent le dĂ©cor Ă  plein nez. On apprĂ©ciera le combat aquatique mais ça ne sauve pas une intrigue sans relief. C’est Charmant qui aura le mot du jour ça manquait Il faut accepter de se battre par amour. Quand on a trouvĂ© l’amour de sa vie, rien ne peut le remplacer ». Cette phrase aura une rĂ©sonnance toute particuliĂšre, dans un autre contexte, Ă  l’épisode 19. A Storybrooke, Kathryn dĂ©couvre que David a une aventure avec Mary Margareth. BlessĂ©e, la jeune femme fait une scĂšne Ă  l’école et gifle l’institutrice ! Laquelle dĂ©cide de rompre avec David ensuite. Une remarque qu’elle fait est intĂ©ressante leurs sentiments sont destructeurs. En vĂ©ritĂ©, c’est exact mais c’est Storybrooke qui est attaquĂ©e par leur amour. Cet amour vient du monde magique ; il n’a donc pas sa place dans l’univers de marionnettes conçu par la Reine et sa manifestation bien rĂ©elle menace tout l’édifice. Comme tous les personnages sont prisonniers sans le savoir, c’est tout naturellement qu’ils se sentent mal. Anastasia Griffith livre une belle prestation tout au long de ses scĂšnes. Une des plus fortes est l’annonce qu’elle fait Ă  Regina qu’elle va quitter Storybrooke. Le sourire de Regina est un des plus beaux sourire de carnassier qu’on ait pu voir ! La garde-robe du maire est contrastĂ©e dans cet Ă©pisode. Un ensemble argentĂ© gĂąchĂ© par un nouveau pull Ă  col roulĂ©. Quelqu’un peut dire Ă  Lana Parrilla que ça ne lui va pas du tout ? Tout comme le foulard qu’elle arbore quand elle reçoit Anastasia Griffith la deuxiĂšme fois. Storybrooke comporte, c’est inhabituel mais c’est une bonne idĂ©e, un second segment narratif autour du mystĂ©rieux inconnu jouĂ© par Eion Bailey, qui se nomme c’est la premiĂšre fois qu’on dĂ©couvre son nom August W. Booth », avec dĂ©contraction et un sourire malicieux. Ce que l’on dĂ©couvre sur lui dans cet Ă©pisode renforce encore le mystĂšre qui l’entoure. Il s’intĂ©resse au livre d’Henry qu’il duplique et semble vouloir convaincre Emma de croire Ă  la magie. Mais, dans l’optique rĂ©aliste de cette derniĂšre, c’est ni plus ni moins qu’une tentative de drague de plus et son sourire narquois montre assez ce qu’elle pense. Booth ne peut cependant pas ĂȘtre un simple dragueur car personne n’est censĂ© pouvoir venir Ă  Storybrooke or il l’a fait. Son intĂ©rĂȘt pour Emma pourrait alors se lire comme le fait qu’il est au courant qu’elle est la Sauveuse et veut donc son Ă©veil. Pourquoi ? On ne le sait pas encore mais on a envie de le savoir. Informations supplĂ©mentaires PremiĂšre apparition d’une sirĂšne dans la sĂ©rie. Hans Christian Andersen est le premier Ă  avoir fait d’une sirĂšne un personnage de conte. Le titre original se rapporte Ă  une phrase prononcĂ© par Midas dans l’épisode Le berger ». Absence de Robert Carlyle Retour Ă  l'index 14. NOVA ET RÊVEUR DREAMY ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation David Solomon Dans le monde magique, le Nain RĂȘveur s’éprend de la fĂ©e Nova. A Storybrooke, Leroy, agent d’entretien alcoolique, se met en quatre pour aider une religieuse, SƓur Astrid. Un Ă©pisode paradoxal. S’il n’apporte rien Ă  la mythologie de la sĂ©rie, il est tellement poĂ©tique qu’on ne peut le rejeter. En fait, c’est mĂȘme un authentique conte de fĂ©e moderne. Si vous ne saviez pas comment naissent les Nains, Edward Kitsis et Adam Horowitz vous apportent une rĂ©ponse pour le moins originale ! Le dĂ©cor de la mine est bien fait. Si le tunnel d’extraction est bĂȘte comme chou, le lieu de transformation du minerai extrait est ingĂ©nieux et d’une certaine complexitĂ©. Les scĂ©naristes ont en outre la bonne idĂ©e d’expliquer le travail des Nains et de le replacer dans l’économie gĂ©nĂ©rale du monde magique. On a mĂȘme droit Ă  un thĂšme musical original, plutĂŽt guilleret. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la musique est bien prĂ©sente et on l’entend agrĂ©ablement. D’autant que Mark Isham a la bonne idĂ©e de la varier et il se paye mĂȘme le luxe de faire siffler par les Nains le thĂšme bien connu extrait du film ! La vie des Nains est rĂ©glĂ©e comme du papier Ă  musique mais un accident va modifier celle de RĂȘveur. Au lieu de faire ce pour quoi il est nĂ© sans rien dire, il se pose des questions. Son nom mĂȘme le prĂ©destine Ă  ne pas avoir les pieds sous terre comme ses frĂšres. C’est leur pioche qui les baptise lorsqu’ils la prennent en main et cette cĂ©rĂ©monie a quelque chose de touchant et d’original. Lorsqu’il rencontre Nova, venue chercher la poussiĂšre de fĂ©e, c’est le coup de foudre ! Il a de plus la phrase du moment Si on rĂȘve de quelque chose, c’est qu’on est capable de le faire ». Cette belle dĂ©claration est rĂ©pĂ©tĂ©e Ă  une autre reprise. A Storybrooke, Mary Margareth peine Ă  recruter des volontaires pour vendre des bougies pour la fĂȘte des mines », un Ă©vĂ©nement local. Écoutez bien l’interrogation d’Emma lorsque sa coloc’ lui en parle. C’est anecdotique mais rĂ©vĂ©lateur. Le seul qui veut bien aider la malheureuse institutrice, brocardĂ©e par toute la ville, c’est Leroy, l’agent d’entretien de l’hĂŽpital, alcoolique et grincheux. Mais il a Ă©tĂ© touchĂ© par la grĂące ou plutĂŽt par le sourire angĂ©lique de SƓur Astrid, une religieuse aussi attachante que maladroite. Souvent, lorsque la sĂ©rie veut mettre en avant ses seconds rĂŽles, elle se gaufre lamentablement. Ce n’est absolument pas le cas ici ! Lee Arenberg occupe l’espace de maniĂšre trĂšs convaincante et son interprĂ©tation de Leroy/RĂȘveur est sans faute. L’homme est blessĂ©, c’est Ă©vident et son mal-ĂȘtre est Ă©loquent. Il est Ă  la hauteur de ses homologues fĂ©minins. Ginnifer Goodwin campe une femme blessĂ©e mais pas une demoiselle en dĂ©tresse. Elle souffre mais se bat ; elle tombe mais cherche Ă  se relever mĂȘme si c’est pĂ©nible. Pour sa seule participation Ă  Once upon a time, Amy Acker nous convainc sans peine. Rieuse, espiĂšgle, elle est une religieuse et une fĂ©e peu orthodoxe. Sa maladresse est touchante et on s’attache Ă  ce personnage au grand cƓur. Leroy et Mary Margareth doivent vendre toutes les bougies prĂ©parĂ©es par les religieuses sinon elles ne pourront honorer leur loyer car SƓur Astrid a gaffĂ© en passant une commande. Mais voilĂ , qui va vouloir acheter des bougies Ă  l’ivrogne et Ă  la traĂźnĂ©e de la ville » ? Les voir faire en vain du porte Ă  porte donne un certain comique de rĂ©pĂ©tition car la scĂšne est brĂšve et filmĂ©e avec un entrain proportionnel Ă  la dĂ©convenue des duettistes ! Dans le monde magique, RĂȘveur retrouve Nova sur une colline et ils admirent les lucioles. C’est un moment de pure poĂ©sie et le dĂ©cor est magnifique. Les deux amoureux s’inventent des projets d’avenir et c’est vraiment beau. C’est vĂ©ritablement magique et la musique nous touche profondĂ©ment. Par contre, sans doute frustrĂ©s de ne pas pouvoir exercer leurs talents d’équarisseurs sur la Reine, les bouchers modistes de la sĂ©rie se sont dĂ©chaĂźnĂ©s sur les malheureuses fĂ©es ! La tenue de la FĂ©e Bleue Ă©tait dĂ©jĂ  difficile Ă  voir mais avec Nova ça laisse rĂȘveur ! Il vaut mieux avoir emmagasinĂ© de la poĂ©sie car le retour au rĂ©el est douloureux Ă  Storybrooke. La journĂ©e s’avance et aucune bougie n’est vendue. La dĂ©ception silencieuse d’Astrid est plus poignante qu’un long discours. Amy Acker est aussi excellente dans la sobriĂ©tĂ© que dans l’exubĂ©rance. GrĂące Ă  elle, Astrid Ă©chappe au clichĂ© de la gentille fille maladroite et rigolote pour devenir une femme qui croit dans les autres, qui fait confiance mais n’est pas idiote. Elle a cru en Leroy et la faute de ce dernier la blesse profondĂ©ment et le spectateur le ressent vivement. Par un effet miroir maintenant bien connu, la blessure est aussi dans le monde magique. RĂȘveur ne rĂ©alisera pas ses beaux projets et il ne s’en remettra pas. La scĂšne de rupture est poignante, portĂ©e par une musique aussi tendre et douce que les mots sont durs. Le dĂ©cor magnifique qui a rĂ©vĂ©lĂ© cet amour est cruellement le mĂȘme que celui qui l’enterre. Symboliquement, RĂȘveur brise sa pioche et la nouvelle le baptise bien moins poĂ©tiquement. Le destin est-il tracĂ© d’avance ? La rĂ©ponse proposĂ©e ici est assez amĂšre. L’épisode ouvre Ă©galement un arc narratif dramatique, qui prolonge le final de l’épisode prĂ©cĂ©dent un classique de la sĂ©rie la disparition de Kathryn Nolan. Emma mĂšne l’enquĂȘte accompagnĂ©e de Sydney qui prĂ©tend bosser en freelance et vouloir faire son mĂ©tier de journaliste. Il n’apporte en fait pas grand-chose et ne sert qu’à rappeler au spectateur qui est son maĂźtre et qu’Emma est sous surveillance. L’enquĂȘte en elle-mĂȘme n’est guĂšre intĂ©ressante puisque le suspect est forcĂ©ment innocent et que nous savons que c’est un complot montĂ© par Regina. On se demande juste oĂč la diabolique rĂ©gisseuse de ce théùtre qui s’ignore que constitue Storybrooke veut aller et quel est son but. Dans cet Ă©pisode, Lana Parrilla n’a que deux scĂšnes brĂšves Ă  dĂ©fendre mais elle ne les passe pas par perte et profil. Sa garde-robe est classique, sobre et de bon goĂ»t. Le dĂ©cor du bureau a vraiment Ă©tĂ© pensĂ© pour lui servir d’écrin. Elle trĂŽne avec Ă©vidence quand d’autre serait Ă©crasĂ© par le solennel. Le spectateur aura un dernier moment de poĂ©sie. Évidemment que nos hĂ©ros vont rĂ©ussir Ă  vendre leurs bougies grĂące Ă  une idĂ©e
lumineuse ! Informations supplĂ©mentaires Amy Acker, nĂ©e Ă  Dallas, lança sa carriĂšre en 2001 en intĂ©grant le casting d’Angel oĂč elle reste jusqu’à la fin de la sĂ©rie en 2004 Winnifred Burkle. Vue aussi dans Alias 2005-2006, Kelly Peyton, Dollhouse 2009-2010 et Person of Interest oĂč elle incarne la trĂšs ambigĂŒe Root. Lee Arenberg Grincheux/Leroy acteur amĂ©ricain, a tournĂ© dans Waterworld 1995, Donjons et Dragons 2000 et Pirates des CaraĂŻbes 2003, 2006, 2007. A la tĂ©lĂ©vision, il a jouĂ© dans Scrubs 2003 et Californication 2013. Keegan Connor Tracy la FĂ©e bleue / la MĂšre SupĂ©rieure du couvent de Storybrooke actrice canadienne, vue dans Destination finale 2 2003, Les 4400 2004. Lui faire jouer une religieuse est quasiment hĂ©rĂ©tique car l’actrice jouit d’une plastique irrĂ©prochable ! Absence de Jared S. Gilmore Retour Ă  l'index 15. LE GRAND MÉCHANT LOUP RED-HANDED ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Ron Underwood A Storybrooke, Ruby dĂ©missionne du restaurant de Granny. Dans le monde magique, Scarlett et Blanche-Neige tentent de dĂ©busquer un loup monstrueux qui sĂšme la dĂ©solation. L’épisode est entrĂ© sur le personnage de Ruby/Scarlett et l’expĂ©rience a montrĂ© que ce n’était pas souvent en mettant en avant ses seconds rĂŽles que la sĂ©rie Ă©tait la plus convaincante. Cependant, avec Jane Espenson a la baguette, c’est plus rassurant. D’emblĂ©e, le ton est donnĂ© il sera sombre. La disparition de Kathryn Nolan constitue dĂ©sormais le fil rouge cĂŽtĂ© Storybrooke. Ce segment permet Ă  Josh Dallas et Ginnifer Goodwin de prĂ©senter une facette plus tourmentĂ©e de leurs personnages mais ce n’est pas tout Ă  fait rĂ©ussi. L’interprĂ©tation de Josh Dallas nous ramĂšne aux premiers temps de David sans guĂšre marquer d’évolution. Sa partenaire s’en sort Ă  peine mieux. Autre point sombre, Ă  nouveau, Lana Parrilla joue les utilitĂ©s et, cette fois, elle n’a rien de croustillant Ă  se mettre sous la dent qu’une nouvelle scĂšne d’hostilitĂ© envers Emma. Bien jouĂ©e certes mais dĂ©jĂ  mille fois vue. Par contre, Meghan Ory saisit la perche que lui tend le scĂ©nario pour dĂ©velopper enfin le personnage de Ruby. La serveuse sexy – quoique lourdement maquillĂ©e – en a assez de sa vie plan-plan la conscience que prennent les habitants de Storybrooke du temps et de la banalitĂ© de leur quotidien semble marquer l’essoufflement de la malĂ©diction et veut vivre autre chose. SymĂ©triquement, dans le monde magique, Scarlett souffre de l’enfermement dans laquelle la maintient sa MĂšre-Grand une expression qui sonne agrĂ©ablement aux oreilles des fans des Avengers ! alors qu’elle voudrait partir avec Peter, l’apprenti-forgeron qui la courtise. Mais il rĂŽde un loup monstrueux qui fait des ravages dans les troupeaux et que les chasseurs n’arrivent pas Ă  attraper. Scarlett rencontre Blanche – qui dit s’appeler Marie – et les deux femmes sympathisent. En allant au puits, elles tombent sur un carnage. LĂ , il faut reconnaĂźtre que le rĂ©alisateur a bien fait son travail. Le spectateur tombe soudainement sur la scĂšne et le rouge ressort vraiment bien sur le blanc. C’est d’ailleurs un plus pour l’histoire magique » que cette atmosphĂšre hivernale alors que Storybrooke est plombĂ© par un temps gris persistant. Lorsque MĂšre-Grand raconte une attaque prĂ©cĂ©dente de loup, son histoire est Ă©prouvante. CommencĂ©e sur un ton froid, dĂ©monstratif, elle se charge en Ă©motion Ă  mesure qu’avance l’histoire familiale. Beverley Elliott rĂ©ussit elle aussi Ă  dĂ©velopper son personnage. Dans les contes, le sien n’est guĂšre plus qu’une silhouette. Du coup, l’actrice a une certaine latitude pour composer et elle nous propose une femme forte, expĂ©rimentĂ©e, qui vit sans amertume et en aimant profondĂ©ment sa petite-fille. L’incursion de l’épouvante dans l’univers de Once upon a time est une rĂ©ussite mais cela vient du fait que c’est une composante essentielle des contes de fĂ©es ! Ceux-ci racontent des histoires de loup et de monstres pour exorciser nos craintes et affirmer que nous pouvons les vaincre. Scarlett, trĂšs Ă©mue par le rĂ©cit, dĂ©cide de tuer le loup de jour ! La recherche des empreintes avec Marie » est un moment habile. L’incapacitĂ© de son amie Ă  reconnaĂźtre les traces des animaux sur la neige fait sourire Scarlett alors qu’elle se dĂ©brouille avec aisance – une aisance Ă  mettre en relation avec la facilitĂ© avec laquelle Ruby se dĂ©brouille dans la forĂȘt - mais la dĂ©couverte de celles du loup leur rĂ©serve de sacrĂ©s chocs ! Le chaperon blanc de l’une et le chaperon rouge de l’autre est d’un trĂšs bel effet sur la neige et fait penser Ă  un autre conte, Rouge Rose et Rose Blanche. La recherche des empreintes a rĂ©vĂ©lĂ© le secret du loup et on ressent avec Scarlett le froid qui la saisit quand elle s’imagine que son galant est ce loup ! Par contre, le coup qui consiste Ă  zoomer progressivement sur les visages commence Ă  devenir un clichĂ© entre rĂ©alisateurs. Quand MĂšre-Grand dĂ©couvre que Scarlett n’est plus lĂ , elle est choquĂ©e et furieuse Ă  la fois car les deux jeunes femmes n’ont rien compris ce n’est pas Peter le loup-garou c’est Scarlett ! Le second rĂ©cit de la vieille femme Ă  Blanche-Neige est aussi sobrement racontĂ© qu’épouvantable car il retrace une gĂ©nĂ©alogie sanglante marquĂ©e par le secret et la tragĂ©die. Jane Espenson a eu l’idĂ©e gĂ©niale de fusionner les figures du Loup et du Petit chaperon rouge car ces deux aspects se renforcent mutuellement au sein d’une personnalitĂ© plus riche. Du coup, le spectateur repense Ă  plein de petits dĂ©tails des Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Si le rouge comme couleur des cheveux de Ruby ne surprend pas, la prĂ©sence d’une figurine de loup dans sa voiture prend un autre sens. NĂ©anmoins, un autre dĂ©tail dessert le scĂ©nario ; l’insistance sur le chaperon rouge que Scarlett doit porter en permanence. L’explication donnĂ©e par Granny sent l’argument d’autoritĂ© et intrigue. La fausse piste du forgeron ne nous convainc guĂšre non plus tant le soupirant de Scarlett manque d’épaisseur. Ce qui n’enlĂšve rien Ă  l’horreur lorsque MĂšre-Grand et Blanche-Neige dĂ©couvre le dernier repas du Loup/Scarlett. La bĂȘte est bien faite. Assez grande pour avoir une dimension mythique conforme au caractĂšre monstrueux qu’on lui prĂȘte mais sans tomber dans le dĂ©mentiel. Grand comme un poney » est sans doute exagĂ©rĂ© mais Ă  cĂŽtĂ© de la BĂȘte du GĂ©vaudan, il n’aurait pas dĂ©mĂ©ritĂ©. De plus, et lĂ  on est content des progrĂšs des effets spĂ©ciaux, cette crĂ©ature arbore une expression cruelle qui n’est pas celle d’un animal ordinaire. Le loup craint l’bomme sauf s’il est enragĂ© mais, ici, il se repaĂźt d’avance de son repas. Les apparitions du Loup sont brĂšves comme il sied Ă  un monstre. On en a bien plus peur quand on en parle. Petit manque d’originalitĂ© – ou respect de la tradition – lorsque, pour abattre la crĂ©ature, MĂšre-Grand utilise
une flĂšche en argent. Le rĂ©veil de Scarlett, la conscience qu’elle prend de son crime et de sa nature profonde sont un moment trĂšs Ă©mouvant, traitĂ© avec sobriĂ©tĂ© et attention. La lumiĂšre nocturne est un autre point fort de l’épisode. La photographie n’aura pas fait de faute ici. La musique, par contre, n’a rien qui retienne l’attention. Comme tout conte de fĂ©e, on termine par un retour Ă  la situation de dĂ©part. Ruby revient chez Granny forte de l’expĂ©rience accumulĂ©e. Emma n’aura pas manquĂ© de louer ses qualitĂ©s et l’aveu de l’explication du coup de colĂšre de Ruby est aussi simple que touchant. En face, Granny ne sort qu’une brĂšve expression mais qui en dit plus long d’un discours fleuve. Cette sobriĂ©tĂ© rĂ©vĂšle un attachement profond entre les deux femmes. Informations supplĂ©mentaires Meghan Ory est Canadienne. Elle est principalement connue pour son rĂŽle de Ruby dans Once upon a time et pour avoir jouĂ© dans la sĂ©rie Intelligence 2013. Beverley Elliott la veuve Lucas / Granny cette actrice canadienne est surtout apparue Ă  la tĂ©lĂ©vision dans MilleniuM, La nouvelle famille Adams, Mysterious Ways, V. Le Petit Chaperon rouge fut publiĂ© en France par Charles Perrault en 1698 puis recueilli par les frĂšres Grimm en 1812 mais c’est la version de 1857 – la plus Ă©dulcorĂ©e – qui est la plus connue. La diffĂ©rence majeure entre Perrault et les frĂšres Grimm tient Ă  la victoire du Loup chez le premier alors qu’il est tuĂ© par un chasseur chez les seconds. Si le chien est le meilleur ami de l’homme, le loup est sans conteste son pire ennemi ! Les contes de fĂ©es le prĂ©sentent plus souvent qu’à son tour comme le mĂ©chant. L’historien français Jean-Marc Moriceau, spĂ©cialiste de la ruralitĂ©, a Ă©crit deux ouvrages excellents et d’une lecture facile sur les rapports entre l’homme et le loup Histoire du mĂ©chant loup Fayard, 2007 et L’homme contre le loup Fayard, 2011. Dans le film Into the Woods, c’est Johnny Depp qui incarne le loup ! Absence de Robert Carlyle Retour Ă  l'index 16. LE CHEMIN DES TÉNÈBRES HEART OF DARKNESS ScĂ©nario Andrew Chambliss et Ian Goldberg RĂ©alisation Dean White Le cƓur privĂ© d’amour, Blanche-Neige se laisse dominer par le dĂ©sir de tuer la Reine. A Storybrooke, Mary Margareth est en prison pour le meurtre de Kathryn Nolan. L’expression cĂŽtĂ© obscur » aura rarement pris autant de relief que dans cet Ă©pisode qui, non seulement nous propose des histoires solides mais en prime nous gratifie d’aphorismes sur le Mal. L’épisode prend chronologiquement la suite directe du vol de la colombe » quand les soldats du roi George fondaient sur Charmant et Scarlett. Mais alors qu’il faisait grand jour dans ce dernier, ici, il fait nuit ! Par chance, c’est une nuit de pleine Lune donc un gentil Loup va aider le Prince Charmant. Donc maintenant Scarlett maĂźtrise sa mĂ©tamorphose ? Heureusement, la suite est bien plus intĂ©ressante et, cette fois, les deux mondes nous proposent des histoires de bonne qualitĂ©. A Storybrooke se tient le segment principal. Mary Margareth est incarcĂ©rĂ©e pour le meurtre prĂ©sumĂ© de Kathryn Nolan. L’interrogatoire de la malheureuse est un moment fort. D’autant que Regina, prĂ©sente comme observatrice neutre » on croit rĂȘver ! cache mal une jubilation intense et muette suivie d’une non moins grande scĂšne de pathos. Du grand art. Lana Parrilla maĂźtrise tous les ressorts de son personnage. Face Ă  elle, Ginnifer Goodwin compose une Mary Margareth qui lutte pied Ă  pied pour ne pas sombrer. Elle doit ĂȘtre forte car une nouvelle preuve est dĂ©couverte par Emma. Une scĂšne doit ĂȘtre soulignĂ©e David va trouver Regina dans son bureau ! La scĂšne est un concentrĂ© de dialogues brillants. On ne naĂźt pas mauvais, on le devient » dit-elle et il lui rĂ©torque qu’elle ne sait pas ce qu’est le Mal » ! Il fallait oser mĂȘme si on a un peu l’impression que la scĂšne n’a Ă©tĂ© ajoutĂ©e au scĂ©nario que pour placer ces phrases magnifiquement ciselĂ©s. Dommage que l’effet ait Ă©tĂ© privilĂ©giĂ© au fond. Qui dit suspect dit avocat et Mary Margareth en trouve un M. Gold ! Remarquez la symĂ©trie de cette scĂšne avec la suivante. L’épisode est truffĂ© de ces symĂ©tries. Le cĂŽtĂ© systĂ©matique du procĂ©dĂ© – ce n’est pas la premiĂšre fois dans la sĂ©rie – montre une montĂ©e en puissance ; une convergence des mondes ; une confusion des personnages. Emma reste la seule a ĂȘtre exclue de cet alignement des planĂštes mais elle fait une dĂ©couverte troublante. L’accumulation des indices un peu comme dans Trop d’indices de Chapeau melon finit par convaincre Emma que son amie est la victime d’un coup montĂ©. Et Ă  Storybrooke, qui dit coup montĂ© » dit Regina surtout si c’est Emma qui le dit ! L’honnĂȘte shĂ©rif se laisse tenter par le cĂŽtĂ© obscur et elle va demander l’aide du maĂźtre Ăšs fourberies, M. Gold. Jennifer Morrison rend parfaitement convaincant ce basculement. Tendre la joue gauche aprĂšs la droite ça ne dure qu’un temps ! Alors la fin justifie-t-elle les moyens comme le suggĂ©rait Nicolas Machiavel ? D’un autre cĂŽtĂ©, August a rĂ©vĂ©lĂ©, mais de maniĂšre dĂ©tournĂ©, Ă  Henry qu’il a pris le parti de croire » aux histoires du livre de contes. Il a une façon plaisante de parler d’Emma. Eion Bailey se plaĂźt Ă  jouer cette anguille dont on se demande qui il est. La briĂšvetĂ© de ces scĂšnes empĂȘche l’installation d’une sensation de rĂ©pĂ©tition. D’autant qu’il y a une subtile montĂ©e en puissance. On en a l’eau Ă  la bouche ! Dans le monde magique, on ouvre vraiment le bal avec une scĂšne hilarante Blanche-Neige, avec un nƓud dans les cheveux, chantonnant un balai Ă  la main qui, soudain, tente d’écraser un petit oiseau ! Cette subversion du film de 1937 est un pure moment d’anthologie d’autant qu’il est mis au service d’une intrigue bien plus noire. Depuis qu’elle a bu la potion de Rumpelstilskin, Blanche-Neige est devenue dure et cruelle. CruautĂ© soulignĂ©e par la litanie comique des plaintes des Nains. Ginnifer Goodwin est trĂšs Ă  l’aise dans les bottes de Blanche-Neige, sans doute davantage que dans les pantoufles de Mary Margareth. C’est vrai que c’est plus exaltant de jouer le personnage le plus emblĂ©matique du Bien voire le plus nunuche de l’histoire du cinĂ©ma glissant dans le Mal. L’explication magique elle n’a plus d’amour dans le cƓur nous invite Ă  rĂ©flĂ©chir sur la part de Bien et de Mal que nous portons en nous. Il y a un responsable Ă  tout cela et Blanche-Neige dĂ©cide soudain d’aller tuer la Reine ! Le meurtre est l’acte irrĂ©versible ; celui qui la condamnerait Ă  jamais. Pour le coup, on y croit. Oui, il est crĂ©dible que Blanche-Neige tue la Reine. Jamais la bascule n’a Ă©tĂ© si proche. L’interprĂ©tation de Ginnifer Goodwin est sans faille. Rumpelstilskin va mĂȘme lui fournir les moyens de sa vengeance mais, jouant sur les deux tableaux, le maĂźtre magicien indique Ă  Charmant comment conjurer le sort et oĂč il trouvera sa princesse. Robert Carlyle s’éclate Ă  jouer son personnage et il montre parfaitement comment il dissimule son objectif derriĂšre une exubĂ©rance de façade. Autant Rumpelstilskin est dĂ©chaĂźnĂ©, autant M. Gold est mesurĂ©. Au costume dorĂ© de l’un rĂ©pond le costume noir de l’autre. Le rusĂ© personnage est le mĂȘme et il poursuit un but connu de lui seul. Point noir, le hall de son palais est clairement un dĂ©cor numĂ©rique. Regardez l’extĂ©rieur derriĂšre Charmant ; les drapeaux bougent de façon trop linĂ©aire et, si vous vous reportez Ă  l’épisode La Belle et la BĂȘte », vous constaterez que c’est exactement la mĂȘme image. Signalons car ce n’est pas courant que la Reine est bien habillĂ©e. Son manteau rouge est bien assorti Ă  son large chapeau noir et le tout ressort magnifique du fond neigeux. Charmant est donc le hĂ©ros de la deuxiĂšme partie du segment magique » ; le Prince vient au secours de sa belle mĂȘme contre la volontĂ© de celle-ci. Il faut que Josh Dallas croit dans son personnage pour Ă©lever son discours Ă  Blanche-Neige au rang de bijoux d’altruisme. VoilĂ  une sĂ©rie oĂč les apprentis scĂ©naristes peuvent apprendre Ă  Ă©viter la banalitĂ© ou plutĂŽt Ă  la transcender. Le baiser fougueux qui s’ensuit scelle la rĂ©union des amants mais, comme dans tout bon drame, c’est prĂ©cisĂ©ment ce moment que choisissent les troupes du roi George certains ne sont pas sortis indemnes des griffes de Scarlett ! pour leur tomber dessus et enlever Charmant. C’est un peu gros mais on laissera filer cette ficelle d’autant que, chose unique, c’est Blanche-Neige qui prononce la phrase du couple Je te retrouverai. Je te retrouverai toujours ». Informations supplĂ©mentaires Le titre original est celui d’un roman de Joseph Conrad paru en France sous le titre de Au cƓur des tĂ©nĂšbres ». Écrit en 1899, traduite en 1925, il raconte l’histoire d’un officier, Charles Marlow, de la marine marchande, qui remonte un fleuve au cƓur de l’Afrique noire. Il doit relier contact avec un collecteur d’ivoire, Kurtz, dont on est sans nouvelle. Le roman prĂ©sente l’éloignement progressif de la civilisation vers les aspects les plus sauvages de la nature humaine. L’histoire a Ă©tĂ© adaptĂ©e pour le film de Francis Ford Coppola, Apocalypse Now. Dans les bonus des DVD, on dĂ©couvre que le seul Ă©lĂ©ment qui ne soit pas numĂ©rique chez Rumpelstilskin c’est la porte ! Retour Ă  l'index 17. LE CHAPELIER FOU HAT TRICK ScĂ©nario Vladimir Cvetko et David H. Goodman RĂ©alisation Ralph Hemecker Dans le monde magique, la Reine passe un pacte avec un dĂ©nommĂ© Jefferson. A Storybrooke, Emma rencontre un homme apparemment inoffensif mais qui se rĂ©vĂšle tout autre et lui demande de faire quelque chose pour lui. Pour son 4Ăšme scĂ©nario, dont 2 en collaboration, David H. Goodman arrive enfin Ă  Ă©crire un Ă©pisode remarquable et qui s’apprĂ©cie Ă  chaque visionnage. Bien servi par une histoire solide, Ralph Hemecker livre une rĂ©alisation solide. Si la sĂ©rie en revient Ă  un schĂ©ma classique – une histoire Ă  Storybrooke et une dans le monde magique – les deux segments sont de forces Ă©gales et se rĂ©pondent parfaitement. Alors qu’il ne reste plus que six Ă©pisodes avant la fin, le monde storybrookien » subit un nouvel assaut encore plus violent que les prĂ©cĂ©dents mais, circonvenu Ă  un point de l’espace, il ne peut Ă©branler la structure Ă©laborĂ© par la souveraine et, ironie tragique, c’est Emma qui permet au rĂšgne dĂ©moniaque de perdurer. L’épisode prend directement la suite du prĂ©cĂ©dent avec la fuite de Mary Margareth grĂące Ă  une clĂ© opportunĂ©ment dĂ©couverte dans sa cellule. On saura formellement Ă  la fin d’oĂč elle vient mais le spectateur a de l’avance sur le shĂ©rif ! En la recherchant, Emma rencontre un promeneur apparemment Ă©garĂ©, Jefferson, qu’elle raccompagne chez lui. AprĂšs avoir pris le thĂ©, elle s’évanouit. Lorsqu’elle revient Ă  elle, c’est pour dĂ©couvrir Mary Margareth ligotĂ©e et bĂąillonnĂ©e. Mais c’est Ă  elle que Jefferson en veut. La rencontre d’Emma et de Jefferson se fait dans une atmosphĂšre de brume, un paysage flou trĂšs prometteur. La demeure de ce dernier est monumentale, une sorte d’hĂŽtel particulier trĂšs inquiĂ©tant. Sa dĂ©coration est Ă©trange les murs sont de couleur claire mais le choix de peintures abstraites trĂšs colorĂ©es laisse perplexe. SĂ©bastian Stan est, lui, un excellent choix. D’abord simple, innocent, il joue Ă  merveille le comportement psychotique » qui s’élĂšve. Lorsqu’Emma sombre dans le sommeil, la camĂ©ra nous montre le visage de Jefferson en contre-plongĂ©e une vue assez rare globalement ; l’éclairage clair-obscur lui confĂšre un air authentiquement diabolique. Dans le monde magique, Jefferson est un homme pauvre qui vit avec sa fille Grace. Lorsqu’il voit la Reine chez lui, il commence par refuser son offre de service mais se ravisera plus tard aprĂšs une humiliation publique
à laquelle elle n’est pas Ă©trangĂšre. Notons que la robe de Sa MajestĂ© n’est pas mal mais la collerette en plumes de corbeaux est immonde. Vestimentairement, Regina et La Reine ont une autre diffĂ©rence. Si le Maire prĂ©fĂšre les pantalons et les chemisiers clairs, la Reine a une prĂ©dilection pour les robes noires copieusement Ă©chancrĂ©es. Ce qui se passe chez Jefferson Ă  Storybrooke est un concentrĂ© d’idĂ©es brillantes soutenues par une rĂ©alisation inspirĂ©e. SĂ©bastian Stan confĂšre une aura d’inquiĂ©tante Ă©trangetĂ© Ă  son personnage scĂšnes des ciseaux. La musique et le point de vue subjectif Ă  ce moment-lĂ  donnent froid dans le dos. L’ambiance est sinistre dans cette grande maison vide la piĂšce oĂč Emma retrouve Mary Margareth baigne dans une ambiance bleutĂ©e alors que le couloir est plongĂ© dans une brillance jaune. Le contraste est tranchant. Rarement, la sĂ©rie aura su aussi bien distiller le malaise. Ce que la Reine a demandĂ© Ă  Jefferson est de la conduire au Pays des Merveilles. Elle a quelque chose Ă  y prendre. DĂ©cidĂ©ment, elle ne peut rien faire sans les autres ! Si l’ouverture sur cet autre monde est bien faite et originale, le Pays des Merveilles en lui-mĂȘme ressemble Ă  un copier-coller numĂ©rique du dessin animĂ© de 1983. Le labyrinthe sonne faux et le carrelage est psychĂ©dĂ©lique. La salle du trĂŽne avec ses courtisans masquĂ©s ressemble Ă  une suite vĂ©nitienne de pacotille. En revanche, la poursuite devant les soldats de la Reine de CƓur est alerte, soutenue par une musique hĂ©roĂŻque. Le combat est aussi bref que bien rĂ©alisĂ©. Mais le meilleur moment est bien Ă  Storybrooke. La confrontation de Jefferson et d’Emma est un grand moment, un sommet de la sĂ©rie. Celui qui est le Chapelier fou » sait tout de la malĂ©diction. Il fait un discours remarquable sur la pluralitĂ© des mondes. SĂ©bastian Stan nous restitue une version nouvelle de la folie » de son personnage son extrĂȘme luciditĂ©. Avoir conscience de deux rĂ©alitĂ©s peut rendre fou en effet. Jefferson a besoin d’Emma car il a bien vu que, depuis l’arrivĂ©e de celle-ci, tout bouge. Ce qu’il lui demande est simple qu’elle apporte la magie Ă  Storybrooke ! C’est lui qui a la phase de l’épisode Il faut ĂȘtre fou pour ne pas croire ce que l’on voit ». Sauf que c’est un dialogue de sourd car Emma se cabre devant lui. Jefferson, pour elle, n’est pas le Chapelier fou, il se prend pour le Chapelier fou ! La nuance est importante et rarement Jennifer Morrison nous aura montrĂ© une Emma plus rĂ©tive que jamais Ă  ouvrir les yeux sur ce théùtre d’ombres. C’est platonicien elle est plongĂ©e dans la caverne et refuse de croire que ce qu’elle voit bouger sur les parois n’est pas la rĂ©alitĂ©. Plus terre Ă  terre que jamais, elle se cuirasse avec sa raison et s’accroche Ă  tous les lambeaux du rĂ©alisme qu’elle peut trouver. AprĂšs tout, Jefferson est peut-ĂȘtre rĂ©ellement fou ? Le jeu tantĂŽt flamboyant tantĂŽt sombre de SĂ©bastian Stan ne plaide pas pour un Jefferson trĂšs Ă©quilibrĂ© en effet ! Le malheureux Jefferson a pourtant quelques raisons d’avoir perdu la tĂȘte. Au Pays des Merveilles, il a compris trop tard qu’il avait Ă©tĂ© jouĂ© par la Reine. Celle-ci se paye le luxe d’une rĂ©plique d’une cinglante cruautĂ© On n’abandonne pas sa famille ». Le voici prisonnier dans ce monde aussi colorĂ© qu’infernal. Pour rentrer, il n’a qu’à reproduire ce par quoi il est arrivĂ© ! Une solution aussi simple qu’impossible !! Comment ne pas devenir fou aprĂšs ça ? A Storybrooke, les passages les plus marquants sont ceux qui tĂ©moignent de la grande lassitude de Jefferson. Il attend depuis si longtemps ; il a tellement mis de forces, tellement consacrĂ© de temps qu’il n’en peut plus. Emma est son dernier espoir ; il s’y accroche avec une violence qu’on comprend trĂšs bien tout comme on comprend qu’elle effraye Emma. Informations supplĂ©mentaires SĂ©bastian Stan le Chapelier fou / Jefferson il obtient son premier rĂŽle en 2007 dans Gossip Girl. Il incarne le meilleur ami de Chris Evans dans les deux volets de Captain America. Les aventures d’Alice au pays des merveilles furent publiĂ©es en 1865 par Lewis Carroll. Le livre a eu une suite, De l’autre cĂŽtĂ© du miroir en 1871. Ce dernier est surtout connu pour sa partie d’échecs. Une sĂ©rie d’animation japonaise fut produite en 1983/1984. Tim Burton rĂ©alisa en 2010 une adaptation au cinĂ©ma avec Mia Wasikowska dans le rĂŽle d’Alice et Johnny Depp dans celui du Chapelier fou. Dans le roman Alice au pays des merveilles, le personnage n’est jamais appelĂ© fou. C’est le Chat de Cheshire qui prĂ©vient Alice et l’excentricitĂ© du personnage prouve son Ă©tat. Le Chapelier explique Ă  Alice que lui et le LiĂšvre de mars prennent continuellement le thĂ© car ils ont battu le temps » ? et que, donc, il est arrĂȘtĂ©. Le Pays des merveilles a inspirĂ© une sĂ©rie dĂ©rivĂ©e Once upon a time in Wonderland inĂ©dite en France. Alice, enfermĂ©e dans un asile, est libĂ©rĂ©e par le Valet de CƓur et le Lapin blanc. Les Ă©vĂ©nements prennent place avant la sĂ©rie-mĂšre. Suite aux audiences dĂ©cevantes, elle fut annulĂ©e au bout d’une seule saison de 13 Ă©pisodes. Absence de Josh Dallas Retour Ă  l'index 18. DANIEL THE STABLE BOY ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Dean White A Storybrooke, la situation de Mary Margareth devient critique. Dans le monde magique, Regina rencontre Blanche-Neige. Contrairement au prĂ©cĂ©dent, celui-ci rĂ©siste mal Ă  un second visionnage. Les auteurs ont accordĂ© trop de place Ă  l’intrigue magique » au dĂ©triment de Storybrooke. En revanche, il a le mĂ©rite d’expliciter les racines de la haine violente de la Reine envers Blanche-Neige. Quand on veut faire mal Ă  quelqu’un, il faut souvent frapper quelqu’un d’autre » ; c’est le conseil cynique que Gold donne Ă  Regina. Nous sommes une semaine avant les Ă©vĂ©nements relatĂ©s dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents. Dean White, qui a prĂ©cĂ©demment fait bien mieux, nous ressert le mouvement de camĂ©ra vers le panier de pommes que le Maire a toujours Ă  portĂ©e de mains. Ça doit ĂȘtre une figure imposĂ©e. L’entrĂ©e dans le monde magique se fait avec bien plus d’énergie par le biais de l’équitation ; ce qui nous vaut de belles scĂšnes en plein air. A dĂ©faut d’extĂ©rieurs remarquables, on respire et la musique est bien accordĂ©e Ă  la cavalcade qui s’ensuit lorsque Regina – puisque tel est son nom – se porte au secours d’une fillette dont le cheval s’est emballĂ©. La fillette, c’est Blanche-Neige. A ce moment, aux cĂŽtĂ©s de la fillette, le sourire de Regina est franc et chaleureux. Il faut bien le garder en mĂ©moire. Le spectateur a aussi le plaisir » de rencontrer Cora, la mĂšre de Regina, et le moins que l’on puisse dire est que maternel » n’est pas l’adjectif qui vient spontanĂ©ment pour la qualifier ! Froide, ironique, elle cravache sa fille avec des mots - et avec la magie - comme d’autre avec un fouet. Barbara Hershey rĂ©ussit son entrĂ©e. Il est vraiment stupĂ©fiant de voir Regina ainsi dominĂ©e. Une Regina que l’on dĂ©couvre amoureuse d’un palefrenier, Daniel. Pourquoi pas mais le choix de l’acteur est contestable. Noah Bean n’est pas fonciĂšrement mauvais mais il manque de charisme. De plus, les scĂšnes entre les amants sont filmĂ©es avec un pathos un peu lourd comme s’il fallait compenser une crĂ©dibilitĂ© un peu fragile. Lana Parrilla en fait beaucoup et ça dĂ©range un peu. En revanche, elle est mieux habillĂ©e qu’elle ne le sera plus tard. Que n’a-t-elle pas emmenĂ© sa garde-robe avec elle ! Évidemment, le choix amoureux de Regina n’est pas connue de Cora mais Blanche-Neige surprend les amants. Une gamine stupĂ©faite car, peu de temps auparavant, son pĂšre a demandĂ© la main de Regina pour avoir sauvĂ© sa fille et Cora a acceptĂ© au nom de sa propre fille ! Une phrase nous interpelle Regina affirme qu’elle ne veut pas ĂȘtre reine et sa sincĂ©ritĂ© ne fait pas de doute. C’est le point fort de l’épisode nous faire dĂ©couvrir Regina avant qu’elle ne devienne la Reine. Regina parvient Ă  faire taire la fillette. C’est une belle scĂšne nocturne et aux dialogues brillants sur le vĂ©ritable amour ». On se doute bien de la suite et, en effet, sur ce plan-lĂ , l’épisode est sans surprise, Blanche-Neige va tout dĂ©baller Ă  Cora peu aprĂšs. Baillee Madison, qui incarne Blanche-Neige jeune, est charmante mais sa naĂŻvetĂ© exagĂ©rĂ©e et sa candeur exaspĂ©rante en font davantage un prototype de la godiche du film d’animation de 1937 qu’une prĂ©figuration de celle dont Charmant tombera amoureux. De façon surprenante Regina – malgrĂ© un bon maquillage et une tresse peu seyante – ressemble trait pour trait Ă  celle qu’elle est plus tard alors que Blanche-Neige est encore trĂšs jeune. Gros point faible par contre, tout le segment storybrookien ». ComposĂ© de beaucoup de va et viens, de dialogues sans intĂ©rĂȘts, il a eu pour objet de nous dire combien la vie est dure pour Mary Margareth en ce moment et que ça ne prend pas le chemin de l’amĂ©lioration. Jennifer Morrison se dĂ©mĂšne beaucoup mais n’a pas grand-chose Ă  dĂ©fendre. Giancarlo Esposito cabotine avec un Sydney redondant. Eion Bailey sourit et August guide Emma mais tout cela ne mĂšne pas loin. En revanche, Lana Parrilla dĂ©roule et se rĂ©gale – et nous avec elle ! Elle a les meilleurs morceaux et les plus beaux dialogues. C’est Ă  elle que l’on doit le 2Ăšme melon et qui nous Ă©vite l’ennui qui guettait. Face Ă  Mary Margareth, elle est radieuse et nous compose une Regina qui savoure sa vengeance ; car cette fois c’est clair. Le complot qu’elle a montĂ© n’a pour seul but que de faire expier son ennemie. Ginnifer Goodwin est magistrale dans sa composition d’une Mary Margareth dĂ©semparĂ©e, qui perd pied, qui sait que Regina la hait mortellement mais qui ne comprend pas pourquoi. C’est le drame des habitants de Storybrooke ils ne sont pas maĂźtres de leur destin car ils ont oubliĂ© qui ils Ă©taient. Lana Parrilla a droit aussi Ă  une nouvelle confrontation avec Jennifer Morrison. Le coup de la double dĂ©tente varie un peu le plaisir mais ça ne change pas le fond. Emma attaque mais c’est Regina qui gagne Ă  la fin. Dans le monde magique, la confrontation attendue Ă©clate Cora empĂȘche les amants de s’enfuir. Barbara Hershey est magistrale d’abord dure, elle semble s’adoucir face Ă  la dĂ©termination des jeunes gens puis elle frappe comme un serpent Ă  sonnette ! La maxime qu’elle assĂšne Ă  sa fille marquera celle-ci au fer rouge. Dans un dĂ©cor couleur ocre Ă©clairĂ© Ă  la flamme – on se croirait dans un dessin d’Yves Swolfes - , cette dame en noir rĂ©vĂšle une nature profondĂ©ment anxieuse et qui a perverti l’amour maternel. N’ayant plus le choix, Regina va Ă©pouser le roi LĂ©opold mais, auparavant, suprĂȘme blessure, elle dĂ©couvre la trahison de Blanche-Neige. LĂ , sous nos yeux attentifs et tendus, s’opĂšre la mĂ©tamorphose. Regina meurt dans sa robe blanche et la Reine naĂźt alors. Ses paroles Ă  la gamine nunuche sont faites sur un ton doucereux mais le regard dit autre chose. Cora ne s’y trompe pas, qui fĂ©licite sa fille pour sa dissimulation. Un point qui ne convainc pas entiĂšrement c’est la volontĂ© d’expliquer le Mal. En nous prĂ©sentant Regina avant la Reine, les scĂ©naristes affadissent le personnage. Est-ce que l’on a vraiment besoin de savoir pourquoi la Reine hait Blanche-Neige ? Le conte de fĂ©e peut donner une rĂ©ponse mais pourquoi ne pas dire tout simplement » que l’une reprĂ©sente le Bien et l’autre le Mal ? C’est peut-ĂȘtre schĂ©matique, oui, mais avec de bons scĂ©naristes, on peut Ă©crire des milliers d’histoires lĂ -dessus. La sĂ©rie commet un pĂ©chĂ© d’orgueil en prĂ©tendant donner un fondement logique Ă  cette haine et, surtout, elle se met dans une position dĂ©licate puisque elle risque de priver les personnages de la possibilitĂ© d’évoluer en les enfermant dans une situation asymĂ©trique l’une hait et l’autre se sait coupable. L’épisode se termine sur un coup de théùtre Ă  Storybrooke. Informations supplĂ©mentaires Noah Bean a notamment jouĂ© dans Damages et Nikita. PremiĂšre apparition de Cora, la mĂšre de Regina, incarnĂ©e par Barbara Hershey. Celle-ci commence sa carriĂšre dans les annĂ©es 60, puis tourne sous la direction de Martin Scorsese Bertha Boxcar, 1972 et surtout le rĂŽle de Marie-Madeleine dans La derniĂšre tentation du Christ, 1988. Palme de la meilleure actrice Ă  Cannes pour Le Bayou 1987 et Un monde Ă  part 1988. En 2010, on la voit dans Black Swan. On la retrouvera en saison 2. Retour Ă  l'index 19. LE BON FILS THE RETURN ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Paul Edwards A Storybrooke, M. Gold se demande s’il n’a pas retrouvĂ© quelqu’un de son passĂ©. Dans le monde magique, Baelfire, fils du TĂ©nĂ©breux, cherche par tous les moyens Ă  retrouver sa vie d’avant. Un Ă©pisode trĂšs bavard ce qui lui enlĂšve le dernier melon mais un Ă©pisode qui, par un habile jeu de duels et de duos, fait monter la pression. Premier duo August et Henry cherchent Ă  jouer un tour Ă  M. Gold. Pendant que l’un le distrait, l’autre cherche quelque chose. Une ambiance lĂ©gĂšre entoure ce moment mais l’atmosphĂšre va progressivement s’alourdir. Second duo l’explication entre Gold et Regina. Le rĂ©alisateur alterne les plans serrĂ©s sur les visages comme le renvoi d’une balle entre des partenaires. Le cĂŽtĂ© feutrĂ© de l’antiquaire-usurier ne fait que ressortir sa dangerositĂ© et sa voix toujours polie quoique dĂ©nuĂ©e de chaleur Ă©teint la colĂšre du Maire qui n’a que trop compris que tout mĂšne Ă  elle mais qui ne saisit pas le but du traĂźtre. La musique souligne trĂšs bien l’intensitĂ© de l’action sans prendre le dessus. L’impression que l’on retire de la scĂšne est celle d’un maĂźtre donnant une leçon Ă  un Ă©lĂšve qui s’est cru trop douĂ©. TroisiĂšme duo la sĂ©paration Ă  l’amiable entre David et Kathryn. C’est Ă  elle que l’on doit la belle phrase de l’épisode Ce que l’on vivait n’était pas l’histoire qu’on attendait » ; ce qui est rĂ©sumer Storybrooke ! Nouvel Ă©chec pour la souveraine dans ce monde. Sans que les personnages s’en rendent compte sauf quelques-uns, c’est leur univers qui se fissure. Cette scĂšne tendre aura son pendant entre David et Mary Margareth. La composition nuancĂ©e, subtile, profonde de Josh Dallas et Ginnifer Goodwin fait de cette scĂšne un beau moment d’émotion et absolument pas une redite des scĂšnes prĂ©cĂ©dentes. Ce moment fait avancer leur histoire ; celle qu’ils devaient vivre. QuatriĂšme duo la scĂšne comique entre Sydney et Emma qui le dĂ©masque et comprend, atterrĂ©e, ce qui a motivĂ© le journaliste. Giancarlo Esposito joue avec une grande dignitĂ© et il Ă©vite de faire sombrer son personnage dans le ridicule oĂč il a souvent naviguĂ©. Mais le duo/duel le plus fort, c’est Robert Carlyle qui va le jouer dans deux situations diffĂ©rentes. La premiĂšre se passe dans le monde magique et met aux prises Rumpelstilskin et son fils Baelfire. Lequel vit trĂšs mal le noircissement progressif de son pĂšre. Il a bien saisit que c’est la magie qui a transformĂ© le faible fermier en cruel magicien. PressĂ© de renoncer Ă  son pouvoir, ce dernier concĂšde que seul le bonheur de son fils l’intĂ©resse. C’est un moment fort rĂ©alisĂ© sans effets inutiles oĂč la camĂ©ra se contente de passer la parole et de rĂ©vĂ©ler les sentiments. Rumpelstilskin en privĂ© n’est plus le mĂȘme. Il n’a pas la gouaille qu’il manifestera devant ceux qui viendront le consulter. Il ne vit pas dans un chĂąteau mais se contente d’une chaumiĂšre. Robert Carlyle compose un Rumpelstilskin encore pĂ©tri de bontĂ© et qui ne veut que le bonheur de son fils. On y croit sans peine. Dylan Schmid qui lui donne la rĂ©plique fait mieux que se dĂ©fendre. La seconde oppose Gold et August Booth. Une confrontation avec la MĂšre SupĂ©rieure trouble le redoutable propriĂ©taire de tout Storybrooke il ne pourra pas dire que la Reine n’a pas Ă©tĂ© gĂ©nĂ©reuse ! qui va s’épancher auprĂšs d’Archie ! Jamais nous n’aurons vu cet homme aussi peu sĂ»r de lui. Robert Carlyle lui donne une Ă©paisseur, une crĂ©dibilitĂ© dans une facette de son personnage encore inĂ©dite. Rien n’est dĂ©cidĂ©ment absolu et Rumpelstilskin qu’on pouvait croire dĂ©diĂ© au Mal a de quoi nous surprendre et on sait que son interprĂšte ne faillira pas. Mais, pour tout duel, il faut un adversaire Ă  sa taille. Eion Bailey n’a pas tout Ă  fait le mĂȘme talent mais il n’a pas non plus la mĂȘme expĂ©rience. Jusque-lĂ , August avait le profil d’un perturbateur, toujours souriant mais fuyant. Le voilĂ  beaucoup plus sĂ©rieux et il est parfaitement crĂ©dible lorsqu’il dit qu’il est mourant et que son salut repose sur Emma mais qu’il a perdu tout espoir en ce qui la concerne. La rĂ©vĂ©lation qu’il fait Ă  Gold est stupĂ©fiante il est Baelfire ! Un Baelfire qui a trouvĂ© le moyen de sauver son pĂšre l’envoyer dans un monde dĂ©pourvu de magie. Mais, le magicien ne partira pas. On le savait dĂ©jĂ  mais nous savons dĂ©sormais pourquoi il acceptera d’aider la Reine. Il n’a jamais travaillĂ© que pour lui. Lorsque Baelfire part, Rumpelstilskin se dĂ©robe. Son fils le traite de lĂąche et c’est exactement ce que nous donne Ă  voir Robert Carlyle. Dans une atmosphĂšre violemment contrastĂ©e, c’est un ĂȘtre pathĂ©tique qui se rĂ©vĂšle. Jamais le TĂ©nĂ©breux n’est apparu si pitoyable et, d’ailleurs, plus jamais il ne le sera. Un Baelfire que son pĂšre n’a jamais cessĂ© de chercher. C’est la confession surprenante et Ă©mouvante que fait Gold Ă  Booth. La scĂšne du pardon est magnifique et les deux acteurs contiennent leur Ă©motion pour n’en donner que plus de poids Ă  leurs paroles. Gold va jusqu’à remettre sa dague mais, lĂ , coup de théùtre ! Booth n’est pas celui qu’il prĂ©tend ĂȘtre et le spectateur, qui a gobĂ© son histoire, voit le visage de Robert Carlyle se mĂ©tamorphoser ; de chaleureux et compatissant, il devient dur et cruel. En une scĂšne, ce grand acteur nous montre les deux faces de Rumpelstilskin. Cruel, et joueur, car il laisse la vie sauve au mourant Ă  cause d’Emma. CinquiĂšme duo celui, plein de haine et de peur entre Rumpelstilskin et la FĂ©e Bleue. On y dĂ©couvre les racines de l’hostilitĂ© pour rester modĂ©rĂ© que vouera le premier Ă  la seconde et aux fĂ©es en gĂ©nĂ©ral ; Ă  mettre en relation avec Nova et RĂȘveur ». La sĂ©rie ne cesse de faire des liens et, dans l’essentiel des Ă©pisodes, tout se tient, rien ne se perd. Le sixiĂšme et dernier duo est un lieu commun dĂ©sormais puisqu’il oppose Emma Ă  Regina. Cette fois, malgrĂ© le sourire qu’arbore la seconde, elle n’a pas le dessus. Emma peut bien la traiter de sociopathe » ce qui prouve qu’elle n’a encore rien compris Ă  ce qu’est Storybrooke, le coup le plus dur qu’elle peut lui porter, et qu’elle a bien l’intention de porter, est une sorte de variation Ă  l’axiome que M. Gold avait exposĂ© Ă  Regina dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Informations supplĂ©mentaires Eion Bailey acteur amĂ©ricain, il a jouĂ© dans Fight Club 1999 mais l’essentiel de sa carriĂšre est Ă  la tĂ©lĂ©vision. On a ainsi pu le voir dans Buffy contre les vampires 1997, FrĂšres d’armes 2001, Urgences 2004, Cold Case 2009, Stalker 2014. Baelfire jeune est incarnĂ© par Dylan Schmid. Cet acteur canadien a aussi jouĂ© dans Fringe et dans la sĂ©rie amĂ©ricano-canadienne L’Heure de la peur Stine's The Haunting Hour en VO entre 2012 et 2014. Retour Ă  l'index 20. LA PROMESSE DE PINOCCHIO THE STRANGER ScĂ©nario Ian Goldberg et Andrew Chambliss RĂ©alisation Gwyneth Horden-Payton A Storybrooke, August tente d’ouvrir les yeux d’Emma. Dans le monde magique, on dĂ©couvre le secret de l’armoire qui a protĂ©gĂ© la Sauveuse. Un Ă©pisode majeur qui amorce le final de cette premiĂšre saison. Tout est clairement expliquĂ© et les enjeux sont on ne peut plus clair. August va tenter de faire comprendre Ă  Emma qui elle est vraiment et qu’elle est son rĂŽle. C’est le segment storybrookien ». S’y ajoute deux autres moments concernant cette fois Regina. La malheureuse vit des moments difficiles. Tout d’abord, Mary Margareth lui pardonne ! Avec un ton calme, posĂ©, dĂ©nuĂ© de malice ou de mĂ©chancetĂ©, elle lui tient un discours de sincĂ©ritĂ© profondĂ©ment Ă©mouvant Regina doit se sentir terriblement seule pour que sa seule joie soit de dĂ©truire le bonheur des autres !! Impassible, Regina n’a rien Ă  rĂ©pondre. Notons que, tout au long de cet Ă©pisode, qui couvre une journĂ©e entiĂšre, elle arbore avec classe une somptueuse robe bleu roi qui fait ressortir son collier dorĂ©. L’autre moment c’est un dĂźner auquel elle parvient Ă  convier David. L’hĂ©sitation de ce dernier pour savoir s’il doit rester ou partir est rendu par une succession de flou et de clartĂ©, tantĂŽt sur l’un et tantĂŽt sur l’autre des protagonistes. Regina lui raconte l’histoire touchante expliquant comment elle l’a dĂ©couvert ». C’est cousu de fil blanc mais racontĂ© avec conviction. Par contre, son entreprise de sĂ©duction tourne court. DĂ©cidĂ©ment, Le Maire sent la situation lui Ă©chapper. C’était une manƓuvre grossiĂšre et, pour tout dire, dĂ©sespĂ©rĂ©e. Il suffirait d’un rien dĂ©sormais pour que Storybrooke vole en Ă©clat. L’intrigue dans le monde magique s’insĂšre totalement dans ce qui prĂ©cĂšde car nous sommes lĂ  au pire moment du Royaume, entre la menace et la malĂ©diction. Pour sauver les habitants du sort noir, la FĂ©e Bleue toujours vĂȘtue d’une robe dessinĂ©e par un modiste fou vient trouver Gepetto et son fils Pinocchio, qui est un vrai petit garçon depuis que la fĂ©e l’a sauvĂ© suite Ă  un naufrage. Elle lui demande de construire une armoire magique qui protĂ©gera Blanche-Neige et sa fille. Seules deux personnes en effet peuvent y entrer. Mais le vieux charpentier exige que son fils soit une de ces deux personnes. Face Ă  sa fermetĂ©, la FĂ©e capitule. L’égoĂŻsme de Gepetto n’est jamais montrĂ© comme un dĂ©faut mais comme l’exacerbation de l’amour qu’il porte Ă  Pinocchio. Tony Amendola apporte de la crĂ©dibilitĂ© Ă  un personnage qui affirme qu’il a dĂ©jĂ  tant perdu. On y croit et on a la gorge serrĂ©. Un royaume pĂšse peu face Ă  l’amour d’un pĂšre. Gepetto nous donne une leçon de politique aussi grands soient les enjeux, ils concernent des hommes. L’abstraction assĂšche le cƓur. N’oublions pas que la Reine et Rumpelstilskin ont tout sacrifiĂ© Ă  une entitĂ© qui s’appelle le Pouvoir et on voit le rĂ©sultat. Lorsque Blanche-Neige est sur le point d’accoucher, Gepetto va plus loin encore. Il trahit la FĂ©e Bleue pour pouvoir sauver son fils ; c’est Ă  Pinocchio qu’incombera la tĂąche de protĂ©ger Emma et de l’instruire de son destin. C’est hors de Storybrooke qu’August raconte la vĂ©ritĂ© Ă  Emma et rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable identitĂ©. Mais la jeune femme refuse de le croire et, mĂȘme lorsqu’il veut lui montrer sa jambe mourir » pour lui signifie redevenir un pantin de bois, elle ne voit rien. S’ensuit une scĂšne magistrale et capitale et trĂšs bien Ă©clairĂ©e
trop pour une scĂšne nocturne. Tout se dĂ©verse espoir, colĂšre, peur ; il est vital pour August qu’Emma accepte son destin mais celle-ci ne veut pas ĂȘtre responsable du bonheur de tout le monde. Elle rejette son destin » parce qu’elle a peur des responsabilitĂ©s. Cette fois, elle va plus loin que chez Jefferson. Tout ce qui compte pour elle c’est Henry. Emma a Ă©tĂ© seule trop longtemps. Elle n’a pas Ă©tĂ© prĂ©parĂ©e Ă  ça. Pinocchio en est bien conscient il a failli. Jennifer Morrison compose une Emma qui passe d’une femme dubitative et perplexe Ă  une petite fille effrayĂ©e, Ă©crasĂ©e par le fardeau qu’on lui prĂ©sente comme une obligation. Sa libertĂ© c’est de refuser. La colĂšre et les reproches d’August viennent de la conscience de sa faute. Tout un royaume a Ă©tĂ© sacrifiĂ© parce que, lui le premier, il n’a pas voulu endosser les responsabilitĂ©s qu’on lui avait confiĂ©. Eion Bailey donne une interprĂ©tation de grande classe. Pinocchio n’a pas Ă©tĂ© le garçon honnĂȘte, sincĂšre et altruiste qu’il devait ĂȘtre. Cette vĂ©ritĂ© le brĂ»le et l’acteur donne chair Ă  cette douleur. L’amour dĂ©mesurĂ© d’un pĂšre aboutit Ă  un dĂ©sastre complet. Contre toute attente, Storybrooke a survĂ©cu et, Ă  la fin de l’épisode, paraĂźt plus fort que jamais. La derniĂšre scĂšne d’August est poignante. Il passe devant l’échoppe de Marco, le charpentier et se fait engager. Il a l’allure d’un mourant qui veut passer ses derniers moments auprĂšs de quelqu’un qu’il aime. Informations supplĂ©mentaires Pinocchio est un conte moderne Ă©crit en 1881 par l’écrivain italien Carlo Collodi 1826-1890. Il raconte l’histoire d’un pantin de bois créé par le menuisier Gepetto. Il n’arrĂȘte pas de faire des tours et il lui arrive de multiples aventures dont celle de se retrouver dans le ventre d’une baleine oĂč il retrouve Gepetto ! Il finira par s’assagir et se rĂ©veille un jour devenu un vrai petit garçon. Le fait que son nez s’allonge chaque fois qu’il ment est devenu proverbiale. Tony Amendola Geppetto / Marco on a pu voir cet acteur dans de nombreuses sĂ©ries comme Columbo 1989, Ally MacBeal 1998, Les Experts 2001, 2006, Mentalist 2014. Retour Ă  l'index 21. LA POMME EMPOISONNÉE AN APPLE RED AS BLOOD ScĂ©nario Jane Espenson et David H. Goodman RĂ©alisation Milan Cheylov Dans le monde magique, Blanche-Neige veut Ă  tout prix sauver le Prince Charmant. A Storybrooke, Emma renonce Ă  affronter Regina. La fin heureuse de mon histoire » ; c’est ainsi que dans le premier Ă©pisode la Reine avait dĂ©fini la malĂ©diction. Cet avant-dernier Ă©pisode fait encore monter la pression. Le scĂ©nario astucieux soutenu par une rĂ©alisation alerte nous plonge dans les arcanes de la victoire de la Reine. D’entrĂ©e de jeu, le spectateur est saisi on est plongĂ©e dans une scĂšne de rage et de violence qu’on a rarement vu dans la sĂ©rie mais qui s’avĂšre n’ĂȘtre qu’un cauchemar de Regina. Lana Parrilla Ă©tincelle d’emblĂ©e et nous fait sentir la fragilitĂ© de son personnage. Archie le dira plus tard tout ce qu’elle a fait c’est se dĂ©fendre mais le brave psychologue ignore que c’est une peur viscĂ©rale, profonde qui tenaille la maĂźtresse de l’État-théùtre de Storybrooke. Nous, nous la voyons, nous la sentons et nous en savons les racines. Comment ne pas la partager tout en sachant ce qu’elle a fait mais, surtout, en sachant ce qu’elle peut faire ? Pourtant, le combat est bien proche de s’achever, faute de combattants. Emma veut quitter la ville d’abord avec Henry qui refuse. Jared S. Gilmore est l’autre satisfaction de cet Ă©pisode. Henry est le dernier Ă  croire en sa mĂšre biologique, Ă  croire qu’elle peut briser la malĂ©diction et son jeune interprĂšte, absolument lumineux, lui donne une force de conviction particuliĂšrement prenante. L’épisode compte deux scĂšnes entre la mĂšre et le fils et toutes deux sont intenses portĂ©es par deux interprĂštes qui ont saisi la gravitĂ© de la situation dans laquelle sont plongĂ©s leurs personnages. La piĂšce n’a que trop durĂ©. Ils ont l’intuition qu’il faut que quelque chose survienne, que les choses ne peuvent rester comme elles sont. La seconde est portĂ©e en outre par le choc de deux convictions diamĂ©tralement opposĂ©es. Pour Emma, la malĂ©diction n’existe pas. Elle n’y a jamais cru et n’a fait que bercer son fils de l’illusion qu’elle partageait sa conviction dans le but, trĂšs louable et rĂ©aliste, de passer du temps avec lui et de vivre quelque chose avec lui. Jennifer Morrison fait exploser l’hypocrisie d’Emma en montrant une femme accrochĂ©e au rĂ©alisme parce qu’il lui procure la sensation d’avoir un peu de sĂ©curitĂ© – mais qui prĂ©fĂšre fuir plutĂŽt que d’admettre la vĂ©ritĂ© - , qui a peur de perdre son fils et qui ne veut plus se battre. Jared S. Gilmore nous montre Ă  ce moment un Henry conscient de la portĂ©e de sa croyance, des implications qu’elle recouvre. L’enfant a acquis une force mentale qui manque Ă  l’adulte. Emma n’a jamais cru en rien parce qu’elle n’a jamais pu faire confiance. Tout cela nous est rendue par son interprĂšte. Signalons une derniĂšre chose Emma et Regina se ressemblent beaucoup elles ont peur l’une de l’autre et toutes deux aiment Henry. Storybrooke vit peut-ĂȘtre encore mais le pommier de Regina est en train de mourir ; signe selon elle que la malĂ©diction s’affaiblit. Au cours d’une discussion trĂšs Ăąpre la marque de l’épisode les personnages vident leurs sacs, Regina s’en prend Ă  M. Gold qui lui conseille de fuir. Dans son tailleur pantalon noir, pĂ©nĂ©trĂ©e par la colĂšre et la volontĂ© de puissance, Regina irradie de majestĂ©. On n’en dira pas autant des diffĂ©rentes tenues qu’elle arbore dans le monde merveilleux des modistes et des coiffeurs en plein dĂ©lire. Dans le monde magique, Blanche-Neige lance l’attaque contre le chĂąteau pour retrouver Charmant. Elle est aidĂ©e par les Nains, les fĂ©es qui font un bruit de mouche quand elles attaquent !, Scarlett et Granny. Le spectateur peut alors se rĂ©galer d’une suite de scĂšnes de combats filmĂ©es avec dynamisme, soutenues par une musique gaillarde et des interprĂštes qui mouillent le maillot ». Ginnifer Goodwin est plus que convaincante en combattante acharnĂ©e et sa conviction fait oublier que le chĂąteau est un dĂ©cor et des effets spĂ©ciaux. Tout cela en vain car le Prince n’est pas lĂ  mais la Reine demande Ă  Blanche-Neige de venir la retrouver. Évidemment que c’est un piĂšge mais jamais nous n’avons l’impression d’ĂȘtre pris pour des cloches Ă  qui on servirait une histoire cousue de fil blanc. Ginnifer Goodwin confĂšre une dimension tragique Ă  son personnage qui sait qu’elle va vers une mort certaine mais qui accepte le sacrifice pour une cause plus grande qu’elle. L’entrevue entre les deux adversaires se passe dans une atmosphĂšre mĂ©lancolique. C’est d’abord une belle scĂšne en extĂ©rieur. Le temps est couvert, venteux mais tout cela s’accorde Ă  merveille avec les dialogues. La musique, quoique rythmĂ©e, a un timbre glaciale et le regard de Blanche-Neige mangeant la pomme empoisonnĂ©e est emplie de dĂ©sespoir Je vous fĂ©licite, vous avez gagnĂ© ». SymĂ©triquement, la jouissance de la Reine fait Ă©cho Ă  la souffrance de Charmant. GrĂące Ă  un montage tonique, renforcĂ© par l’usage de la contre-plongĂ©e lorsque Blanche-Neige tombe, nous partageons la victoire de la Reine qui s’affirme en majestĂ© triomphante. A Storybrooke, Regina se trouve un bras armĂ© Jefferson. Contre l’écriture d’une nouvelle histoire avec sa fille la famille est le thĂšme central de Once upon a time, il accepte de l’aider Ă  rĂ©cupĂ©rer une arme dĂ©cisive la pomme dans laquelle Blanche-Neige a mordu ! La façon dont elle la prĂ©pare en vue de la faire manger Ă  Emma nous confirme qu’elle est machiavĂ©lique mais aussi excellente cuisiniĂšre ! Il est d’ailleurs pour le moins surprenant qu’une femme en vue telle que le maire de Storybrooke n’ait pas le moindre domestique. On mesure la portĂ©e de la peur qu’Emma lui inspire. Pourtant, cette derniĂšre lui annonce qu’elle s’en va et reconnaĂźt Henry comme le fils de Regina. C’est une allĂ©geance en bonne et due forme ! Storybrooke va demeurer le royaume imaginĂ© par la Reine mais c’est compter sans Henry qui reproduit le geste fatal de Blanche-Neige. La roche TarpĂ©ienne est proche du Capitole. Informations supplĂ©mentaires La pomme a mauvaise rĂ©putation depuis que la Bible raconte qu’Adam et Ève en mangĂšrent une au jardin d’Éden. La traduction latine est fautive ; en hĂ©breu, c’est un fruit » sans plus de prĂ©cision. Retour Ă  l'index 22. LE VÉRITABLE AMOUR A LAND WITHOUT MAGIC ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Dean White Dans le monde magique, le Prince Charmant doit vaincre un dragon pour sauver Blanche-Neige. A Storybrooke, Emma ouvre les yeux. L’épisode a l’intelligence de ne pas se perdre en digression. On entre tout de suite dans le vif du sujet. De lĂ  oĂč elle est, Emma est obligĂ©e d’admettre la rĂ©alitĂ© de la malĂ©diction mĂȘme si la rompre n’est toujours pas Ă  l’ordre du jour. Toute une annĂ©e d’illusions disparaĂźt en une fraction de seconde. La gravitĂ© de la situation contraint Emma mĂȘme si le corps mĂ©dical s’avoue un peu vite dĂ©passĂ©. L’ultime confrontation entre Regina et Emma est la plus violente de toutes. Regina doit avouer que tout ce que disait Henry Ă©tait vrai. On a lĂ  une scĂšne splendide illuminĂ©e par deux interprĂštes au firmament ; deux femmes blessĂ©es, Ă©prouvĂ©es, dĂ©sespĂ©rĂ©es. Quand il y a un problĂšme Ă  Storybrooke, il faut aller voir M. Gold. Plus retors que jamais, Rumpelstilskin a bien la solution le vĂ©ritable amour le titre français est cette fois plus pertinent et plus percutant que le titre original. MachiavĂ©lique, il avait pris une assurance en cas d’orage » et le regard de Regina en dit long sur son envie de l’étrangler ! Mais elle n’est plus en position de force et Lana Parrilla met dans son regard toute la hargne impuissante de son personnage. De son cĂŽtĂ©, Emma change aprĂšs sa visite Ă  August d’abord dĂ©sarçonnĂ©e par ce qui lui arrive, elle prend soudain une rĂ©solution. Jennifer Morrison donne Ă  voir le retour de la volontĂ© de se battre dans le regard d’Emma. La fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant ne saurait se montrer lĂąche ! Pour trouver la solution, il faut qu’Emma descende sous la bibliothĂšque de Storybrooke pour tout simplement
tuer un dragon ! Ce mĂȘme dragon, la sorciĂšre MalĂ©fique, Charmant l’a dĂ©jĂ  affrontĂ© pour le compte de Rumpelstilskin. Si la grotte de Storybrooke ou le chĂąteau de MalĂ©fique font dĂ©cors, le dragon se dĂ©fend relativement bien. Les deux combats sont de belle allure. Le montage, serrĂ©, passe d’un monde Ă  l’autre au dĂ©tour d’un pilier, d’une pirouette ou d’un coup d’épĂ©e. Le combat de la fille reproduit celui du pĂšre. L’hĂ©roĂŻsme se teinte aussi d’humour lorsqu’Emma prĂ©tend terrasser la bĂȘte Ă  coup de revolver ! Sauf erreur, le geste par lequel Emma tue le dragon est le mĂȘme que celui du prince dans le film d’animation de Disney. Regina paye son crime mais en refusant de payer Jefferson, elle s’ouvre des reprĂ©sailles. Elle aurait pourtant dĂ» se mĂ©fier d’un homme qui n’a plus rien Ă  perdre. Il va libĂ©rer Belle, prisonniĂšre sous l’hĂŽpital ! LĂ , par contre, le scĂ©nario paraĂźt peu crĂ©dible. Certes Jefferson a pu observer la Reine avec son tĂ©lescope mais comment a-t-il su qu’elle avait emprisonnĂ© la jeune femme ? Comment la connait-il ? Ils ne se sont jamais rencontrĂ©s dans le monde magique. Toujours est-il qu’Émilie de Ravin va nous offrir un autre sourire lorsque son personnage retrouve Gold. Lui est bouleversĂ©, il la serre dans ses bras avouant plus tard Ă  haute voix ce qu’il n’avait jamais admis dans le monde magique alors qu’elle ne le connaĂźt pas ! Ému mais toujours lucide, il se joue des deux mĂšres d’Henry pour rĂ©cupĂ©rer l’objet que protĂ©geait le dragon. Emma et Regina n’ont pas le temps de le poursuivre Henry est mort ! La scĂšne est poignante. La musique triste, tout est au ralenti, le blanc s’impose visuellement. Jennifer Morrison nous montre une Emma que l’émotion submerge petit Ă  petit Ă  mesure qu’elle se rapproche d’Henry. Dans un geste symĂ©trique Ă  celui de son pĂšre, elle embrasse son fils et le rĂ©veille ! La malĂ©diction est rompue ! Les souvenirs reviennent aux habitants ! Les retrouvailles entre Charmant et Blanche, deux ĂȘtres qui, mĂȘme sans le savoir, n’ont jamais cessĂ© de s’aimer et de se chercher est un beau moment de romantisme. Tout est bien qui finit bien. C’est la conclusion un peu guimauve de nos contes de fĂ©es certes mais qui n’a jamais voulu croire que tout ne s’arrangerait pas un jour ? Les contes de fĂ©es nous apprennent l’espoir. Storybrooke est mort et la Reine est dĂ©chue par ses anciens sujets. C’est d’un ton glacial et sans la regarder que la FĂ©e Bleue – Keegan Connor Tracy se montre hiĂ©ratique et son dĂ©dain est violent Ă  la mesure de la violence que son personnage a subi – prononce la sentence et exile la souveraine. Lana Parrilla ne rate pas la sortie de son personnage en larmes, Regina fait une dĂ©claration d’amour Ă  Henry vĂ©ritablement Ă©mouvante, profondĂ©ment sincĂšre. C’est un point sur lequel elle n’a jamais variĂ© et l’on se doit de reconnaĂźtre la profondeur de son amour. Comment ne pas ĂȘtre sensible Ă  sa douleur ? Elle a tout perdu sa couronne, son fils, son prestige. Seule et abandonnĂ©e, la Reine n’en a plus que le nom. Mais voilĂ , Rumpelstilskin, comme Ă  son habitude, rabat les cartes et conclut la saison 1 par un cliffhanger qui peut inspirer bien des inquiĂ©tudes aux habitants de Storybrooke ! Informations supplĂ©mentaires Retour de Jamie Dorman pour cet Ă©pisode. La sorciĂšre MalĂ©fique est un personnage du film d’animation La Belle au bois dormant sorti en 1959. Pour barrer la route au prince, elle se change
en dragon. Au cinĂ©ma, elle est incarnĂ©e par Angelina Jolie dans le film sorti en 2014. Le dragon est un symbole du mal dans le christianisme. En terrasser un Ă©tait une preuve de saintetĂ© comme le montre l’histoire de Saint George ou celle de Saint Michel ; dans ce dernier cas le dragon est explicitement identifiĂ© au Diable. Le dragon reprĂ©sentĂ© dans l’épisode est conforme Ă  l’image traditionnelle occidentale. En Orient, bien que dangereux, ils ne sont pas fonciĂšrement hostiles. Retour Ă  l'index Once Upon a Time Saison 3 PRÉSENTATION DE LA SAISON 3 Cette troisiĂšme saison s’inscrit dans la continuitĂ© de la prĂ©cĂ©dente mais, ce qui change, c’est le choix du diffuseur ABC de procĂ©der en deux Ă©tapes. Ce procĂ©dĂ© mid-season a un effet bĂ©nĂ©fique sur la qualitĂ© de la sĂ©rie. En effet, plutĂŽt que de risquer de se perdre dans une longue intrigue, les producteurs vont dĂ©cider d’organiser cette troisiĂšme saison en deux mini-sĂ©ries. Le grand intĂ©rĂȘt est de concentrer les intrigues donc de densifier l’action et de conserver le rythme. Il n’y aura pas de trous d’air » comme la saison 2 en avait connu. GrĂące Ă©galement Ă  deux mĂ©chants absolument sublimes dans chaque partie, aux motivations et aux passĂ©s complexes On ne naĂźt pas mĂ©chant, on le devient » affirme Edward Kitsis mais, quelque part, pas si diffĂ©rents, ce qui donne une cohĂ©rence interne Ă  la sĂ©rie, cette saison 3 atteint des sommets et se positionne comme la meilleure saison de la sĂ©rie Retour Ă  l'index 1. IL SUFFIT D'Y CROIRE THE HEART OF THE TRUEST BELIEVER ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Henry arrive au Pays Imaginaire et tente d’échapper aux Enfants Perdus. Pendant ce temps, sa famille essaye d’atteindre l’üle. Critique Un dĂ©marrage de toute beautĂ© ! Histoire solide, rĂ©alisation Ă©nergique et inspirĂ©e, acteurs en pleine forme tout est rĂ©uni pour faire de ce dĂ©but de saison une rĂ©ussite. L’épisode va se dĂ©ployer autour de trois axes Henry, la communautĂ© de la magie » si l’on ose dire, et Neal/Baelfire. Le montage impeccable alternera les scĂšnes entre ces trois plans crĂ©ant suspense et dynamisme sans aucune fausse note. MĂȘme les effets spĂ©ciaux seront bons, c’est dire ! Pourtant, il ne commence pas par aucun de ces axes mais par un retour dans le passĂ© d’Emma aussi dur qu’émouvant et une Jennifer Morrison bouleversante. Henry est le protagoniste principal il agit et c’est lui qu’on recherche. Dans l’arc concernant sa famille et qui rĂ©unit des morceaux de bric et de broc, c’est mal parti. Aucune cohĂ©sion mais est-ce surprenant ? Henry est le seul dĂ©nominateur commun entre la Reine, Rumpelstilskin qui fait cavalier seul, Emma, Blanche et Charmant, et Crochet est lĂ  parce que seul son bateau peut franchir les mondes ! Les conversations rĂ©vĂšlent les tensions, y compris entre Emma et ses parents. Ils ont le mĂȘme Ăąge mais pas les mĂȘmes expĂ©riences de la vie et l’optimisme fondamental de ceux-ci exaspĂšre Emma mĂȘme si cela nous fait aussi sourire. L’attaque des sirĂšnes puis une violente tempĂȘte montrent tout ce que cette communautĂ© » peut avoir d’artificielle il s’en faut de peu qu’ils ne sombrent, faute de rĂ©ussir Ă  s’entendre. L’éclairage en bleu nuit et argent, outre qu’il souligne l’élĂ©gante tenue bleu roi de Sa MajestĂ©, trĂšs en verve en matiĂšre de rĂ©pliques cinglantes, donne un effet inquiĂ©tant et grandiose Ă  ces moments. La musique est magistrale. Rarement elle aura Ă©tĂ© d’une si grande qualitĂ© soulignant le sublime de l’action. Sublime » ayant le sens d’inquiĂ©tant bien sĂ»r. Jennifer Morrison va vraiment se sortir les tripes pour faire d’Emma un leader. D’abord, en obligeant tout ce beau monde Ă  se calmer avec une action hĂ©roĂŻque ou suicidaire puis en tenant un discours martial mais surtout un discours de vĂ©ritĂ©. Ils doivent former une Ă©quipe, croire en quelque chose, en eux pour commencer. Il est intĂ©ressant de souligner qu’elle lance qu’il n’y a plus de bien ni de mal mais qu’il faut rĂ©ussir. Machiavel au pays des contes de fĂ©es, il fallait oser ! Si la Reine fait dans l’ironie facile et que Crochet Ă©coute la Sauveuse goguenard, aucun des deux ne s’oppose Ă  Emma et tous partent ensemble. L’arc autour de Neal – conservons-lui ce nom puisque c’est sous celui-ci qu’Emma l’aime – rompt avec les deux autres d’abord chromatiquement. Il fait jour et les tons utilisĂ©s sont l’ocre et le blanc. Et l’action y est bien moins rapide. C’est presque reposant entre toutes ces scĂšnes nocturnes violentes ! Il n’est donc pas mort malgrĂ© la balle une flĂšche de calibre 45 » comme il souligne ironiquement qu’il a prise dans l’avant-dernier Ă©pisode de la saison prĂ©cĂ©dente. Il a pensĂ© Ă  son enfance et le voilĂ  dans la ForĂȘt EnchantĂ©e aux cĂŽtĂ©s d’Aurore, du prince Philippe et de Mulan ! Pour tenter de retrouver Emma, il va faire Ă©quipe avec la guerriĂšre et se rendre au chĂąteau de son pĂšre. Lequel, pour le coup, fait violemment dĂ©cor numĂ©rique ! Heureusement que le rĂ©alisateur ne s’attarde guĂšre sur cet aspect ! Ils y rencontrent Robin des Bois qui s’y est installĂ© ! Belle entrĂ©e en matiĂšre de Sean Maguire qui croit Neal sur parole quand ce dernier affirme qu’il est le fils de Rumpelstilskin. Il y a des choses avec lesquelles on ne badine pas ! Tout ce passage apporte une note de lĂ©gĂšretĂ© et d’émotion bienvenue et agrĂ©able. Cela allĂšge l’épisode sans le dĂ©naturer. GrĂące Ă  une boule de cristal, le jeune homme comprend avec effroi oĂč se trouve sa dulcinĂ©e ! C’est donc Henry qui est le pivot central de l’intrigue. Son aventure se dĂ©roule en trois temps. Le premier, avec Greg et Tamara qui sont venus dĂ©truire la magie mais dĂ©couvrent avec horreur qu’ils ont Ă©tĂ© manipulĂ©s. L’ambiance nocturne devient lourde et le discours sarcastique d’Henry n’a rien de rassurant. Lui a compris le dĂ©risoire de la situation de ses ravisseurs ; dĂ©risoire et tragique. Les deux ingrĂ©dients du pathĂ©tique. Le Bureau central », ce sont les Enfants Perdus qui, sans Ă©tats d’ñme, assassinent les deux adultes Tamara meurt en deux temps qui ne leur sont plus d’aucune utilitĂ© ! Henry fuit dans un dĂ©cor de jungle pas trop mal fait. Il recevra une aide mais se rendra compte trop tard qu’il a lui aussi Ă©tĂ© jouĂ©. Jared S. Gilmore ne se rate pas quand l’action le mets en valeur. Le voilĂ  courageux mais aussi inspirĂ©. Quand il joue Henry montrant qu’il suffit d’y croire » le titre français est plutĂŽt bien vu, le jeune acteur est vraiment sous le charme de son personnage et, du coup, nous aussi ! Le voilĂ  entre les mains de Peter Pan qui lui rĂ©vĂšle son plan ; un plan aussi vague qu’inquiĂ©tant ! Anecdotes Michael Raymond-James promu acteur principal Sur le bateau, Crochet et Regina ont une conversation intĂ©ressante sur les mĂ©chants et les fins heureuses. C’est dĂ©jĂ  annoncer l’arc de la seconde partie de la saison 4. Neal dit Ă  Mulan qu’il existe un film pas trop mal » sur elle dans le monde d’oĂč il vient ! Les sirĂšnes crĂ©atures fantastiques, elles sont de deux types. Dans la mythologie grecque, elles sont mi- femmes, mi- oiseaux. Chez les Scandinaves, elles sont moitiĂ© femme et moitiĂ© poisson. Symboles de la luxure fĂ©minine, elles reprĂ©sentent aussi la mort. Selon les producteurs, c’est Ă  partir du retour de Crochet Ă  Storybrooke final de la saison 2 qu’ils ont commencĂ© Ă  l’envisager comme hĂ©ros. Absence d’Émilie de Ravin. Retour Ă  l'index 2. L'ORPHELINE LOST GIRL ScĂ©nario Andrew Chambliss et Kalinda Vasquez RĂ©alisation Ron Underwood RĂ©sumĂ© Au Pays Imaginaire, Peter Pan joue avec Emma. Dans le passĂ©, un berger veut faire d’une princesse une reine. Critique Qui suis-je ? La question n’est pas shakespearienne mais identitaire. Au-delĂ  des mots, que sommes-nous vraiment ? Il n’agit pas d’ĂȘtre ou de ne pas ĂȘtre mais de comprendre et d’admettre. Philosophiquement, c’est complexe et passionnant et le scĂ©nario se saisit du concept d’identitĂ© pour en faire son levain. L’épisode se structure comme beaucoup de ses devanciers une partie dans le prĂ©sent et une autre dans le passĂ©. La question de l’identitĂ© du hĂ©ros est le point commun. Dans la partie contemporaine », au Pays Imaginaire, Emma est le centre de l’attention. Superbe composition de Jennifer Morrison que ce soit dans l’action ou dans l’émotion, l’actrice nous intĂ©resse, nous captive et nous touche. Le doute qui saisit Emma est palpable, tangible, presque matĂ©riel. Peter Pan joue avec elle si elle admet ce qu’elle est, une carte lui indiquera oĂč se trouve son fils ! C’est d’une cruautĂ© et Robbie Kay qui incarne Peter fait froid dans le dos. Son ironie hautaine et cinglante fait plus mal que des coups de fouets. La torture par l’espĂ©rance est la pire de toutes, comme l’écrivain français Villiers de L’Isle-Adam l’avait dĂ©jĂ  Ă©crit dans ses bien nommĂ©s Contes cruels. Le dĂ©cryptage de la carte met les nerfs de tous Ă  vif et la patience n’étant pas la vertu premiĂšre de la Reine trĂšs sexy dans son tailleur ouvert !, elle utilise la magie qui les mĂšne au camp des Enfants Perdus oĂč ils devront mener bataille ! Peter n’aime pas les tricheurs et le scĂ©nario a tout juste en mettant l’accent sur la dimension de joueur de ce dernier car c’est ainsi qu’il est dans le conte orignal. La bataille dans les bois la nuit est trĂšs Ă©nergique et enlevĂ©e et n’est pas trop longue. Deux faits marquants s’y dĂ©roule Emma y voit quelque chose qui lui permettra de lire la carte et Charmant y est blessĂ©. La scĂšne oĂč Emma parvient Ă  lire la carte car elle aura admise, grĂące Ă  sa mĂšre, qu’elle est une orpheline est la plus belle de l’épisode. GrĂące Ă  la composition de Jennifer Morrison bouleversante, et Ă  celle de Ginnifer Goodwin qui n’est pas en reste, nous sommes touchĂ©s et c’est un sourire de tendresse que nous adressons Ă  l’hĂ©roĂŻne. La communautĂ© n’est pas venue seule et le scĂ©nario fait une place Ă  Rumpelstilskin. Robert Carlyle, qui garde sa noblesse avec la tenue de son personnage qui est moins convaincante quand il n’a pas son maquillage, a plusieurs gammes Ă  jouer. La douleur quand il se sĂ©pare de son ombre ce qui est bien vue puisque c’est ainsi que Peter Pan tue ses ennemis, l’émotion quand il retrouve Belle mais c’est une image qu’il a suscitĂ© dans son esprit pour avoir quelqu’un Ă  qui admettre qu’il a peur de faire un choix Ă©goĂŻste la scĂšne a quelque chose de tendre malgrĂ© la faussetĂ© du dĂ©cor, heureusement que les acteurs nous captivent et la peur quand il se retrouve sans arrĂȘt confrontĂ© Ă  une Ă©trange poupĂ©e que le bras droit de Peter lui a donnĂ©. Le dernier cadeau de son pĂšre et qui semble le poursuivre. On ne se dĂ©tache pas facilement de son passĂ©, TĂ©nĂ©breux ou pas. Le segment dans le monde magique est moins Ă©nergique mais pas moins important et, symĂ©triquement, il se dĂ©roule de jour et dans un vrai dĂ©cor naturel. On y respire malgrĂ© les enjeux. La Reine, qui arbore une tenue mitigĂ©e mais trĂšs sexy, propose un marchĂ© Ă  Blanche-Neige la vie sauve contre sa renonciation au trĂŽne. Ou elle tuera chaque jour un des sujets de cette derniĂšre. Sa MajestĂ© a la rĂ©plique du jour Vous Ă©tiez peut-ĂȘtre une princesse mais vous ne serez jamais une reine ». C’est dit avec hauteur mais sans mĂ©pris car le sentiment de supĂ©rioritĂ© de la Reine sur sa rivale est trop ancrĂ© en elle pour qu’elle ait besoin de le jouer. Il se voit, il se sent, il se ressent et Blanche-Neige le comprend puisqu’elle envisage de cĂ©der. Excellente composition de Ginnifer Goodwin, trĂšs en verve dans cet Ă©pisode ! Sur une musique douce, l’actrice nous fait exactement percevoir cette dĂ©faite morale que la souveraine inflige Ă  sa compĂ©titrice. Lana Parrilla, plus monolithique sur l’üle oĂč elle se contente d’ironiser sur Emma et de la suivre finalement, profite de ces scĂšnes pour varier son jeu et montrer toute sa classe. Josh Dallas n’est pas en reste. En Charmant voulant convaincre sa belle de se battre, il est Ă  la fois dĂ©terminĂ©, ambigĂŒe le prince n’est-il pas tentĂ© par la couronne pour pousser Blanche Ă  prendre tous ces risques ?, mais aussi taquin et finalement amoureux. Il trouvera un moyen pour que la princesse, hĂ©ritiĂšre lĂ©gitime du trĂŽne, trouve en elle les ressources pour se battre, amorçant la guerre dont nous connaissons dĂ©jĂ  l’issue. Tout ce passage alterne l’émotion, la lĂ©gĂšretĂ© et la gravitĂ© dans un ensemble quasi parfait. Pourtant, l’épisode se conclura sur une note menaçante. Anecdotes Emma raconte Ă  Crochet ce que les histoires » qu’elle connaĂźt raconte de lui et de Peter Pan, faisant rĂ©fĂ©rence indirectement au dessin animĂ© de Disney qui a figĂ© la reprĂ©sentation traditionnelle du pirate, ainsi qu’en tĂ©moigne le film de Spielberg, Hook 1991. L’épisode fait aussi briĂšvement rĂ©fĂ©rence Ă  Merlin, Camelot et Ă  Excalibur. La sĂ©rie exploitera ces thĂšmes en partie en saison 4 et en saison 5. Peter Pan personnage créé en 1902 par le romancier anglais Sir James Matthew Barrie 1860-1937 dans son roman Le petit oiseau blanc. Il le dĂ©veloppe ensuite dans une piĂšce de théùtre, Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir 1904. La piĂšce sera adaptĂ©e en roman dĂšs 1911. De cette Ɠuvre est aussi nĂ© le syndrome de Peter Pan qui dĂ©signe le refus conjoint de mĂ»rir en s'insĂ©rant dans le monde des adultes et de reconnaĂźtre le caractĂšre fictif et enfantin des ĂȘtres peuplant l'imaginaire de l'enfance. Robbie Kay/Peter Pan acteur anglais, vu dans Pinocchio 2008, Pirate des CaraĂŻbes – La fontaine de jouvence 2011 PremiĂšre apparition de Sean Maguire mais c’est la seconde fois que l’on voit Robin des Bois. Absence de Jared S. Gilmore et de Michael Raymond-James Retour Ă  l'index 3. FÉE CLOCHETTE QUITE A COMMON FAIRY ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Alex Zakrzewski RĂ©sumĂ© Pour tenter de sauver Henry, Crochet suggĂšre de faire appel Ă  la fĂ©e Clochette mais Regina a de bonnes raisons de douter qu’elle accepte. Critique Un Ă©pisode un peu mou, sans rĂ©elle action et aux dĂ©cors vraiment laids. Seuls les acteurs s’en sortent correctement. A nouveau, trois axes la recherche d’Henry par ses deux mĂšres, le passĂ© de Regina et la quĂȘte de Neal. Le troisiĂšme est le plus bref dans le chĂąteau de son pĂšre, Neal cherche une porte » vers le Pays Imaginaire. Ce sera Roland, le fils de Robin des Bois. Il appellera l’Ombre ce qui fait Ă©cho Ă  la saison 2 et au propre voyage de Baelfire mais c’est Neal qui partira. RestĂ©s seuls, Robin propose Ă  Mulan de rejoindre ses compagnons. Michael Raymond-James est bon dans son segment, convainquant dans l’émotion. Sean Maguire lui donne bien la rĂ©plique et n’en fait pas trop dans la dĂ©monstration d’amour paternel. Jamie Chung est en retrait sur cette phase mais elle aura sa scĂšne finale et sera alors trĂšs touchante dans une scĂšne douce/amĂšre, malheureusement enlaidi par des dĂ©cors qui ne ressemblent Ă  rien. Peter Pan est joueur, on le savait mais la cruautĂ© est son moteur essentiel. Le jeu » qu’il propose Ă  Henry Jared S. Gilmore n’a pas grand-chose Ă  dĂ©fendre et ça se ressent, Robbie Kay est bien meilleur n’a rien de drĂŽle mais, vis-Ă -vis de sa famille, ça touche au gĂ©nie du mal ! Le camp bougeant sans arrĂȘt, ils n’y arriveront jamais ! Pour conjurer ce malĂ©fice, Crochet suggĂšre donc de faire appel Ă  la fĂ©e Clochette. Plus exactement, il parle de la fĂ©e qui habite sur cette Ăźle » et c’est Emma qui, incrĂ©dule et donc qui nous fait sourire, parle de Clochette. Regina n’approuve pas l’idĂ©e et Emma finit par comprendre que les deux femmes se sont dĂ©jĂ  rencontrĂ©es par le passĂ© et que les choses ont mal tournĂ©. L’épisode donne le premier rĂŽle Ă  Lana Parrilla qui prend le relais de Jennifer Morrison, bien gĂątĂ©e en ce dĂ©but de saison. Du coup, cette derniĂšre se relĂąche un peu et n’est guĂšre emballante. En revanche, quand on lui donne de l’espace, Lana Parrilla est excellente. Elle sauve ce que la scĂšne de plaintes de la Reine devant Rumpelstilskin pourrait avoir de convenu. Robert Carlyle n’a qu’une scĂšne Ă  dĂ©fendre ici mais il donne lui aussi parfaitement la rĂ©plique et il a une des phrases du jour Viens avec ta colĂšre, elle est tout ce qui te reste ». Il affirme qu’elle ne peut Ă©chapper Ă  son destin et que les tĂ©nĂšbres la rĂ©clament. La mĂ©taphore culinaire utilisĂ©e est Ă©cƓurante mais prĂ©gnante. Cette scĂšne va conditionner tout le reste de l’épisode pour cette partie. DĂ©sespĂ©rĂ©e, la Reine manque de tomber d’un balcon. Accident ou tentative de suicide ? Peu importe au final mais ce qui compte c’est le ratage complet de cette scĂšne. Le dĂ©cor numĂ©rique est notoire et complĂštement ratĂ© et la chute » aussi improbable que mal rĂ©alisĂ©e. On n’y croit pas un instant et, visiblement, l’actrice non plus car elle joue faux, c’est incroyable ! Heureusement, c’est bref ! La Reine est sauvĂ©e par la fĂ©e Clochette, mignonne comme un cƓur mais habillĂ©e
féériquement ? Rose McIver rĂ©ussit son entrĂ©e et donne beaucoup de fraĂźcheur Ă  son personnage. La candeur et la volontĂ© de bien faire de Clochette sont touchantes. Dommage que la suite soit un dĂ©jeuner en plein air, Ă  la terrasse dirions-nous d’une auberge. C’est stupĂ©fiant d’irrĂ©alisme ! Comment la souveraine en titre ou plutĂŽt l’épouse du Roi, habillĂ©e comme elle l’est d’une robe d’intĂ©rieur, peut-elle dĂ©jeuner amicalement » avec une inconnue sans la prĂ©sence de la garde royale ? Et entendre la Reine raconter sa vie Ă  cette mĂȘme inconnue, mĂȘme si c’est une fĂ©e et de toute Ă©vidence une dĂ©butante dans la fonction, est hautement improbable. On se rĂ©galera juste d’un bon mot Ma fin heureuse, ce serait la tĂȘte de Blanche-Neige sur un plateau ». Bien Ă©crit mais ça ne rattrape pas le reste. MalgrĂ© les ordres trĂšs clairs de la FĂ©e Bleue – habillĂ©e et coiffĂ©e par des dĂ©lirants ayant pris un produit que mĂȘme les cartels mexicains ne vendent pas – et dans un dĂ©cor qui sonne faux mais Ă  un point que ça en devient presque drĂŽle, Clochette viendra en aide Ă  la Reine mais s’en mordra les doigts. Clochette aura l’occasion de se venger en capturant Regina sur l’üle. La confrontation entre les deux femmes est le sommet de l’épisode et, lui, il sonne juste. Rose McIver donne corps Ă  la grande colĂšre de Clochette qui accuse, Ă  juste titre, la Reine d’avoir brisĂ© sa vie. Lorsque cette derniĂšre comprend que sa geĂŽliĂšre n’a plus ses pouvoirs, elle se montre cinglante puis, superbe changement de pied, elle la dĂ©fie de la tuer ! Clochette a ruminĂ© sa tristesse durant des annĂ©es ; elle a compris pourquoi l’aide qu’elle avait apportĂ© Ă  la Reine n’a pas donnĂ© le rĂ©sultat escomptĂ© mais elle n’avait pas prĂ©vu que cette derniĂšre reconnaĂźtrait ses torts, expliquerait ses actes et renverserait la situation si Clochette choisit la vengeance, elle ne vaudra pas mieux que la Reine et aura la mĂȘme noirceur et la mĂȘme amertume au cƓur. Il y a de la noblesse dans le geste de Regina et le jeu de Lana Parrilla rehausse la scĂšne. Clochette refusera de les aider mais Blanche a un argument qui la fait changer d’avis. Deux ombres planent cependant sur cet Ă©pisode et semblent porteurs d’orage la blessure de Charmant et la crainte, exprimĂ©e par Clochette, qu’il ne soit trop tard pour Henry car il a passĂ© trop de temps » avec Peter. Difficile de donner tort Ă  la fĂ©e dĂ©chue. . Anecdotes Henry affirme qu’il n’aime pas les pommes Ă  cause d’une histoire de famille ». Quand Peter Pan place la pomme sur la tĂȘte de FĂ©lix et donne l’arbalĂšte Ă  Henry, il fait implicitement rĂ©fĂ©rence Ă  l’histoire de Guillaume Tell. Clochette le personnage a Ă©tĂ© créé par Barrie sous le nom Tinker Bell. Elle a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e au cinĂ©ma par Ludivine Sagnier Peter Pan, 2003 et Julia Roberts Hook, 1991. Elle est aussi le personnage principal du 110Ăšme film d’animation Disney 2008 qui a lancĂ© toute une saga. Rose McIver/Clochette actrice nĂ©o-zĂ©landaise, elle est apparue Ă  l’écran trĂšs jeune dans La leçon de piano 1993. Peu de film en dehors de Lovely Bones 2010, on l’a surtout vu Ă  la tĂ©lĂ©vision XĂ©na 1999, Power Rangers 2009-2010, Les Experts 2012, Masters of Sex 2013-2014, Izombie depuis 2015. Sean Maguire/Robin des Bois acteur et chanteur anglais, pas vraiment de films notables mais il a jouĂ© dans un tĂ©lĂ©film intitulĂ© Prince Charming 2001. Vu Ă  la tĂ©lĂ©vision dans Sexe et DĂ©pendance 2001-2002, Eve 2003-2004, Cold Case 2010, Esprits criminels 2013. Nette allusion Ă  des sentiments amoureux de la part de Mulan envers Aurore. Absence d’Émilie de Ravin Retour Ă  l'index 4. LES ENFANTS PERDUS NASTY HABITS ScĂ©nario David H. Goodman et Robert Hull RĂ©alisation David Boyd RĂ©sumĂ© Neal retrouve Rumpelstilskin mais il ne lui fait pas confiance. Critique CentrĂ© sur le tandem Neal/Rumpelstilskin, l’épisode interroge les rapports pĂšre/fils et place Peter Pan en rĂ©vĂ©lateur de leurs relations. De trĂšs bons numĂ©ros d’acteurs, des paroles qui claquent, une bonne rĂ©alisation. Le parti pris du scĂ©nario place la communautĂ© » maternelle de cĂŽtĂ©. Clochette ne les aidera que s’ils ont un plan pour quitter l’üle. La scĂšne oĂč Emma exposait leur plan de bataille Ă©tait pourtant un mĂ©lange rĂ©ussi d’humour et de gravitĂ©. La remarque de Clochette fait basculer dĂ©finitivement l’épisode dans la noirceur. Une seule personne est parvenue Ă  quitter l’üle Neal ! Ils trouveront une carte mais pas le moyen de la lire. Le dĂ©sespoir d’Emma est bouleversant et la douleur de Blanche qui ne sait pas comment rĂ©conforter sa fille n’est pas moins poignante ; les actrices sont magistrales dans l’émotion. Colin O’Donoghue est trĂšs bon lui aussi quand son personnage raconte ses souvenirs d’avec Neal. C’est trĂšs touchant
et cela lui fait un point de connivence avec Emma. CapturĂ©, Neal est parvenu Ă  s’échapper et il tombe sur
son pĂšre ! C’est violent et Ăąpre car Rumpelstilskin croit qu’il est une vision mais le mot papa » dessille les yeux du magicien. La collaboration entre eux pour sauver Henry n’a rien d’évident mais nĂ©cessitĂ© fait loi et Michael Raymond-James apporte une Ă©nergie, une malice qui insuffle une force Ă  l’épisode et il se montre Ă  la hauteur de Robert Carlyle, trĂšs crĂ©dible en homme qui veut ĂȘtre cru, ĂȘtre pardonnĂ© et qui croit y parvenir mais c’était compter sans Peter Pan. Alors qu’ils ont rĂ©ussi Ă  sauver Henry grĂące Ă  une astuce de Neal, le petit dĂ©mon met la prophĂ©tie sur la place ; celle selon laquelle Henry causerait la perte de Rumpelstilskin qui doit donc le tuer. Les tentatives, dĂ©risoires, d’esquive du soudain malhabile seigneur Ăšs manipulation mais qui semble avoir trouvĂ© son maĂźtre provoquent la colĂšre de Neal qui, Ă©cƓurĂ©, se dĂ©barrasse de son pĂšre. HĂ©las, pour sa perte. Sur la rupture entre le pĂšre et le fils, tant Michael Raymond-James que Robert Carlyle sont magistraux et Robbie Kay sait parfaitement distiller le malaise et incarner la cruautĂ©. StupĂ©fiant chez un acteur si jeune ! Pourquoi Neal n’a-t-il pas cru Rumpelstilskin ? Parce que Baelfire avait Ă©tĂ© déçu par Rumpelstilskin. Ce sont nos actes qui nous dĂ©terminent et le pĂšre n’a pas Ă©tĂ© Ă  la hauteur. Dans le passĂ©, nous retrouvons le pĂšre et le fils aprĂšs la mĂ©tamorphose du premier mais toujours avant qu’il n’aille dans son chĂąteau. Dylan Schmidt a bien poussĂ© depuis la derniĂšre saison ! C’est un adolescent maintenant mais qui est maintenu sous cloche par un pĂšre possessif qui se paye de bonnes raisons » faisandĂ©es pour justifier ce qui ressemble Ă  un emprisonnement. Mais, un jour, Baelfire disparaĂźt ! La magie, trĂšs pratique boussole, amĂšne le maĂźtre magicien jusqu’à la ville d’Hamelin. Le dĂ©cor est une abjection aux reflets verdĂątres mais, heureusement, le rĂ©alisateur a bien saisi qu’il devait faire vite. Il va centrer progressivement son objectif Ă  mesure qu’un homme rĂ©pond aux questions du TĂ©nĂ©breux en lui apprenant que les enfants d’Hamelin disparaissent Ă©galement. Robert Carlyle fait peur Ă  voir, non pas Ă  cause de son maquillage qui est une rĂ©ussite, mais justement parce que ce maquillage accentue la dĂ©formation que la colĂšre cause Ă  ses traits. Rumpelstilskin retrouvera le joueur de flĂ»te Peter Pan, et les deux monstres se connaissent ! On passe avec aisance d’un trĂšs bel air de flĂ»te, trĂšs aĂ©rien, presque hors du rĂ©el, Ă  une ambiance festive dĂ©bridĂ©e du genre fĂȘte adolescente. Peter Pan affirme que seuls les enfants perdus » entendent la flĂ»te et Baelfire est l’un d’entre eux ! Plus retors que jamais, il propose un marchĂ© Ă  Rumpelstilskin, qui le refuse ! C’est incroyable Ă  voir le grand pourvoyeur de contrats en tout genre refuse un marchĂ© ! Robert Carlyle rend parfaitement la dĂ©stabilisation du TĂ©nĂ©breux. On voit, on sent qu’il n’est pas Ă  son aise. Il n’est pas certain de la situation car il ne la domine pas comme il en a l’habitude et cette configuration ne lui plaĂźt pas. Quelque part, Rumpelstilskin n’aime que dominer car, sinon, il a peur de ne pas y arriver. L’homme le plus puissant entre les royaumes, a la peur chevillĂ©e au corps. C’est bel et bien un lĂąche Ă  qui la magie sert de bouclier mais elle ne peut le protĂ©ger de la parole de Peter Pan. Superbe Ă©change entre la colĂšre feutrĂ©e de Rumpelstilskin et le discours froid du joueur de flĂ»te. Superbe composition de Robert Carlyle donc mais aussi de Robbie Kay qui ne lĂąche rien devant son glorieux aĂźnĂ© ! Et, mĂȘme si le TĂ©nĂ©breux retrouve son fils, dans les faits, il le perd. La tristesse de Rumpelstilskin est aussi surprenante que touchante. Seuls les enfants perdus entendent la flĂ»te a dit Peter Pan. Henry l’entend lui aussi. Qu’avait-dit Clochette dĂ©jĂ  ? Anecdotes Le joueur de flĂ»te de Hamelin lĂ©gende allemande censĂ©e rapporter des faits survenus dans la ville de Hamelin en 1284, elle a Ă©tĂ© recueillie par les frĂšres Grimm en 1816 mais les plus anciens textes remontent aux environs de 1440. En l'annĂ©e 1280, la ville de Hamelin Ă©tait envahie par les rats et les habitants mouraient de faim. Le maire de Hamelin promit Ă  un joueur de flĂ»te venu en ville une prime de mille Ă©cus pour les dĂ©barrasser des rats. L'homme prit sa flĂ»te et, par sa musique, attira les rats qui le suivirent jusqu'Ă  la Weser oĂč ils se noyĂšrent. Mais les habitants refusĂšrent de payer le joueur de flĂ»te. Il quitta le pays puis revint quelques semaines plus tard. Jouant de nouveau de sa flĂ»te, il attire cette fois les enfants de Hamelin hors de la ville. Les parents ne les revirent plus jamais. Retour de Dylan Schmidt Baelfire jeune Retour Ă  l'index 5. LA NAISSANCE D'UN PIRATE GOOD FORM ScĂ©nario Christine Boylan et Daniel T. Thomsen RĂ©alisation Jon Amiel RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, le lieutenant Killian Jones accompagne son frĂšre dans une mission secrĂšte
au Pays Imaginaire ! Dans le prĂ©sent, le capitaine Crochet est confrontĂ© Ă  un choix. Critique CentrĂ© sur Crochet, l’épisode est une rĂ©ussite grĂące au talent de Colin O’Donoghue, qui profite d’un large temps de jeu pour montrer toute sa gamme. Dans un passĂ© imprĂ©cis, Killian Jones est lieutenant sur le navire Joyau du Royaume sous les ordres de son frĂšre, Liam. Celui-ci est porteur d’une lettre du Roi qui leur confie une mission secrĂšte aller chercher une plante magique capable de soigner toutes les blessures. La quĂȘte est hĂ©roĂŻque, Jones dĂ©borde d’enthousiasme. Le temps est au beau et il fera jour durant toute la partie ancienne » de l’épisode. L’enthousiasme manifestĂ© par Jones donne une allure juvĂ©nile Ă  Colin O’Donoghue. Il fait plus solaire mais aussi moins assurĂ© comme si son personnage se reposait sur son frĂšre aĂźnĂ© ; ce qui est d’ailleurs le cas. L’envol du navire vers le monde magique est, par contre, l’instant faible tellement le numĂ©rique est criant et donne Ă  la scĂšne une allure rĂ©solument artificielle. On se croirait davantage dans un jeu vidĂ©o que dans une sĂ©rie tĂ©lĂ© ! Sauf que voilĂ , ce monde magique c’est le Pays Imaginaire et Peter Pan rĂ©vĂšle aux frĂšres Jones que cette plante c’est l’ombrĂšve et elle ne guĂ©rit pas, elle tue ! Liam refuse de croire mais Killian doute et c’est la premiĂšre marque d’ombre sur le visage de l’acteur qui accompagne bien l’évolution de son personnage. Le doute est la premiĂšre Ă©tape pour penser seul. Le doute, le capitaine Crochet ne le connaĂźt-il pas quand il est avec la communautĂ© ? Clairement, il est tolĂ©rĂ© mais pas acceptĂ© et le Prince est trĂšs clair dans ses propos. La confrontation est sĂšche et orgueilleuse entre les deux hommes dont un est un pĂšre qui protĂšge jalousement son enfant des griffes d’un prĂ©dateur. Il est en effet Ă©vident que le capitaine tĂ©nĂ©breux lorgne vers la Sauveuse. Toute cette partie baigne dans la pĂ©nombre, et ultĂ©rieurement, dans l’obscuritĂ© nocturne. C’est oppressant et cela donne, et maintient car c’est une photographie constante depuis le premier Ă©pisode, une atmosphĂšre angoissante qui mets tout le monde Ă  vif. PrĂ©textant qu’il croit pouvoir trouver un moyen de quitter l’üle, Crochet isole Charmant du groupe. L’atmosphĂšre se fera encore plus noire quand Peter Pan proposera un marchĂ© que le capitaine ne repoussera pas fermement. Tu es douĂ© pour survivre » susurre le diabolique garçonnet. Le doute, il ronge les trois femmes depuis que Clochette les a mis en garde sur le charme que Peter pourrait exercer sur Henry. Chaque jour sans espoir rapproche le jeune garçon de devenir un enfant perdu. Une scĂšne, faussement lĂ©gĂšre, a dĂ©jĂ  installĂ© le trouble et nous ne pouvons que partager leur angoisse. Elles veulent capturer un des garçons pour qu’il transmette un message. Tour Ă  tour, Jennifer Morrison, Ginnifer Goodwin et Lana Parrilla vont montrer leur force dans l’émotion et, pour cette derniĂšre, c’est un bienfait parce qu’il commence Ă  ĂȘtre agaçant de revoir cette figure de la Reine se montrant inutilement ironique Ă  tout moment envers Emma. C’est mĂȘme tellement rĂ©pĂ©titif que l’actrice fait le minimum. Trois situations trois rĂ©solutions. Les contes de fĂ©es enseignent qu’il n’y a jamais de retour en arriĂšre possible et que la seule solution est d’avancer. Évidemment que Peter avait raison concernant l’ombrĂšve mais pour avoir prĂ©fĂ©rĂ© croire son Roi que son frĂšre, Liam succombera. Dommage que l’atmosphĂšre diurne fasse ressortir la faussetĂ© du dĂ©cor ! L’émotion que Colin O’Donoghue apporte et la douleur qu’il restitue admirablement bien font passer pour partie cette faiblesse. Devenu capitaine, Killian rejette la faussetĂ© du monarque et refuse dĂ©sormais d’obĂ©ir aux mensonges de ce dernier. Par un discours enflammĂ© et d’une force communicative, le soldat loyal devient pirate impitoyable. Il veut ĂȘtre libre et son affirmation qu’au moins chez les voleurs il y a de l’honneur, passe trĂšs bien tellement nous sommes pris dans l’enthousiasme que l’acteur nous fait ressentir. DĂ©cidĂ©ment, Once upon a time n’aime pas les rois ! Crochet a menti Ă  Charmant qui a entendu le marchĂ© que Peter a proposĂ©. La nuit se fait plus noire et le Prince tient encore fermement son Ă©pĂ©e mais le poison a raison de lui. Le montage nous fait un instant douter des intentions du capitaine. Comment le croire ? Pourtant, l’égoĂŻste se montrera altruiste et sauvera son compagnon d’armes malgrĂ© la duretĂ© des paroles que ce dernier avait profĂ©rĂ© encore peu de temps auparavant. C’est une belle Ă©motion que nous communique les acteurs mais les contes de fĂ©es ne sont pas des histoires joyeuses et sucrĂ©es. Pour sauver Charmant, Crochet a dĂ» utiliser la magie et il y a toujours un prix Ă  payer. En attendant, le capitaine est officiellement adoubĂ© comme membre de la communautĂ©. C’est le moment lĂ©ger de l’épisode et il survient au bon moment pour nous permettre de respirer. A la drague Ă©hontĂ©e mais pleine d’humour de Crochet, Emma rĂ©pondra avec
une certaine fougue ! Jennifer Morrison se montre souriante et douce vis-Ă -vis de Colin O’Donoghue mais nous l’avons vu peu avant se montrer trĂšs dure avec un enfant perdu. Comment faire passer un message d’espoir Ă  Henry ? En arrachant le cƓur d’un des garçons ! Bien sĂ»r, ce n’est pas Emma qui pratique mais elle donne son assentiment Ă  Regina. Qu’avait-elle dit au premier Ă©pisode dĂ©jĂ  ? Qu’il n’y a plus ni bien ni mal ? Est-ce le prix Ă  payer ? La froideur et la prĂ©cision chirurgicale de la Reine ont montrĂ© qu’elle avait dĂ©jĂ  pratiquĂ© cette opĂ©ration et qu’elle Ă©tait capable de le refaire sans Ă©tat d’ñme, surtout qu’elle a la bonne conscience » de la faire pour Henry. De la part d’Emma, c’est plus surprenant mais la Sauveuse est Ă©prouvĂ©e et de plus en plus prĂȘte Ă  tout. Excellente prestation de Jennifer Morrison. Si nous avions cru pouvoir terminer l’épisode sur une note somme toute lĂ©gĂšre, nous nous trompions. Et l’on peut compter sur Robbie Kay pour faire souffler un vent froid sur le final. Anecdotes Le capitaine Crochet personnage créé par J. M. Barrie, il est l’incarnation du Mal. Dans le film de Spielberg, Hook, il est incarnĂ© par Dustin Hoffman. La piraterie dĂ©signe le banditisme sur mer. Etymologiquement, le terme signifie celui qui tente la fortune ». Dans une scĂšne coupĂ©e, Crochet semble hĂ©siter entre donner un coup de son crochet Ă  Charmant ou lui donner un coup de main. Absence de Robert Carlyle et d’Émilie de Ravin. Retour Ă  l'index 6. ARIEL ARIEL ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ciaran Donnelly RĂ©sumĂ© Pour sauver Neal, les hĂ©ros doivent rĂ©vĂ©ler leur secret le plus lourd. Dans le passĂ©, Blanche-Neige est sauvĂ©e par la sirĂšne Ariel. Critique Un Ă©pisode moyen Ă  cause d’une histoire mal reliĂ©e au sujet principal, assez miĂšvre qui dĂ©sĂ©quilibre un passage au Pays Imaginaire d’une grande duretĂ©. L’histoire centrale est bien sĂ»r celle d’Ariel, la jolie petite sirĂšne », mais ce segment pĂšche par plusieurs endroits d’abord c’est encore un de ces Ă©pisodes catalogue » centrĂ© sur des personnages secondaires ; ici c’est en outre aggravĂ© par une nette allĂ©geance Ă  Disney. Ensuite, parce que, malgrĂ© le talent de Ginnifer Goodwin et la bonne prestation de Joanna Garcia, c’est d’un sucrĂ© Ă©cƓurant ! On comprend que les mĂ©chants » n’aiment pas les Ă©talages de bons sentiments ! Toute l’histoire d’Ariel, qui aurait pu ĂȘtre touchante, est gĂąchĂ©e par cette impression roborative de sucrerie. Et il faut au moins la Reine pour empĂȘcher le tout de sombrer dans la guimauve. Ça partait bien pourtant, la fuite dynamique de Blanche- Neige devant la Garde Royale se finissant dans la mer. Il faut par contre ĂȘtre bon public pour ne pas remarquer que la chute n’est pas aussi haute que la camĂ©ra voudrait bien le faire croire ! L’adjonction de Blanche-Neige est la concession » faite par les auteurs, qu’on a vraiment connu plus inspirĂ©, pour relier Ariel Ă  l’histoire gĂ©nĂ©rale. Sauf que, dans un Ă©pisode normal, cela aurait fait une anecdote, une scĂšne voire deux mais pas plus. Inutile de raconter l’histoire de la petite sirĂšne », il suffit de reprendre le conte ; mĂȘme pas, le dessin animĂ© suffira. Au niveau des dĂ©cors, c’est Ă©conomie gĂ©nĂ©rale la salle de bal est la mĂȘme que pour Cendrillon et Cora. L’embarcadĂšre est une vraie plantĂ©e devant un Ă©cran vert et le balcon final est lui totalement imaginaire. Le prince Éric n’a vraiment rien pour susciter une telle passion mais l’amour est, paraĂźt-il, aveugle. La musique, lĂ©gĂšre, se remarque Ă  peine. Heureusement, pour Ă©viter l’assoupissement et l’indigestion, la Reine est lĂ . La garde-robe de Sa MajestĂ© sera particuliĂšrement paradoxale, d’une grande simplicitĂ© mais dĂ©pourvu de charme. A la diffĂ©rence de Lana Parrilla dont la premiĂšre robe cache tout juste les siens ! MachiavĂ©lique, la Reine veut se jouer de la naĂŻve Ariel pour atteindre Blanche et, pour cela, elle prend l’apparence de la dĂ©esse de la mer ». Et lĂ , nos yeux souffrent tellement ce n’est pas possible de pondre des costumes et des effets spĂ©ciaux pareils !! Les costumes et les effets spĂ©ciaux n’ont jamais Ă©tĂ© les points forts de la sĂ©rie mais, avec Lana Parrilla en dĂ©esse de la mer », on touche le fond !!! La cruautĂ© de la Reine est la seule chose qui dynamise un peu cette sĂ©quence. Ginnifer Goodwin a du mĂ©tier et elle maĂźtrise dĂ©sormais suffisamment son personnage pour se hisser au-dessus de la mĂ©diocritĂ© du scĂ©nario. Elle n’est jamais miĂšvre quand elle donne ses conseils Ă  Ariel le plus dur est d’ĂȘtre honnĂȘte et l’amour mĂ©rite de prendre des risques. C’eut Ă©tĂ© tellement facile de tomber dans le clichĂ© et l’enfilage de perles mais pas ici, merci l’artiste ! Joanna Garcia, par contre, si elle est magnifique, a un rĂŽle beaucoup trop convenu. Sa candeur et sa joie de vivre sont tellement mignons mais c’est trop peu ! Elle parvient cependant Ă  rendre visible, sensible, la douleur muette d’Ariel, suite au cadeau » de la Reine qui arbore alors une robe de cuir agrĂ©able mais a Ă©tĂ© coiffĂ©e par un troll. Avec un cahier des charges pareils, le rĂ©alisateur se dĂ©brouille comme il peut mais sa mise en scĂšne est complĂštement impersonnelle. Le segment au Pays Imaginaire est bien plus intĂ©ressant parce qu’il est plus noir mais, tronçonnĂ© en petites scĂšnes, il perd de sa force et se voit encore amoindrie par la place prise par l’histoire rose bonbon. Emma apprend que Neal est vivant et elle subit visiblement un choc. Pas besoin de beaucoup de mots pour que Jennifer Morrison montre le trouble qui habite son personnage. Mais est-ce vraiment le cas ou est-ce une ruse de Peter ? Le fait que le spectateur soit au courant de la vĂ©ritĂ© apporte une tension Ă  ce passage trop bref ; la communautĂ© Ă©clate car la Reine refuse de sacrifier la proie pour l’ombre. Elle commence sa carriĂšre de sauveuse en venant en aide Ă  Rumpelstilskin, qui Ă©tait sur le point d’ĂȘtre jouĂ© par l’Ombre malĂ©fique ! GrĂące aux deux merveilleux acteurs que sont Lana Parrilla et Robert Carlyle, on passe sans transition mais avec crĂ©dibilitĂ© de la miĂšvrerie Ă  la violence ; le tout suivi par une de ces joutes Ă©lectriques que les deux plus grands magiciens » c’est elle qui le dit et Ă  raison aiment pratiquer. Ils trouvent ainsi un moyen de lutter contre Peter Pan. Par contre, agacement supplĂ©mentaire il faut un objet restĂ© Ă  Storybrooke ! Un gĂ©nie du mal dĂ©sarmĂ© c’était dĂ©jĂ  peu crĂ©dible mais deux ! Robert Carlyle a beau nous sortir une explication trĂšs plausible de cet Ă©tat de fait et le jouer avec conviction, le mal est fait. On apprĂ©ciera cependant l’ironie de la scĂšne finale. Le passage le plus noir concerne les autres hĂ©ros Neal est dans la grotte de l’écho et on ne peut en sortir qu’en rĂ©vĂ©lant son secret le plus profond. En gĂ©nĂ©ral, ce sont les plus noirs. On s’est assez plaint de la laideur des dĂ©cors pour signaler combien la grotte est bien faite et baigne dans une splendide obscuritĂ©, le tout soulignĂ© agrĂ©ablement par une musique en sourdine. Pour le coup, c’est vraiment bien rĂ©alisĂ© mais c’est quand mĂȘme assez peu. Crochet est le premier Ă  rĂ©vĂ©ler son secret puis Blanche, Charmant et, Ă©videmment, Emma pour finir. Cette sĂ©quence est rendue trĂšs dure, trĂšs Ă©mouvante par la sobriĂ©tĂ© avec laquelle les comĂ©diens rĂ©vĂšlent les secrets de leurs personnages. Que ce soit Ă  Jennifer Morrison qu’échoient les larmes est logique car elle a le secret le plus douloureux. La libertĂ© se paye au prix fort et, avant mĂȘme la fin, elle montre qu’elle peut aussi ĂȘtre facteur de dĂ©sintĂ©gration. Anecdotes La petite sirĂšne conte paru en 1837 il est beaucoup plus triste que l’adaptation de Disney. La petite sirĂšne est le 36Ăšme film d’animation des studios Disney sorti en 1989. C’est lui qui baptise la sirĂšne du nom d’Ariel. Edward Kitsis et Adam Horowitz voulaient honorer le dessin animĂ©. Ils voulaient une rousse et Joanna Garcia dut porter une perruque. Au naturel, l’actrice est chĂątain clair. Ariel n’est pas la premiĂšre sirĂšne de la sĂ©rie mais c’est la seule qui soit gentille ! RĂ©fĂ©rence Ă  Ursula », le personnage est dans le dessin animĂ© et apparaĂźtra sous les traits de Merrin Duguey en saison 4. C’est un dĂ©mon et non la dĂ©esse de la mer ». DĂ©tail curieux le petit dĂ©jeuner prĂ©fĂ©rĂ© de Rumpelstilskin, ce sont les petits pains aux Ɠufs. Le TĂ©nĂ©breux a gardĂ© des goĂ»ts simples ! Joanna Garcia/Ariel actrice amĂ©ricaine, elle a tournĂ© dans American Pie 2 2001 mais c’est surtout pour la tĂ©lĂ©vision qu’elle joue SeaQuest, police des mers 1994, Fais-moi peur 1994-1996, La famille du bonheur 1996-1997, Dawson 1999, Sexe et DĂ©pendance 2001, Reba 2001-2007, Gossip Girl 2009. DĂ©tail cocasse l’actrice ne sait pas nager ! Hans Christian Andersen 1805-1875, Ă©crivain danois, ses Contes 156 en tout, parus entre 1832 et 1848 l’ont rendu cĂ©lĂšbre le Vilain Petit canard, Les habits neufs de l’Empereur, La Reine des neiges
. Retour Ă  l'index 7. LA BOÎTE DE PANDORE DARK HOLLOW ScĂ©nario Kalinda Vasquez et Andrew Chambliss RĂ©alisation Guy Ferland RĂ©sumĂ© Pendant qu’Emma, Neal et Crochet cherchent un moyen de quitter l’üle, Ariel doit ramener de Storybrooke le moyen de vaincre Peter Pan. Critique Un Ă©pisode qui redonne vraiment du temps de jeu Ă  Émilie de Ravin et de l’importance Ă  Belle. Il comporte classiquement deux segments l’un Ă  Storybrooke et l’autre au Pays Imaginaire. Une structure rodĂ©e en saison 1 mais, ici, les deux sont contemporains et mĂȘme quasiment simultanĂ©s. A Storybrooke, Rumpelstilskin avait donnĂ© un charme de protection Ă  Belle. D’autres ennemis peuvent venir et, en effet, c’est le cas ! Sur une belle musique, nerveuse, tonique, on assiste Ă  la mise en place du sort alors que, roulant Ă  tombeaux ouverts, deux jeunes hommes se dirigent vers la ville ! Sans surprise, ils passent in extremis mais la tension a Ă©tĂ© trĂšs bien rendue par le rĂ©alisateur et on a cru que Storybrooke serait Ă  l’abri. La ville est aussi le point d’arrivĂ©e d’Ariel. La sortie de l’onde de Joanna Garcia est un moment sexy et la fraĂźcheur de l’actrice fait sourire. Le contact passe avec Belle Ă  qui la sirĂšne, maintenant dotĂ©e de jambes, remet le message de son amoureux, une devinette Il aime se montrer Ă©nigmatique » constate Ariel. La rĂ©plique est simple mais dite sans ironie, ni mĂȘme avec l’envie de se moquer ; juste le constat de quelqu’un un peu dĂ©passĂ© par la complexitĂ© des choses mais qui n’a aucune noirceur. La fascination de la jeune femme pour les menus objets dans la boutique de M. Gold apporte une touche lĂ©gĂšre trĂšs agrĂ©able. C’est l’amour entre Belle et Rumpelstilskin qui fournit la clĂ© de l’énigme et le spectateur attentif ne sera pas surpris de cette derniĂšre mais apprĂ©ciera les liens nouĂ©s par la sĂ©rie entre ses Ă©poques. L’objet en question une boĂźte. Au Pays Imaginaire, Neal rĂ©vĂšle que la seule solution pour quitter cet endroit est de capturer l’ombre de Peter. Pour ce faire, il ira avec Emma et Crochet qui s’impose un peu pendant que le couple Charmant rejoindra Clochette. La gĂȘne est ce qui caractĂ©rise le mieux les relations entre les personnages. Blanche bat froid Ă  son Ă©poux qui, selon elle, a cessĂ© de croire » en eux. L’abcĂšs sera crevĂ© dans une scĂšne trĂšs dure oĂč se mĂȘle peur, amour, non-dit, doute. Sur cette seule scĂšne, Ginnifer Goodwin et Josh Dallas, qui n’ont pas grand-chose Ă  faire, se montrent d’une grande justesse et apportent une Ă©motion forte et douloureuse. Dans l’autre groupe, malgrĂ© leur respect rĂ©ciproque, les deux hommes sont clairement en compĂ©tition pour les beaux yeux d’Emma. Crochet est d’ailleurs parfaitement explicite et sa franchise semble, paradoxalement, troubler Emma. Jennifer Morrison est globalement plutĂŽt en dedans dans ces passages. Le discours d’Emma qui privilĂ©gie son fils Ă  sa vie sentimentale revient comme un leitmotiv mais il bloque le jeu de l’actrice, trop rigide sur ce coup-lĂ . A peine, Ariel et Belle ont-elles mises la main sur la boĂźte de Pandore que les deux hommes, visiblement bien renseignĂ©s, les capturent et la volent. Une vraie tension surgit quand ils rĂ©vĂšlent qu’ils servent Peter Pan en toute conscience. A ce moment, leur identitĂ© reste un mystĂšre. L’ingĂ©niositĂ© de Belle permet de renverser la situation. Loin d’ĂȘtre menaçants, les deux hommes sont les frĂšres de Wendy Darling, Jean et Michel, contraints depuis un siĂšcle d’obĂ©ir Ă  Peter Pan ! Belle tient cependant un discours d’espoir et Ariel pourra rapporter la boĂźte Ă  ses commanditaires. La remise de celle-ci donne d’ailleurs lieu Ă  de taquins mouvements de camĂ©ra qui prouvent sans conteste que les sirĂšnes sont des crĂ©atures magnifiques
Dans tout le passage Ă  Storybrooke, Émilie de Ravin s’est montrĂ©e parfaite. Belle est tantĂŽt triste, enjouĂ©e, toujours pleine d’espoir et ne se laissant jamais abattre. La force mais aussi la douceur se partage ce personnage et l’actrice sait trĂšs justement montrer toutes ces faces. Plus limitĂ©e, Joanna Garcia est la caution tendre et lĂ©gĂšre ; la bonne copine un peu gauche mais qu’on aime quand mĂȘme. Pour capturer l’ombre de Peter, le trio doit s’enfoncer dans le vallon obscur ». Emma apporte un commentaire amusĂ© sur les noms de lieux oĂč ils doivent aller. C’est bien placĂ© comme rĂ©plique parce qu’elle apporte le contrepoint lĂ©ger alors que la tension rĂšgne entre les personnages et que Crochet et Neal se jaugent. Le dĂ©cor du vallon fait honneur Ă  son nom sinistre, venteux et baignant dans une luminositĂ© rougeoyante. L’endroit est terrifiant et la bĂȘtise des deux hommes, qui craquent », les amĂšnent tous au bord de la catastrophe lorsque l’Ombre et deux consƓurs les attaquent. Au milieu des cris de douleur et de terreur, sur une musique qui est plus un atroce tintamarre, cette attaque est un moment d’horreur parfaitement orchestrĂ©, notamment au niveau des effets spĂ©ciaux. Tout au long de cet Ă©pisode, la musique aura Ă©tĂ© d’une grande utilitĂ©, donnant force aux scĂšnes. Ils s’en sortiront grĂące Ă  la magie, mĂȘme si cela semble inquiĂ©ter Neal. Quant Ă  Henry, malgrĂ© sa mĂ©fiance envers Peter, il ne pĂšse pas lourd face au machiavĂ©lisme de l’angelot vert. On est quand mĂȘme un peu agacĂ© par la naĂŻvetĂ© manifestĂ©e par Henry et sa filature du bras droit de Peter est ridicule ! Jared S. Gilmore montre toutefois assez de malice pour qu’on s’attache aux faits et gestes de sn personnage. Ses scĂšnes sont brĂšves et dissĂ©minĂ©es de-ci de-lĂ  mais il les dĂ©fend bien. Les duos avec Robbie Kay sont ici mieux Ă©quilibrĂ©s. L’un a l’espoir qu’on viendra l’aider mais l’autre joue sur un terrain trĂšs diffĂ©rent. Peter feint d’ĂȘtre contrariĂ© par la rĂ©bellion d’Henry et, c’est vrai qu’on a pu croire au basculement du jeune garçon, mais c’est pour mieux te piĂ©ger mon enfant. Un piĂšge trop bien orchestrĂ©. Le jeune homme retrouve Wendy, mais celle-ci se dit malade parce que la magie quitte l’üle. Henry n’aime pas la magie mais il a du cƓur. Il ne sauverait pas la magie pour Peter Pan mais un preux chevalier ne doit-il pas sauver la gente dame ? Anecdotes Les frĂšres de Wendy parlent du Bureau Central ». On se souvient que c’était le nom que Greg et Tamara donnaient Ă  leurs patrons. Mais il est surprenant que les frangins utilisent cette appellation erronĂ©e alors qu’ils sont seuls ! Wendy dit Ă  Henry qu’elle a connu le pĂšre de celui-ci. Une rĂ©fĂ©rence Ă  l’épisode Seconde Ă©toile Ă  droite
 » 2-21 En VO, la Reine dit Ă  Ariel qu’elle peut avoir des jambes ou une queue quand elle voudrait selon les fantasmes d’Éric. La version française, plus pudique, prĂ©fĂšre dire selon ce qu’Éric prĂ©fĂšre ». Le mythe de Pandore figure dans Les Travaux et les Jours d’HĂ©siode VIIIĂšme siĂšcle avant notre Ăšre. En grec, Pandore signifie celle qui a tous les dons », maniĂšre de rappeler qu’elle est une crĂ©ation de tous les Dieux qui lui donnĂšrent chacun un don. Zeus avait retirĂ© les maux de l’horizon humain mais cela ne les rendit pas meilleurs. AprĂšs avoir créés Pandore, les Dieux la donnĂšrent en Ă©pouse Ă  ÉpimĂ©thĂ©e qui dĂ©tenait la boĂźte les renfermant. La curiositĂ© de la femme et la naĂŻvetĂ© de l’homme aboutirent Ă  l’ouverture de cette derniĂšre. Une interprĂ©tation du mythe veut que grĂące Ă  la fermeture opportune de la boĂźte ou amphore selon les versions par Pandore, l'humanitĂ© ne souffrira que des maux, et non pas de l'attente de ces maux puisque l’espĂ©rance ou plutĂŽt l’attente de quelque chose » est restĂ©e prisonniĂšre. Retour Ă  l'index 8. PENSE À DE JOLIES CHOSES THINK LOVELY THOUGHTS ScĂ©nario David H. Goodman et Robert Hull RĂ©alisation David Solomon RĂ©sumĂ© Peter Pan emmĂšne Henry lĂ  oĂč il va sauver la magie ». Dans le passĂ©, le jeune Rumpelstilskin est abandonnĂ© par son pĂšre. Critique Tel pĂšre, tel fils ? L’hĂ©rĂ©ditĂ© est lourde dans la famille de Rumpelstilskin et la vĂ©ritĂ© est d’une laideur sans nom. TrĂšs noir, trĂšs amer, cet Ă©pisode foule aux pieds la notion de famille et de rĂȘves enfantins mais dĂ©clare hautement qu’il y a des limites Ă  l’enfance. Rumpelstilskin Ă©tait un garçon adorable mais qui n’a cessĂ© d’ĂȘtre rejetĂ©. Deux segments le passĂ© de Rumpelstilskin qui Ă©claire le second segment, la tentative de sauvetage d’Henry. Si Rumpelstilskin n’a pas Ă©tĂ© un pĂšre modĂšle, il apparaĂźt comme un pĂšre aimant Ă  cĂŽtĂ© du sien. C’est un joueur de bonneteau, pire un tricheur sans vergogne et sans beaucoup d’envergure non plus. Il n’hĂ©site pas Ă  laisser son fils Ă  deux fileuses pour aller chercher du travail ». L’enfant veut y croire, comment lui donner tort ? Il espĂšre mĂȘme rester avec lui grĂące Ă  un haricot magique. Aller quelque part oĂč personne ne le connaĂźt mais demeurer une famille. La notion de nouveau dĂ©part » est au fondement du rĂȘve amĂ©ricain ». OĂč aller ensemble ? Le pĂšre se souvient qu’il Ă©chappait Ă  une enfance difficile – Once upon a time ne croit pas beaucoup Ă  la famille aimante et aux joies du foyer ! – en se disant Pense Ă  de jolies choses ». Et il arrivait au Pays Imaginaire. Sauf que, lĂ -bas, les choses ne se passent pas comme il l’avait prĂ©vu. Tous les membres de la communautĂ© finissent par se retrouver, signe indubitable que la sĂ©rie aborde un tournant majeur. Dans une pĂ©nombre constante par un contraste dĂ©sormais bien connu, il fait jour dans l’autre segment, ce ne sont pas des retrouvailles chaleureuses d’autant que Neal rĂ©vĂšle que Rumpelstilskin avait le projet, selon lui, de tuer Henry. Et tous de faire front contre le magicien ! Lequel donne plus l’impression d’une grande lassitude que de se sentir menacĂ© et c’est trĂšs exactement ce que Robert Carlyle devait faire. Son personnage est le plus puissant de tous qu’est-ce qu’il a craindre de leurs Ă©pĂ©es ou d’une boule de feu de la Reine ? L’acteur rend trĂšs bien compte de l’impasse de Rumpelstilskin Ă  force d’avoir menti et trahi tout le monde et de n’avoir fait que des choix Ă©goĂŻstes, il n’est pas cru quand il dit la vĂ©ritĂ© ! Pour preuve de sa bonne foi, il devra donner la boĂźte Ă  Neal Michael Raymond-James rend parfaitement la dĂ©fiance que Neal Ă©prouve envers son gĂ©niteur puis accepter d’essayer de sauver Charmant parce que c’est bien » donc gratuitement. On voit bien que le maĂźtre magicien avale un boa mais c’est son fils qui exige et il obĂ©it. Aucune faute des acteurs sobriĂ©tĂ© et regard noir chez Michael Raymond-James, rĂ©signation chez Robert Carlyle. Si l’espoir a pu renaĂźtre un instant, les retrouvailles de Neal/Baelfire avec Wendy glace tout le monde la rĂ©vĂ©lation du vĂ©ritable plan de Peter Pan provoque une violente angoisse. L’espoir a rendu le pĂšre de Rumpelstilskin complĂštement fou. Sa joie exagĂ©rĂ©e quand il arrive au Pays Imaginaire, son petit rire rĂ©pĂ©tĂ© ; tout cela met son fils et le spectateur trĂšs mal Ă  l’aise. La rencontre avec l’Ombre n’est pas non plus pour rassurer. Le dĂ©cor naturel de la Colombie-Britannique pourrait ĂȘtre juste champĂȘtre il est effrayant. Effrayant comme le dĂ©cor, imaginaire celui-lĂ  mais bien fait, de l’Ile du CrĂąne oĂč Peter Pan emmĂšne Henry. L’intĂ©rieur n’est pas moins fantasmagorique une caverne Ă©vidĂ©e, gigantesque, des crĂąnes de pierre et d’autres d’or supportant un sablier gĂ©ant dans lequel sĂ©coule un sable inconnu. Les tons sont ocres et obscurs et c’est superbe. Peter Pan saura prendre quelques minutes pour retrouver Rumpelstilskin. Le duel est amer, violent, haineux et pourtant le lien est fort entre eux car, Peter Pan n’est autre que le pĂšre de Rumpelstilskin ! Mais un pĂšre indigne de ce nom, qui se donne bonne conscience » en disant haut et fort qu’il est faible et ne ferait pas un bon pĂšre, pour commander Ă  l’Ombre de le dĂ©barrasser de son fils ! En quelques instants, nous passons d’une sĂ©quence d’émotion Ă  une sĂ©quence autrement plus violente ! Rumpelstilskin vaincu, Peter Pan a le champ libre et il saura trouver les mots pour convaincre Henry de lui donner son cƓur, le cƓur du plus pur des croyants », pour sauver le Pays Imaginaire dont il se garde bien de rĂ©vĂ©ler l’épouvantable secret. Mais le plus beau » dans tout cela, c’est qu’il ne ment pas Ă  Henry. Il parle de sacrifice » certes mais ajoute qu’Henry devra rester au Pays Imaginaire ». Rien de tout cela n’est faux et l’entendre dire que les adultes mentent fait froid dans le dos, et le regard que jette Henry sur sa famille fait aussi trĂšs mal, car ses deux mĂšres qui s’époumonent Ă  lui crier leur amour, ne lui ont-elles pas menti ? Lui qui, en saison 1, voulait rĂ©tablir les fins heureuses, voit s’offrir Ă  lui la possibilitĂ© de faire une action altruiste, une action hĂ©roĂŻque. Robbie Kay est plus glaçant que jamais. Il parvient Ă  donner l’image d’un Peter Pan maĂźtre de lui-mĂȘme et juste assez angoissĂ© par le temps qui file pour ĂȘtre crĂ©dible dans le rĂŽle de sauveur de la magie ». Jared S. Gilmore s’est mis au diapason et son interprĂ©tation du hĂ©ros sacrificiel est dure Ă  voir car le spectateur sait la vĂ©ritĂ© mais, constate avec une peur croissante, que les mots des gentils » ne semblent plus atteindre le jeune garçon. Et il choisit. Anecdotes En VO, c’est Marylin Manson qui fait la voix de l’ombre gardienne. Stephen Lord/Malcom acteur britannique, vu dans Casualty 2010-2011, Penny Dreadfull 2014-2015 Absence d’Émilie de Ravin. Retour Ă  l'index 9. PETER PAN N'ÉCHOUE JAMAIS SAVE HENRY ScĂ©nario Christine Boylan et Daniel T. Thomsen RĂ©alisation Andy Goddard RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, Regina adopte un enfant. Dans le prĂ©sent, trois mĂšres s’unissent pour sauver cet enfant. Critique TrĂšs bel Ă©pisode qui fait une large place Ă  l’émotion et permet principalement Ă  Lana Parilla de montrer ses talents dans ce registre. CentrĂ© sur elle, l’épisode lui doit beaucoup. Une brĂšve scĂšne juste au moment oĂč la malĂ©diction va s’abattre trace les sillons dans lequel l’épisode va se glisser. Robert Carlyle compose un Rumpelstilskin plus flamboyant que jamais, susurrant d’obscures pensĂ©es, sifflant des sarcasmes et chantonnant d’aise ! MalgrĂ© son assurance feinte ou rĂ©elle ?, la Reine ne peut s’empĂȘcher d’ĂȘtre troublĂ©e. La prĂ©diction de l’enchanteur ressort pourtant plus de la psychologie mais un mĂ©dium n’est-il rien de plus qu’un bon psychologue ? que du malĂ©fice un jour, la Reine ressentira un vide dans son cƓur et ce moment arrive. Regina Mills ne ressent rien » dit-elle au docteur Hopper. Raphael Sbarge est impeccable. MalgrĂ© les sombres menaces que profĂšrent sa peu conciliante cliente, l’acteur montre le psychologue absolument maĂźtre de lui-mĂȘme, poursuivant son examen sans jamais se confronter directement Ă  Regina. Un enfant comblerait ce vide affectif. Mais, pour ĂȘtre mĂšre, madame le maire n’est pas prĂȘte Ă  subir ce que le commun des mortels endure dans une procĂ©dure d’adoption. Et quand on a un problĂšme Ă  Storybrooke, on consulte M. Gold ! La scĂšne oĂč Regina demande son intervention pour avoir un enfant est sublime par son humour Ă  froid et par le commentaire du prĂȘteur sur gage une mĂšre peu commune Ă  dĂ©faut d’une bonne mĂšre ». Dans son personnage de Gold, Robert Carlyle fait Ă©talage de son don pour l’ambigĂŒitĂ©. Des phrases prononcĂ©es semblent laisser penser qu’elles ont un autre sens, ou un sens renforcĂ© mais, nous sommes avant que la malĂ©diction soit brisĂ©e et mĂȘme onze ans avant qu’Emma n’arrive Ă  Storybrooke. Gold est-il pleinement conscient d’ĂȘtre Rumpelstilskin ou bien a-t-il mis cette partie de lui-mĂȘme en sommeil pour vingt-huit ans ? Son second dialogue avec le maire est en tout cas une merveille de dialogue de sourds. Au Pays Imaginaire, Henry agonise et Peter est sur le point de triompher. Mais l’important c’est la relation entre Emma et la Reine. Jennifer Morrison et Lana Parrilla sont au diapason pour cette scĂšne qui scelle un rapprochement. Emma reconnaĂźt la douleur sincĂšre de celle qui fut son ennemie mortelle et cette reconnaissance va droit au cƓur de la souveraine dĂ©chue. C’est touchant, vraiment Ă©mouvant. C’est nĂ©anmoins par la douceur que les gentils » vont rĂ©ussir Ă  disloquer le groupe des enfants perdus et comprendre oĂč se cache Peter Pan. Le discours d’Emma est d’une belle mais profonde simplicitĂ© et va droit au cƓur. Dans le registre de l’émotion, Jennifer Morrison est ici impeccable. MĂšre Ă©perdue et angoissĂ©e, la Reine fut aussi une mĂšre perdue Ă  Storybrooke. AprĂšs une scĂšne assez rigolote par le cĂŽtĂ© quasi midinette adoptĂ© pour convaincre les services sociaux et un dossier qu’on imagine bien complet, c’est le dur retour au rĂ©el ! Eh ! Oui ! Un bĂ©bĂ©, ça pleure ! Lana Parrilla joue sur une corde peu utilisĂ©e pour son personnage, celle de l’inconnu. Regina est totalement dĂ©sarçonnĂ©e par ce bĂ©bĂ© qui ne cesse de pleurer et qu’elle Ă©choue Ă  rĂ©conforter. Par contre, il y a un cĂŽtĂ© tĂ©lĂ©phonĂ© lorsqu’elle cherche Ă  savoir les antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux de la mĂšre biologique. On sent que les auteurs ont voulu ajouter une note un peu dramatique mais l’adjonction forcĂ©e ne convainc pas totalement. Ce qui est certain est que Storybrooke devait ĂȘtre la fin heureuse de l’histoire de la Reine le nom mĂȘme de la ville le proclame assez mais que cela n’a pas Ă©tĂ© le cas. La Reine, Emma et Blanche-Neige se sont lancĂ©es sur les traces de Peter Pan mais le diabolique enfant plusieurs fois centenaire, et qui rĂ©vĂšle sa vĂ©ritable identitĂ©, les capture. Jolie astuce que ce piĂšge mais, cette fois, Peter a sous-estimĂ© Ă  qui il avait Ă  faire et c’est la Reine qui le terrasse ! ScĂšne brĂšve mais assez noire ; une nouvelle fois, la cruautĂ© que Robbie Kay insuffle Ă  Peter Pan est prodigieuse de justesse et d’efficacitĂ©. Il est quelque part assez ironique que ce dĂ©mon, qui a reniĂ© son passĂ© et incarne Ă  merveille le syndrome de Peter Pan » soit vaincu par l’ĂȘtre qui assume son passĂ© diabolique. Dans la revendication de leurs actes, la Reine et Peter Pan acquiĂšrent une grandeur infernale mais la premiĂšre a su Ă©voluer. Elle a su grandir et c’est ce qui fait sa force. L’enfance est un passage ; tout comme le Pays Imaginaire. Vouloir s’y accrocher est mortifĂšre. Du point de vue psychanalytique, cet Ă©pisode, et tout l’arc autour de Peter Pan est d’une grande profondeur et sonne parfaitement juste. Henry reprendra vie, tout comme sa mĂšre adoptive a repris goĂ»t Ă  la sienne autrefois. Lorsqu’elle refuse d’abandonner ce petit ĂȘtre qui l’a pourtant déçu au dĂ©part, Regina est bouleversante et Lana Parrilla nous convainc aisĂ©ment de la vĂ©racitĂ© de l’amour que cette femme impitoyable ressent pour Henry alors mĂȘme qu’elle sait qui est sa vraie mĂšre. Le recours Ă  la potion magique au final est une faute de goĂ»t mais l’histoire qu’elle raconte est plaisamment ironique. La vie est aussi rĂ©conciliation Neal pardonne Ă  son pĂšre ; les paroles qu’il lui adresse sont grandes d’amour. Pas besoin de paroles entre Emma et ses parents. Tout aurait pu ĂȘtre bien qui finit bien mais le final sera plus enlevĂ© qu’on aurait pu le penser ! Peter Pan n’a pas encore perdu la bataille. Son attaque est brutale et l’effet dramatique joue Ă  plein avec une musique trĂšs efficace. La rĂ©vĂ©lation finale sera glaçante. Anecdotes Bien qu’on entende la voix de Sydney et que Giancarlo Esposito soit crĂ©ditĂ©, l’acteur n’apparaĂźt pas. Regina dĂ©finit Storybrooke comme une ville de contes de fĂ©es ». Certainement de l’humour ! Absence d’Émilie de Ravin Retour Ă  l'index 10. LE NOUVEAU PAYS IMAGINAIRE THE NEW NEVERLAND ScĂ©nario Andrew Chambliss RĂ©alisation Ron Underwood RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, Blanche-Neige est obsĂ©dĂ©e par l’idĂ©e de vaincre la Reine. A Storybrooke, l’ombre de Peter Pan plane toujours. Critique Pour son premier scĂ©nario en solo, Andrew Chambliss s’en tire avec les honneurs, d’autant qu’il hĂ©ritait de la tĂąche redoutable de l’épisode de transition ». En effet, nous ne sommes plus au Pays Imaginaire mais le plan de Peter Pan n’est pas encore lancĂ©. Il faut donc meubler » et amener les Ă©lĂ©ments au bon moment. Ce n’est pas tout Ă  fait abouti et les longueurs sont lĂ©gions mais il y a tout de mĂȘme assez d’action pour soutenir l’intĂ©rĂȘt, un peu d’humour grĂące Ă  Josh Dallas et aussi Colin O’Donoghue et, surtout, de l’émotion. L’ouverture de l’épisode se fait sous le signe de la liesse et de l’amour. Ariel retrouve son prince devenu poissonnier, si ça ce n’est pas de l’humour ! et nos hĂ©ros reviennent dans la ville. C’est un peu Ă  la façon des stars qu’ils dĂ©barquent du Jolly Rodgers, ce qui est Ă  la fois drĂŽle et touchant. D’autant que Blanche remercie publiquement la Reine ! M. Gold scellera la boĂźte de Pandore pour que Peter » ne s’en Ă©chappe pas ; ce qui donne subitement une allure menaçante Ă  la scĂšne puisque ce n’est pas Peter qui est enfermĂ© mais Henry ! Lequel joue subtilement de la rivalitĂ© latente entre ses eux mĂšres pour ostensiblement choisir Regina. Jared S. Gilmore joue trĂšs juste dans sa » chambre ; les gestes anodins deviennent menaçants. Menace c’est ainsi que Blanche-Neige voit la Reine ; laquelle vient de gĂącher son mariage en profĂ©rant la sienne de menace. Ginnifer Goodwin nous propose une autre facette de son personnage, dominĂ© par la colĂšre et le ressentiment et dĂ©sireux d’en finir. On pourrait croire qu’il y a une part de noirceur chez la princesse mais nous recevrons une toute autre rĂ©ponse en fin d’épisode. A contrario, Josh Dallas continue dans le mĂȘme registre Charmant est un prince posĂ©, calme et qui veut plus que tout profiter de son Ă©pouse, et de sa lune de miel ! Le Palais d’ÉtĂ© oĂč ils iront est un dĂ©cor numĂ©rique tout Ă  fait correct et le spectateur s’amuse avec l’ambiance coquine et drĂŽle entre les deux acteurs. Mais la princesse avait une autre idĂ©e en tĂȘte
ce que son Ă©poux avait parfaitement devinĂ© ! Elle veut tuer le monstre MĂ©duse pour changer la Reine en statue ! Andrew Chambliss est douĂ© pour installer des atmosphĂšres et les dĂ©truire aprĂšs. On a vu le tĂȘte-Ă -tĂȘte des Charmant devenir une expĂ©dition dangereuse, voici le dĂ©jeuner entre Neal et Emma qui n’aura pas lieu. Emma hĂ©sitait Ă  y aller et son pĂšre la convainc avec un discours trĂšs beau, Ă  la fois ferme et chaleureux. Josh Dallas est ici meilleur que Jennifer Morrison. Lui est souriant et plein de verve quant elle, mĂȘme si le rĂŽle impose qu’elle joue l’inquiĂ©tude, est trop fermĂ©e. A peine Emma arrive-t-elle devant le resto d’oĂč sortent Crochet et Clochette, un Ă©change de regards hilarants entre les protagonistes ! que des cris rĂ©sonnent la MĂšre SupĂ©rieure est assassinĂ©e par l’Ombre ! Laquelle n’obĂ©it qu’à Peter Pan. Donc Peter Pan parvient toujours Ă  la contrĂŽler. L’attaque est trĂšs rĂ©ussie. FilmĂ©e de haut, elle est brĂšve, trĂšs intense et les cris de Keegan Connor Tracy font vraiment peur ! Peur, voici ce qu’a finalement ressentie Blanche-Neige dans la caverne de MĂ©duse. Si on demeure confondu que les parents de cette derniĂšre ait fit construire une rĂ©sidence estivale Ă  deux pas du repaire d’un monstre sans le dĂ©truire, on pardonne cette facilitĂ© parce que les acteurs s’approprient complĂštement cette sĂ©quence qui aurait pu facilement sombrer dans le Nanarland. Le dĂ©cor, tout d’abord est rĂ©el et de qualitĂ©. La Gorgone n’est pas mal non plus et les incessants sifflements de serpents finissent par mettre trĂšs mal Ă  l’aise. Le plan initial Ă©choue mais Blanche-Neige rĂ©ussira Ă  vaincre le monstre qui n’avait qu’une utilitĂ© dans cet Ă©pisode lui faire comprendre qu’on peut ĂȘtre son propre destructeur. Comme elle le reconnaĂźt plus tard, il y aura toujours une menace et il convient de savoir profiter des bons moments. Ce en quoi elle a davantage de maturitĂ© que sa fille car Emma estime qu’en tant que Sauveuse, elle n’aura pas droit au rĂ©pit. Bien meilleure ici, Jennifer Morrison, par sa sobriĂ©tĂ©, donne une dimension tragique Ă  Emma et pose la question de la vie des hĂ©ros. Il n’y a Ă©videmment pas de bonne rĂ©ponse ni mĂȘme de rĂ©ponse tout court mais la question est sans cesse posĂ©e et sans cesse intĂ©ressantes sont les tentatives de rĂ©ponse qu’on lui apporte. Des rĂ©ponses, c’est que demandent les Charmant au grand complet Ă  Rumpelstilskin. Comment Peter peut-il contrĂŽler l’Ombre depuis la boĂźte ? Pour y rĂ©pondre, il faut l’ouvrir mais hors de la ville, lĂ  oĂč il n’y a pas de magie. Bien sĂ»r, c’est Peter » qui sort mais c’est Henry qui parle et c’est trĂšs touchant de le voir tenter de convaincre sa mĂšre armĂ©e qu’il est son fils. Robbie Kay nous montre Ă  son tour une autre facette de son talent ; il a le sourire gentil, tendre mĂȘme, le geste plus lent donc moins agressif. Il est cependant un peu infĂ©rieur Ă  Jared S. Gilmore qui s’est mieux glissĂ© dans le rĂŽle de Peter et se montre vraiment inquiĂ©tant. Le plan Ă©laborĂ© par cet infect petit dĂ©mon est terrifiant dans sa simplicitĂ© et la radicalitĂ© de son exĂ©cution ! Anecdotes Gil McKinney/Eric acteur amĂ©ricain, il tourne principalement pour la tĂ©lĂ©vision Urgences 2007-2009, Supernatural 2013-2014 MĂ©duse dans la mythologie grecque, c’est une des trois Gorgones et la seule Ă  ĂȘtre mortelle contrairement Ă  ce que dit Blanche-Neige. Maudite par AthĂ©na, elle devint un monstre Ă  la chevelure de serpents et son regard changeait en pierre ceux qui le croisait. Elle fut dĂ©capitĂ©e par PersĂ©e. Dans le film Percy Jackson le voleur de foudre, c’est Uma Thurman qui incarne MĂ©duse. Retour Ă  l'index 11. GARDER ESPOIR GOING HOME ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Peter Pan veut dĂ©truire Storybrooke. Rumpelstilskin et la Reine peuvent l’empĂȘcher mais le prix Ă  payer est trĂšs lourd. Critique Le titre français est ici bien meilleur car il proclame l’essence mĂȘme des contes de fĂ©es ainsi que Mary Margareth Blanchard » le dira. Dense, l’épisode comporte plusieurs petits segments dans le passĂ© qui se raccordent au segment principal Ă  Storybrooke et en renforcent le sens. L’ouverture est trĂšs dure Peter Pan tue son fidĂšle FĂ©lix pour avoir son cƓur et lancer sa malĂ©diction. Il y a pourtant un moyen de l’arrĂȘter rĂ©vĂšle Rumpelstilskin Ă  la communautĂ© dĂ©truire le parchemin sur lequel elle est Ă©crite. A la peur de FĂ©lix rĂ©pond le mince espoir des habitants. Ils ont de l’espoir mais pas de naĂŻvetĂ©. Je fais le choix de croire » affirmait la princesse Blanche-Neige alors que la premiĂšre malĂ©diction s’approchait. Ginnifer Goodwin aura les meilleures rĂ©pliques de l’épisode, trĂšs bien Ă©crit par ailleurs. L’interprĂšte sera majeure dans ses scĂšnes. Bien que le doute la tenaille, Blanche-Neige finit par accepter que les fins heureuses ne sont pas forcĂ©ment celles qu’on imaginait. L’inconnu n’est pas forcĂ©ment mauvais. MoralitĂ© sachons lĂącher prise. Pour dĂ©truire le parchemin, il faut rĂ©cupĂ©rer une baguette de magie noire conservĂ©e par feu la MĂšre SupĂ©rieure. Crochet, Neal, Charmant et Clochette se rendent Ă  l’église premiĂšre fois que l’on y entre, la pratique religieuse ne devait pas ĂȘtre intense Ă  Storybrooke ! mais l’Ombre les attaque. Les effets spĂ©ciaux de ce moment sont bien rĂ©ussis et les acteurs nous mettent dans l’ambiance d’une attaque mortelle par une entitĂ© surnaturelle ! Clochette sera la sauveuse, parce qu’elle a su Ă©couter tous les autres et Crochet en particulier et croire en elle. Elle gagne car elle redevient fĂ©e. Belle prestation de Rose McIver qui, en peu de scĂšnes, a su montrer le sentiment de dĂ©chĂ©ance qui habitait autrefois Clochette et la joie qui lui procure sa rĂ©habilitation mais aussi sa joie d’avoir su croire en elle. On a en outre une jolie musique qui souligne la mĂ©tamorphose. Elle fait mĂȘme coup double car elle ressuscite la FĂ©e Bleue ! Rumpelstilskin avait prĂ©parĂ© son coup. Un sort devait rendre son Ăąme Ă  chacun et donc Peter Pan se rĂ©veille trĂšs logiquement dans la boutique de M. Gold. On se demande juste ce que Henry faisait Ă  la bibliothĂšque mais on passe vite car le tempo du rĂ©cit ne nous laisse pas de rĂ©pit. TrĂšs belle interprĂ©tation de Robbie Kay qui rĂ©ussit Ă  passer de la douceur Ă  la duretĂ©. Les discours sont Ăąpres. Peter Pan plus glacial que jamais se montre, une nouvelle fois, plus habile que son fils. Excellent Robert Carlyle qui, lui, passe de la duretĂ© Ă  la faiblesse. C’est une scĂšne pathĂ©tique que nous avons sous les yeux et elle fait rĂ©ellement peine Ă  voir en plus d’ĂȘtre douloureuse. Mais Peter a sous estimĂ© l’amour que son pĂšre porte Ă  son fils et Ă  Belle. Refusant de les voir souffrir Ă  cause du cruel angelot, Rumpelstilskin ceinture Peter Pan et le poignarde avec la dague, les rĂ©duisant tous deux Ă  nĂ©ant ! C’est lent et violent Ă  la fois pour nous ressentions l’immensitĂ© du sacrifice consenti par celui qui Ă©tait le lĂąche du village ». Dans un bel effet spĂ©cial, Rumpelstilskin trouve une rĂ©demption et donne sa vie pour ceux qu’il aime. C’est magnifique et trĂšs Ă©mouvant, en plus d’ĂȘtre habitĂ©e par une tension grandissante car la malĂ©diction est toujours en route. DĂ©truire le parchemin Ă©tait finalement quelque chose de simple mais la Reine avoue que la solution comporte un prix gigantesque Ă  payer elle doit renoncer Ă  ce qu’elle aime le plus au monde Henry ! Briser la malĂ©diction dĂ©truira Storybrooke et renverra chacun dans son monde ! Alors que la famille royale venait de se retrouver, que des anciennes idylles refleurissaient ou que d’autres naissaient, tout va ĂȘtre balayĂ©. La scĂšne des adieux est superbement Ă©crite, sans pathos mais avec une Ă©motion vraie soulignĂ©e par une musique triste. Tu n’es pas une mĂ©chante, tu es ma mĂšre » confie Henry Ă  Regina dans le plus bel adieu qu’il pouvait lui faire. TrĂšs Ă©mue sans faute de Lana Parilla qui nous prend aux tripes mais Jennifer Morrison n’est pas en reste, la souveraine fait un magnifique mais triste cadeau d’adieu Ă  Emma et Henry s’ils oublient ce qui s’est passĂ© Ă  Storybrooke qui n’aura donc jamais existĂ©, ils auront de nouveaux souvenirs. Dans un passĂ© rĂ©inventĂ©, la jeune femme n’aura jamais abandonnĂ© son fils. On atteint des sommets dans l’émotion et l’interprĂ©tation toute en subtilitĂ© et en retenue des interprĂštes est grandiose. Tout devrait donc se passer bien dans leur nouvelle vie new-yorkaise quand Crochet fait son apparition ! Anecdotes Conclusion de la premiĂšre partie de la sĂ©rie. Exceptionnellement, le gĂ©nĂ©rique est sur fond vert. En France, le dessinateur de bande dessinĂ©e RĂ©gis Loisel a donnĂ© une interprĂ©tation assez sombre du conte Peter Pan, 6 vol, 1990-2004 . Retour Ă  l'index 12. UN PIRATE DANS LA VILLE NEW YORK CITY SERENADE ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Bill Giehardt RĂ©sumĂ© Les habitants de la ForĂȘt EnchantĂ© rentrent chez eux. A New York, Emma hĂ©site sur son avenir. Critique Nouveau dĂ©part pour Once upon a time qui opĂšre un quasi retour sur elle-mĂȘme en reprenant le schĂ©ma de la saison 1 mais dans un tout autre contexte et avec une toute autre menace. La premiĂšre image renforce cette impression de clin d’Ɠil puisqu’il s’agit de la chevauchĂ©e d’un prince ; en l’occurrence Philippe visiblement devenu roi qui retrouve Aurore enceinte mais le couple voit soudain dĂ©barquer de nulle part les habitants de la ForĂȘt enchantĂ© ; c’est-Ă -dire d’un autre royaume ! On se demande juste pourquoi ils atterrissent lĂ  puisqu’ils Ă©taient censĂ©s rentrer chez eux ». LĂ©gĂšre invraisemblance sans gravitĂ©. L’épisode va suivre le schĂ©ma de la saison 1 un segment dans le monde magique et un autre dans notre monde mais le premier prend suite immĂ©diatement aprĂšs la deuxiĂšme malĂ©diction quand le second est contemporain. Évidemment, c’est ce hiatus qui sera intĂ©ressant. Le dĂ©calage est d’un an quand il ne s’est Ă©coulĂ© que quelques semaines entre les deux Ă©pisodes ! ; durĂ©e suffisante pour que beaucoup de choses aient eu lieu sans altĂ©rer la trame gĂ©nĂ©rale. Un an aprĂšs, nous retrouvons Emma dans un restaurant s’apprĂȘtant Ă  dĂźner avec un homme charmant
un quasi remake du dĂ©but du premier Ă©pisode de la sĂ©rie ! Mais ici, elle est lĂ  pour le plaisir et se voit mĂȘme demander en mariage ! Sauf que Crochet s’invite dans la soirĂ©e ! Il tient un discours compliquĂ© dans lequel il parle du danger que courre la famille d’Emma. Colin O’Donoghue est somptueux car il apporte Ă  la fois un brin d’humour la dĂ©gaine du pirate dans un resto chic de New York pour commencer ! mais aussi de tension car, s’il est naturellement portĂ© Ă  sourire c’est un charmeur, il sait aussi se montrer sĂ©rieux. On se doute bien de la rĂ©action d’Emma devant ce fou. Jennifer Morrison montre une Emma qui ne doute pas et se tient sur la dĂ©fensive. N’oublions pas que le rĂ©alisme a Ă©tĂ© son refuge en saison 1. Ici, c’est sa rĂ©alitĂ© mĂȘme ! Concernant sa vie privĂ©e, toujours fidĂšle Ă  elle-mĂȘme, elle tergiverse devant la demande. Pauvre garçon » dira Henry dont l’analyse de la vie sentimentale de sa mĂšre est aussi perspicace que drĂŽle ! NĂ©anmoins, Crochet a su Ă©veiller sa curiositĂ© et elle s’est rendu dans l’ancien appartement de Neal. Ce jour-lĂ , un modiste Ă©chappĂ© de la QuatriĂšme Dimension et la Reine n’y a pas coupĂ© non plus a fait porter Ă  Jennifer Morrison un Ă©pouvantable pantalon Ă  carreaux. MĂȘme une taupe ferait une attaque en voyant ça ! Par contre, aucune faute de goĂ»t pour l’actrice qui est trĂšs sĂ»re d’elle quand elle fait coffrer Crochet par la police. Nouvelle rĂ©ussite de jeu pour Colin O’Donoghue qui semble perdre espoir en comprenant qu’il se heurte Ă  un mur de raison. Dans le monde magique, Baelfire vit mal la perte d’Emma et d’Henry car, ne l’oublions pas, si ces derniers ne se souviennent plus de Storybrooke, l’inverse n’est pas vrai ! Michael Raymond-James, Ă  qui la tenue fantasy va moyennement, montre la douleur qui ravage son personnage et qui ne trouve du rĂ©confort que dans le fait qu’il n’est pas seul ; Belle notamment l’appuie et, aussi, Robin des Bois ! En effet, le voleur au grand cƓur a sauvĂ© la Reine et Blanche-Neige de l’attaque d’un singe volant ! Juste avant, les deux ennemies d’antan avaient scellĂ© leur rĂ©conciliation. Les mots que Blanche-Neige avaient su trouver pour montrer l’empathie qu’elle Ă©prouve pour la Reine sonnent trĂšs juste. Depuis le dĂ©but de l’épisode, le spectateur avait l’avantage sur les personnages de savoir qu’une menace planait sur eux ; une menace assez grande pour contraindre Aurore au silence. Les singes volants ne sont pas une chose courante mais ce ne sont que des exĂ©cutants et des exĂ©cuteurs ; la menace va donc bien au-delĂ . Sans surprise, Emma va finalement choisir de croire Crochet Ă  cause de ce qu’elle a dĂ©couvert dans l’appartement de Neal. Pour retrouver la mĂ©moire, elle boira une potion. Pour montrer ce rĂ©veil, le rĂ©alisateur a eu la bonne idĂ©e d’insĂ©rer un paquet d’images façon flash Crochet ! » laisse tomber Emma et on a vraiment l’impression que Jennifer Morrison vient de se rĂ©veiller, et lui de rĂ©pondre, gouailleur Je t’ai manquĂ© ? ». On remercie Colin O’Donoghue pour rĂ©ussir Ă  nous faire sourire juste avec une expression. Le visage de l’acteur est trĂšs mobile et c’est un rĂ©gal de le voir varier ses gammes. PassĂ© cependant ce moment, une chose est certaine Storybrooke existe Ă  nouveau ! Storybrooke, la ville qui ne veut pas mourir ! Logiquement, Emma va refuser la demande en mariage mais elle a la mauvaise surprise de dĂ©couvrir que son compagnon est un singe volant qui essaye de la tuer ! S’il n’était pas vraiment un homme, qui plus est un singe volant comme dans le passĂ© magique, c’est que c’est la mĂȘme menace mais aussi que quelqu’un de puissant surveillait Emma depuis 8 mois, la durĂ©e de sa relation. L’attaque est aussi rĂ©ussie ; Ă  la fois violente et surprenante comme le combat. Bravo Ă  Jennifer Morrison de parvenir Ă  nous faire croire qu’elle se bat avec un singe ! DĂšs le lendemain, Emma part avec Henry qui lui n’a pas retrouvĂ© la mĂ©moire et Crochet, prĂ©sentĂ© comme Killian », un client. Ils arriveront Ă  Storybrooke dans la nuit
comme Emma la premiĂšre fois qu’elle entra dans la ville fantĂŽme. TrĂšs bonne idĂ©e du tandem de scĂ©nariste de montrer Emma reprenant son blouson rouge. La Sauveuse est de retour ! Et elle aura du boulot. Dans le passĂ©, les revenants n’ont pu approcher du chĂąteau dont le titre de propriĂ©tĂ© est un brin disputĂ© Ă  cause d’un champ de protection. Ils devront temporairement se rĂ©fugier dans la forĂȘt de Sherwood. Dernier trait lĂ©ger Blanche-Neige fait remarquer Ă  la Reine que Robin des Bois est plutĂŽt joli garçon ! Le final est autrement plus menaçant. Anecdotes Un titre français franchement franchouillard Robin des Bois fait allusion Ă  son sauvetage par Belle autrefois mais l’acteur n’était pas le mĂȘme La grossesse de Blanche-Neige n’est pas feinte Ginnifer Goodwin Ă©tait rĂ©ellement enceinte Retour de Meghan Ory Absence de Robert Carlyle Retour Ă  l'index 13. CHASSE AUX SORCIÈRES WITCH HUNT ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Guy Ferland RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Emma essaie de dĂ©masquer celui qui a volĂ© leurs souvenirs aux habitants. Dans le monde magique, la Reine veut en finir. Critique Le premier vĂ©ritable Ă©pisode de la 2Ăšme partie de la saison est une merveille qui rĂ©ussit Ă  mĂȘler suspense, humour, angoisse et action avec des effets spĂ©ciaux rĂ©ussis et une rĂ©alisation alerte. On commence dans le monde magique par une ironique inspection de la penderie et des bijoux que la Reine avait abandonnĂ© en partant par l’étrange magicienne Ă  la peau verte. Parler de sorciĂšre » serait appropriĂ©e puisqu’elle en prĂ©sente les caractĂ©ristiques on verra mĂȘme un balai volant. EntrĂ©e en matiĂšre rĂ©ussie pour Rebecca Mader qui parvient Ă  ĂȘtre sexy avec une robe grise largement Ă©chancrĂ©e comme toutes les robes de ce monde qui met en valeur un magnifique pendentif en Ă©meraude ; mĂȘme le chapeau noir posĂ© de guingois lui va bien. C’est elle qui commande aux singes volants et elle lance une attaque contre les errants. C’est un moment bien maĂźtrisĂ© par le rĂ©alisateur, maintenant habituĂ© Ă  la sĂ©rie, qui la rend tonique et effrayante. Le scĂ©nario se paye le luxe de nous faire ensuite sourire quand la Reine change la bestiole en peluche ! L’ambiance n’est pas moins pesante Ă  Storybrooke un an plus tard. Pourtant, Guy Ferland arrive Ă  instiller une ambiance intimiste avec cette causerie au coin du feu entre Emma, Crochet, David et Mary Margareth. Une rĂ©flexion du pirate puis l’entrĂ©e de Grincheux/Leroy font basculer la rĂ©union de famille dans l’angoisse des habitants disparaissent ! Mais Emma doit aussi maintenir un semblant de normalitĂ© » autour d’Henry qui n’a pas recouvrĂ© la mĂ©moire. L’ambiance sera gĂȘnĂ©e quand Emma prĂ©sentera ses parents comme de vieux amis » et que Mary Margareth en rajoute avec de Phoenix condamnĂ©es avec Emma pour vol Ă  main armĂ©es » ! On passe sans transition dans l’hilaritĂ©, car en plus ce n’est pas totalement faux, puis dans la douleur car Regina aperçoit le jeune garçon. La douleur ressentie est palpable et nous touche profondĂ©ment. Par son remarquable coup de crayon, Jane Espenson nous a fait passer en quelques minutes par toute une gamme d’émotions sans aucune fausse note. La ville de Storybrooke bascule dans la folie quand Petit Jean, compagnon de Robin des Bois, est enlevĂ© par un singe volant alors qu’il coursait une dinde pour son dĂźner ! Encore une fois, on passe brutalement du bon rire Ă  la stupeur horrifiĂ©e. Que se passe-t-il dans cette ville ? La peur et l’incomprĂ©hension forment un terrible terreau et la populace », rĂ©unie par une Emma qui renonce vite Ă  la calmer pour en prendre la tĂȘte, se retourne comme un seul homme vers son ancien bourreau Regina. Admirons la dignitĂ© de reine outragĂ©e que prend Lana Parilla. TĂȘte haute, toisant sans effort la population d’un souverain mĂ©pris, l’actrice est magnifique. Jennifer Morrison ne s’est pas manquĂ©e non plus. Sobre, l’actrice retrouve les accents rĂ©alistes de l’Emma premiĂšre Ă©poque mais avec le recul, elle ajoute un humour perceptible par le spectateur qui sait, lui, que ce rĂ©alisme est un trompe-l’Ɠil. Impeccable dans la duretĂ©, elle est Ă©galement parfaitement convaincante dans la dĂ©monstration d’amitiĂ© entre Emma et Regina. Le sourire attendrie de Lana Parilla donne toute sa crĂ©dibilitĂ© Ă  ce rapprochement quasi sororale entre celles qui, voici deux ans, se vouaient une haine fĂ©roce et mortelle. Les gens peuvent changer, pourvu qu’on leur en laisse la chance et le temps. C’est un bluff auquel on a assistĂ© dans la salle du conseil. La magicienne confirmĂ©e et son apprentie qui a appris la magie Ă  Emma si ce n’est la Reine ? ont en effet un plan. Un plan qui doit dĂ©masquer le voleur, la voleuse en fait, de souvenirs. Premier indice pour le spectateur, les singes volants n’existent que dans une seule contrĂ©e le pays d’Oz. Jane Espenson se fait ironique quand ses personnages se demandent si c’est la sorciĂšre de l’Est ou de l’Ouest et que Blanche-Neige conclue qu’elles sont aussi terribles l’une que l’autre ! La Reine, dont le costume reste une Ă©nigme, a un moyen pour entrer dans le chĂąteau un tunnel. Mais, elle n’y ira pas seule car Robin l’accompagne par gratitude. Si le ton est un peu sec, il y a une politesse chaleureuse entre le voleur et la souveraine. Sean Maguire joue trĂšs juste en allant presque trop loin dans le ton de Robin et Lana Parrilla joue tantĂŽt contente de sa compagnie tantĂŽt froide mais il est Ă  noter qu’elle ne montrera pas la Reine glaciale et cinglante comme Ă  son habitude. Le voleur, qui comprend qu’elle n’a pas l’intention de survivre Ă  la libĂ©ration du chĂąteau, cherche Ă  la convaincre et il y met du cƓur mais cela ne se passera pas comme il le pensait. L’atmosphĂšre s’est de toute façon nettement refroidie quand la Reine constate avec effroi que la porte de la crypte, scellĂ©e par la magie du sang » est ouverte, ce qui est thĂ©oriquement impossible ! Impossible n’est pas Storybrooke. Impossible comme le fait de voir un homme se transformer en singe volant ? La tension est palpable dans la ville et pourtant la scĂ©nariste parvient Ă  distiller des moments plus lĂ©gers qui Ă©quilibrent parfaitement son propos. La mĂ©tamorphose en singe est spectaculaire et violente mais c’est un moment trĂšs bref. Si Regina Ă©choue Ă  reproduire la potion qui rend la mĂ©moire, Emma lui suggĂšre une arnaque. C’est presque drĂŽle et lĂ©ger de voir la garante de caution donner un conseil Ă  une reine-maire. Les actrices nous arrachent un sourire entre Jennifer la finaude et Lana l’embĂȘtĂ©e ! Et voir les deux femmes en planque est un pur moment de comĂ©die oĂč pourtant l’émotion s’invite. Impossible comme le fait que le cambrioleur ne pouvait pas s’échapper d’une piĂšce scellĂ©e par la magie du sang » et pourtant il le fait. L’identitĂ© de la sorciĂšre nous est enfin rĂ©vĂ©lĂ©e mais pas sur le mĂȘme plan. Si, Ă  Storybrooke, la fine Ă©quipe parvient Ă  rassembler les morceaux du puzzle et Ă  en conclure qu’ils ont affaire Ă  la mĂ©chante sorciĂšre de l’Ouest », cela ne les avance pas beaucoup ! Et Jennifer Morrison nous fait bien rigoler avec sa mine circonspecte prononçant des paroles absconses ! Par contre, le spectateur a vu une dĂ©nommĂ©e ZĂ©lĂ©na se prĂ©senter comme nourrice auprĂšs de Mary Margareth et se faire embaucher. La scĂšne est presque lĂ©gĂšre surtout avec Ginnifer Goodwin toute souriante et pimpante et Rebecca Mader, absolument magnifique au naturel, se montre tout Ă  fait Ă©patante dans un rĂŽle ambigu oĂč l’ironie grinçante affleure sous ses paroles apaisantes ; c’est une nouvelle incarnation de la Mort en marche ». Par contre, dans le monde enchantĂ©e, ZĂ©lĂ©na s’est rĂ©vĂ©lĂ©e dans la plĂ©nitude de sa colĂšre envers la Reine dont elle est la demi-sƓur ! Quelle sainte famille ! A nouveau, Rebecca Mader est impeccable, commençant par jouer l’ironie grinçante une vertu familiale pour son personnage !, la fausse lassitude pour finir par aboutir Ă  l’envie. ZĂ©lĂ©na est mĂ» par une profonde et violente jalousie envers sa sƓur. D’abord un peu rĂ©signĂ©e, la Reine retrouve peu Ă  peu de l’allant et Lana Parilla accompagne avec son brio accoutumĂ©e le retour de la combativitĂ© chez son personnage. Les deux actrices se rendent coup pour coup et nous sommes bien en peine de dire qui peut l’emporter. La menace que lance la sorciĂšre n’est pas Ă  prendre Ă  la lĂ©gĂšre ; Rebecca Mader a parfaitement rendu compte de la folie suave mais meurtriĂšre de ZĂ©lĂ©na. DĂ©cidĂ©ment en verve, Jane Espenson rĂ©ussit encore Ă  nous surprendre avec un final absolument stupĂ©fiant ! Anecdotes Retour de Meghan Ory Rebecca Mader/Zelena actrice anglaise et ancien mannequin. On a pu la voir au cinĂ©ma dans Hitch, expert en sĂ©duction 2005, Le Diable s’habille en Prada 2006, Les ChĂšvres du Pentagone 2009, Iron Man 3 2013. Également prĂ©sente Ă  la tĂ©lĂ©vision New York 911 2001, Lost Les Disparus 2008-2010, Fringe 2013. Dans les bonus de la saison, l’actrice dĂ©clare que Jouer les mĂ©chants est le genre de rĂŽle que je prĂ©fĂšre ». Dans une scĂšne coupĂ©e, une lettre de la Reine Ă  Blanche-Neige expliquait qu’elle ne reviendrait pas du chĂąteau. Quand Emma dit qu’ ils ne sont pourtant pas au Kansas », elle fait Ă©videmment rĂ©fĂ©rence au roman La magicien d’Oz. En bosniaque, zelena » signifie vert ». Retour Ă  l'index 14. LE FANTÔME DE LA PEUR THE TOWER ScĂ©nario Robert Hull RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Dans le monde magique, Charmant est prisonnier de sa peur. A Storybrooke, les recherches de la sorciĂšre se poursuivent. Critique Pas grand-chose Ă  se mettre sous la dent dans cet Ă©pisode paresseux, qui manque d’humour, ne dĂ©borde pas d’action et surtout s’appesantie de didactisme. L’entrĂ©e Ă©tait pourtant soignĂ©e Charmant retrouvait Emma en robe de princesse et lui apprenait Ă  danser sur une musique splendide. Jennifer Morrison est absolument superbe dans sa robe, laquelle est Ă©galement magnifique ! Pourquoi est-ce si rare d’avoir des vĂȘtements de cette valeur dans cette sĂ©rie !? Et tout Ă  coup, nous basculons dans l’horreur et l’image de cette tĂȘte de poupĂ©e qui tourne met le cƓur au bord des lĂšvres. Le cauchemar, car c’en est un, a Ă©tĂ© aussi bien Ă©crit que bien rĂ©alisĂ©. C’est en fait le symptĂŽme d’un mal qui ronge le prince la peur le tenaille, lui qui l’ignorait jusqu’alors. MĂȘme l’annonce de la grossesse de son Ă©pouse ne le transporte pas. Il se confiera Ă  Robin des Bois qui lui parlera d’une plante dans la forĂȘt de Sherwood qui efface les peurs. Belle scĂšne de camaraderie masculine mais lĂ  oĂč elle sonne faux, ou pas tout Ă  fait juste, c’est de voir Charmant boire. Certes, l’alcool attĂ©nue prĂ©tendument les angoisses mais on attendait mieux d’un prince de conte de fĂ©e ; DU prince de conte de fĂ©e ! Storybrooke est le lieu oĂč il se passe le plus de chose et pourtant c’est l’impression de vacuitĂ© qui domine. La fouille du bureau de Regina a donnĂ© un indice qui mĂšne vers la forĂȘt puis vers une ferme abandonnĂ©e et finalement sur un abri anti-tornade qui rĂ©vĂšle un fait surprenant. Le tout s’étire et l’épisode se meuble avec la charmante mais vaine scĂšne entre Regina et Henry. Remercions cependant Crochet dont les commentaires caustiques font notre joie. Le pirate se montrera mĂȘme carrĂ©ment entreprenant avec la Sauveuse. De son cĂŽtĂ©, Mary Margareth prĂ©sente ZĂ©lĂ©na Ă  David. Elle est confiante envers la baby-sitter car celle-ci la libĂšre de ses angoisses de mĂšre. L’ambiance est dĂ©tendue et on a la surprise d’entendre le discours Ă  la fois ferme et sensĂ©, frappĂ© du coin de la psychologie, que tient ZĂ©lĂ©na sur la nĂ©cessitĂ© de dire les choses pour dissiper les angoisses. Il faut cependant rester attentif et ne pas se laisser bercer par ce joli chant car, en coin, le regard de la sorciĂšre est flamboyant et on sent qu’elle se rĂ©frĂšne pour que son ironie naturelle ne ressorte pas de sous sa politesse enjouĂ©e. La musique a Ă©galement changĂ© en cours de scĂšne pour souligner la malfaisance qui se dĂ©ploie. Plus tĂŽt, nous avons eu la meilleure scĂšne de l’épisode entre ZĂ©lĂ©na et Rumpelstilskin revenu d’entre les morts mais complĂštement fou et qui file la paille en or avec une ardeur inquiĂ©tante. Il ne peut rien faire contre la sorciĂšre car celle-ci dispose de la dague ! Dague avec laquelle elle entreprend de raser son prisonnier ! FilmĂ© en contre-jour, assortie de gros plans sur les yeux grands ouverts de Rebecca Mader et ils sont magnifiques, ce passage est dotĂ© d’une puissance Ă©rotique inusitĂ©e dans la sĂ©rie. Osons mĂȘme jusqu’à dire qu’il y a comme un sous-texte sado-maso. Rebecca Mader nous rĂ©gale de son charme mais elle sait aussi faire entendre le chagrin qui ronge ZĂ©lĂ©na et que celle-ci sublime dans une arrogante volontĂ© de puissance et de domination. Elle est bien la fille de Cora ! Le moment le plus faible est par contre tout le passage oĂč Charmant dĂ©couvre une tour dans la forĂȘt dans laquelle est enfermĂ©e une princesse Ă  la tresse interminable Raiponce bien sĂ»r. Seule originalitĂ©, son interprĂšte, Alexandra Metz, est mĂ©tisse. Pour le reste, l’actrice ne nous Ă©blouie pas par son jeu et dĂ©bite l’histoire de son personnage de façon convenu. Elle est aussi agaçante de platitude et n’a aucune expression. Pourtant, l’ambiance nocturne Ă©tait propice, le dĂ©cor de la tour crĂ©dible et inquiĂ©tant et le rĂ©alisateur avait su trouver les angles pour donner l’impression de hauteur. Et pour quel rĂ©sultat ? La sorciĂšre qui emprisonne la princesse c’est elle-mĂȘme ou plutĂŽt sa peur matĂ©rialisĂ©e. Il faut se libĂ©rer de sa peur pour pouvoir affronter la vie. Celle-lĂ , on l’avait vu venir de loin ! Plus intĂ©ressant, c’est le montage qui nous fait passer de la Tour Ă  la forĂȘt de Storybrooke oĂč David Nolan doit lui-mĂȘme affronter sa peur. LĂ , on a l’occasion de voir un bon acteur en action. ImpliquĂ©, Josh Dallas nous montre les deux facettes de Charmant le prince apeurĂ© mais lucide et qui se reprend pour les siens et la peur moqueuse, au discours acide. Le duel Ă  l’épĂ©e et le combat au corps Ă  corps sont trĂšs bien rendus. S’il y a doublure, c’est bien fait. La suite est toute aussi intĂ©ressante car l’épĂ©e, brisĂ©e, a disparu aprĂšs que David ait rĂ©ussi Ă  surmonter sa crainte. Le rĂ©cit qu’il en fait inquiĂšte Regina qui comprend que c’est la sorciĂšre qui s’est jouĂ© du prince mais le but demeure mystĂ©rieux. Anecdotes TrĂšs en verve question aphorismes, Crochet dit notamment Ă  Mary Margaret qu’il y a quelque chose de pourri dans son royaume ». RĂ©fĂ©rence Ă  Hamlet. Il est surprenant de trouver un abri anti-tornade dans le Maine oĂč il n’y a pas de tornade ! Il y en a beaucoup par contre au Kansas. Raiponce conte populaire allemand sous le nom de Rapunzel, recueilli par les frĂšres Grimm en 1812. C’est le 118Ăšme long-mĂ©trage d’animation Disney mais aussi le 8Ăšme Ă©pisode de la sĂ©rie Simsala Grimm. SĂ©rie d’animation allemande 2000/2001 et 2010/2011, elle raconte les contes de Grimm. Le Magicien d’Oz roman Ă©crit en 1900 par Lyman Frank Baum 1856-1919, il est devenu un classique de la littĂ©rature jeunesse anglo-saxonne. Plusieurs adaptations ont Ă©tĂ© tirĂ©s du livre ; la plus cĂ©lĂšbre est celle de Victor Fleming 1939 avec Judy Garland et la chanson Over the rainbow. Sam Raimi en a rĂ©alisĂ© un prĂ©quel avec James Franco en 2013. Alexandra Metz/Raiponce actrice amĂ©ricaine, vue dans Blue Bloods 2010, Chicago Fire 2012, 2014 Absence de Michael Raymond-James Retour Ă  l'index 15. UNE VIE POUR UNE VIE QUIET MINDS ScĂ©nario Kalinda Vasquez RĂ©alisation Eagle Egilsson RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Emma et les autres recherchent Neal et Rumpelstilskin. Dans le monde magique, Baelfire cherche Ă  ressusciter son pĂšre. Critique Un Ă©pisode dur et violent qui illustre Ă  nouveau que la magie a un prix et la magie noire le prix le plus Ă©levĂ©. Kalinda Vasquez est une des trĂšs bonnes plumes de la sĂ©rie. Dommage que la premiĂšre partie de l’épisode manque un peu de nerf ou de noirceur. Le final est par contre Ă©prouvant. Le dĂ©but de l’épisode se rattache Ă  l’arrivĂ©e des migrants dans leur ancien monde. On se souvient que Baelfire avait Ă©mis l’idĂ©e de passer par le chĂąteau de son pĂšre. Il s’y est rendu en compagnie de Belle. D’emblĂ©e, le ton est donnĂ© il sera sombre. Le visage fermĂ© de Michael Raymond-James illustre trĂšs bien la dĂ©termination de son personnage Ă  aller jusqu’oĂč il faudra. Ils reçoivent soudain l’aide d’une Ă©trange chandelle LumiĂšre qui prĂ©tend les aider et, en effet, leur remet la clĂ© du Caveau du TĂ©nĂ©breux. Durant le rĂ©cit du chandelier, l’ambiance s’alourdit et l’insistance de la camĂ©ra sur le candĂ©labre Ă©teint mais qui se rallume soudain met mal Ă  l’aise un instant. Juste un instant avant qu’on dĂ©couvre qu’il y a un marionnettiste derriĂšre le chandelier enchantĂ©. A Storybrooke, Neal fait soudain irruption dans la boutique de Gold ! Quand il se rĂ©veille Ă  l’hĂŽpital, il a tout oubliĂ© comme les autres. Il a une curieuse brĂ»lure Ă  la main. On notera que la Sauveuse a changĂ© de look, remisant son habituel blouson rouge pour un manteau noir. L’hiver vient aussi en Colombie-Britannique et il est froid ! L’atmosphĂšre grise, humide et basse sera trĂšs bien utilisĂ©e tout au long de l’épisode pour garder une tension et une ambiance lourde et menaçante. Le Canada est un lieu apparemment propice pour l’extraordinaire et l’au-delĂ  du rĂ©el. Portant une partie de l’épisode sur les Ă©paules, Michael Raymond-James se montre Ă  la hauteur et joue avec justesse. On le voit ainsi passer de l’émotion quand Neal apprend que son pĂšre est vivant Ă  la dĂ©ception quand Emma avoue qu’elle ne sait pas si elle souhaite qu’Henry recouvre la mĂ©moire puis Ă  la sincĂ©ritĂ© quand il se rĂ©concilie avec Crochet. Le spectateur a d’autant plus besoin de respirer un peu que ZĂ©lĂ©na est toujours auprĂšs de Mary Margareth. Quand la sorciĂšre met la main sur le ventre de la princesse, la musique change et devient plus noire. Que veut-elle ? On n’en sait encore rien mais Rebecca Mader continue Ă  susciter le malaise. Ce qui est mĂ©ritant quand on est vĂȘtu comme une nurse anglaise de la fin du XIXĂšme siĂšcle ! Comme il se doit, le Caveau du TĂ©nĂ©breux est situĂ© dans une forĂȘt profonde et obscure. Le dĂ©cor enneigĂ© et l’obscuritĂ© qui entoure tout ce passage le rendent particuliĂšrement sombre, au sens propre comme au sens figurĂ©. DĂ©cidĂ©ment sadique comme scĂ©nariste cf. Le charme du sommeil » en saison 2, Kalinda Vasquez place un coup de théùtre qui pourrait tout changer Belle comprend que LumiĂšre a menti et celui-ci doit avouer qu’il a Ă©tĂ© ensorcelĂ© par la mĂ©chante sorciĂšre de l’Ouest. C’est donc un piĂšge. La musique se durcit alors et l’histoire reste un instant en suspens surtout qu’Émilie de Ravin donne une force toute particuliĂšre au conseil dĂ©sespĂ©rĂ© de Belle. Mais Neal passe Ă©videmment outre et ouvre le caveau une horreur gluante et noire en Ă©merge ! On se situe alors quelque part entre Lovecraft Le RĂŽdeur sur le seuil et Poe. Le titre français, trĂšs juste, prend alors tragiquement tout son sens. Dans la forĂȘt de Storybrooke, Emma et Charmant retrouvent Rumpelstilskin mais le magicien est dĂ©lirant, fou de douleur. Mention spĂ©ciale Ă  Robert Carlyle qui nous fait ressentir avec force la souffrance physique et mentale de son personnage. A partir de lĂ , et hormis un interlude plaisant, la noirceur ne quittera plus l’épisode mais, surtout, elle sera accompagnĂ©e de la douleur dans un cocktail d’une grande puissance dĂ©vastatrice. Le montage, qui fait alterner la forĂȘt humide avec le caveau enneigĂ©, ne nous laissera plus de rĂ©pit et le spectateur encaisse rĂ©vĂ©lations sur chocs. Peut-ĂȘtre un peu trop mais la justesse des comĂ©diens nous bouleverse. Pour que le TĂ©nĂ©breux renaisse, il faut que quelqu’un meurt ; celui qui ouvre le Caveau Baelfire ! ZĂ©lĂ©na, qui avait tout orchestrĂ©, est bien prĂȘt de triompher mais Rumpelstilskin commet un acte stupĂ©fiant. C’est violent. Il en rĂ©sulte la folie que nous avons constatĂ©e et on comprend comment la sorciĂšre a mis la main sur la dague. Bien que contrariĂ©e dans ses plans, y compris Ă  Storybrooke, ZĂ©lĂ©na ne perd pas le sourire et c’est bien le plus inquiĂ©tant. La mort de Neal/Baelfire est un des moments les plus tristes et les plus Ă©mouvants de toute la sĂ©rie. Les acteurs Michael Raymond-James au premier rang mais Jennifer Morrison et Robert Carlyle sont Ă©galement excellents sont bouleversants. On en a vraiment les larmes aux yeux et ce n’est pas le rĂ©cit que fait Emma Ă  Henry sur son pĂšre qui va les sĂ©cher. Anecdotes Henri Lubatti/LumiĂšre acteur amĂ©ricain, il tourne principalement pour la tĂ©lĂ©vision X-Files 1998, Angel 2000, Sleeper Cell 2005-2006, Bones 2010, Person of Interest 2014, Zoo 2015. Le personnage de LumiĂšre est empruntĂ© au conte La Belle et la BĂȘte. Retour Ă  l'index 16. VERTE DE JALOUSIE IT'S NOT EASY BEING GREEN ScĂ©nario Andrew Chambliss RĂ©alisation Mario Van Peebles RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, ZĂ©lĂ©na dĂ©couvre ses origines. A Storybrooke, elle dĂ©fie Regina. Critique Un Ă©pisode centrĂ© sur ZĂ©lĂ©na et qui permet Ă  Rebecca Mader de jouer sur diffĂ©rentes gammes. Face Ă  elle, Lana Parrilla et Robert Carlyle lui donnent la rĂ©plique avec leur talent accoutumĂ© et l’ensemble atteint un excellent niveau. On passe par beaucoup d’émotions sans que l’humour, le drame ou l’action ne soit sacrifiĂ©s. Une rĂ©alisation alerte et inspirĂ© achĂšve de complĂ©ter le tout. L’entrĂ©e en matiĂšre fait Ă©cho au Magicien d’Oz mais ce n’est pas Dorothy qui arrive mais un bĂ©bĂ© qu’une mĂšre Ă©perdue d’amour maternelle baptise ZĂ©lĂ©na ». Comme nous le savons dĂ©jĂ , le pĂšre se montrera bien moins enthousiaste, surtout face Ă  la magie du nourrisson. Plus tard, la vĂ©ritĂ© ayant Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, la rupture Ă©clate entre eux. La premiĂšre brisure dans la vie d’une ZĂ©lĂ©na qui ne demandait qu’à ĂȘtre aimĂ©e. Rebecca Mader a l’occasion de jouer une femme triste, amĂšre mais qui n’était pas mauvaise » son dernier mot. Ironie du scĂ©nario pour trouver ce qui lui manque, ZĂ©lĂ©na ira trouver
le magicien d’Oz. Storybrooke ne sera pas un théùtre moins intĂ©ressant. A la superbe scĂšne d’enterrement de Neal, digne, Ă©mouvante et filmĂ©e avec une lenteur respectueuse succĂšde un moment cocasse quand Clochette dĂ©couvre le tatouage sur le bras de Robin des Bois et ne comprend pas l’inaction de Regina. Elle joue mĂȘme quelque part le rĂŽle peu enviĂ© de porteuse de chandelle ! Ce moment lĂ©ger est brisĂ© par la survenue de ZĂ©lĂ©na. Elle rĂ©vĂšle aux amnĂ©siques habitants sa parentĂ© avec leur reine et dĂ©fie celle-ci en duel. Le rĂ©alisateur innove dans la sĂ©rie en faisant basculer sa camĂ©ra Ă  gauche puis Ă  droite, comme un navire qui tangue dans la houle, tout en zoomant progressivement sur les visages. VoilĂ  une belle façon de renouveler cette figure autrefois plus qu’utilisĂ©e par ses devanciers avec plus ou moins de bonheur ! Pourquoi va-t-on consulter le Magicien d’Oz ? Pour changer de vie. ZĂ©lĂ©na y viendra deux fois. La premiĂšre lui permet de dĂ©couvrir son passĂ© qu’elle n’accepte pas. GrĂące Ă  un cadeau du maĂźtre des lieux qui ne surprendra pas ceux qui connaisse le roman
ou ses adaptations, elle rencontrera Rumpelstilskin qui en fera son Ă©lĂšve. Leur premiĂšre rencontre surprend surtout par le lieu choisi le chĂąteau de la Reine ! Pourquoi pas le chĂąteau de Rumpelstilskin ? Par contre, la leçon qu’on nous montre se dĂ©roule dans une forĂȘt de nuit et l’ambiance nocturne avec la lueur des torches renforce la dimension ombre et lumiĂšre » et les acteurs sont bons. C’est aussi le dernier moment de joie de ZĂ©lĂ©na car le maĂźtre magicien va lui infliger une violente dĂ©ception, explicable mais qui ne manque pas d’une certaine violence psychologique. C’est aussi le moment oĂč le vert envahit le corps de l’apprentie sorciĂšre. L’envie ronge la jeune femme et Rebecca Mader est superbe, passant avec crĂ©dibilitĂ© d’une attitude de quasi midinette Ă  ennemie mortelle. L’outrage a fouettĂ© son orgueil Ă  vif. L’actrice nous montre une femme puissante, intelligente mais qui rĂ©vĂšle une certaine faiblesse morale puisqu’elle estime qu’on lui doit beaucoup et qu’elle ne reçoit pas assez, que ce sont les autres et Regina la premiĂšre qui prend » ce qui lui revient de droit ». Une attitude puĂ©rile, mortifĂšre mais, surtout, dangereuse pour les autres quand l’insatisfait a les moyens de sa revanche. Le retour de ZĂ©lĂ©na en Oz est tragicomique car elle perce Ă  jour le secret du Magicien pas une surprise mais presque mais surtout s’accepte comme elle est la cruautĂ© en marche. Entretemps, Storybrooke aura Ă©tĂ© le théùtre – mais n’est-ce pas la vocation premiĂšre de la ville ? – du combat entre les deux filles de Cora et Ă©lĂšves de Rumpelstilskin. S’il tourne Ă  l’avantage de ZĂ©lĂ©na, l’intelligence tactique de la Reine met la mĂ©chante sorciĂšre en Ă©chec. La colĂšre dĂ©forme littĂ©ralement les traits de Rebecca Mader, c’est effrayant ! L’actrice montre mieux que jamais l’équilibre mental instable de son personnage. Le plan Ă©tait parfait ; ZĂ©lĂ©na est incapable d’admettre l’échec et de se remettre en question. L’ironie cinglante de sa demi-sƓur et Lana Parrilla est magistrale dans ces moments quand elle comprend ce qui motive son adversaire est comme un fouet maniĂ© avec un plaisir affichĂ© ! Mais le plan profond de ZĂ©lĂ©na reste encore obscur ; ce qui n’a rien de rassurant. Storybrooke est aussi une scĂšne pour deux courts segments basĂ©s sur l’émotion. Dans le premier, Crochet passe la journĂ©e avec Henry et parle de Neal Ă  ce dernier. Si la vĂ©ritĂ© est difficile Ă  dire, Colin O’Donoghue s’en sort parfaitement en montrant Crochet ĂȘtre plus proche de Killian que du pirate ; il mise sur un discours Ă©mouvant dont la simplicitĂ© est d’autant plus touchante. En face, Jared S. Gilmore assure avec force. Il montre Henry sensible Ă  l’indĂ©niable sincĂ©ritĂ© de son vis-Ă -vis. Dans le second segment, l’attirance indĂ©niable entre Robin des Bois et la Reine se mue en romance. JouĂ©e avec simplicitĂ©, elle avance pas Ă  pas mais outre que Regina ne repousse pas la prĂ©sence du voleur, elle lui manifestera une immense confiance qui tĂ©moigne plus qu’un long discours des sentiments qui sont en train de s’épanouir dans le cƓur de Regina. Une femme qui ne demandait qu’à ĂȘtre aimĂ©e
 Anecdotes La mĂ©chante sorciĂšre de l’Ouest personnage du Magicien d’Oz oĂč elle n’a pas de nom. Par la suite, elle est appelĂ©e ThĂ©odora dans le film Le monde fantastique d’Oz oĂč Mila Kunis lui prĂȘte ses traits. Dans le roman, son apparence est celle traditionnelle des sorciĂšres laide, chapeau pointu, balai. AssociĂ©e aux trois autres mĂ©chantes sorciĂšres, elle rĂšgne sur le pays d’Oz. MaĂźtresse des singes volants, elle a une phobie de l’eau. AprĂšs le passage de ZĂ©lĂ©na dans le restaurant, Regina fait rĂ©fĂ©rence Ă  un Ă©pouvantail. Un personnage du Magicien d’Oz. Robin parle de Rumpelstilskin comme d’un lutin ». C’est en effet la vĂ©ritable apparence de ce personnage de conte. Retour Ă  l'index 17. LE CHOIX DU CAPITAINE CROCHET THE JOLLY ROGER ScĂ©nario Davis H. Goodman RĂ©alisation Ernest Dickinson RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, le capitaine Crochet accepter d’aider Ariel Ă  retrouver son prince. A Storybrooke, il est confrontĂ© au choix qu’il fit un an plus tĂŽt. Critique C’était une bonne idĂ©e de centrer l’épisode sur Crochet et Colin O’Donoghue est impeccable dans toutes ses scĂšnes. Ce qui ne convainc pas, c’est l’impression que les autres scĂšnes ne sont lĂ  que pour meubler une intrigue trop mince. Certains auteurs travaillent mieux Ă  deux, c’est le cas de David H. Goodman. Le dĂ©marrage a pourtant Ă©tĂ© dynamique et plaisant. Revenu dans la ForĂȘt enchantĂ©, Crochet s’est fait voleur de grands chemins avec un certain talent pour l’esbroufe ! Mais, voilĂ  qu’Ariel, la jolie petite sirĂšne, vient exiger qu’il l’aide Ă  libĂ©rer le prince Éric. Crochet nie y ĂȘtre pour quelque chose mais quand elle parle du Jolly Rodgers, son visage se durcit. TrĂšs bonne transformation de Colin O’Donoghue. On le croit charmeur et dĂ©contractĂ©, le voilĂ  soudain dur et violent. L’homme sait se maĂźtriser ; cela fait sa force. Quant au navire, il a Ă©tĂ© pris par
Barbe-Noire ! CuriositĂ© que de faire intervenir un personnage historique dans l’univers des contes de fĂ©es mais vu qu’il n’y a pas d’autres pirates que Crochet, il a fallu improviser sans doute ! Ariel est aussi revenue Ă  Storybrooke elle cherche Éric qui a disparu mais quand elle se retrouve devant Crochet il affirmera qu’il n’a jamais entendu parler de celui-ci. Ce mensonge Ă©hontĂ©, dĂ©bitĂ© avec tranquillitĂ©, fait comprendre au spectateur le malaise profond qui habite le pirate. Plus tĂŽt, il a assĂ©nĂ© Ă  M. Mouche qu’il ne partira pas de Storybrooke et que son navire ne s’y trouve pas. Il a aussi dit Ă  Emma qu’elle ne pourra pas reprendre sa vie d’avant. Le sous-entendu est Ă©vident Crochet a essayĂ© nous avons vu en quoi mais il a Ă©chouĂ©. Nous savons donc Ă  l’avance que quelque chose n’a pas marchĂ© sans que l’on puisse savoir quoi. Seule certitude, la responsabilitĂ© du capitaine est pleinement engagĂ©e. Dans le passĂ©, Crochet, Ariel et Mouche retrouvent le Jolly Rodgers et le capitaine manchot dĂ©fie ouvertement son rival. Lequel relĂšve le gant. Charles Mesure est trĂšs convainquant en Barbe-Noire et le cĂŽtĂ© un peu dĂ©tachĂ©, condescendant et sarcastique qu’il arbore en fait presque un double de Crochet. Dans une ambiance nocturne de bon goĂ»t et symĂ©triquement, il fait jour Ă  Storybrooke, nous assistons Ă  un trĂšs beau duel Ă  l’épĂ©e. On avait pu dĂ©jĂ  voir dans le passĂ© Le crocodile », saison 2 les talents de duelliste de Colin O’Donoghue. Il n’en a rien perdu et Charles Mesure lui donne la rĂ©plique avec un certain talent. Mais l’important est ailleurs Barbe-Noire accuse ouvertement Crochet d’ĂȘtre devenu une mauviette », de ne plus ĂȘtre vraiment un pirate et il propose un marchĂ© le lieu de captivitĂ© d’Éric contre le Jolly Rodgers. Les supplications d’Ariel le meilleur moment pour Joanna Garcia trop cantonnĂ©e dans un rĂŽle passif seront impuissantes face Ă  l’orgueil blessĂ©, et Ă  la volontĂ© profonde mais inavouĂ© de Crochet de se convaincre qu’il est redevenu celui qu’il Ă©tait avant Barbe-Noire est flanquĂ© Ă  la mer ! ChĂątiment classique qu’il subit avec un petit sourire. Pour gouverner un Ă©quipage de ruffians, il faut ĂȘtre psychologue et il est probable que le pirate vaincu n’est pas dupe des efforts de Crochet. Celui-ci l’est-il ? A voir son absence de rĂ©action devant la tristesse puis la colĂšre mais surtout le dĂ©dain que lui oppose la sirĂšne, on peut supposer que non. Quelque chose s’est brisĂ©e en lui. A Storybrooke, les recherches laissent supposer qu’Éric est mort. Crochet avoue soudain Ă  Ariel toute la vĂ©ritĂ© et c’est assez poignant d’entendre cet homme dur reconnaĂźtre qu’il n’a plus goĂ»t Ă  rien. Mais il ne fait pas ses aveux Ă  la bonne personne ! Ariel n’est jamais revenue Ă  Storybrooke c’est ZĂ©lĂ©na qui a tenu son rĂŽle toute cette journĂ©e !! MachiavĂ©lique, la sorciĂšre ensorcelle le pirate dĂ©chu. Le bref duo que compose Rebecca Mader et Colin O’Donoghue est le couronnement de l’épisode. A la cruautĂ© mais aussi Ă  l’impuissance de ZĂ©lĂ©na rĂ©pondent l’intelligence et l’emprisonnement de Crochet. C’est un duel d’esprits forts qui ont percĂ© chacun les faiblesses de l’autre mais l’avantage est Ă  la sorciĂšre. Bonne idĂ©e que de faire un gros plan sur les yeux de Rebecca Mader. Outre qu’ils soient somptueux, l’actrice parvient Ă  y faire lire le dĂ©sĂ©quilibre et la jubilation malsaine de son personnage. L’épisode se perd cependant en parlottes. En outre, la volontĂ© affichĂ©e de David H. Goodman de privilĂ©gier Crochet ne laisse que des miettes aux autres personnages et rien de palpitant. Robert Carlyle n’est pas lĂ  et il manque. Regina donne une leçon de magie Ă  Emma et Charmant une leçon de conduite Ă  Henry. Si la premiĂšre leçon est globalement tonique et les interprĂštes convaincantes et on a des effets spĂ©ciaux de bonne facture, profitons-en, la seconde est miĂšvre et sans intĂ©rĂȘt. Le final est doux-amer, la lĂ©gĂšretĂ© d’un succĂšs apparent dissimule la dĂ©faite et la solitude du capitaine Crochet. Anecdotes Titre français plus pertinent que le titre original Retour de Joanna Garcia. Chris Gauthier/M. Mouche on a pu voir cet acteur canadien dans Insomnia 2002, Smallville 2004-2011, Supernatural 2006, Watchmen-Les Gardiens 2007, Sanctuary 2009-2010, Continuum 2012 Charles Mesure/Barbe-Noire cet acteur australien a jouĂ© dans Lost, FBI PortĂ©s Disparus et fut rĂ©current sur Preuves Ă  l’appui et Desperate Housewifes. Barbe-Noire NĂ© Edward Teach 1680-1718, sa jeunesse est mal connue. Il devient marin dans les derniĂšres annĂ©es du 17Ăšme siĂšcle mais on ignore quand il se fait pirate. C’est Ă  l’occasion de l’attaque du Margaret le 5 dĂ©cembre 1717 qu’il prit le surnom de Barbe Noire ». En mai 1718, il assiĂšge Charleston. Le 21 novembre, il est vaincu et tuĂ© Ă  la bataille navale de l’üle d’Ocracoke par la flotte anglaise. Absence de Robert Carlyle. Retour Ă  l'index 18. REMONTER LE TEMPS BLEEDING THROUGH ScĂ©nario Daniel T. Thomsen et Jane Espenson RĂ©alisation Romeo Tirone RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Regina comprend le terrible projet de ZĂ©lĂ©na. Dans le passĂ©, Cora veut une vie meilleure. Critique CentrĂ© sur le passĂ©, cet Ă©pisode rĂ©vĂšle les mĂ©canismes complexes qui ont menĂ© Ă  la situation de crise que connaissent les habitants de Storybrooke. Le passĂ© Ă©claire toujours le prĂ©sent et, dans Once upon a time, c’est mĂȘme une Ă©vidence. Bien Ă©crit, le scĂ©nario va nous faire passer par plusieurs Ă©motions comme Jane Espenson sait bien le faire. Daniel T. Thomsen a montrĂ© dans le passĂ© qu’il savait trousser une atmosphĂšre Le charme du sommeil » et l’association des deux est trĂšs rĂ©ussi. La rĂ©alisation est correcte. Romeo Tirone, dont c’est le premier travail sur la sĂ©rie, rĂ©ussit la scĂšne centrale mais ne brille pas par son inventivitĂ© pour le reste. Heureusement, nous avons nos acteurs et ils sont bons. Rebecca Mader pour commencer. Elle est faussement joyeuse quand ZĂ©lĂ©na vient rendre visite Ă  sa grande sƓur
en lui apportant des pommes vertes ! La discussion entre celle qui dĂ©fend la pomme verte et celle qui dĂ©fend la pomme rouge est une idĂ©e brillante puisqu’à travers ce fait anodin, c’est une puissante rivalitĂ© qui s’exprime ! Le ton est sucrĂ© puis aigre. Et le duel n’est qu’un prĂ©texte pour que ZĂ©lĂ©na soit certaine de rĂ©cupĂ©rer le dernier ingrĂ©dient qu’il lui manquait. Avant-dernier en fait. On se demande juste comment elle a su oĂč le trouver mais on dira que c’est grĂące Ă  la magie ! Superbe Ă  porter du cuir, la sorciĂšre habille de propre Rumpelstilskin et lui offre un dĂźner pendant lequel elle lui rĂ©vĂšle son plan. Lequel sidĂšre le magicien parce qu’il est absolument contraire aux lois fondamentales de la magie remonter le temps ! Elle lui propose mĂȘme un marchĂ© absolument glauque qu’il ne repousse pas. Il a l’air mĂȘme tellement emballĂ© qu’il se montre soudain trĂšs empressĂ© auprĂšs de la rousse incendiaire ! L’atmosphĂšre s’échauffe en un instant
et se refroidit tout aussi vite ! Robert Carlyle passe aisĂ©ment de l’esclave soumis au rĂ©voltĂ©, de l’exĂ©cutant que sa tĂąche rebute mais qui doit s’y soumettre, du soupirant Ă  l’assassin en puissance et il est divin. La menace, bien qu’impossible Ă  rĂ©aliser, que Rumpelstilskin adresse Ă  sa geĂŽliĂšre, exprime la colĂšre et la vengeance mĂ»rie, maturĂ©e, rancie et, malgrĂ© sa superbe, ZĂ©lĂ©na semble Ă  la fois attristĂ©e et violemment touchĂ©e. C’est une des rares fois oĂč la sorciĂšre paraĂźt vaciller et douter ; comme si, cet Ă©clair de rage que son prisonnier lui a jetĂ© Ă  la figure lui avait fait entrevoir les prĂ©cipices qui bordent la route sans retour sur laquelle elle s’est engagĂ©e. Il ne faut qu’un instant Ă  Rebecca Mader pour exprimer ce doute, si fugace soit-il. Heureusement, nous avons nos acteurs et ils sont bons. Lana Parrilla en second. VĂȘtue avec classe, l’actrice montre une Regina qui a besoin d’aide et n’a plus peur de demander pardon. Certes, son caractĂšre n’est pas celui d’une demi-portion mais c’est pour cela qu’on l’aime ! Pour comprendre ce qui se passe, la clĂ© c’est Cora et pour parler aux morts, rien ne vaut une sĂ©ance de spiritisme ! Dans un dĂ©cor de bibliothĂšque, classique et attendu pour ce genre de cĂ©rĂ©monie, le rĂ©alisateur se montre inspirĂ©. D’abord, se centrer sur l’objet magique nĂ©cessaire, la bougie funeste qui tua Cora. Puis, prendre un peu de recul pour embrasser l’assistance et, enfin, se placer au-dessus des acteurs pour suggĂ©rer l’esprit qui vient. Dans cette sĂ©ance, on a un brin de sourire avec Crochet qui ne cache pas son scepticisme – une figure certes trĂšs classique dans ce genre de cĂ©rĂ©monie mais c’est une bonne idĂ©e d’avoir confiĂ© ce rĂŽle Ă  Colin O’Donoghue qui sait en tirer la substantifique moelle en une seule rĂ©plique – mais fait comme si. Si la sĂ©ance semble Ă©chouer, ce n’est que partie remise car le spectre de Cora est bien dans la maison et il s’attaque Ă  Regina et Ă  Mary Margareth ses deux assassins. La lutte contre le spectre est bien menĂ©e et l’implication de Lana Parrilla lui donne sa pleine crĂ©dibilitĂ©. Ginnifer Goodwin ne sera pas en reste quand le spectre passera outre l’obstacle de sa fille. Au passage, depuis quand les fantĂŽmes donnent-ils des gifles ? Investie » par l’esprit, l’actrice donne un numĂ©ro de transe appuyĂ©e et les images qu’elle perçoit sont assez floues pour ĂȘtre celle vu par un esprit attaquĂ© et assez prĂ©cises pour que le spectateur se raccorde Ă  ce qu’il sait dĂ©jĂ . L’épisode vaut aussi pour l’enterrement de la hache de guerre entre la belle-mĂšre et la belle-fille. Dans une atmosphĂšre faite d’intimitĂ©, le jeu sobre et tout en Ă©motion contenue des deux actrices est un rĂ©gal. Les filles parlent aussi de leurs mĂšres qui n’ont pas Ă©tĂ© ce qu’elles leur avaient semblĂ© ĂȘtre. L’atmosphĂšre se fera inquiĂšte quand la vĂ©ritĂ© sera rĂ©vĂ©lĂ©e mais, par un twist rare, l’épisode se terminera sur une double note d’amitiĂ© et d’amour. L’amour, c’est ce que recherchait Cora. Rose McGowan prĂȘte pour la seconde fois ses traits magnifiques Ă  ce personnage trĂšs intĂ©ressant dont on a appris Ă  connaĂźtre la profondeur la saison passĂ©e. Tout ce retour dans le passĂ© vise Ă  rĂ©pondre Ă  la question fondamentale pourquoi Cora a-t-elle abandonnĂ© ZĂ©lĂ©na ? On pourrait se dire que les pĂ©ripĂ©ties qui arrivent Ă  la jeune femme sont prĂ©visibles et il y a de cela mais Rose McGowan ne nous donne jamais l’impression que ce n’est pas important. Et elle a raison car tout a un sens. Outre que ses choix l’amĂšnent Ă  l’abandon de son bĂ©bĂ©, chaque Ă©vĂ©nement heureux ou plus souvent malheureux permettent de comprendre Ă  la fois la froideur de l’adulte et sa dĂ©termination acharnĂ©e Ă  rĂ©ussir et Ă  faire rĂ©ussir Regina. Si Cora Ă©tait un ĂȘtre cynique, c’est qu’elle en a trop souffert. Elle cinglait avec les mots et la magie comme on l’avait souffletĂ© avec les mots autrefois. Cora n’a pas su donner de l’amour Ă  Regina parce qu’elle n’en a jamais reçu elle-mĂȘme. L’abandon de ZĂ©lĂ©na, elle y a Ă©tĂ© contrainte et mĂȘme si l’ambition de la jeune femme peut heurter, la tristesse profonde que Rose McGowan exprime avec une grande force, invite Ă  ne pas vouloir le juger. Anecdotes Retour de Rose McGowan. Entre les pommes et les petits pois, le vert est dĂ©cidĂ©ment la couleur prĂ©fĂ©rĂ©e de ZĂ©lĂ©na ! Absence de Jared S. Gilmore. Retour Ă  l'index 19. UN CƒUR POUR DEUX A CURIOUS THING ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, Blanche-Neige, Charmant et la Reine trouvent le moyen de vaincre ZĂ©lĂ©na. A Storybrooke, rompre la malĂ©diction devient vital. Critique Beaucoup d’émotion dans cet opus aux couleurs sombres. La victoire de chaque camp tient Ă  peu de choses et tout peut encore basculer. Le suspense ainsi créé donne du dynamisme Ă  l’épisode. Les deux segments se rĂ©pondent et aucun des deux n’est sacrifiĂ©. Le duo de scĂ©naristes orchestre avec brio la progression de son histoire. Dans le passĂ©, Belle a racontĂ© les Ă©vĂ©nements survenus au Caveau. Tous conviennent de pĂ©nĂ©trer dans le chĂąteau de Rumpelstilskin celui qui a su briser la premiĂšre malĂ©diction doit pouvoir savoir comment vaincre ZĂ©lĂ©na. La salle du Conseil baigne dans un ton ocre assombri, ce qui colle bien avec l’atmosphĂšre gĂ©nĂ©rale. On note cependant dĂ©jĂ  que le voleur Robin guigne vers la Reine et un montage un brin espiĂšgle nous amĂšne droit Ă  une sĂ©ance de roucoulade ! Le zoom vers leurs visages a quelque chose d’attendrissant. Si, dans le monde magique, Rumpelstilskin Ă©tait la solution, Ă  Storybrooke c’est Henry. Le jeune garçon doit recouvrer la mĂ©moire. Ici, on passe d’une scĂšne tendre Ă  une scĂšne tendu et la progression se lit Ă  travers le visage et les expressions de Lana Parrilla, vraiment parfaite. Deux mondes, deux solutions. Pour le premier, c’est trouver Glinda, la gentille sorciĂšre du Sud. Pour le second, retrouver le livre de contes. Ladite sorciĂšre du Sud, toute vĂȘtue de blanc, et portant un pendentif de mĂȘme couleur on se rappelle que ZĂ©lĂ©na porte un pendentif vert, ce qui n’est pas un hasard, a bien la rĂ©ponse mais c’est encore pire que de ne pas avoir de solution car il faudrait jeter pour une troisiĂšme fois le sort noir » ! Quant au livre, il est chez Mary Margareth mais sa recherche met en exergue les dĂ©chirements internes d’Emma. DiscrĂšte au dĂ©but de l’épisode, Jennifer Morrison sait nous montrer que la Sauveuse n’a rien d’une hĂ©roĂŻne. Ses regrets, et ce qu’ils rĂ©vĂšlent en creux, provoquent un malaise certain avec Mary Margareth. Henry est sur les quais avec Mouche dont on perd soudainement la trace en cours de scĂšne et Crochet quand ils sont attaquĂ©s par des singes volants ! La bataille endiablĂ©e qui suit est filmĂ©e avec Ă©nergie et les effets spĂ©ciaux sont rĂ©ussis. Mais il y a eu recours Ă  la magie, ce qui Ă©videment perturbe Henry. Jared S. Gilmore est un brin en dessous pour nous faire croire Ă  l’ébranlement qui devrait saisir le jeune garçon. Par contre, Jennifer Morrison est impeccable. Sa demande de croire en elle, de croire en la magie, est trĂšs fort et la mĂ©moire lui revient. On apprĂ©cie aussi l’émotion qui saisit Regina quand elle s’entend appeler maman ». Signe du profond attachement du jeune garçon envers celle qu’il n’appelait pas ainsi en saison 1. Deux solutions, deux rĂ©solutions ? Que nenni ! C’est mal connaĂźtre ZĂ©lĂ©na ! Si la premiĂšre apparition de la sorciĂšre en dĂ©but d’épisode n’avait qu’un pur intĂ©rĂȘt documentaire », son retour Ă  cet instant durcit l’épisode et relance la tension. Rebecca Mader joue sur deux registres. A Storybrooke, ZĂ©lĂ©na est folle de colĂšre notamment envers Crochet qui prend cher des deux cĂŽtĂ©s et de rage quand elle se fait contrer par Emma sur son propre terrain ! Quant Ă  la malĂ©diction, elle n’était pas rompue avec la fin de l’amnĂ©sie d’Henry c’est un baiser de vĂ©ritable amour qui la brise une nouvelle fois et c’est Ă  Regina qu’il appartient de le donner. C’est une idĂ©e brillante et une façon digne et Ă©lĂ©gante de boucler la boucle et de montrer tout le chemin parcouru. Dans le passĂ©, ZĂ©lĂ©na s’est montrĂ© plus classiquement ironique et elle est persuadĂ©e d’avoir fait Ă©chec au plan de ses ennemis qu’ils lancent leur sort noir », ils seront amnĂ©siques et ne reprĂ©senteront plus un danger pour elle ! Son ironie grinçante fait trĂšs mal Ă  entendre et la superbe dĂ©ployĂ©e illustre le sentiment de supĂ©rioritĂ© qui domine la sorciĂšre. Et ce triomphe anticipĂ© lui fait commettre une erreur. Pour lancer le sort noir », il faut le cƓur de la personne que l’on aime le plus au monde n’est-ce-pas ? Charment se sacrifie et le passage est trĂšs fort, trĂšs Ă©mouvant, bouleversant. A l’amour que se portent les hĂ©ros rĂ©pond la pudeur de la Reine dont le silence et le dos tournĂ© tĂ©moignent de la douleur qui l’étreint et rĂ©vĂšle l’attachement qu’elle a nouĂ© envers ceux qui causĂšrent autrefois sa perte. Ce n’est pas un adieu » a dit le prince dont le regard confiant n’est pas loin de donner les larmes aux yeux. ZĂ©lĂ©na croit triompher mais Blanche trouve la parade et nous gratifie Ă  nouveau d’un moment splendide. Ginnifer Goodwin se montre impĂ©riale dans tout ce passage et le duo qu’elle anime avec Lana Parrilla est certainement un des passages les plus forts de la saison. Dommage de ne pas finir sur ce registre Ă©mouvant ou simplement attendrissant Ă  Storybrooke mĂȘme si nous avons la rĂ©ponse Ă  la question de qui a voulu prĂ©venir Emma. Anecdotes Pour cette fois, le titre français est meilleur. AprĂšs le vĂ©ritable amour, il n’y a pas de magie plus puissante que les chaussures » affirme Mary Margareth ! Glinda, la gentille sorciĂšre du Sud Dans Le Magicien d’Oz, elle aide Dorothy et lui explique comment rentrer chez elle. ConsidĂ©rĂ©e comme la plus puissante sorciĂšre d’Oz, elle a vaincu la mĂ©chante sorciĂšre du Sud. Dans le film, Le monde fantastique d’Oz, elle est incarnĂ©e par Michelle Williams. Sunny Mabrey/Glinda actrice amĂ©ricaine, vue dans Les Experts Miami 2002, Docteur House 2005, Desperate Housewifes 2008, Mad Men 2008. Retour Ă  l'index 20. NOUS NE SOMMES PLUS AU KANSAS KANSAS ScĂ©nario Andrew Chambliss et Kalinda Vasquez RĂ©alisation Gwyneth Horder-Payton RĂ©sumĂ© Dans le passĂ©, ZĂ©lĂ©na est accueillie au pays d’Oz. A Storybrooke, elle s’apprĂȘte Ă  lancer son sortilĂšge. Critique Andrew Chambliss et Kalinda Vasquez sont probablement parmi les scĂ©naristes les plus douĂ©s et les plus rĂ©guliers de la sĂ©rie. Le premier sait crĂ©er des atmosphĂšres et la seconde joue comme personne des temps forts. D’entrĂ©e de jeu, nous sommes prĂ©venus ce sera tempo Ă©levĂ©. Mary Margareth s’apprĂȘte Ă  accoucher et Rumpelstilskin a fini de filer sa folie. Tout est en place pour l’apothĂ©ose de ZĂ©lĂ©na. Pourtant, tout aurait pu ĂȘtre pu diffĂ©rent. En Oz, ZĂ©lĂ©na est accueillie par Glinda qui lui fait une proposition gĂ©nĂ©reuse devenir la quatriĂšme sorciĂšre du pays d’Oz, celle qui rĂšgne sur l’Ouest et symbolise l’innocence lĂ , on se pince un peu !. Dans un dĂ©cor de bon goĂ»t, et qui contraste avec le vert et jaune un peu tape-Ă -l’Ɠil de l’antre du Magicien, il y a une atmosphĂšre d’apaisement. Si les sorciĂšres du Nord et de l’Est font jolies tapisseries, Sunny Mabrey et Rebecca Mader se suffisent Ă  elle-mĂȘme. Si la premiĂšre joue la douceur, l’actrice montre bien qu’elle n’est pas naĂŻve et qu’elle sait Ă  qui elle offre un fauteuil. Quant Ă  Rebecca, elle joue plutĂŽt bien sur la corde du trouble de ZĂ©lĂ©na. Personne n’avait eu de gentillesse pour elle auparavant, elle ne sait pas ce que c’est et se trouver confrontĂ© Ă  l’honnĂȘtetĂ© la dĂ©sarçonne. Pourtant, elle acceptera. En signe de son nouveau statut, elle reçoit un pendentif et il est blanc. Pourtant, le spectateur ne peut pas croire Ă  ce monde idyllique, non pas qu’il ne soit pas crĂ©dible ou que le scĂ©nario pĂšche par insuffisance mais justement par ce que le scĂ©nario a posĂ© que ZĂ©lĂ©na prĂ©parait son sort. Bien sĂ»r, depuis le dĂ©but, nous savons qu’elle est mauvaise et qu’elle a un plan diabolique mais, ici, c’est plus radical car ce qui est survenu et ce qui aurait pu survenir se trouve confrontĂ© quasiment Ă  chaque plan. Gwyneth Horder-Payton sait parfaitement orchestrer le rythme que requiert ce scĂ©nario trĂ©pidant on apprĂ©ciera particuliĂšrement comment elle fait valdinguer ses personnages dans les airs qui monte en puissance tout du long. Pas Ă©tonnant chez quelqu’un qui a mis en boĂźte quelques Ă©pisodes des Experts Miami. A Storybrooke, la sorciĂšre contraint le TĂ©nĂ©breux Ă  creuser une sorte de cercle magique. Bien qu’il soit sous sa coupe, ce dernier ne retient plus sa haine et sa colĂšre froide est inquiĂ©tante. Robert Carlyle joue sobrement et il a bien raison car ses sifflements font bien plus peur et Rebecca Mader a bien saisi que son personnage a bien compris qu’elle ne joue pas avec un chaton mais avec un tigre qui n’attend qu’une occasion pour la tuer. Froideur et hostilitĂ© sont aussi les maĂźtres mots qui caractĂ©risent les rapports d’Emma et de Crochet. Lequel ne se dĂ©monte pas et la confronte Ă  ses contradictions. L’épisode n’ira pas plus loin entre eux car ZĂ©lĂ©na survient et triomphe d’eux avec facilitĂ©, et Rumpelstilskin aussi. Jennifer Morrison est convaincante en son Emma altiĂšre car, si cette derniĂšre bat froid au capitaine tĂ©nĂ©breux, c’est aussi pour ce qu’il reprĂ©sente. Colin O’Donoghue est lui aussi impeccable. Un peu d’humour dans la gestuelle n’empĂȘche pas la profondeur dans les mots et l’acteur est irrĂ©prochable dans ces deux registres complĂ©mentaires. Pourtant, il ne s’en est fallu que d’une autre tornade pour sceller le destin de deux mondes la tornade qui amĂšne Dorothy au pays d’Oz. Le titre français est ici bien plus percutant que le titre original d’une simplicitĂ© Ă©quivoque et assez fade. Dorothy pourrait contester Ă  ZĂ©lĂ©na la place qu’elle occupe et cette simple idĂ©e est insupportable Ă  la sorciĂšre de l’Ouest qui reverdit, rongĂ©e par la jalousie. Selon Rebecca Mader, ZĂ©lĂ©na veut ĂȘtre quelqu’un de bien mais elle a trop souffert de son abandon. DĂšs l’arrivĂ©e de la fillette un peu crispante, comment ne pas voir le bref mais saisissant regard Ă  la fois noir mais aussi trouble que ZĂ©lĂ©na jette Ă  celle-ci. Non seulement les yeux de Rebecca Mader sont une merveille mais ils sont expressifs Ă  souhait et montrent mieux que des discours la pensĂ©e profonde de la sorciĂšre. L’affrontement entre la sorciĂšre et Dorothy est bref mais intense, les hurlements de la premiĂšre sont particuliĂšrement crĂ©dibles ! Pourtant, ZĂ©lĂ©na ne rĂ©ussira pas plus Ă  Storybrooke qu’elle n’a pu le faire en Oz. Incapable de vouloir le Bien, elle Ă©choue Ă  faire le Mal. Si le combat ne concerne en fait que les deux sƓurs, les scĂ©naristes n’ont pas oubliĂ© que c’est toute une communautĂ© qui fait bloc pour sa survie. Comme en saison 1, la vie d’un bĂ©bĂ© est en jeu et comme en saison 1, c’est Henry qui est dĂ©terminant pour vaincre les forces obscures. Tout nous a montrĂ© la faiblesse intrinsĂšque de ZĂ©lĂ©na. Incapable d’évoluer, elle ne peut qu’échouer face Ă  celle qui a su le faire. L’immobilisme est mortifĂšre. Le changement est rĂ©alitĂ© » Ă©crivait dĂ©jĂ  Sir Henry Rider Haggar dans Elle, ou la source de feu She. Le sourire de triomphe qu’arbore Lana Parrilla montre la satisfaction sincĂšre et profonde de la Reine qui recueille les fruits de ses efforts et se paye mĂȘme le luxe de faire la morale Ă  son ancien maĂźtre Les hĂ©ros ne sont pas des assassins ». Il faut mĂ©riter sa fin heureuse, dira Robert Carlyle dans les bonus. Sans conteste, la Reine a gagnĂ© la sienne. La sƓur cadette veut offrir une seconde chance Ă  son aĂźnĂ©e qui dissimule mal un chagrin amer mais elle n’en aura pas l’occasion. Pourtant, l’épisode s’acheminait vers une fin heureuse. Une demande en mariage, une famille rĂ©unie et agrandie, le sourire qui revient sur les lĂšvres d’Emma mais c’était oublier la plume acĂ©rĂ©e de Kalinda Vasquez dont on sent l’empreinte sur ce twist ravageur qui clĂŽt de façon cataclysmique ce petit moment de paradis terrestre ! Anecdotes Le docteur Whale est obstĂ©tricien alors qu’il Ă©tait chirurgien la saison prĂ©cĂ©dente. Il est surprenant que Glinda dise Ă  Dorothy d’aller voir le Magicien d’Oz alors qu’elle avait remerciĂ© ZĂ©lĂ©na d’avoir dĂ©livrĂ© le pays d’Oz de l’imposture dudit magicien. Comment Robin des Bois peut-il croire qu’il a la moindre chance face Ă  ZĂ©lĂ©na avec son arbalĂšte ? On se croirait en saison 2 quand Emma dĂ©fiait Cora avec un revolver. Sharon Taylor/la sorciĂšre de l’Est actrice canadienne, essentiellement vue Ă  la tĂ©lĂ©vision Stargate Atlantis 2007-2009, Smallville 2009-2011, Supernatural 2010. Karen Holness/la sorciĂšre du Nord elle a jouĂ© dans Chicago 2002, The L Word 2004, 11 Septembre- Le dĂ©tournement du vol 93 2006, Smallville 2003-2007, Fringe 2009-2012, Cashing In 2009-2014, Arrow 2012. Absence de Michael Raymond-James. Retour Ă  l'index 21. L'EFFET PAPILLON SNOW DRIFTS ScĂ©nario David H. Goodman et Robert Hull RĂ©alisation Ron Underwood RĂ©sumĂ© ProjetĂ©s dans le passĂ©, Crochet et Emma dĂ©rĂšglent celui-ci et doivent rĂ©parer leur erreur. Critique CentrĂ© sur le couple Crochet/Emma, cet Ă©pisode ne manque pas de qualitĂ© mais, trop bavard, il ne convainc pas tout Ă  fait. Tout le dĂ©marrage Ă  Storybrooke les dix premiĂšres minutes environ est lent, verbeux mĂȘme si le choix d’Emma de repartir crĂ©e un malaise. On peut compter sur Crochet pour gaffer ! L’épisode clĂŽt l’arc ZĂ©lĂ©na et lance le final en deux parties, comme la saison prĂ©cĂ©dente. Ici, la mort de la sorciĂšre a causĂ© l’ouverture de la porte spatio-temporelle et, comme de bien entendu, certains s’approchent trop prĂšs Emma et Crochet. Ils avaient une bonne excuse le second essayait de garder la premiĂšre Ă  Storybrooke. L’explication d’Emma est trĂšs touchante. Tant Jennifer Morrison que Colin O’Donoghue sont irrĂ©prochables dans l’émotion. Le voyage dans le temps est un poncif de la science-fiction et, jusqu’à prĂ©sent, l’adjonction de cette derniĂšre dans l’univers fantastique a Ă©tĂ© un dĂ©sastre. Ici, cependant, la science n’est pas convoquĂ©e c’est la magie qui crĂ©e le passage et rend possible le voyage. Un simple dĂ©tail peut tout changer et on ne contrĂŽle jamais tout. Si l’avertissement rĂ©pĂ©tĂ© qu’il ne faut rien toucher agace tant on sait que, justement, le moteur de l’action va ĂȘtre une perturbation du passĂ©, il reste confinĂ© Ă  quelques instants heureusement. En pleine forme, le duo essaye de passer inaperçu en prenant une tenue locale Je m’en remettrai » rĂ©plique le pirate Ă  la remarque d’Emma comme quoi le corset de la robe lui compresse les cĂŽtes
ce qui a un autre effet ! mais un simple dĂ©tail change le cours de l’histoire Charmant et Blanche ne se sont pas rencontrĂ©s ! Les scĂ©naristes manient avec brio ce passage en alternant le lĂ©ger et le grave. Si la musique n’a rien de saisissant, le rĂ©alisateur est plus concernĂ© que le dĂ©but de l’épisode qui passe les plats. Quand on a un problĂšme dans le monde magique, on va voir Rumpelstilskin ! Lequel veut tuer Crochet mais Emma trouve les mots pour obtenir l’aide du magicien. Charmant sera Ă  la fĂȘte façon de parler ! donnĂ© par le roi Midas pour les fiançailles de sa fille AbigaĂŻl avec celui qui est encore le fils du roi George. Pour y faire venir Blanche-Neige, le capitaine Crochet va simplement
jouer son propre rĂŽle et prendre la place de son double ! On tient lĂ  le meilleur passage de l’épisode ! C’est drĂŽle, enlevĂ©, plein d’allant et avec le brin de tension qui va avec, surtout quand Emma trouve la solution pour distraire » l’autre Crochet ! Rumpelstilskin leur permettra d’entrer au bal on est pliĂ© quand Emma annonce leurs fausses identitĂ©s ! Dans la comĂ©die, Jennifer Morrison se dĂ©fend trĂšs bien et l’épisode prend le temps de poser ses personnages avec le passage oĂč le pirate repenti danse la valse avec la princesse roturiĂšre. C’est Ă  la fois plaisant et tendre. Si les sentiments de Crochet pour la Sauveuse sont une Ă©vidence depuis longtemps et il est le premier Ă  le reconnaĂźtre, il est permis de penser qu’Emma apprĂ©cie la compagnie de Killian. Elle s’amuse Ă  le taquiner Ă  l’auberge et se montre attentive au bal. Malheureusement, ce joli moment est brisĂ© par l’échec de leur plan le moment est nĂ©anmoins trĂšs tonique par les diffĂ©rents duels ou bagarres et, surtout, par l’arrestation d’Emma par les gardes de la Reine. Anecdotes La premiĂšre image de l’épisode est un Mickey. Qui produit la sĂ©rie dĂ©jĂ  ? Pour illustrer le voyage dans le temps, Emma fait rĂ©fĂ©rence Ă  Retour vers le futur mais Crochet ne connaĂźt pas Marty McFly. La boule de cristal dont se sert Rumpelstilskin pour retrouver Blanche-Neige est la mĂȘme qui a permis chronologiquement, qui permettra Ă  Neal de retrouver Emma dans l’épisode 1 de cette saison. Face Ă  Midas, Emma prĂ©sente Crochet comme le prince Charles » et elle-mĂȘme comme la princesse LĂ©ia » ! Retour de Meghan Ory et d’Anastasia Griffith. Bien que crĂ©ditĂ©e, Rebecca Mader n’apparaĂźt que quelques secondes sur la vidĂ©osurveillance en VHS ! du poste de police. PremiĂšre apparition d’Abby Ross qui incarne Emma jeune. Retour Ă  l'index 22. ON N'EST JAMAIS AUSSI BIEN QUE CHEZ SOI THERE'S NO PLACE LIKE HOME ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Emma et Crochet se dĂ©mĂšnent pour sauver le futur et rentrer Ă  la maison. Critique Digne suite du prĂ©cĂ©dent Ă©pisode, celui-ci continue sur un bon rythme mĂȘlant action, humour, Ă©motion et introspection. Dans l’épisode prĂ©cĂ©dent, Emma a Ă©tĂ© jetĂ© au cachot et elle a la surprise d’y retrouver la villageoise qu’elle aurait voulu sauver la veille. N’écoutant que son bon cƓur, la Sauveuse parvient Ă  s’évader avec elle. Auparavant, elles ont toutes deux parlĂ© de la douleur de perdre leurs proches. Ce dialogue touchant est le pendant d’une discussion toute aussi intĂ©ressante entre le prince charmant » et Crochet qui font Ă©quipe, avec Blanche-Neige et Scarlett c’est la premiĂšre et unique fois depuis que Meghan Ory est revenue qu’elle a un vrai rĂŽle ; l’actrice retrouve son personnage mais demeure assez Ă©loignĂ©e de ce qu’elle avait pu donner la saison prĂ©cĂ©dente. Chez les hommes, on parle de dĂ©ception vis-Ă -vis de l’amour. C’est plus lĂ©ger chez eux que chez ces dames. Tant mieux si le spectateur a apprĂ©ciĂ© ces instants de lĂ©gĂšretĂ© car il va en avoir besoin. Voulant se venger, Blanche-Neige s’est introduit dans le chĂąteau pour tuer la Reine mais, comme le proclame la souveraine, la magie noire c’est son domaine et la confrontation tourne Ă  la confusion de la princesse dĂ©chue. Non seulement Lana Parrilla jouit d’une garde-robe d’une rare Ă©lĂ©gance mais l’actrice fait magnifiquement ressortir toute la morgue superbe de la Reine vis-Ă -vis d’une rivale. Le plus dur est Ă  venir car, pour une fois, le vainqueur ne tarde pas Ă  exĂ©cuter le vaincu. Toute la scĂšne est ainsi vue depuis le perchoir oĂč le quatuor a pris place ils sont ainsi aux premiĂšres loges pour assister Ă  la crĂ©mation de Blanche-Neige sur un bĂ»cher que la Reine ne fait un devoir, et un plaisir si l’on en croit son visage, d’allumer elle-mĂȘme ! La musique est bien plus prĂ©sente dans cet opus et elle souligne avec force la douleur qui Ă©treint les Ă©vadĂ©s impuissants. La douleur est ce qui terrasse Emma – et on ne soulignera jamais assez la conviction qu’imprime Jennifer Morrison qui est impeccable toute du long – mais quand on est au plus mal, c’est quand mĂȘme que l’on est vivant. Or, qu’est-il censĂ© se passer si sa mĂšre meurt avant de la mettre au monde ? Jolie astuce de la part des scĂ©naristes pour sauver Blanche-Neige ! Ce qui est trĂšs fort aussi c’est l’étreinte d’Emma sur Blanche qui n’y comprend rien. A peine cette demi dĂ©ception mais aux consĂ©quences plus sĂ©rieuses qu’on n’aurait pu le croire digĂ©rĂ©e que l’action repart Blanche est en danger. Elle est partie au pont des trolls et Charmant, dont le rapprochement avec la voleuse est nettement amorcĂ©, court la sauver. Le tandem de scĂ©naristes nous rĂ©gale avec un peu d’humour grĂące Ă  Crochet ; Colin O’Donoghue est en grande forme aussi Ă  l’aise dans la lĂ©gĂšretĂ© que la gravitĂ© ; son duo avec Jennifer Morrison a fait des Ă©tincelles dans le passĂ©. Les deux acteurs sont Ă©galement parvenus Ă  accompagner la normalisation » et le progressif adoucissement – pour rester poli – de leurs personnages, d’émotion encore grĂące Ă  lui avec cette belle phrase aussi paradoxale que poĂ©tique il n’est pas donnĂ© Ă  tout le monde de voir ses parents tomber amoureux » et d’action bataille contre les trolls. Dans toute bonne histoire, il faut un rebondissement et le voici Rumpelstilskin ne peut pas ouvrir la porte spatio-temporelle. Seuls ceux qui l’ont fait peuvent le refaire. Comme cette situation ne lui plaĂźt pas, il emprisonne le couple et l’inconnue qu’Emma a sauvĂ©e et qu’elle veut ramener avec eux pour lui sauver la vie dans la piĂšce oĂč il garde la magie la plus Ă©trange. Saluons pour le coup la qualitĂ© des effets spĂ©ciaux la piĂšce est immense, aux couleurs grises et argent obscur. Seule la magie peut les sauver mais Emma n’a plus ses pouvoirs. Crochet n’en croit rien et c’est une superbe tirade que le pirate assĂšne Ă  la Sauveuse. Et Emma admet qu’il a raison elle veut rentrer chez elle et, chez elle, c’est Ă  Storybrooke. Toute la scĂšne des aveux » est bouleversante et Jennifer Morrison nous prend aux tripes. L’actrice aura une autre scĂšne trĂšs forte face Ă  Robert Carlyle, peut-ĂȘtre mĂȘme plus forte. Depuis le dĂ©but de la sĂ©rie, Jennifer Morrison n’a jamais Ă©tĂ© meilleure. Tout est bien qui finit bien. La famille est rĂ©unie, un mariage se dĂ©roule au clair de la lune et le petit prince de Storybrooke est officiellement prĂ©sentĂ© Ă  ses sujets. Sur une musique romantique, Crochet et Emma parachĂšvent leur rapprochement aprĂšs que le pirate ait rĂ©vĂ©lĂ© son secret ; la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait donner et Emma ne s’y trompe pas qui rĂ©compense comme il se doit son nouveau hĂ©ros. Mais, nous sommes dans Once upon a time et non dans un conte de fĂ©e. Si l’Enfer est pavĂ© de bonnes intentions, il a une succursale Ă  Storybrooke. Dans une double dĂ©tente, les scĂ©naristes font exploser le bonheur qui paraissait devoir advenir pour un final glaçant. Anecdotes Le fils de Blanche-Neige et du prince Charmant s’appelle Neal. Retour de Meghan Ory. Retour Ă  l'index Once Upon a Time Saison 2 PRÉSENTATION DE LA SAISON 2 La malĂ©diction rompue, que pouvait raconter la sĂ©rie ? Cette question ne recevra pas de bonnes rĂ©ponses. En effet, loin de proposer une ligne directrice ferme, cette saison va multiplier les arcs narratifs mĂȘme si deux moments forts peuvent ĂȘtre identifiĂ©s en dĂ©but et Ă  la fin. Entre deux, de bonnes histoires voisinent avec des trous d’air sidĂ©rants. TrĂšs inĂ©gale donc cette deuxiĂšme saison se sauve grĂące au maintien de ses points forts. Quand les histoires sont bien Ă©crites et bien reliĂ©es Ă  l’histoire gĂ©nĂ©rale de la sĂ©rie, elles sont souvent excellentes. L’interprĂ©tation reste Ă©galement une valeur sĂ»re. Les acteurs connaissent leurs personnages par cƓur et savent accompagner leur Ă©volution avec talent et conviction. Les nouveaux arrivants sont aussi globalement bons avec une prĂ©fĂ©rence pour certaines mĂ©chantes vraiment exceptionnelles. Le final se rĂ©vĂšlera en outre meilleur et plus fort que celui de la saison prĂ©cĂ©dente car, plus encore que celui-ci, il se projette, et nous projette avec lui, dans la saison suivante. Retour Ă  l'index 1. LE RETOUR DE LA MAGIE BROKEN ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© La malĂ©diction rompue, les habitants de Storybrooke ne peuvent rentrer chez eux. Pendant ce temps, au pays magique, un prince rĂ©veille une belle endormie. Critique Storybrooke est mort ! Vive Storybrooke ! La malĂ©diction rompue dans le dernier Ă©pisode, pourquoi les habitants sont-ils toujours lĂ  ? La rĂ©ponse sera aussi simple que glaciale. Ne boudons pas notre plaisir car le rĂ©veil des personnages est un beau moment, trĂšs Ă©mouvant et trĂšs bien accompagnĂ© par une musique tendre. Pourtant, l’épisode n’a pas commencĂ© Ă  Storybrooke et ce contre-pied par rapport aux attentes du spectateur s’avĂšre trĂšs riche et bien exploitĂ© par le tandem de scĂ©naristes-crĂ©ateurs. Comme pour la saison 1, nous avons deux segments l’un Ă  Storybrooke et l’autre dans le monde magique dont on apprend la survivance. Dans le monde magique, le prince Philippe, accompagnĂ© d’un soldat masquĂ© qui se rĂ©vĂ©lera ĂȘtre une femme, Mulan rĂ©veille la princesse Aurore. Celle-ci porte une robe somptueuse les modistes fous de la saison 1 auraient-ils Ă©tĂ© touchĂ©s par la grĂące ? Le dĂ©cor est plutĂŽt surprenant. La chevauchĂ©e copie celle de Charmant mais au lieu de la forĂȘt, c’est un dĂ©sert au milieu duquel Ă©merge un palais Ă  l’architecture Ă©trange, comme Ă©chappĂ© des Mille et une nuits. Le dĂ©calage est dĂ©stabilisant. Par contre, les effets spĂ©ciaux sont toujours aussi inĂ©gaux. Le scĂ©nario a lui l’habiletĂ© de ne pas s’attarder sur ce passage supposant que chacun connaĂźt le conte d’origine pour engager la suite. Une suite dont on devine entre les lignes qu’elle ne sera pas de tout repos. A Storybrooke, Emma sauve la Reine d’un lynchage rĂ©volutionnaire. Son argument face Ă  un Whale fielleux David Anders paraĂźt meilleur Ă  jouer sur le cĂŽtĂ© sombre de son personnage dont on ignore encore la vĂ©ritable identitĂ© est savoureux et bien dans sa mentalitĂ© ! Quant Ă  Sa MajestĂ©, elle ne manque pas de panache ni de courage. Storybrooke va aussi nous offrir un autre trĂšs beau moment d’émotion la rĂ©union de la – c’est Ă©trange de le dire mais c’est vrai – famille royale ». Jennifer Morrison se montre impeccable. Emma ne fait pas montre de grandes effusions mais, comme elle l’explique avec amertume, elle est restĂ©e seule pendant 28 ans et ça ne s’oublie pas d’un coup de baguette magique. La magie, justement, est arrivĂ©e Ă  Storybrooke et qui dit magie dit Rumpelstilskin. C’est bien le maĂźtre magicien qui est Ă  la manƓuvre. Sa confrontation avec la souveraine dĂ©chue est un moment fort et il est, de plus, remarquablement filmĂ©. Sous-exploitĂ©e lors de la saison 1, la contre-plongĂ©e confĂšre une tension dramatique supplĂ©mentaire Ă  ce nouvel Ă©pisode du duel entre ces deux magiciens. Duel qui va avoir une issue fĂącheuse mais qui va lancer vĂ©ritablement la saison. Cet Ă©pisode est en fait la vĂ©ritable conclusion de la saison 1. Robert Carlyle est dĂ©jĂ  parfaitement affĂ»tĂ© tour Ă  tour tout miel avec Belle et donnant une vraie crĂ©dibilitĂ© Ă  la romance entre les deux personnages Émilie de Ravin n’est pas en reste, il se fait froid et coupant face Ă  la Reine et doucereux face Ă  Emma. Le lien entre les deux segments c’est un mĂ©daillon qui va le faire. A ce moment, le spectateur comprend qu’un drame va survenir et la tension ne va plus quitter l’épisode. Un spectre a Ă©tĂ© appelĂ© et il va attaquer Regina. L’ectoplasme n’est pas mal fait, contrairement Ă  certains plans du monde magique qui sentent l’ordinateur Ă  plein nez. Heureusement, le rĂ©alisateur ne s’y attarde pas trop. Il sait animer le scĂ©nario fourni. L’attaque du spectre dans la salle du conseil est un moment de grande tension et l’utilisation de la pĂ©nombre rend parfaitement une atmosphĂšre de danger et de mort. On ne soulignera jamais assez l’implication des acteurs. Sans eux, cette scĂšne serait tombĂ©e dans les profondeurs du nanardland. Mais, si le spectre est finalement vaincu, la bataille a fait des victimes. Pour s’en dĂ©barrasser, Regina a dĂ» ouvrir un portail – elle reçoit une aide qui la stupĂ©fie ; la scĂšne est brĂšve mais importante pour la suite – et, depuis Lovecraft, on sait combien c’est dangereux. Deux personnages vont ĂȘtre emportĂ©s par le maelström – filmĂ© en contre-plongĂ©e, il est plus impressionnant et les effets spĂ©ciaux sont acceptables. La fin de l’épisode passe de la fureur Ă  la tristesse. En outre, la rĂ©vĂ©lation que reçoit Aurore pose des questions graves et ouvre des perspectives qui sont autant d’aventures pĂ©rilleuses. Anecdotes La Belle au Bois Dormant est un conte populaire recueilli par Charles Perrault en 1697 et par les frĂšres Grimm en 1812. La version de Perrault est basĂ©e sur Le Soleil, la Lune et Talia de Giambatista Basile, publiĂ© Ă  titre posthume en 1634. La premiĂšre version connue est Perceforest, Ă©crit vers 1330-1344 et publiĂ© en 1528. Charles Perrault baptise la princesse Aurore » ; ce que reprendra Disney. Les frĂšres Grimm l’appellent Dornröschen , Ă©pines de la rose ». Ce conte inspira Ă  Piotr Ilitch TchaĂŻkovski le ballet La Belle au bois dormant en un prologue et trois actes 1888-1889. Bruno Bettelheim, dans sa Psychanalyse des contes de fĂ©es, voit dans ce rĂ©cit un processus initiatique, une maniĂšre de prĂ©parer les petites filles aux changements qui les attendent. PremiĂšre apparition de Michael Raymond-James. Julian Morris/Philippe acteur britannique, vu dans Urgences 2008-2009, 24 heures chrono 2010, Pretty Little Liars 2010-2013, New Girls 2014-2015. Raphael Sbarge devient rĂ©current quand Meghan Ory et Émilie de Ravin sont promues principales. Retour Ă  l'index 2. PRISONNIERS WE ARE BOTH ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Dean White RĂ©sumĂ© Charmant essaye de savoir oĂč sont Emma et Mary-Margareth. Dans le monde magique, Regina refuse la vie qui s’offre Ă  elle. Critique Le titre français est excellent au sens propre comme au figurĂ©, prisonnier est la condition de tous les personnages. Pour commencer, il n’est pas possible de quitter Storybrooke sous peine de perdre son identitĂ© ou plus exactement l’identitĂ© que vous avait confĂ©rĂ© la malĂ©diction devient votre vĂ©ritable » identitĂ© ! La population est au bord de la panique et Charmant gagne ses galons – ou plutĂŽt sa couronne – en prenant le commandement mais avec l’onction populaire. Son discours est trĂšs convainquant et Josh Dallas monte en charisme. Le cĂŽtĂ© cocasse » c’est que la prison que constitue Storybrooke devient un lieu de vie. La monarchie est remplacĂ©e par une RĂ©publique avec le Prince Charmant Ă  sa tĂȘte. Le segment storybrookien est le meilleur de cet Ă©pisode. Il comporte plusieurs sous-histoires celui de Charmant essayant de retrouver sa femme et sa fille et celui de la Reine cherchant Ă  retrouver ses pouvoirs. Cette quĂȘte a un cĂŽtĂ© dĂ©sespĂ©rĂ© surtout quand on sait pourquoi elle s’y lance. Pour cela, elle a besoin d’un grimoire et on se doute bien oĂč elle le trouve. Redevenue celle qu’elle Ă©tait, elle obtient ce qu’elle voulait Henry. Mais c’est parce qu’il le veut et le discours qu’il lui tiendra rendra la justification de Sa MajestĂ© pathĂ©tique. La magie asservit, corrompt, celui qui s’en sert si l’on dĂ©crypte l’opinion qu’en a le jeune garçon. Un thĂšme rĂ©current. Une opinion que ne partage pas Cora. Eh ! Oui ! Cet Ă©pisode signe le retour de la mĂšre de Regina et Barbara Hershey lui prĂȘte toujours sa forte personnalitĂ©. Si la jeunesse » de Regina tient toujours en une tresse inĂ©lĂ©gante, le jeu impeccable de Lana Parrilla y supplĂ©e trĂšs bien. On ouvre grand les yeux devant cette femme tremblante, hĂ©sitante, qui refuse sa future condition de reine, qui rejette le modĂšle maternel mais qui est tenaillĂ© par un dĂ©sir de libertĂ© qui va la pousser Ă  la faute. C’est la magie qui a fait de Cora une sorciĂšre et elle a eu un maĂźtre. Cora veut le pouvoir qui est la libertĂ©. Donc par syllogisme, la magie c’est la libertĂ©. Forte de cette idĂ©e, Regina appelle le maĂźtre magicien Rumpelstilskin bien sĂ»r ! Un Rumpelstilskin qui est trĂšs Ă©tonnĂ© par la fraĂźcheur – pour ne pas dire la naĂŻvetĂ© – de la fille de Cora. Mais il lui trouve assez de potentiel sinon la sĂ©rie Ă©tait bien finie ! pour lui donner un moyen magique de se dĂ©barrasser de sa mĂšre. C’est la premiĂšre rencontre entre ceux qui vont devenir rivaux et indissociables. Notons au passage que la tenue de Regina n’est pas dĂ©sagrĂ©able mĂȘme si sa robe a un cĂŽtĂ© vertugadin. Par contre, l’architecture du chĂąteau n’est vraiment pas une rĂ©ussite. Heureusement, le rĂ©alisateur passe vite dessus. Une rĂ©alisation globalement pas trĂšs inspirĂ©e, pas trĂšs animĂ©e. Dean White – qui a fait et fera mieux - aligne les scĂšnes comme un serveur passe les plats. Seule Ă©claircie les extĂ©rieurs Ă  Storybrooke quand le monde magique se rĂ©sume largement Ă  des scĂšnes en studio. Charmant trouve un chapeau, celui du Chapelier fou, et il va retrouver ce dernier ; Jefferson pour l’état-civil. Celui-ci affirme qu’il ne peut pas aider le Prince mais il prend soudain la fuite ; ce qui laisse penser qu’il sait quelque chose. Par exemple, que la forĂȘt enchantĂ©e existe toujours. La Reine finira par l’avouer Ă  Charmant mais elle ne sait pas comment s’y rendre. Elle rend aussi sa libertĂ© Ă  Henry Je ne suis pas trĂšs douĂ© pour aimer » confie-t-elle. Lana Parrilla est Ă©mouvante ; elle donne une grande force Ă  son discours. Magicienne dĂ©moniaque, elle est aussi mĂšre aimante. Cette femme a de l’amour Ă  donner. Qui le verra ? Elle a aussi un sens de l’humour bien Ă  elle dire Ă  Charmant , le preux chevalier, qu’elle le lance dans une quĂȘte est pour le moins ironique ! Qui est-on ? Est-on ce que l’on est ou devient-on ce que l’on est ? Plus simplement, quelle part de l’innĂ©e et de l’acquis ? La question traverse cet Ă©pisode les enfants rejettent l’exemple maternel. Mais lĂ  oĂč Henry se montre fort, Regina cĂšde Ă  la tentation. Elle vend son Ăąme pour s’acheter une libertĂ© qui est prĂ©cisĂ©ment celle que lui prĂ©sentait Cora. La victoire que sa fille remporte sur elle est en fait celle de la sorciĂšre. Rumpelstilskin ne s’y trompe pas ; plus Serpent que jamais il pousse la future Reine Ă  admettre ce qu’elle est. Il ne la tente pas comme le ferait le Diable ; il demande juste la vĂ©ritĂ©. Anecdotes Baillee Madison/Blanche-Neige jeune actrice amĂ©ricaine, vue dans Le secret de Terabithia 2007, Brothers 2009 Ă  la tĂ©lĂ©vision, dans L’heure de la peur 2010-2011, Les sorciers de Waverly Place 2011. Sarah Bolger/Aurore ; actrice irlandaise, a jouĂ© Mary Tudor Marie IĂšre dans la sĂ©rie Les Tudors 2008-2010, vu dans le film Lazarus Effect 2015. Le cheval de Regina s’appelle Rossinante ! Absence d’Émilie de Ravin. Retour Ă  l'index 3. LANCELOT LADY OF THE LAKE ScĂ©nario Andrew Chambliss et Ian Goldberg RĂ©alisation Milan Cheylov RĂ©sumĂ© Emma et Mary Margareth espĂšrent trouver une porte qui les ramĂšnera Ă  Storybrooke. Autrefois, dans le pays magique, le roi George chercha Ă  se venger de Charmant. Critique L’épisode s’ordonne autour du couple royal ; Charmant et Blanche-Neige/David et Mary Margareth. Ils occupent tout l’espace et le tiennent bien. L’absence de Robert Carlyle et une seule scĂšne pour Lana Parrilla n’obĂšrent en rien la qualitĂ© de cet opus, trĂšs bien rĂ©alisĂ© par ailleurs. La partie se dĂ©roulant Ă  Storybrooke est surtout centrĂ©e sur Henry qui veut se rendre utile au point de faire une bĂȘtise. Sans pathos exagĂ©rĂ©, Jared S. Gilmore retrouve ses accents volontaristes de la saison prĂ©cĂ©dente tout en conservant un peu de fraĂźcheur Ă  son personnage. L’essentiel est ailleurs. Le segment magique se divise en deux branches l’une dans le passĂ© autour de la vengeance du roi George et la seconde dans le prĂ©sent autour de la recherche d’une porte de sortie pour Mary Margareth et Emma. Le premier permet de revoir Alan Dale. Toujours hiĂ©ratique, il compose un roi trĂšs fier, avec une aura de grandeur tragique. Il a perdu toute sa famille et il empoisonne Blanche-Neige pour qu’elle ne conçoive pas ! Sa haine cause aussi la perte de la mĂšre de Charmant. Au cours d’une bataille oĂč son fils a vaincu les sbires du roi combat filmĂ© avec dynamisme et fluiditĂ© et visiblement, Josh Dallas n’a pas recours aux doublures, elle a Ă©tĂ© blessĂ©e par une flĂšche empoisonnĂ©e. AccompagnĂ©e de Blanche-Neige dont la robe est hideuse et de Lancelot, elle ira jusqu’au lac Nostos lien avec Le chevalier d’or » ; les connexions vont devenir frĂ©quentes organisant une cohĂ©rence interne qui se met juste en place pour mourir. Non sans avoir vu le mariage de nos hĂ©ros. Ce passage, s’il n’évite pas un ou deux clichĂ©s, dĂ©gage une vraie Ă©motion. Le mariage est mignon comme un cƓur. Le dĂ©cĂšs, filmĂ© avec douceur, est trĂšs Ă©mouvant. Pas de grande dĂ©monstration façon pleureuses antiques, juste la douleur d’un fils perdant sa mĂšre. Josh Dallas est impeccable et il nous touche profondĂ©ment. Le second est menĂ© Ă  un bon rythme. Milan Cheylov a bien compris que ses DrĂŽles de Dames » ne sont pas des grands-mĂšres qui vont attendre qu’une solution leur tombe dans le bec. Nous avions laissĂ© Emma et Mary Margareth dans un cachot, capturĂ©es par Mulan. Elles en sortent pour dĂ©couvrir que le chef du petit groupe est Lancelot, ancien gĂ©nĂ©ral du roi George, devenu un ami de Blanche-Neige. Le village est, semble-t-il, tout ce qui reste du monde magique. Pour une raison inconnue, certains ont Ă©chappĂ© Ă  la malĂ©diction. Nous dĂ©couvrons le village des rĂ©fugiĂ©s qui ressemblent Ă  n’importe quel autre dans un univers d’hĂ©roĂŻc-fantasy mais, lĂ  encore heureusement, on en vient vite Ă  l’essentiel. La mĂšre et la fille peuvent repartir accompagnĂ©es de Mulan. Jamie Chung a l’occasion d’étoffer son personnage mais n’y parvient pas totalement. Elle porte l’armure avec aisance mais reste en deçà. Sarah Bolger joue correctement mais sa princesse Aurore ne sert Ă  rien et la voir essayer d’égorger Mary-Margareth n’est pas crĂ©dible. Le rĂ©alisateur en est d’ailleurs persuadĂ© puisqu’il expĂ©die la scĂšne en trois secondes. Ce segment a un immense intĂ©rĂȘt pour la relation mĂšre/fille. C’est la premiĂšre fois qu’elles partagent quelque chose et elles ont des choses Ă  se dire. Lorsqu’elles trouvent ce qui aurait dĂ» ĂȘtre la chambre d’Emma, une atmosphĂšre de mĂ©lancolie parcourt toute la scĂšne. TournĂ©e en nocturne, elle invite Ă  la confidence. Ici, pas de grands mots mais de simples paroles qui en disent plus long sur l’état dun cƓur qu’une tirade shakespearienne. Jennifer Morrison ne se rate pas sur ce coup ; elle Ă©tale la profondeur de l’émotion qui Ă©treint Emma. Auparavant, elle lui avait donnĂ© une allure dĂ©sinvolte mais qui ne trompait pas. Emma est perdue dans ce monde qui n’est pas le sien et elle se la joue roublarde, maniant lourdement l’humour car elle refuse de se montrer faible. Ginnifer Goodwin est au diapason de sa partenaire. Fini l’institutrice nigaude, il faut la voir manier l’arc contre un ogre plutĂŽt bien fait et l’atmosphĂšre nocturne confĂšre une plus grande tension, prendre le commandement et il faut l’écouter parler. L’interprĂ©tation trĂšs juste de l’actrice souligne et rend visible ce que le premier Ă©pisode avait proclamĂ© elle est bel et bien redevenue Blanche-Neige. De droit elle est reine mais, comme son mari Ă  Storybrooke, elle gagne sa couronne par ses actes. . La cohĂ©rence de ces deux segments est assurĂ©e par deux personnages. Le premier, Lancelot Sinqua Walls, manque d’épaisseur. Chevalier valeureux, il n’a pas vraiment d’aspĂ©ritĂ© sauf dans une seule scĂšne oĂč il rĂ©vĂšle comment il en est arrivĂ© Ă  ĂȘtre mercenaire pour le roi George. La rĂ©vĂ©lation se raccorde Ă  la lĂ©gende arthurienne mais, Ă  part ça, il n’a pas grand-chose Ă  dĂ©fendre. Il se borne Ă  donner ce dont Blanche-Neige Ă  besoin. Le second est tout autre. Il s’agit bien sĂ»r de Cora. On comprend bien qu’elle sera le Diabolical Mastermind de cette saison. Barbara Hershey est prodigieuse de bout en bout. Toute mielleuse au dĂ©part, Cora montre son vrai visage Ă  la toute fin. Quand elle survient brusquement, seule sa luciditĂ© permet Ă  Blanche-Neige d’échapper Ă  ses griffes. Cora est plus redoutable que sa fille car elle n’a aucun scrupule. La magie a un prix qu’elle a acceptĂ© de payer depuis longtemps. Barbara Hershey la joue souriante, Ă  la voix douce. La rĂ©vĂ©lation que Cora balance est une bombe et son but fait froid dans le dos car le spectateur sait ce dont cette sorciĂšre est capable et ce n’est pas la derniĂšre scĂšne qui va le rassurer. Anecdotes La lĂ©gende arthurienne est un ensemble de lĂ©gendes Ă©crites tout au long du Moyen Age centrĂ©es sur le roi Arthur et sa tentative de constitution d’une chevalerie idĂ©ale Les chevaliers de la Table Ronde » s’efforçant, au cours d’aventures fabuleuses, de parvenir Ă  accomplir la quĂȘte du Graal. Parmi les auteurs les plus connus, citons ChrĂ©tien de Troyes Lancelot ou le chevalier Ă  la charrette. Les bonus des DVD proposent un montage autour des femmes de pouvoir » dans la sĂ©rie. Les producteurs voulaient en effet non pas des demoiselles en dĂ©tresse mais des femmes capables de se dĂ©fendre seules Les femmes sont des dures Ă  cuire, explique Lana Parrilla. Emma Swan notamment ». Absence de Robert Carlyle et Émilie de Ravin. Retour Ă  l'index 4. LE CROCODILE THE CROCODILE ScĂ©nario David H. Goodman et Robert Hull RĂ©alisation David Solomon RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Belle ne supporte plus le besoin de magie de Rumpelstilskin. Dans le monde magique, Milah, Ă©pouse de Rumpelstilskin ne supporte plus sa vie avec lui. Critique C’est quand il coĂ©crit que David H. Goodman est dĂ©cidĂ©ment le meilleur. Avec Robert Hull, nouveau venu, il a concoctĂ© un Ă©pisode sans rĂ©elle action mais qui explore le passĂ© et l’ñme du maĂźtre magicien. L’épisode traite des deux femmes de la vie de Rumpelstilskin. La premiĂšre est son Ă©pouse, Milah, mĂšre de Baelfire. La premiĂšre image que nous avons d’elle n’est guĂšre Ă  son avantage puisqu’elle boit Ă  la taverne en compagnie de marins. Elle est pleine de rancƓur d’ĂȘtre l’épouse du lĂąche du village. Nous sommes ici avant la mĂ©tamorphose de Rumpelstilskin Le TĂ©nĂ©breux ». Rachel Shelley campe une femme d’une grande beautĂ© mais que l’amertume enlaidit. La maniĂšre dont elle crache sa rancƓur est Ă©cƓurante. En face, son Ă©poux n’est guĂšre plus en faveur Ă  dĂ©biter des phrases creuses et des platitudes navrantes. Robert Carlyle entre de plein pied dans son » Ă©pisode. Il pourra nous rĂ©galer de toute la gamme dont est fait son personnage. Il nous montre un homme tellement engoncĂ© dans sa lĂąchetĂ©, dans son Ă©goĂŻsme, qu’il ne comprend plus les besoins d’autrui. Milah est plus Ă  plaindre qu’à blĂąmer. Un jour, elle disparaĂźt. Elle aurait rejoint les marins de l’autre soir commandĂ©s par le capitaine Killian Jones. Belle apparition de Colin O’Donoghue d’autant que l’acteur profite de superbes extĂ©rieurs. Il faisait beau lors du tournage et le rĂ©alisateur David Solomon en profite. Comme son compĂšre de l’écriture, il s’est amĂ©liorĂ© lui aussi. Ses extĂ©rieurs aĂšrent parfaitement l’épisode et alternent avec des phases d’enfermement crĂ©ant un effet dynamique qui rend l’épisode agrĂ©able Ă  suivre. Jones humilie Rumpelstilskin, l’écrase d’une ironie de mĂąle dominant. Colin O’Donoghue la joue assez finement face Ă  un Robert Carlyle qui compose une lavette. MalgrĂ© le mĂ©tier de l’acteur, c’est tout Ă  fait crĂ©dible que le jeunot fier Ă©crase le vieux lĂąche. Rumpelstilskin essuie une autre perte mais Ă  Storybrooke celle-ci. Belle ne supporte plus que son amant s’adonne Ă  la magie et comme il est incapable de lui dire pourquoi il en a tant besoin, elle rompt avec lui d’un cinglant Tu n’as pas besoin de magie mais de courage ! » Émilie de Ravin est fabuleuse. Elle expose au grand jour les peines de Belle et donne force et Ă©paisseur Ă  son personnage. Profitons aussi du fait que les bouchers modistes ne sont pas lĂ  la nuisette du dĂ©but est d’un sexy en diable. Elle portera aussi avec Ă©lĂ©gance une robe bleue magnifique. On sera moins convaincu par sa derniĂšre toilette qui fait vieille institutrice mais quand on sait ce par quoi on est passĂ© dans la saison prĂ©cĂ©dente, on prend. Plus tard, ne sachant si elle n’a pas disparu, Rumpelstilskin ira demander l’aide de Charmant ! On mesure la profondeur de son inquiĂ©tude et celle de ses sentiments. Il joue aussi sur les Ă©motions qu’il partage avec le Prince au sujet de leurs bonnes amies disparues. SincĂ©ritĂ© ou manipulation ? La grande sobriĂ©tĂ© de Robert Carlyle ne permet pas de trancher rĂ©solument mais ce qui prĂ©cĂšde invite Ă  donner sa chance. Josh Dallas parvient Ă  exister Ă  cĂŽtĂ© de son glorieux aĂźnĂ©. La pratique d’une ironie un peu grinçante dĂ©pourvue de mĂ©chancetĂ© mais pas d’une certaine rancƓur rend crĂ©dible l’aide que le Prince apporte au magicien. Dans le monde magique a lieu la premiĂšre et attendue confrontation du capitaine et du TĂ©nĂ©breux. Si le dĂ©cor numĂ©rique est particuliĂšrement voyant et affreux, l’utilisation du clair-obscur une des forces de la sĂ©rie fait passer ce moment d’autant que notre attention est focalisĂ©e sur ce duel feutrĂ© mais lourd de menaces. Les acteurs ont parfaitement saisi le contexte. Robert Carlyle donne dans l’exubĂ©rance dangereuse face au sang-froid de Colin O’Donoghue. Ce dernier remporte quelque part le duel car Jones n’a aucun artifice Ă  sa disposition, ne peut user que de sa langue et de son Ă©pĂ©e et vend chĂšrement sa peau. C’est ici qu’il afflige son rival du surnom de crocodile » parce qu’il rampe dans l’obscuritĂ©. A Storybrooke, Belle court un grand danger. Son pĂšre veut la faire sortir de la ville pour qu’elle oublie qu’elle a aimĂ© Rumpelstilskin. Éric Keenleyside, qui incarne Moe, ne donne pas assez de force au dĂ©sespoir du pĂšre de Belle, incapable de comprendre que sa douce enfant ait pu tomber amoureuse de ce monstre. Le ton manque de vĂ©hĂ©mence. Pour le coup, trop de sobriĂ©tĂ©. Mais quel exemple d’amour paternel ! La sĂ©rie regorge dĂ©cidĂ©ment de parents fabuleux ! La recherche de Belle redonne aussi du temps de jeu Ă  Meghan Ory. Promue actrice principale cette saison, elle n’a pas eu grand-chose Ă  se mettre sous la dent jusqu’à prĂ©sent. On note avec satisfaction que la production a renoncĂ© Ă  la maquiller comme une voiture volĂ©e ce qui embellit trĂšs nettement l’actrice. En revanche, elle ne porte pas bien le chapeau, ce qui casse l’effet dramatique quand, avec Charmant et Rumpelstilskin, elle recherche la jeune femme en 
usant de ses pouvoirs. La malĂ©diction levĂ©e, Ruby retrouve aussi Scarlett. Perte est dĂ©cidĂ©ment le mot du jour. Alors que Rumpelstilskin va terrasser Killian, Milah surgit et avoue qu’elle aime le pirate ! L’attitude de son ancien Ă©poux est effrayante. Sifflant sa haine et exsudant la colĂšre et la cruautĂ©, il ne se laisse attendrir » que par la perspective d’un marchĂ©. L’épisode introduit un Ă©lĂ©ment qui sera capital Ă  l’avenir un haricot magique qui permet de voyager entre les mondes. La transaction doit se faire sur le bateau du capitaine. A nouveau, le spectateur profite des extĂ©rieurs et d’un navire magnifique et bien rĂ©el. Si Rachel Shelley en fait un peu trop, Colin O’Donoghue et Robert Carlyle sont Ă  nouveau magistraux. De cette grande confrontation va naĂźtre une haine implacable. A la cruautĂ©, Rumpelstilskin ajoute l’humiliation il tranche la main du capitaine mais le laisse vivre pour qu’il souffre. Ainsi naĂźt le capitaine Crochet. L’épisode annonce une future confrontation et on en salive d’avance. Perte de Belle aussi. La magie sauve la jeune femme mais ne la fera pas changer d’avis. La scĂšne dans la mine a un petit cĂŽtĂ© space mountain de Parc Disney mais sa briĂšvetĂ© est une bonne chose. Émilie de Ravin a un nouveau moment pour briller et elle le saisit Belle est une femme indĂ©pendante et elle rejette tant son pĂšre que son amant qui, ni l’un ni l’autre n’ont su la comprendre. Perte mais pas fracas. Rumpelstilskin avoue finalement sa lĂąchetĂ© et pourquoi il pratique la magie, Ă  Belle dans la bibliothĂšque oĂč elle travaillera dĂ©sormais. On comprend qu’on ne nous ait pas encore montrĂ© cette derniĂšre elle n’a aucun cachet et le dĂ©cor est sans Ăąme. On attendait mieux d’une bibliothĂšque qui aurait pu receler des trĂ©sors venus du monde magique ; ce qui aurait justifiĂ© que Regina l’ait condamnĂ©. LĂ , on ne sait pas pourquoi elle Ă©tait fermĂ©e mais on se dit que Storybrooke devait vraiment ĂȘtre une ville trĂ©pidante ! Rumpelstilskin a la plus belle phrase de l’épisode La magie est une sorte de bĂ©quille sans laquelle je ne sais pas marcher ». La magie a toujours un prix entend-on rĂ©guliĂšrement dans la sĂ©rie. Ici, la solitude. Anecdotes Colin O'Donoghue est un acteur et musicien irlandais. Il habite toujours en Irlande quand il ne tourne pas Ă  Vancouver. On l’a vu en 2009 dans la sĂ©rie Les Tudors oĂč il incarnait le duc de BaviĂšre. Pour son rĂŽle, il a notamment fait des recherches chez Barrie. Il voulait un Crochet charmant, insouciant mais capable de tuer. Selon le comĂ©dien, la cruautĂ© du capitaine vient d’un chagrin et d’un manque d’amour. Dans le conte de J. M. Barrie, Peter Pan, le crocodile-rĂ©veil symbolise la mort. Absence de Ginnifer Goodwin, Jennifer Morrison et Lana Parrilla Retour Ă  l'index 5. LE DOCTEUR THE DOCTOR ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Paul Edwards RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Regina est confrontĂ©e Ă  son passĂ©. Dans le monde magique, son apprentissage de la magie n’est pas concluant. Critique AprĂšs un dĂ©marrage excellent, la sĂ©rie trĂ©buche. Certes, avoir 22 Ă©pisodes de haut niveau eut Ă©tĂ© compliquĂ© mais est-ce Ă©tonnant d’ĂȘtre peu intĂ©ressant quand on mitonne une potion avec des ingrĂ©dients aussi disparates que la science-fiction et le fantastique ? Les auteurs ont du talent et l’épisode ne manque pas de bons moments mais il est indigeste et inĂ©gal. La science-fiction dans Once upon a time c’est comme le fantastique dans Chapeau melon un Ă©lĂ©ment hĂ©tĂ©rogĂšne. Par ailleurs, la sĂ©rie retombe dans un travers de la saison 1, Ă  savoir l’épisode catalogue mĂȘme si Kitsis et Horowitz ont assez de mĂ©tier pour l’inclure plus ou moins dans la mythologie. Dernier souci, le choix des invitĂ©s. Certes, c’était obligĂ© puisqu’ils Ă©taient lĂ  dans la prĂ©cĂ©dente saison mais on savait qu’ils ne pesaient pas assez. Ça se confirme ici. L’épisode est Ă©galement dĂ©sĂ©quilibrĂ© entre deux segments dans le monde magique et un seul Ă  Storybrooke. Éliminons d’emblĂ©e le second les quatre filles se promĂšnent dans le monde magique et rencontrent le capitaine Crochet qui devra faire Ă©quipe avec elles. Beaucoup de parlotes pour pas grand-chose. Personne ne force son talent et le spectateur s’ennuie, attendant avec impatience qu’on passe Ă  la scĂšne suivante. Dans le passĂ©, nous voyons Regina – on pourrait dire la Reine aussi mais le personnage n’a pas encore toutes les caractĂ©ristiques de la souveraine – peiner dans son apprentissage de la magie. La voir timorĂ©e, hĂ©sitante est stupĂ©fiant. Lana Parrilla, en sous-emploi jusque-lĂ , est de retour et elle va nous rĂ©galer mĂȘme si cette partie est moins convaincante. Certes, la leçon est en extĂ©rieur. Il fait beau et la tenue de cavaliĂšre va Ă  ravir Ă  Sa MajestĂ©. Mais elle a toujours sa tresse agaçante et il faut bien avouer qu’en enfant de chƓur Lana Parrilla peine Ă  convaincre. Rumpelstilskin est agacĂ© lui aussi et, aprĂšs lui avoir assenĂ© quelques aphorismes bien sentis La magie c’est le pouvoir. Si tu refuses le pouvoir, tu n’as rien Ă  t’apprendre », il la congĂ©die. C’est alors que Jefferson survient de maniĂšre surprenante. Les scĂ©naristes nous parlent certes d’un marchandage mais c’est le moment qui est inappropriĂ©. Comment croire que Rumpelstilskin aurait laissĂ© sa porte ouverte alors qu’il Ă©tait occupĂ© Ă  donner un cours qu’on devine ne pas convenir Ă  tout le monde ? Et comme par hasard, Jefferson a la solution au problĂšme de Regina. Laquelle ne parvient pas Ă  faire le deuil de Daniel qu’elle souhaite voir revenir d’entre les morts. C’est le seul lien entre le segment magique et Storybrooke et c’est assez tĂ©lĂ©phonĂ©. Par contre, Lana Parrilla incarne une Reine dĂ©chue touchante, bouleversante. Quand elle vient confesser Ă  Archie qu’elle n’a pas pratiquĂ© la magie depuis deux jours, on dirait une droguĂ©e en phase de sevrage ! On pouvait se demander comment la Reine vivrait la chute de sa royautĂ©. C’est un sans-faute et cette nostalgie pour son passĂ© prĂ©-malĂ©fique » est aussi logique que bien amenĂ© et bien interprĂ©tĂ©. Par contre, on pressent la catastrophe quand elle dit avoir amenĂ© le corps de Daniel dans ce monde. Connexion entre les mondes et les temporalitĂ©s Jefferson prĂ©sente le Docteur » Ă  Regina. Nous ne saurons qu’à la toute fin son identitĂ© mais la dĂ©couvrir avant est un jeu d’enfant. Du coup, il n’y a aucun suspense et il faut que Lana Parrilla se dĂ©mĂšne pour que l’on croit Ă  son histoire. David Anders n’était dĂ©jĂ  pas vraiment convainquant en Whale mais le Docteur » en rajoute une couche avec une tenue Ă  la mode prussienne absolument hideuse. Dommage car l’éclairage de la scĂšne en semi-obscur est trĂšs bien fait et le petite musique qui joue en sourdine est dĂ©licieusement dĂ©calĂ©e par rapport Ă  l’action dramatique censĂ©e se jouer sous nos yeux. Sauf que le spectateur regarde sa montre et soupire. MĂȘme la condition mise par le Doc pour rĂ©ussir son Ɠuvre nous arrache Ă  peine un sourire tellement c’était prĂ©visible. Le sĂ©rieux avec lequel David Anders dĂ©bite ses rĂ©pliques est sans doute le moment comique de l’épisode. A Storybrooke, l’action se prĂ©cipite. Paul Edwards, qu’on a connu plus inspirĂ©, se rĂ©veille et nous projette dans une scĂšne Ă©chappĂ©e d’un film d’horreur avec cet hĂŽpital dĂ©vastĂ© et cette lumiĂšre crue intermittente. Whale a rĂ©ussi, dit-il Ă  Regina mais c’est un monstre ». Sans rire ? C’eut Ă©tĂ© Blanche-Neige qu’on aurait Ă©tĂ© Ă©tonnĂ©. Heureusement, Lana Parrilla, encore une fois, et bien Ă©paulĂ©e par Josh Dallas, nous raccroche. Elle a vu Daniel Ă  Storybrooke ! Nous ne sommes pas Ă©tonnĂ©s mais l’actrice nous donne une telle composition d’une femme bouleversĂ©e que nous sommes de tout cƓur avec elle. Voir la Reine dans cet Ă©tat montre la richesse de ce personnage. Ce n’est pas un monstre mais un ĂȘtre humain blessĂ© et Ă  qui la magie a offert une maigre compensation. Qu’est-ce qu’un monstre d’ailleurs sinon un ĂȘtre inadaptĂ© au monde dans lequel il se trouve ? C’est prĂ©cisĂ©ment la condition de Daniel qui surgit aux Ă©curies et manque de faire du mal Ă  Henry qui se trouvait là
justement pour servir de proie. Les scĂ©naristes n’ont pas fait preuve d’une subtilitĂ© exagĂ©rĂ©e sur ce coup-lĂ . Par contre, que Charmant veuille recourir Ă  la force et que la Reine le supplie de n’en rien faire, ça c’est excellent. On apprĂ©cie aussi la musique qui, douce tout d’abord, devient brusquement menaçante. Dommage que Daniel soit incarnĂ© par Noah Bean. En effet, l’acteur ne nous fait pas peur le moins du monde quand il surgit dans l’écurie. Il y a trop de lumiĂšre d’une part et croire que Noah Bean peut inspirer la crainte c’est vouloir faire prendre une vessie pour une lanterne. L’acteur fait ce qu’il peut et Lana Parrilla l’aide Ă  hisser son niveau de jeu mais le drame manque d’épaisseur. Dans le monde magique, l’échec du Docteur » amĂšne la Reine Ă  reprendre ses cours avec une autre dĂ©termination et le mal dans les yeux. Elle fait aussi mal aux yeux parce qu’en se rendant sur le plateau Lana Parrilla a croisĂ© un modiste dĂ©chaĂźnĂ© qui l’a convaincu de porter une robe absolument dĂ©testable. Qu’on nous dise ensuite que cet Ă©chec est le rĂ©sultat d’un complot entre le Docteur » et Rumpelstilskin achĂšve de dĂ©crĂ©dibiliser l’épisode. Qu’un ĂȘtre aussi intelligent et rusĂ© ait eu besoin de cette machination de pacotille avec un hurluberlu scientiste et imbu de lui-mĂȘme est proprement hallucinant ! L’histoire voulait nous montrer la confrontation de la magie et de la science mais ce procĂ©dĂ© ne fonctionne pas car les finalitĂ©s sont diffĂ©rentes et les deux univers ne coĂŻncident pas. Une mauvais idĂ©e fait rarement un bon scĂ©nario et sans le talent d’Édouard Kitsis et d’Adam Horowitz, cet Ă©pisode n’aurait pas dĂ©passĂ© le melon unique voire le demi-melon. Pour le plaisir, citons la derniĂšre scĂšne qui est un condensĂ© de clichĂ©s gothico-fantastique ; une version modernisĂ©e de la Hammer mais celle-ci nous intĂ©resse justement par son cĂŽtĂ© surannĂ©e. Ici c’est bassement classique et pour tout dire ridicule. Anecdotes Frankenstein, ou le PromĂ©thĂ©e moderne est un roman de Mary Shelley paru en 1818. L’éditeur et essayiste Francis Lacassin en parle comme de l’invention du fantastique rationalisĂ© » dans Les ÉvadĂ©s des TĂ©nĂšbres qui remplace la peur par l’horreur et invente le roman d’épouvante. Dans le roman, la crĂ©ature n’a pas de nom. Frankenstein est le crĂ©ateur. Le masque créé par Jack Pearce pour le film de 1931 de James Whale est restĂ© gravĂ© dans les mĂ©moires et demeure indissociable du monstre, incarnĂ© par Boris Karlof. Retour de Noah Bean Daniel pour cet Ă©pisode. Dans les bonus, Edward Kitsis et Adam Horowitz parlent de l’addiction Ă  la magie » de la Reine. Une scĂšne coupĂ©e montrait Regina, Jefferson et Frankenstein emprisonnĂ©s dans le lieu oĂč Cora gardaient ses cƓurs. Les murs se rapprochent mais ils s’échappent grĂące Ă  Regina qui parvient Ă  maĂźtriser la magie. Absence d’Émilie de Ravin et Meghan Ory Retour Ă  l'index 6. TALLAHASSEE TALLAHASSEE ScĂ©nario Christine Boylan et Jane Espenson RĂ©alisation David M. Barrett RĂ©sumĂ© Pour trouver une boussole magique, Emma fait Ă©quipe avec Crochet. Dans l’autre monde, on dĂ©couvre le passĂ© d’Emma. Critique Un Ă©pisode centrĂ© sur Emma mais qui ne convainc pas tout Ă  fait, la faute Ă  un sentimentalisme un peu pesant. L’histoire progresse peu et Storybrooke est totalement ignorĂ©. On a l’impression d’ĂȘtre dans les derniers Ă©pisodes du Prisonnier qui ne se dĂ©roulent plus au Village. L’absence Ă©galement de Robert Carlyle c’est toujours dommage mais celle de Lana Parrilla est vraiment dommageable. Elle, elle est dĂ©chue et nous, nous sommes déçus. Deux segments dans cet Ă©pisode le premier dans le monde magique nous emmĂšne en haut d’un haricot magique ; le second est situĂ© dans le passĂ©. Les deux scĂ©naristes Christine Boylan fait ses premiers pas dans la sĂ©rie Ă©quilibrent Ă  peu prĂšs les deux tableaux et soignent les protagonistes. La confrontation de la version du conte de Jack et le haricot magique que connaĂźt Emma qui la raconte de maniĂšre trĂšs approximative ce qui est trĂšs drĂŽle et la vĂ©ritable » histoire par Crochet fait dĂ©buter cet Ă©pisode par une sympathique atmosphĂšre de comĂ©die. Il fait beau et Colin O’Donoghue est Ă  l’aise. Le comĂ©dien nous offre une version lĂ©gĂšre, cabotine de son personnage. Emma met littĂ©ralement en joie le pirate qui se montre tour Ă  tour charmeur et caustique. Lorsqu’ils grimpent le long du haricot magique pour aller chercher la boussole magique qui leur permettra de retrouver leur monde, le dialogue entre les protagonistes anime ce passage et on oublie le dĂ©cor mais le haricot est plutĂŽt bien fait Crochet fait preuve de luciditĂ© vis-Ă -vis d’Emma. Jennifer Morrison nous la montre en repli, fuyante. Profitons aussi d’une musique hĂ©roĂŻque trĂšs appropriĂ©e. Le passĂ© d’Emma dĂ©bute Ă  Portland, 11 ans plus tĂŽt. On commence par sourire devant le peu d’inventivitĂ© des scĂ©naristes pour rajeunir » Jennifer Morrison lunettes et queue de cheval ! Bon, au moins, ça lui va mieux que la tresse de Regina ! En volant une voiture, elle rencontre Neal Cassidy avec qui elle va former un couple de voleurs. Petit clin d’Ɠil ; la voiture dans laquelle ils se retrouvent est une Coccinelle ; la mĂȘme qu’au tout premier Ă©pisode. Christine Boylan et Jane Espenson ont la bonne idĂ©e de passer vite sur le cĂŽtĂ© Bonnie & Clyde » pour nous donner l’objectif des deux amoureux vivre ensemble dans une maison Ă  eux à
Tallahassee. La scĂšne Ă©chappe Ă  la naĂŻvetĂ© par l’interprĂ©tation toute en retenue des comĂ©diens. Michael Raymond-James, qui fait son retour aprĂšs avoir ouvert la saison, se montre Ă  la hauteur et compose un Neal trĂšs crĂ©dible en amoureux d’Emma. Laquelle n’a rien de la perruche sĂ©duite mais tout de la jeune fille qui a encore des rĂȘves malgrĂ© une vie pas Ă©vidente. Cette scĂšne a aussi son importance quand elle mentionne pour la premiĂšre fois l’attrape-rĂȘve. Dans le mĂȘme ordre idĂ©e, lorsqu’Aurore confie Ă  Blanche qu’elle ne parvient plus Ă  dormir sans faire des cauchemars, on entend parler pour la premiĂšre fois du charme du sommeil ». Ce passage donne de l’épaisseur au personnage d’Aurore et, surtout, le cauchemar aura son importance plus tard et sa symĂ©trie plus loin dans l’épisode. On apprĂ©cie tout du long l’attitude trĂšs maternelle de Blanche. Ginnifer Goodwin n’a pas grand-chose Ă  faire dans cet Ă©pisode mais elle rĂ©ussit bien ce qu’elle nous montre. Lorsque Crochet et Emma arrivent au sommet du haricot, le spectateur le moins indulgent a un petit sourire tellement le chĂąteau fait dĂ©cor numĂ©rique. Conscient du fait, David M. Barrett, qu’on retrouve avec plaisir et qui sait bien animer cet Ă©pisode, se recentre trĂšs vite sur les comĂ©diens. La dĂ©couverte que fait Emma sur son partenaire donne de la tension et ouvre parfaitement la sĂ©quence du gĂ©ant. Par contre, et c’est une tare rĂ©currente sur Once upon a time, les effets spĂ©ciaux sont trĂšs moyens. La musique est trĂšs bien par contre. Jorge Garcia y met du sien, on ne peut pas le lui reprocher, mais, de lĂ  Ă  nous faire croire qu’il est un gĂ©ant menaçant, il y a un monde. Par un montage habile sur le visage d’Emma, nous revoici dans son passĂ©, Ă  Phoenix cette fois, en Arizona. Les amoureux ont un problĂšme Neal a commis un vol dans cette ville et des affiches le rappellent encore. VoilĂ  un passage qui sonne faux le jeune homme prĂ©tend qu’il pensait l’affaire oubliĂ©e. Admettons, mais Ă©tait-il nĂ©cessaire de passer par lĂ  ? En fait, ce souci » sert juste de prĂ©texte pour que les scĂ©naristes sĂ©parent nos tourtereaux. L’important pour elles c’est que Neal rencontre August, le Pinocchio de la saison 1. Pour le coup, Eion Bailey a bien saisi qu’il n’était pas lĂ  pour rire et sa composition est empreinte de gravitĂ©. En face, Michael Raymond-James donne de la vĂ©racitĂ© Ă  un Neal qui va devoir faire un choix douloureux aprĂšs avoir entendu une histoire, la vraie histoire d’Emma, mais surtout, avoir vu quelque chose que le spectateur ne verra pas. FilmĂ©e dans une quasi-obscuritĂ©, Ă  la lueur d’un lampadaire, la scĂšne baigne dans le drame et, en effet, elle dĂ©bouche sur une trahison. Trahison. Le mot convient aussi au monde magique. Emma, qui ne fait pas confiance Ă  Crochet, va abandonner ce dernier aprĂšs avoir obtenu la boussole magique. Superbe composition de Jennifer Morrison qui passe de la compassion Ă  la duretĂ©. Cette face obscure » est bien plus crĂ©dible que la pantalonnade de la saison 1 avec Sidney car, ici, elle fait directement Ă©cho au passĂ© et, Ă©galement, fait le lien avec le prĂ©sent. Emma ne sait pas faire confiance puisque ses parents et son amant l’ont abandonnĂ©. Plus subtilement, on peut se demander si elle n’éprouve pas une attirance pour Crochet. Le laisser au sommet du haricot serait dĂšs lors une fuite. Anecdotes Tallahassee SituĂ©e sur le golfe du Mexique, c’est la capitale de l’État de Floride. Bien que la ville donne son nom Ă  l’épisode comme dans Mission Ă  MontrĂ©al des Avengers Emma n’y ira jamais. Lorsqu’Emma est Ă  la gare de Phoenix, on entend une annonce pour un train partant pour Salem. Un clin d’Ɠil Ă  une autre forme de magie ? Jorge Garcia/Anton acteur amĂ©ricain, sa carriĂšre a Ă©tĂ© lancĂ©e par sa participation Ă  Lost 2004-2010. AprĂšs l’avoir vu dans Larry et son nombril, les producteurs de la sĂ©rie ont créé le personnage d’Hugo Reyes pour lui. On l’a vu dans les sĂ©ries Fringe 2011, Alcatraz 2012, Hawai Five-0 2013. Absence de Lana Parrilla, Émilie de Ravin, Meghan Ory et Robert Carlyle Retour Ă  l'index 7. L’ENFANT DE LA LUNE CHILD OF THE MOON ScĂ©nario Ian Goldberg et Andrew Chambliss RĂ©alisation Anthony Hemingway RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Ruby craint ne plus ĂȘtre capable de maĂźtriser le loup en elle. Dans le monde magique, Scarlett trouve un foyer. Critique Bel Ă©pisode aux profondes rĂ©sonances philosophiques. CentrĂ© sur Ruby/Scarlett, il permet Ă  Meghan Ory de montrer ses talents de comĂ©dienne. Bien Ă©crit, rĂ©alisĂ© honnĂȘtement, il a le problĂšme de donner encore l’impression que la production cherche Ă  occuper les 22 Ă©pisodes qu’on lui a allouĂ© pour la saison. Ce n’est qu’à la marge qu’il fait avancer l’histoire. L’épisode commence par une note optimiste mais, trĂšs vite, l’inquiĂ©tude s’installe au dĂ©tour d’un dialogue anecdotique entre Ruby et un jeune homme qui la courtise et qu’elle repousse avec l’aide de Belle. La jeune femme craint de n’ĂȘtre plus capable de maĂźtriser le loup qui est en elle aprĂšs 28 ans sans mĂ©tamorphose. Meghan Ory restitue bien la panique qui s’est emparĂ©e de Ruby, incapable de penser calmement. InquiĂ©tude qui s’accroĂźt lorsque Charmant retrouve le roi George qui se fait appeler Albert Spencer. Souvenez-vous c’est le procureur qui voulait condamner Mary Margareth pour le meurtre supposĂ©e de Kathryn Nolan. Le face Ă  face est un monument de tension et les deux acteurs se rendent coup pour coup. A la duretĂ© du roi Alan Dale ajoute une face cruelle et menaçante. Il a tout perdu et exĂšcre le berger qui est devenu prince. La remarque sur la vĂ©ritĂ© intĂ©rieure de Charmant est intĂ©ressante puisqu’elle sous-entend qu’on ne devient pas noble, on naĂźt ainsi. Conception traditionnelle de la noblesse en effet mais qui oublie l’ouverture que ce corps a su pratiquer. Le roi George est un monarque d’Ancien RĂ©gime qui ne peut pas comprendre ni admettre qu’un homme nouveau » accĂšde Ă  la noblesse. Dans le monde magique, Scarlett se fait voler sa cape par un loup-garou ! La confrontation entre les deux a quelque chose de sensuelle et elle le croit quand il lui dit qu’il est possible de maĂźtriser la bĂȘte en elle. Il la mĂšne au repaire des loups. Le dĂ©cor est trĂšs bien fait ; un salon d’aspect mĂ©diĂ©val Ă©clairĂ© par des lanternes. Mais la grande affaire c’est la rencontre avec le maĂźtre des loups elle s’appelle Anita et c’est la mĂšre de Scarlett ! Cette rĂ©vĂ©lation est un brin superflu et ne servira qu’on donner un vernis plus tragique Ă  ce qui suivra. Annabeth Gish rĂ©ussit son entrĂ©e. Non dĂ©nuĂ©e de majestĂ©, elle dĂ©gage une aura d’autoritĂ©, Ă  peine contrebalancĂ©e par une coiffure des plus affreuses. Elle raconte la vĂ©ritĂ© Ă  Scarlett sur elle mais, dans Once upon a time, les vĂ©ritĂ©s sont successives et ont moins d’importance que les expĂ©riences accumulĂ©es. ConnaĂźs toi toi-mĂȘme » disait Socrate et c’est exactement ce que dit Anita. A elle la phrase du jour cette saison est inĂ©gale sur le plan des aphorismes Tu pourras dompter le loup si tu acceptes qu’il est une partie de toi ». Inutile de commenter ce passage ; il faudrait des tomes entiers ! L’acceptation de Scarlett nous vaudra une belle succession de scĂšnes nocturnes. La photographie est impeccable et les loups numĂ©riques de bonne facture. Leur course est dynamique, souple, rĂ©elle et la musique met en relief la nature apaisĂ©e. A l’issue de cette nuit de libertĂ©, Scarlett se souvient de tout ce qu’elle a fait. Meghan Ory rend parfaitement la joie presque enfantine de son personnage et nous fait regretter que la production n’ait pas Ă©tĂ© capable de lui donner plus Ă  jouer. Si Scarlett est libre, ce n’est pas le cas de Ruby. Plus que jamais terrorisĂ©e, la jeune femme est en outre convaincue d’avoir commis un meurtre. Que la victime soit prĂ©cisĂ©ment son soupirant de la veille Ă©tait prĂ©visible. Il y a des personnages comme ça dont la seule utilitĂ© est de disparaĂźtre brusquement. Heureusement, entre Meghan Ory, prodigieuse en femme bouleversĂ©e, Beverley Elliott qui retrouve elle aussi du temps de jeu rassurante et Charmant dĂ©terminĂ©, on se rĂ©gale. La nouvelle confrontation entre ce dernier et le roi George nous rappelle les grandes heures de la lutte Emma/Regina. Reprenant son rĂŽle officiel de procureur, ce dernier accuse Ruby et exige que le shĂ©rif la lui remette. Bien entendu, le Prince refuse et la menace se fait politique si les gens n’ont plus confiance en leur prince pour les protĂ©ger, ils l’abandonneront. Le monarque dĂ©chu Once upon a time n’est pas prĂ©cisĂ©ment une sĂ©rie monarchiste puisque les seuls princes gentils » ne sont pas ceux qui gouvernent ! va mĂȘme soulever la ville ! La rĂ©volution au service de l’ordre ancien, belle ironie et jolie façon de dissimuler sa vindicte personnelle. La morale de ce conte est qu’on n’est rien tout seul. Scarlett va choisir d’accepter sa dualitĂ© contre sa mĂšre. Face Ă  un amour maternel viciĂ©, la jeune femme choisit l’amitiĂ© d’une humaine, Blanche-Neige la seule qui ne lui jamais demandĂ© de choisir entre le Loup et l’Homme. Belle leçon de tolĂ©rance mĂȘme si le cĂŽtĂ© dramatique de la scĂšne est un peu trop accentuĂ© par le rĂ©alisateur. La sortie d’Annabeth Gish est trop clichĂ©e pour convaincre pleinement et elle Ă©tait de toute façon prĂ©visible. La musique douce s’accorde pleinement Ă  ce moment. Mark Isham ne commet aucune faute de goĂ»t ; il maĂźtrise parfaitement les airs de son royaume. SymĂ©triquement Ă  Blanche-Neige, c’est le Prince Charmant qui sauvera Ruby. Son enquĂȘte » avec Granny lui a permis de dĂ©couvrir la vĂ©ritĂ© sur l’assassinat c’est bien entendu le roi George le coupable. La machination de ce dernier Ă©tait trĂšs simple et ne pouvait tromper le spectateur. Ce n’était pas le but et le montage rapide sur ce passage souligne que c’est l’état d’esprit de Ruby qui est le vĂ©ritable sujet. La morale Ă©tait attendue mais le scĂ©nario, trĂšs habile, a permis d’éviter le cĂŽtĂ© didactique au profil d’un certain dynamisme. Le roi ne perdra pas sur tous les tableaux cependant. Sur un mode encore mineur, l’épisode dĂ©veloppe cependant le thĂšme du cauchemar, dĂ©jĂ  entrevu. Henry fait des cauchemars depuis quelques temps et, un matin, il se rĂ©veille avec une brĂ»lure. Regina, qui le veillait, fait appel Ă  Rumpelstilskin. C’est la meilleure preuve qu’elle aime sincĂšrement le petit garçon ! On apprĂ©cie vraiment de voir Lana Parrilla de retour et dans un ensemble noir et blanc du plus bel effet. Dommage qu’elle soit personnellement rĂ©duite aux utilitĂ©s mais par sa prĂ©sence l’actrice sublime chacune des secondes que le scĂ©nario lui donne. Idem pour Robert Carlyle qui, en une scĂšne efficace, analyse le cauchemar, l’explique et donne Ă  Henry de quoi le maĂźtriser ! Moins de cinq minutes chrono. ApprĂ©cions aussi que, pour Henry, il donne le pendentif magique pour rien mais cela lui permet de se payer Regina et c’est un plaisir qu’il ne saurait manquer de s’offrir ! Anecdotes Annabeth Gish/Anita actrice amĂ©ricaine, principalement connue pour son rĂŽle dans X-Files Monica Reyes, 2000-2002. On l’a vu aussi dans Nixon 1996 mais principalement Ă  la tĂ©lĂ©vision Brotherhood 2006-2008, Esprits criminels 2010, Pretty Little Liars 2011-2013, 2015. Le loup-garou ou lycanthrope est une crĂ©ature du folklore occidental dĂ©signant un homme capable de se transformer en loup. Cette transformation peut ĂȘtre causĂ©e par une malĂ©diction ou la morsure d’un loup-garou. Le mythe est trĂšs ancien puisqu’il remonte Ă  la GrĂšce antique. Le roi Lycaon fut changĂ© en loup par Zeus pour lui avoir servi de la chair humaine lors d’un banquet. Plus proche de nous, Claude Seignolle a publiĂ© Le Galoup en 1960. Rowling a créé le personnage du professeur Lupin dans Harry Potter. Le loup-garou est aussi un bon client du cinĂ©ma Wolf, 1994 avec Jack Nicholson et Ă  la tĂ©lĂ©vision Buffy contre les vampires, avec le personnage d’Oz, Supernatural, Teen Wolf. La lycanthropie est Ă©galement le nom d’une maladie mentale dans laquelle le patient pense que son corps se transforme en celui d’un loup. Le terme roumain vircolac » dĂ©signe Ă  la fois le loup-garou et le vampire ; ce qui laisse Ă  penser qu’il y avait autrefois similaritĂ© entre les deux crĂ©atures dans l’imaginaire populaire. Retour Ă  l'index 8. LE CHARME DU SOMMEIL INTO THE DEEP ScĂ©nario Kalinda Vasquez et Daniel T. Thomsen RĂ©alisation Ron Underwood RĂ©sumĂ© Dans le monde magique, Aurore se rĂ©veille avec un message d’Henry. Chacun comprend alors qu’ils peuvent communique Ă  travers le monde des rĂȘves. Critique Un Ă©pisode d’excellente facture et qui rassure sur l’inspiration des scĂ©naristes les deux sont des nouveaux venus aprĂšs un passage inĂ©gal. L’idĂ©e gĂ©niale ici est de fusionner les charmes ayant endormi Blanche-Neige et la Belle au Bois Dormant ; ce qui rend plausible leur association. En outre, voilĂ  le premier Ă©pisode oĂč ce qui se passe dans un monde a des rĂ©percussions dans l’autre ; mieux ils communiquent entre eux ! Pourtant le dĂ©marrage est rude entre les DrĂŽles de dames » car Blanche explique savoir ce qu’a vĂ©cu Aurore, c’est bien rĂ©el et qu’il s’agit du charme du sommeil ». Elles pourront ainsi communiquer avec Henry. Outre le dĂ©cor enflammĂ© extrĂȘmement convainquant et qui est rendu passionnant par une rĂ©alisation dynamique qui ne s’attarde pas sur les dĂ©tails mais donne Ă  voir l’essentiel tout en se resserrant ensuite sur les acteurs pour montrer que l’important c’est la dĂ©livrance du message. Ron Underwood Ă©chappe pour le coup Ă  la marotte de ses devanciers de la saison 1 qui zoomaient chacun leur tour sur les visages. Aurore acquiert ici une rĂ©elle densitĂ© dramatique et Sarah Bolger hausse son jeu. Si elle n’a pas la force de Jennifer Morrison plutĂŽt en retrait ici mais qui dĂ©fend ce qu’elle a Ă  jouer ou de Ginnifer Goodwin, elle lui confĂšre une profondeur Ă©motionnelle. Aurore veut aider ; chaque jour qu’elle passe est un cadeau pour elle. Quand on rencontre un obstacle liĂ© Ă  la magie, de qui a-ton besoin ? De Rumpelstilskin Ă©videmment. Le grand magicien ne prendra pas sa vĂ©ritable apparence ici car tout se dĂ©roulera Ă  Storybrooke. Regina va le trouver et il l’envoie promener – sans prendre la peine de la regarder – au terme d’un Ă©change piquant. NĂ©anmoins, elle a donnĂ© l’information principale l’obstacle au retour de Mary Margareth et d’Emma c’est Cora et qui a envie de voir la SorciĂšre dĂ©barquer Ă  Storybrooke ? Rumpelstilskin va donc accepter d’endormir Henry. Lequel veut ĂȘtre un hĂ©ros. Jared S. Gilmore est trĂšs convainquant avec un jeu trĂšs sobre, parfaitement adaptĂ©. L’hĂ©roĂŻsme, ce n’est pas se vanter. Malheureusement, il ne pourra dĂ©livrer le message car Cora a envoyĂ© une armĂ©e de zombies Ă  la poursuite du quatuor ! La scĂšne oĂč elle rĂ©veille les morts qu’elle a elle-mĂȘme tuĂ© baigne dans une ambiance glauque, enrobĂ©e de pĂ©nombre et durcie encore par une musique sinistre. HiĂ©ratique et le regard empli de haine, Cora est un ĂȘtre malĂ©fique, peut-ĂȘtre ce qui se rapproche le plus de la cruautĂ© pure. La Reine se montrait diabolique pour se venger de Blanche puis se dĂ©fendre contre Emma mais Cora distille une aura de pure mĂ©chancetĂ©. Si sa fille a aimĂ© le pouvoir, que dire de sa mĂšre ! Tout au long de l’épisode Barbara Hershey jouera Ă  merveille soit d’une mĂ©prisante et ironique supĂ©rioritĂ© avec Aurore soit de la compassion mielleuse et caustique avec Crochet. Elle montre aussi l’intelligence de Cora. L’ironie cruelle avec laquelle elle explique qu’Emma et Blanche ont trop de cƓur pour ne pas venir aider Aurore glace le sang car comment lui donner tort ? Cora est aussi une redoutable tacticienne en offrant Aurore contre la boussole message transmis par un corbeau, attirail classique de la sorciĂšre !, elle divise ses adversaires. Que ses plans ne se dĂ©roulent finalement pas comme prĂ©vu ne la dĂ©stabilisera pas beaucoup car elle sait merveilleusement s’adapter. Ce monstre froid a tout du camĂ©lĂ©on. A ce stade, le spectateur croise les doigts pour qu’elle n’arrive jamais Ă  Storybrooke car elle paraĂźt bien supĂ©rieure Ă  Regina. Regina que l’on retrouve enfin dans un rĂŽle consĂ©quent ! Avec Robert Carlyle Ă  ses cĂŽtĂ©s, Lana Parrilla Ă©tincelle et le spectateur savoure. La comĂ©dienne connaĂźt son personnage par cƓur tendre avec Henry, dure avec Rumpelstilskin ces deux-lĂ  s’adorent c’est un rĂ©gal !, sĂ©rieuse avec Charmant. Sa plus belle scĂšne c’est lorsqu’elle prĂ©pare la potion qui doit endormir Charmant car, pour cette fois et elle le souligne elle-mĂȘme, elle est d’accord avec le grand-pĂšre » d’Henry alors que Josh Dallas a tout juste la trentaine ! il n’est pas question d’exposer davantage le petit garçon. Le cadrage est ici serrĂ© illustrant le rapprochement mĂšre-fils. Triste ironie et Lana Parrilla montre que Regina en est consciente, c’est la magie qui les rapproche alors qu’elle lui avait promis de ne plus s’en servir. Elle parvient aussi Ă  faire preuve d’un certain humour lorsqu’elle le rassure en disant Tes grands-parents finissent toujours par se retrouver ». Se moquer de soi-mĂȘme est une preuve d’intelligence. De l’humour, on en aura une autre pincĂ©e lorsque Rumpelstilskin raconte comment le charme du sommeil » Ă©tait autrefois inoculĂ©. L’entendre dire, mine de pas y toucher, que la pomme est une innovation » fait franchement sourire, en plus d’ĂȘtre une vacherie gratuite, et allĂšge la situation. Les deux scĂ©naristes ont Ă©crit trĂšs justement cette scĂšne avant de nous plonger dans une situation dramatique. Charmant se retrouve dans une obscuritĂ© Ă  peine Ă©corchĂ©e par des torches virulentes. Tout autour de lui des miroirs renvoient avec une silencieuse moquerie l’image de profondes tĂ©nĂšbres. La musique achĂšve de donner une connotation fantastique Ă  ce moment. On est Ă  la lisiĂšre de l’épouvante mais le jeu de Josh Dallas est rassurant Charmant est impressionnĂ© mais il fait front et il va rĂ©ussir Ă  retrouver la messagĂšre de l’autre-monde c’est Blanche ! On passe vite sur la maniĂšre dont elle a Ă©tĂ© endormie car le scĂ©nario a jouĂ© ici de facilitĂ© mais quand on n’a que 42 minutes il faut ĂȘtre efficace. Il parviendra Ă  dĂ©livrer le message de Rumpelstilskin mais nous voilĂ  soudain plongĂ© dans l’effroi Charmant ne pourra se rĂ©veiller. Henry le craignait. Regina essaye de le rassurer mais l’échange de regards avec son ancien maĂźtre est rĂ©vĂ©lateur il n’y a plus rien Ă  faire ici. Sadiques et brillants, Kalinda Vasquez et Daniel T. Thomsen nous rĂ©serve un final absolument glaçant. Anecdotes Ron Underwood rĂ©alisateur amĂ©ricain, principalement de sĂ©ries. Il a ainsi mis en boĂźte 9 Ă©pisodes de Once upon a time mais a travaillĂ© aussi sur Grey’s Anatomy, Les agents du SHIELD, The Glades, Scandal ou encore Castle. Absence de Meghan Ory Retour Ă  l'index 9. LA REINE DE CƒUR QUEEN OF HEARTS ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Dans le monde magique, la bataille pour s’ouvrir la route de Storybrooke bat son plein. A Storybrooke justement, certains veulent s’assurer que Cora ne survienne pas. A tout prix. Critique TrĂšs bel Ă©pisode oĂč l’action prime mais sans laisser l’émotion de cĂŽtĂ©. Une rĂ©alisation alerte adossĂ©e Ă  un montage qui fait judicieusement alterner les mondes permet de profiter Ă  plein des potentialitĂ©s du scĂ©nario. Et, bien entendu, les acteurs sont au diapason. Telle mĂšre, telle fille. Tel pourrait bien ĂȘtre la maxime de cet opus. La Reine – qui jouira » de coiffures absolument abominables Ă  faire fuir un yĂ©ti dans toutes les scĂšnes magiques » mais arborera une garde-robe de meilleur goĂ»t que d’habitude – propose un marchĂ© Ă  Crochet tuer Cora et elle l’aidera Ă  tuer Rumpelstilskin. Selon l’adage, l’ennemi de mon ennemi est mon ami. Une partie des scĂšnes dans le monde magique se passent avant que la malĂ©diction ne soit lancĂ©e et fourniront l’explication attendu sur la survivance d’une partie de ses contrĂ©es. Pour que le pirate rĂ©ussisse Ă  tuer la SorciĂšre, la Reine ensorcelle le crochet mais il n’aura qu’une seule chance de rĂ©ussir. C’est une condition classique certes mais quand on connaĂźt Cora, on se dit que mĂȘme une chance c’est dĂ©jĂ  pas mal ! Le Pays des Merveilles oĂč se trouve cette chĂšre Cora si tendrement aimĂ© fait toujours aussi vĂ©nitien de pacotille mais, heureusement, le rĂ©alisateur passe vite et ne s’attardera pas sur des dĂ©cors plus numĂ©riques tu meurs. Cora est la Reine de CƓur ; ce qui lui va comme un gant. La cruautĂ© a toujours Ă©tĂ© une des qualitĂ©s de ce personnage. Tenir le cƓur de quelqu’un c’est le contrĂŽler », assĂšne-t-elle avec froideur Ă  un Crochet Ă  sa merci. Colin O’Donoghue est impeccable et le spectateur souffre avec lui tout en tremblant devant la SorciĂšre. Barbara Hershey est vĂ©ritablement magistrale. Cet Ă©pisode lui offre un boulevard dont elle sait admirablement profiter. Dans cette saison 2, la Reine n’est plus le Mal mais Cora a pris la relĂšve. La Reine voulait une fin heureuse » comme toute princesse. Sa mĂšre veut le pouvoir. Elle est agressive et offensive. Pour elle, fin heureuse » et guimauve » sont des synonymes. A Storybrooke, Rumpelstilskin et la Reine savent trĂšs bien que ce serait un dĂ©sastre si Cora survenait et le maĂźtre convainc son Ă©lĂšve qu’elle ne doit mĂȘme pas avoir la possibilitĂ© de poser sa botte sur le sol de la ville. MĂȘme au prix de la vie de Blanche-Neige et de sa fille. Grand numĂ©ro de Robert Carlyle et Lana Parilla. Le premier joue le maĂźtre il domine, il tient un discours tendancieux, oĂč la douceur du ton fait ressortir la froideur des propos. La seconde joue l’élĂšve elle hĂ©site, elle tient un discours oĂč le ton saccadĂ© rĂ©vĂšle des Ă©motions. De mĂȘme que le bronze casse l’étain, c’est le MaĂźtre qui gagne. Cette scĂšne est appuyĂ©e par le retour, judicieux, de cette technique de rĂ©alisation qui consiste Ă  zoomer progressivement Ă  mesure que le texte dĂ©file jusqu’à mettre les visages en gros plan quand tombe le couperet de l’argument final. C’est brillant et sans faute. Leur piĂšge est mortel quiconque tenterait venir serait tuĂ© ! La tension est trĂšs bien rendue par la briĂšvetĂ© de la scĂšne. Le monde magique est aussi celui de nos quatre jeunes femmes en campagne. Alors qu’elles se trouvent dans le cachot de Rumpelstilskin, elles sont trahies par Aurore au profit de Cora qui rĂ©vĂšle qu’elle possĂšde le cƓur de la princesse ! Adieu la boussole ! Crochet en profite pour assĂ©ner de cinglantes rĂ©pliques envers Emma et elles font mouche. Tant de vĂ©ritĂ©s balancĂ©es mais sans la froideur impĂ©riale de Cora, c’est plus de la colĂšre et du dĂ©pit. On a le sentiment que Crochet a Ă©tĂ© blessĂ© par l’ingratitude et le manque de confiance d’Emma. Dans ce cachot aux teintes d’ocre baignĂ©es par la lumiĂšre de torches – chapeau aux dĂ©corateurs sur ce coup-lĂ  – on assiste Ă  une sĂ©ance d’auto flagellation collective puis, et c’est bien plus fort, Ă  l’effondrement moral d’Emma. Jennifer Morrison incarne une Emma qui a l’impression de n’avoir jamais Ă©tĂ© maĂźtresse de sa vie, pire ! d’avoir Ă©tĂ© le jouet de Rumpelstilskin. Le rĂ©confort de sa mĂšre n’y change rien. La Sauveuse doute. Cora a un projet mais elle y renonce quand elle constate que la Reine est sur le point de rĂ©ussir le sien. L’important est donc de se protĂ©ger. Le scĂ©nario pourrait paraĂźtre facile mais, cette fois, le temps a Ă©tĂ© pris pour poser le personnage de Cora. Barbara Hershey nous a convaincu qu’elle est une abomination sans cƓur » et il est tout Ă  fait crĂ©dible qu’elle puisse se protĂ©ger du sort noir. Les effets spĂ©ciaux Ă  ce moment-lĂ  sont parfaitement rĂ©ussis. On peut constater Ă  nouveau le profond sens tactique de Cora qui la distingue de sa fille, plus impulsive. La patience est aussi une vertu que seule la SorciĂšre possĂšde. A chaque scĂšne de Cora, on craint de plus en plus qu’elle n’atteigne son but tout en priant pour que ce ne soit pas le cas, mĂȘme si une petite voix nous dit que c’est sĂ»rement ce que la production a en tĂȘte. Alors que Cora et Crochet sont au lac Nostos oĂč elle a ouvert une porte, Emma, Blanche et Mulan surgissent et engagent le combat ! Le dĂ©but est un peu confus mais le rĂ©alisateur trouve la parade avec des duels. TournĂ© en extĂ©rieur, l’ensemble de la scĂšne emporte l’adhĂ©sion par la totale implication de ses protagonistes et une camĂ©ra qui bouge sans arrĂȘt pour nous plonger dans la mĂȘlĂ©e. Une nouvelle fois, Barbara Hershey nous rĂ©gale. Elle est filmĂ©e comme un cobra tournant autour d’une mangouste. Le combat du capitaine Crochet nous donne l’occasion d’apprĂ©cier Ă  nouveau les talents de duettiste de Colin O’Donoghue, mĂȘme si Jennifer Morrison n’est pas l’opposition du siĂšcle. Dans l’ensemble de l’épisode, l’acteur nous aura Ă©galement rĂ©galĂ© de traits d’esprit qui empĂȘche l’épisode de sombrer dans la noirceur glacĂ©e oĂč nage Cora. DĂ©positaire de tout l’humour de ce monde, l’acteur a l’intelligence de ne pas faire de Crochet un pitre ou un pantin. Le clou c’est la confrontation de la Sauveuse et de la SorciĂšre. Telle mĂšre tel fils. Henry a hĂ©ritĂ© de la combativitĂ© d’Emma mais aussi de la bontĂ© d’ñme de sa grand-mĂšre. Le voir se dresser devant les deux magiciens pour les sommer de rompre l’enchantement funeste qu’ils ont jetĂ© est sensationnel. Jared Gilmore montre son talent, alors qu’il Ă©tait en retrait jusque-lĂ  et pas tout Ă  fait dans le ton quand il avait appris que sa mĂšre adoptive lui avait menti. Il est crĂ©dible devant ces acteurs confirmĂ©s et, lorsqu’il les gifle avec le Bien l’emporte toujours sur le Mal » – souvenons-nous qu’il avait eu un doute la saison prĂ©cĂ©dente – la phrase sonne juste. Aucune faute de la part des deux autres. Immobilisme hiĂ©ratique pour Rumpelstilskin, tempĂȘte et hĂ©sitations pour la Reine. Henry trouve l’argument dĂ©cisif et elle cĂšde. La Reine cĂšde devant un enfant ! Preuve dĂ©cisive que l’amour est une magie puissante ! La porte est ouverte et ce sont Blanche-Neige et Emma qui arrivent. Cette derniĂšre a une jolie phrase Ă  l’égard de son ancienne ennemie Votre mĂšre a un sacrĂ© caractĂšre » ! C’est dit avec toute l’hĂ©sitation que donne la recherche de ses mots et le tact et Jennifer Morrison nous convainc de son naturel. Cora, un sacrĂ© caractĂšre » ? C’est l’euphĂ©misme du millĂ©naire ! La Reine aura sa rĂ©compense quand Henry la cajolera sans qu’elle ait sollicitĂ© cette preuve d’amour. Lana Parrilla nous touche par sa composition d’une femme tellement Ă©mue. Si Cora est un monstre d’orgueil qui recherche le pouvoir parce que c’est la libertĂ©, la Reine n’a jamais cherchĂ© autre chose que l’amour. L’une n’a pas de cƓur, l’autre l’a eu brisĂ©. Tout est bien qui finit bien pourrait-on croire. La famille royale est rĂ©unie, la joie est revenue, Rumpelstilskin a donnĂ© Ă  Emma les explications qu’elle cherchait. Mais n’a-t-on pas oubliĂ© Cora ? Anecdotes La reine de cƓur est un personnage imaginĂ©e par Lewis Carroll dans Alice au pays des merveilles. Cruelle et sans pitiĂ©, elle fait couper la tĂȘte Ă  ceux qui la contrarie ! Lewis Carroll 1832-1898, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson, diacre de l’Eglise anglicane et professeur de mathĂ©matiques. C’est pour distraire une petite fille, Alice Liddell, qu’il imagine Alice au pays des merveilles 1865, Alice de l’autre cĂŽtĂ© du miroir 1872. Il publia Ă©galement la chasse au Snark 1876 et Sylvie et Bruno 1889, tous deux marquĂ©s par le nosense. Alice au pays des merveilles est un film de Disney sorti en 1951. Retour Ă  l'index 10. LE CHANT DU CRIQUET THE CRICKET GAME ScĂ©nario David H. Goodman et Robert Hull RĂ©alisation Dean White RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Regina est accusĂ©e de meurtre. Dans le monde magique, la Reine est capturĂ©e par Blanche-Neige et le Prince Charmant. Critique CentrĂ© sur Regina et ses relations avec le couple princier, cet Ă©pisode a de bonnes bases mais, trop verbeux et assez statique, il n’emporte pas complĂštement l’adhĂ©sion. La seule scĂšne lĂ©gĂšre de l’épisode est symboliquement placĂ©e au tout dĂ©but Emma surprend ses parents au lit et, comme Henry est lĂ  aussi, ils plaident la fatigue » mais sont bien amusĂ©s de la rĂ©action de leur fille. Jennifer Morrison est impayable avec une Emma qui se la joue moralisatrice parce qu’en fait elle est dĂ©contenancĂ©e et ne sait pas comment rĂ©agir. Eh ! Oui ! Les parents ont une sexualitĂ© ! Il faut bien profiter de cet instant lumineux car le reste de l’épisode sera plus dur sans aller jusqu’à la noirceur et c’est dommage car on a le sentiment d’un en-dedans du scĂ©nario. Vaincue par les armes et la magie, la Reine est capturĂ©e. Charmant se fait le porte-parole de tout un royaume Votre rĂšgne de terreur vient de prendre fin ». Son sort sera tranchĂ© lors d’un dĂ©bat autour d’une table ronde. Deux conceptions s’affrontent Charmant prĂ©conise la mort, Blanche-Neige la clĂ©mence. Ce parti-pris est trĂšs juste et parfaitement en adĂ©quation tant avec le conte qu’avec la sĂ©rie. Celle qui a le plus a reprocher Ă  la Reine est prĂ©cisĂ©ment celle qui sait pourquoi cette derniĂšre a basculĂ© dans le Mal. Mais ce n’est pas sa culpabilitĂ© qui ronge la princesse ; c’est son sens de la compassion. Le pardon est plus grand que la vengeance et, au Moyen Age, c’était une vertu royale. A Storybrooke, on fĂȘte le retour des hĂ©roĂŻnes mais voilĂ  que Regina survient ce qui glace l’atmosphĂšre. C’est Emma qui l’a invitĂ© Ă  la demande d’Henry. Lui croit qu’elle essaye de changer et Emma a pris le parti de croire son fils. AprĂšs tout, Regina lui a sauvĂ© la vie. Ce qui compte aussi c’est le doute exprimĂ© par ses parents et partagĂ© ouvertement par ses anciens sujets. Emma va jouer un rĂŽle clĂ© ce soir-lĂ . D’abord, lors de sa discussion ouverte avec la mĂšre adoptive de son fils. C’est une scĂšne qui fait Ă©cho aux confrontations de la saison prĂ©cĂ©dente mais le contexte a changĂ©. La sollicitude d’Emma est aussi une comprĂ©hension de la solitude de Regina. Mais Emma a trop parlĂ© et une phrase qu’elle a laissĂ© Ă©chapper va servir de point de dĂ©part Ă  un drame. En effet, le lendemain, le corps sans vie d’Archie est dĂ©couvert dans son cabinet et Scarlett ou Ruby puisque l’on est Ă  Storybrooke se souvient voir vu Regina venir chez lui la veille au soir. Le plus intĂ©ressant c’est le dĂ©bat renouvelĂ© entre Charmant qui est convaincu de la culpabilitĂ© de Regina et Emma qui n’y croit pas. Pour elle, ses parents connaissent trop bien celle qui fut et demeure la Reine. Leur expĂ©rience nourrit leurs prĂ©jugĂ©s. IntĂ©ressant d’un point de vue psychologique mais tout cela procĂšde par dialogues et couper la scĂšne de l’interrogatoire par un passage dans le monde magique est un procĂ©dĂ© trop bien rodĂ© pour ĂȘtre ici convainquant. Ça manque de rythme. Dans le monde magique, c’est le jour de l’exĂ©cution de la Reine. Le dĂ©cor est d’une pauvretĂ© affligeante et le rĂ©alisateur commet l’erreur de le montrer en plan large trop longtemps au lieu de se recentrer sur le couple royal et sur la victime attachĂ©e Ă  un poteau. C’est nĂ©anmoins une des scĂšnes les plus fortes de l’épisode. Loin de demander pardon et de confesser ses fautes, la Reine clame haut et fort sa haine de Blanche-Neige et revendique ses actes. Lana Parrilla joue Ă  merveille ce passage difficile et elle convainc par la fougue qu’elle met dans ses paroles. La Reine ne s’abaissera jamais Ă  demander pardon et elle prĂ©fĂšre encore mourir debout. Ce qui ne manque ni de panache ni de courage. La Reine ne mourra pas Blanche-Neige rejette l’exĂ©cution. Tuer est un acte sans retour. VoilĂ  qui alimenterait le dĂ©bat sur la peine de mort mais le soucis c’est qu’on a un peu le sentiment que les acteurs rabĂąchent leurs arguments et se caricaturent eux-mĂȘmes. L’enquĂȘte que mĂšne Emma et Charmant les amĂšne chez Rumpelstilskin qui prĂ©conise d’interroger le tĂ©moin du meurtre le chien Pongo ! Pour cela, il va utiliser un attrape-rĂȘve mais c’est Emma qui le lira pour qu’on ne soupçonne pas une entourloupe de sa part. Tout cela nous rappelle Agatha Christie et son roman TĂ©moin muet oĂč ledit tĂ©moin est prĂ©cisĂ©ment un chien. La scĂšne vue Ă  travers l’objet magique rend un bel effet et Jennifer Morrison tire la couverture Ă  elle. Elle nous montre une Emma certes dynamique mais pas trĂšs Ă  l’aise quand il s’agit de magie. Qu’elle soit allĂ©e dans le monde magique oĂč elle n’a passĂ© que cinq minutes aprĂšs sa naissance et prĂ©fĂšre ce monde-ci est finalement trĂšs logique et se situe dans la droite ligne de l’Emma rĂ©aliste de la saison 1. Once upon a time a de la mĂ©moire et structure petit Ă  petit son univers ce qui le rend chaque fois plus intĂ©ressant Ă  dĂ©couvrir. Il y a certes des moments meilleurs que d’autres et la libĂ©ration de la Reine, mise Ă  l’épreuve par Blanche-Neige et qui Ă©choue, est une triste redite et une synthĂšse inutile de tout l’épisode. C’était prĂ©visible et, malgrĂ© un bel Ă©clairage tirant sur l’ocre, la cellule de la prisonniĂšre n’a guĂšre de cachet et seule la conviction des acteurs empĂȘchent la scĂšne de sombrer dans le ridicule. Deux dĂ©tails Ă©mergent cependant. D’abord la sentence de bannissement prononcĂ© par Blanche-Neige. Ginnifer Goodwin montre trĂšs justement que, malgrĂ© sa dĂ©ception, la princesse est toujours incapable de haĂŻr bien qu’elle soit loin d’ĂȘtre idiote. Ensuite, si le couple est dĂ©sormais protĂ©gĂ© par un sort magique Ă©laborĂ© par Rumpelstilskin, le maĂźtre de la magie rapporte qu’il n’est valable que dans ce monde ». C’est dĂ©jĂ  annoncer la malĂ©diction et l’épisode se termine presque au moment oĂč la Reine part pour lancer sa menace. Le bannissement de la Reine a symĂ©triquement son pendant avec celui de Regina qui n’échappe Ă  l’arrestation qu’en disparaissant. Quand elle verra plus tard Emma raconter ce qui s’est passĂ© Ă  Henry scĂšne vue Ă  travers l’image dans un rĂ©troviseur, ce qui n’est pas mal fait, elle est en larmes et elle nous touche. Anecdotes Dans la culture amĂ©rindienne, le piĂšge Ă  rĂȘves ou attrapeur de rĂȘves est un objet artisanal composĂ© d’un cadre gĂ©nĂ©ralement en saule et d’un filet. Selon une croyance populaire, il doit empĂȘcher les mauvais rĂȘves de perturber le sommeil de son possesseur. Retour Ă  l'index 11. LE YAOGUAI THE OUTSIDER ScĂ©nario Andrew Chambliss et Ian Goldberg RĂ©alisation David Solomon RĂ©sumĂ© Dans le monde magique, Belle se lance Ă  la traque d’un monstre et rencontre Mulan. A Storybrooke, Crochet retrouve Rumpelstilskin. Critique Si le segment storybrookien » est trĂšs satisfaisant, celui dans le monde magique n’offre que peu d’intĂ©rĂȘt. PĂ©riphĂ©rique par rapport Ă  la mythologie gĂ©nĂ©rale, il ne sert qu’à prĂ©senter diffĂ©rents personnages entre eux pour divers Ă©pisodes. IntĂ©ressant sur la durĂ©e mais peu consistant Ă  regarder. A Storybrooke donc, Rumpelstilskin met au point l’antidote qui lui permettra de quitter la ville sans perdre la mĂ©moire pour se lancer Ă  la recherche de son fils. Cette quĂȘte semble montrer que Belle a eu raison de croire qu’il y avait du bon en lui. Le changement et la prĂ©sence quoi qu’on puisse croire du Bien mĂȘme chez un monstre est un leitmotiv de cette saison et Émilie de Ravin en est la porte-parole. Avec conviction, l’actrice va rĂ©pĂ©ter cette antienne tout au long de l’épisode sans jamais lasser car elle saura Ă  chaque fois s’adapter aux circonstances. C’est trĂšs juste et elle est la satisfaction majeure de cet opus mineur. Robert Carlyle se rĂ©gale et nous avec. TantĂŽt dur et cruel avec M. Mouche par exemple, tantĂŽt tendre avec Belle et tantĂŽt furieux et emportĂ© avec Crochet toute la gamme est utilisĂ©e sans faute. Crochet est justement l’autre attraction de cet Ă©pisode et si les scĂ©naristes avaient privilĂ©giĂ© cette voie rĂ©aliste », l’épisode aurait gagnĂ© un melon. Colin O’Donoghue abandonne ici l’humour ironique de son personnage pour en montrer la face obscur ; celle de la vengeance contre le Crocodile ». Quand il interroge Archie et qu’il lui demande la faiblesse du TĂ©nĂ©breux, RaphaĂ«l Sbarge n’a pas besoin de rĂ©pondre, le montage le fera pour lui et c’est assez astucieux ! Le pirate se montrera trĂšs dur aussi avec Belle mais sans cruautĂ©, ce qui le diffĂ©rencie des autres mĂ©chants ». L’acteur a tout juste avec ce choix de jeu. Du coup, le spectateur s’attache Ă  Crochet, personnage complexe, torturĂ©, tortueux aussi, courageux et rusĂ©, charmeur et combattant. Un sacrĂ© mĂ©lange qu’il faut savoir faire vivre et Colin O’Donoghue y parvient trĂšs bien. Dans le monde magique, Belle a quittĂ© le chĂąteau de Rumpelstilskin et se laisse convaincre par RĂȘveur de se lancer Ă  la traque du yaoguai, une crĂ©ature monstrueuse qui dĂ©sole la contrĂ©e. L’épisode est prĂ©cisĂ©ment datĂ© nous sommes ici entre les deux entrevues de Nova et RĂȘveur cf. l’épisode Ă©ponyme de la saison 1. La taverne est un dĂ©cor plutĂŽt rĂ©ussi mĂȘme s’il est assez incongru d’y voir quelqu’un y lire ! Belle en l’occurrence. Pas Ă©tonnant qu’elle devienne plus tard bibliothĂ©caire de Storybrooke. Les livres vont jouer un certain rĂŽle ici puisqu’ils symbolisent la victoire de l’intelligence et de la culture sur la force brute. Ils se rĂ©vĂšlent aussi trĂšs efficace pour ensevelir un adversaire comme lorsque Crochet tente de s’en prendre Ă  Belle Ă  la bibliothĂšque ! Le poids des mots ! Belle est loin d’ĂȘtre une faible femme, on le sait ; elle a une forte personnalitĂ© et un certain courage. Il en faut pour tenir tĂȘte Ă  Rumpelstilskin. Si Émilie de Ravin est impeccable dans sa fougue, Robert Carlyle offre une belle composition. Il nous montre l’homme le plus puissant du monde magique hĂ©sitant, partagĂ© entre diffĂ©rentes Ă©motions et finissant quand mĂȘme par capituler. Les deux acteurs pourront aussi nous rĂ©galer d’une forte scĂšne de mĂ©nage haute en couleur et pleine de sentiments. C’est touchant car, au-delĂ  des mots, il y a le profond attachement entre ces deux ĂȘtres. Par contre, faute de goĂ»t complĂšte quand Rumpelstilskin sort un revolver et le donne Ă  Belle. Voir Robert Carlyle avec une arme est aussi choquant que John Steed dans la mĂȘme situation. Cette arme aura cependant un triste rĂŽle Ă  jouer Ă  la toute fin de l’épisode. Dans le monde magique, la traque du yaoguai – la bĂȘte est plutĂŽt bien faite – rapproche Belle et Mulan. Impossible par contre de ne pas noter la laideur des dĂ©cors et le peu de crĂ©dibilitĂ© de la taniĂšre du monstre. Cette rencontre est aussi l’occasion d’un manifeste fĂ©ministe pas piquĂ© des vers ! L’association sera fructueuse car elles retrouveront la bĂȘte mais l’intelligence de Belle lui permettra d’éviter un drame. En effet, le yaoguai est en fait un homme Ă  qui une sorciĂšre a jetĂ© un sort. On ne rĂ©vĂ©lera pas son identitĂ© bien sĂ»r. Disons juste que cet Ă©pisode, situĂ© dans le passĂ© du monde magique rappelons-le, se raccorde Ă  plusieurs Ă©vĂ©nements que l’on connaĂźt dĂ©jĂ  et en explique un certain nombre. Mais c’est Ă  Storybrooke que les choses les plus intĂ©ressantes se dĂ©roulent. Belle retrouve le bateau de Crochet pour le coup, les effets spĂ©ciaux sont de bonne facture ainsi que le dĂ©cor reprĂ©sentant le bateau. On a une trĂšs bonne sensation d’enfermement trĂšs appropriĂ©e et libĂšre Archie. Elle tient tĂȘte Ă  Crochet et permet une superbe joute verbale avec Colin O’Donoghue. C’est encore elle qui tire son Ă©pingle du jeu lorsqu’elle s’interpose verbalement entre Rumpelstilskin et Crochet. La scĂšne est violente et on souffre pour Colin O’Donoghue car Robert Carlyle est trĂšs convainquant quand il manie sa canne ! Je me battrai toujours pour lui » clame Belle Ă  un moment. Et on y croit sans mal tant Émilie de Ravin est impeccable. Un autre segment est Ă  relever. Prolongeant une dĂ©claration des Nains, la question se pose de l’avenir de et Ă  Storybrooke. Blanche veut rester et faire sa vie ici avec sa famille reconstituĂ©e quand Charmant voudrait repartir dans leur monde. On en revient Ă  une interrogation du dĂ©but de saison mais parce que de nouveaux Ă©lĂ©ments sont apportĂ©s au dossier. Un nouvel axe narratif est dĂ©sormais ouvert. Le final de l’épisode est trĂšs violent, trĂšs bien photographiĂ© scĂšne nocturne, brutal dans son dĂ©roulement et qui ouvre toutes grandes les vannes de l’incertitude ! Anecdotes Mulan 54Ăšme long-mĂ©trage d’animation des Studios Disney sorti en 1998. Il est inspirĂ© de la lĂ©gende de Hua Mulan dans laquelle une jeune fille prend la place de son pĂšre trop vieux lors d’une mobilisation. Le yaoguai, en chinois signifie littĂ©ralement essence dĂ©moniaque ». C’est un dĂ©mon nĂ© de la transformation de plantes ou d’animaux et qui ont acquis leurs pouvoirs malĂ©fiques en pratiquant le taoĂŻsme. Le costume de Mulan est en cuir le textile idĂ©al pour le combat ! Jamie Chung/Mulan actrice et mannequin amĂ©ricaine d’origine sud-corĂ©enne. Au cinĂ©ma, on l’a vu dans Dragonball Evolution 2009, dans Very Bad Trip 2 et 3 2011, 2013, L’homme aux poings de fer 2012. Plus prĂ©sente Ă  la tĂ©lĂ©vision Des jours et des vies 2007, Castle 2009, Grey’s Anatomy 2010 et Believe 2014. Retour Ă  l'index 12. AU NOM DU FRÈRE IN THE NAME OF THE BROTHER ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Milan Cheylov RĂ©sumĂ© Le docteur Whale hĂ©site Ă  soigner l’inconnu accidentĂ©. Dans son monde, le docteur Frankenstein poursuit ses expĂ©riences. Critique L’épisode inutile dans toute sa splendeur. AprĂšs le coup de tonnerre de l’épisode prĂ©cĂ©dent, on s’attendait Ă  du lourd et on a un scĂ©nario qui tire Ă  la ligne. L’abbĂ© Loisy avait dit que le monde attendait le Royaume et que c’était l’Église qui Ă©tait venue. Ici, c’est Frankenstein. Tout le segment se rapportant Ă  Frankenstein est tournĂ© en noir et blanc. C’est classieux mais vieillot et, Ă  nouveau, tous les clichĂ©s sont lĂ  chĂąteau, cimetiĂšre, orage, laboratoire, serviteur lugubre. N’en jetez plus ! Pour raccorder quand mĂȘme cette histoire qui n’a rien Ă  voir avec les contes de fĂ©es mĂȘme Henry fera la remarque, Jane Espenson fait intervenir Rumpelstilskin qui, lui, a droit Ă  la couleur ; bonne idĂ©e pour le coup. Comme ce dernier ne sait pas ressusciter les morts, il est prĂȘt Ă  financer Frankenstein. On n’est Ă©videmment pas surpris du drame qui frappe peu aprĂšs le docteur. Reconnaissons tout de mĂȘme la bonne idĂ©e qui consiste Ă  remplacer la crĂ©ature anonyme du roman par un proche du savant que ce soit en VO ou en VF, la rĂ©ponse est donnĂ©e dans le titre. La famille reste le thĂšme central de Once upon a time. Le reste est largement une reprise du roman mĂątinĂ© d’un renvoi Ă  l’épisode Le docteur ». Ce qui se passe Ă  Storybrooke est bien plus intĂ©ressant mais n’est pas convenablement traitĂ©. Ce n’est pas le sujet central et on a la sensation dĂ©sagrĂ©able que le scĂ©nario parle de nombreuses choses sans en traiter aucune Ă  fond ; bref, il meuble les trous bĂ©ants dans l’histoire de Frankenstein. D’abord, on nous inflige les discussions entre les personnages pour savoir si l’on doit laisser ou non mourir l’inconnu nommĂ© Greg Mendell qui a pĂ©nĂ©trĂ© dans la ville et blessĂ© Crochet les seuls sourires de l’épisode sont Ă  mettre Ă  l’actif de Colin O’Donoghue mais l’acteur ne fait que passer. Certes, s’il a vu Rumpelstilskin avoir recours Ă  la magie, la situation est grave mais qu’a-t-il vu ? Tout ça manque de nerf. Jennifer Morrison tente de surnager mais demeure limitĂ©e elle se contente de pousser Whale Ă  opĂ©rer et son final est peu nerveux. Seul l’interrogatoire de Crochet fait quelques Ă©tincelles. Pire que tout, l’épisode se centre sur David Anders qui n’apporte rien. Son interprĂ©tation de Frankenstein demeure fadasse. A aucun moment, il ne brillera du feu de la folie qu’exige le rĂŽle du savant. Bien sĂ»r que dans le roman Victor n’est ni fou ni illuminĂ© mais c’est l’image transmise par le cinĂ©ma. Qu’on le veuille ou non, Frankenstein est dĂ©sormais l’archĂ©type du savant fou tel que le jouait Peter Cushing. Si la production voulait revenir au savant d’origine, il ne fallait pas prendre David Anders ! Le pompon est atteint avec les Ă©tats d’ñme du docteur Whale qui se traĂźnent. Sa confession Ă  Ruby est le seul moment oĂč l’acteur parvient Ă  hausser son jeu et Ă  nous intĂ©resser un tant soit peu. Que de temps perdu avec Whale quand deux autres thĂšmes bien plus forts nous sont proposĂ©s l’amnĂ©sie de Belle et l’arrivĂ©e de Cora ! La premiĂšre commence dĂšs le dĂ©but de l’épisode. TournĂ© en nocturne, la scĂšne est pleine de tensions et le drame vĂ©cu par Rumpelstilskin est rendu par un Robert Carlyle qui passe en un instant de l’amoureux Ă©plorĂ© Ă  l’assassin furieux envers Crochet. Émilie de Ravin est plus en dedans mais elle se rattrape Ă  l’hĂŽpital. La scĂšne de la tasse Ă©brĂ©chĂ©e – le symbole de l’amour entre la Belle et la BĂȘte – est brĂšve, intense et d’une terrible cruautĂ©. En fille perdue, terrorisĂ©e, l’actrice nous prend aux tripes et l’on ne peut qu’avoir de la compassion pour Rumpelstilskin. Lequel fait le lien avec l’entrĂ©e théùtrale et trĂšs maĂźtrisĂ©e de Cora. Barbara Hershey est moins flamboyante ici mais cela tient Ă  ce que Cora n’est plus dans son monde. Elle tĂąte le terrain, assure ses appuis. Venir voir son ancien maĂźtre est une belle preuve de sang-froid et du sens stratĂ©gique de la SorciĂšre. Le marchĂ© qu’elle lui propose est d’une suprĂȘme habiletĂ© – en plus de jeter un pont avec la fin de l’épisode – et il ne peut que l’accepter. Elle n’a qu’un but retrouver sa fille ; ce qu’elle fera avec maestria. Mais le plus beau c’est comment elle retourne Regina. Que sa mĂšre lui demande pardon les larmes aux yeux touche en effet la Reine dĂ©chue mais elle n’est pas prĂȘte Ă  se rendre aux raisons de Cora qui, effectivement, a de drĂŽles de façon de manifester son amour ! Voir ensuite Cora dans une voiture est assez cocasse mais cette phase de comĂ©die n’a pour but que d’introduire la discussion et, lĂ , c’est du velours. Cora maĂźtrise la rhĂ©torique Ă  la perfection ; elle susurre Ă  l’oreille de sa fille que, tant qu’Emma et ses parents seront vivants, Henry ne sera jamais Ă  elle. Un frisson glacial nous frĂŽle. Enfin, l’épisode donne dans la noirceur et se montre magnifique. Sauf que cela ne dure qu’un instant et nous laisse frustrĂ©s et impatients. Anecdotes Les adaptations de Frankenstein au cinĂ©ma sont nombreuses mais sont loin de se valoir. La Hammer va rĂ©aliser une de ses meilleures saga avec Terence Fisher Ă  la rĂ©alisation et Peter Cushing dans le rĂŽle du baron » Victor Frankenstein Frankenstein s’est Ă©chappĂ© 1957, avec Christopher Lee dans le rĂŽle de la crĂ©ature, La revanche de Frankenstein 1958, Frankenstein crĂ©a la femme 1967, Le retour de Frankenstein 1969 et Frankenstein et le monstre de l’enfer 1974. GrĂ©gory Itzin acteur amĂ©ricain, il fut le PrĂ©sident Charles Logan dans 24 heures chrono 2005-2010. On a pu le voir dans beaucoup d’autres sĂ©ries DrĂŽles de Dames 1979, Capitaine Furillo 1985, Matlock 1987, 1991, 1992, Marshal et Simon 1991-1992, Code Quantum 1993, Murder One 1995-1996, Le CamĂ©lĂ©on 1997, The Practice 1997, 2000, 2002, 2003, Mentalist 2008-2010, 2012. Au cinĂ©ma, il a jouĂ© dans Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? 1980, Las Vegas Parano 1998, Evolution 2001, Que justice soit faite 2009, Lincoln 2012. Retour Ă  l'index 13. LE PETIT GÉANT TINY ScĂ©nario Christine Boylan et Kalinda Vasquez RĂ©alisation Guy Ferland RĂ©sumĂ© Un gĂ©ant, ramenĂ© Ă  Storybrooke, dĂ©chaĂźne sa colĂšre contre la ville. Dans le monde magique, le gĂ©ant Anton sympathise avec des humains. Critique Un Ă©pisode de bonne facture qui s’apprĂ©cie mieux la seconde fois. Bien que se centrant sur un personnage secondaire, il permet des perspectives intĂ©ressantes qui lancent la seconde partie de la saison. Le segment dans notre monde s’ouvre sur une perspective inĂ©dite sortir de Storybrooke. C’est ce que font Emma, Henry qui a dĂ©cidĂ© de venir et Rumpelstilskin. Le rĂ©alisme s’invite dans la sĂ©rie mais, cette fois, il ne combat plus la magie. Le dĂ©cor de l’aĂ©roport n’est pas immense pour ĂȘtre celui de Boston mais reste correct. Si Jared S. Gilmore et Jennifer Morrison sont bons, Robert Carlyle est excellent. Le spectateur a un petit sourire en le voyant bien embarrassĂ© par les us et coutumes du monde d’ailleurs. C’est aussi touchant et Jennifer Morrison est Ă  l’unisson lors de la scĂšne du portique. Le passage dans l’avion ressort du comique de rĂ©pĂ©tition car, si la mĂšre et le fils sont en pleine forme, Rumpelstilskin est blanc comme un linge ! Dans le monde magique, le gĂ©ant Anton est en butte aux moqueries de ses frĂšres. La salle du repas est dans le style mĂ©diĂ©val et elle rend trĂšs bien. La critique acerbe que fait l’un d’eux des humains rĂ©sonne sinistrement Ă  nos oreilles. Comment leur donner tort ? Mais Anton n’y croit pas et il descend sur terre. Le palais des gĂ©ants est trĂšs beau et la salle du trĂ©sor toujours aussi magnifique. Il y avait longtemps que les dĂ©cors numĂ©riques ne nous avaient pas rĂ©galĂ©. ArrivĂ© de nuit – scĂšne trĂšs bien mise en valeur – en ville, Anton rencontre le prince James et son amie Jacqueline dite Jack ». Le costume de cette derniĂšre est bien dessinĂ© et trĂšs Ă©chancrĂ© ; c’est quasiment un trait distinctif des costumes fĂ©minins du monde magique. Saluons la trĂšs bonne prestation de Josh Dallas qui incarne ici son frĂšre jumeau mort dans Le berger », saison 1 et qui est aussi bravache et Dom Juan que Charmant bel Ă©change comique ultĂ©rieurement et au moment idoine bien sĂ»r sur l’état-civil vĂ©ritable du prince de Storybrooke est un modĂšle de rectitude morale. C’est trĂšs Ă©culĂ©e comme psychologie mais la conviction de l’acteur qui s’amuse Ă  jouer ce personnage canaille emporte notre conviction. Cassidy Freeman est plus limitĂ©e et donne davantage dans le suivisme. Les paroles qu’ils Ă©changent avec Anton sont sirupeuses au possible et elles inquiĂštent. En une image, Josh Dallas nous rĂ©vĂšle l’amoralitĂ© de son personnage. Le passage par la taverne est un lieu commun dans les contes et celle-ci n’est ni pire ni meilleure qu’une autre. La musique, plutĂŽt discrĂšte prĂ©cĂ©demment, souligne ici Ă  merveille les cĂąlins » que James et Jack prodiguent Ă  Anton qu’ils emberlificotent avec ingĂ©niositĂ©, le poussant Ă  leur rĂ©vĂ©ler ce qu’ils souhaitent. La naĂŻvetĂ© d’Anton est excellemment rendue par Jorge Garcia qui sait rester sobre dans son interprĂ©tation et nous faire ressentir de l’empathie pour son personnage. HĂ©las ! Comme on pouvait s’y attendre, elle aura des consĂ©quences tragiques. Tout d’abord, on reste confondu devant l’arrogance du prince et la façon dont lui et sa maĂźtresse mettent bas les masques. Josh Dallas incarne sans faute l’absence de vergogne, lui si charmant » d’habitude. Sans doute une rĂ©crĂ©ation pour l’acteur qui jubile ! Le spectateur attentif se souvient cependant de ce qu’Emma et Crochet avaient trouvĂ© dans la salle au trĂ©sor. Crochet justement, il va mieux et doit montrer Ă  Charmant et Ă  Blanche son navire. Ils sont Ă  la recherche d’indices sur l’intention de Cora et dĂ©couvrent
un gĂ©ant, ou plutĂŽt une version miniaturisĂ©e taille humaine dirions-nous Anton ! Quand celui-ci aperçoit Charmant, il devient furieux et s’enfuit. MalgrĂ© la briĂšvetĂ© de ses scĂšnes, Colin O’Donoghue parvient Ă  nous passionner pour son personnage. Crochet est encore mal en point et en position de faiblesse mais il fanfaronne quand mĂȘme et fait du gringue Ă  Blanche devant son mari ! Il aura plus tard l’occasion de montrer son cĂŽtĂ© obscur lors d’une rencontre avec Regina. En retrait sur cet Ă©pisode, Lana Parrilla rĂ©ussit le peu qu’elle a Ă  jouer et montre combien elle aime jouer la Reine, Sa MajestĂ© diabolique. MĂȘme absente, Cora imprime sa marque Ă  l’action se dĂ©roulant Ă  Storybrooke. LĂ  justement, une autre tragĂ©die est en cours. Belle est en pleine crise d’identitĂ©. Émilie de Ravin incarne sans excĂšs un ĂȘtre dĂ©sormais pathĂ©tique, loin de la jeune femme pleine d’espoir et de joie de vivre. C’est poignant, dĂ©rangeant comme devant un fou dont la crise peut jaillir Ă  tout moment. Mais ce qui nous inquiĂšte c’est sa rĂ©action de peur panique quand elle Ă©voque la boule de feu qu’elle a vue. Elle rĂ©agit comme du temps de la malĂ©diction quand la magie n’existait pas. Face Ă  cela, la pauvre Ruby est bien dĂ©sarmĂ©e mais quelqu’un va se montrer intĂ©ressĂ© par cette anecdote
 LĂąchĂ© sur Storybrooke, Anton est prĂȘt Ă  tout dĂ©truire et seule l’abnĂ©gation et le courage de Charmant sauveront et la ville et le gĂ©ant. Lequel comprend qu’il ne peut pas mettre tous les humains dans le mĂȘme panier. Il a appris ; c’est la leçon fondamental des contes de fĂ©es. Passons charitablement sur le cĂŽtĂ© un brin cocasse de Jorge Garcia courant dans la ville ; on n’y croit guĂšre mais le rĂ©alisateur ne s’attarde pas. Guy Ferland rĂ©ussit Ă  mettre du rythme dans l’histoire. Il gĂšre trĂšs bien le cĂŽtĂ© gĂ©ant/humain plongĂ©e/contre-plongĂ©e. La musique est au diapason. Comme prix de sa reconnaissance, Anton montre un plan de haricot lequel pourrait permettre Ă  tous les habitants de Storybrooke de rentre chez eux. L’ouverture est trĂšs belle et trĂšs attirante. Anecdotes Jack et le haricot magique est un conte populaire des Cornouailles dont une version est publiĂ©e en 1807. C’est la version de Joseph Jacobs dans English Fairy Tales 1890 qui sert aujourd’hui de rĂ©fĂ©rence. Le conte a Ă©tĂ© de nombreuses fois adaptĂ©s comme dans Into the Woods 2014. A la tĂ©lĂ©vision, Honor Blackman figure au casting d’un tĂ©lĂ©film diffusĂ© en 2001. Une scĂšne coupĂ©e montrait le roi George rĂ©vĂ©lant Ă  Charmant que le gĂ©ant le confond avec son fils. Pour la salle du trĂ©sor, les dĂ©corateurs se sont inspirĂ©s des temples cambodgiens. Cassidy Freeman/ Jack » actrice amĂ©ricaine, a jouĂ© dans Cold Case 2008, Les Experts 2010, Vampires Diaries 2012. Retour Ă  l'index 14. MANHATTAN MANHATTAN ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Dean White RĂ©sumĂ© Rumpelstilskin, Emma et Henry sont Ă  la recherche de Baelfire. Dans le pays magique, Rumpelstilskin accomplit son destin. Critique Un Ă©pisode ambivalent. Si la partie rĂ©aliste est trĂšs bien faite, le segment magique est relativement faible. Ce segment couvre la vie de Rumpelstilskin avant qu’il ne devienne le TĂ©nĂ©breux mais au temps oĂč il vivait avec sa femme Milah. MĂȘme avec du maquillage, difficile de rajeunir beaucoup Robert Carlyle. Passons car l’image fugace qui nous est proposĂ© est celle du bonheur conjugal. Quelque chose d’assez rare dans la sĂ©rie ! C’est beau, jouĂ© avec entrain mĂȘme pour la convocation du mari aux armĂ©es. Il ne veut pas ĂȘtre considĂ©rĂ© comme son pĂšre qui Ă©tait un lĂąche. C’est ce qui fait la faiblesse de cette partie du scĂ©nario. Certes, il comble des trous dans le passĂ© de Rumpelstilskin – Robert Carlyle se montre parfait, tantĂŽt fort, tantĂŽt apeurĂ©, fier, poignant, au final pathĂ©tique mais toujours Ă©mouvant - mais tout est trĂšs prĂ©visible et l’effet de surprise n’est pas assez mĂ©nagĂ©. La rĂ©vĂ©lation de l’avenir se fait par un procĂ©dĂ© des plus classiques. MĂȘme les Ă©lĂ©ments horrifiques se montrent moyennement convaincants. Le camp sous la neige n’est pas mal fait mais sans surprise non plus. Seule la rĂ©vĂ©lation finale fera mouche. A Storybrooke, une conspiration s’ourdit autour d’un sĂ©duisant trio de mĂ©chants » Cora, Crochet et la Reine. Saluons la mise au goĂ»t du jour de Cora. La SorciĂšre a dĂ©laissĂ© ses oripeaux trop monde magique » pour un tailleur noir classique mais de bon ton. La coupe de cheveux est aussi modernisĂ©e et l’on se rend compte de ce que Barbara Hershey peut avoir comme classe. Lana Parrilla porte un bel ensemble noir qui fait ressortir son chemisier rouge. Impeccable. Seul Crochet dĂ©tonne avec sa dĂ©gaine de pirate mais ce contraste place bien le personnage, Ă  cĂŽtĂ© du tandem de la mĂšre et de la fille, pas avec elles. Le vrai but de Cora est dĂ©voilĂ©e elle cherche la dague de Rumpelstilskin pour le contrĂŽler, tuer la famille royale et, dit-elle, rendre Henry Ă  sa fille. Henry » c’est le mot magique qui dĂ©sarme toute prĂ©venance chez Regina. Dites Henry » et lancez n’importe quoi, elle le gobera. Assez exagĂ©rĂ© quand mĂȘme. Le passage par la chambre de Belle serait Ă©galement assez risible s’il n’induisait pas un Ă©lĂ©ment dramatique qui charge l’avenir. Le cƓur du sujet c’est le voyage d’un autre Trio Ă  Manhattan. Quelques extĂ©rieurs brefs, des bruits de circulation et le tour est jouĂ© ! Un peu court quand mĂȘme. Lorsqu’ils arrivent, Baelfire prend la fuite, Emma le course la poursuite est filmĂ©e sans Ă -coup avec une fluiditĂ© et un beau sens du rythme et le rattrape. Et lĂ , surprise Baelfire est Neal, son ex ! Jennifer Morrison ne rate pas une de ses scĂšnes majeures le dĂ©ballage de son sac face Ă  l’homme qu’elle a le plus aimĂ©, qui lui a brisĂ© le cƓur et ĂŽtĂ© pour longtemps la facultĂ© de faire confiance. L’échange est tendu car Michael Raymond-James ne laisse pas sa partenaire tirer la couverture Ă  elle ; il dĂ©fend Neal avec conviction. Jamais veule, il explique, raconte et ne se dĂ©file pas. Le bar oĂč ils se retrouvent est un beau dĂ©cor et l’idĂ©e de filmer le couple par-dessus est bonne le spectateur devient un observateur. La colĂšre embellit Jennifer Morrison si c’était possible ; elle flamboie et n’est jamais grotesque ou ridicule. L’actrice montre une femme qui a trop longtemps contenu tout ce qu’elle avait sur le cƓur. Depuis un an, Emma n’a pas Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©e. Retrouver l’homme de sa vie d’avant mais dans le contexte de maintenant c’est trop pour elle. La dĂ©cision qu’elle prend est comprĂ©hensible et nous laisse embarrassĂ©. Peut-on lui donner raison ? Si non, comment lui donner tort ? Mais on ne ment pas Ă  Rumpelstilskin et Emma est sur le point de le dĂ©couvrir quoi qu’elle ne paraisse pas prĂȘte Ă  cĂ©der du terrain ; Ă  prĂšs tout, on est sur le sien quand Neal survient dans son appartement que le trio fouillait. L’appartement de Neal est bien arrangĂ© et personnalisĂ© l’attrape-rĂȘve. C’est un vrai lieu de vie qui existe par lui-mĂȘme. Ce qui suit est parfois un peu confus mais des secrets sont rĂ©vĂ©lĂ©s, des choses sont dites et rien ne sera plus comme avant. Henry est au cƓur de ces Ă©changes. Sa gĂ©nĂ©alogie nous Ă©tourdit il est le fils de Baelfire et d’Emma soit le petit-fils de Rumpelstilskin et Milah et de Blanche-Neige et du Prince Charmant ! Sans compter que la Reine est la belle-mĂšre de Blanche-Neige et la mĂšre adoptive d’Henry par la mĂȘme occasion !! C’est Ă  la fois drĂŽle et sĂ©rieux. N’oublions pas que, du coup, Henry devient l’hĂ©ritier d’un royaume perdu ! Rumpelstilskin, lui, a perdu sa femme parce qu’il a eu peur de perdre son fils. Il a perdu son fils parce qu’il a eu peur de perdre sa magie. Il prĂ©tend avoir changĂ© mais il ne montre qu’une face dĂ©risoire de lui-mĂȘme. Ses arguments sont pathĂ©tiques. Aussi puissant qu’il soit, tout devin qu’il est, Rumpelstilskin ne sait pas qui est son fils et ne le comprend pas. Il n’a pas la capacitĂ© de le comprendre mais, comme il refuse de se l’avouer, il n’en est que plus triste. Bel Ă©change entre Robert Carlyle et Michael Raymond-James, parfaitement crĂ©dible en fils blessĂ©, en homme blessĂ©. Lui a appris et rien oubliĂ©. Son pĂšre est tels ces nobles de 1814 en France rien appris, rien oubliĂ©. DĂ©risoire mais tragique. Neal exige et obtient de parler Ă  son fils. Jared S. Gilmore profite de l’espace qui lui a Ă©tĂ© allouĂ© pour parfaire son personnage. Henry n’est pas que ce petit garçon qui croyait aux contres de fĂ©es et connaĂźt le prix de la magie. Il est aussi un petit garçon Ă  qui sa mĂšre a cachĂ© la vĂ©ritĂ©. Ce qu’il balance sĂšchement Ă  Emma, c’est la pire chose qu’il pouvait lui dire Tu es comme Regina. Elle aussi passait son temps Ă  me mentir ». Toutes les justifications du monde pĂšsent peu face Ă  la dĂ©ception d’un enfant. Emma le comprend et Jennifer Morrison montre combien son personnage a conscience de sa faute. Signalons un bel effet pour signifier le rapprochement de Neal et d’Henry, la camĂ©ra s’éloigne d’eux. Anecdotes Rachel Shelley/Milah ; actrice britannique, on a pu la voir notamment dans la sĂ©rie The L Word 2005-2009. En 2001, elle a participĂ© au tĂ©lĂ©film Jack et le haricot magique, avec Honor Blackman. Absence de Meghan Ory et Émilie de Ravin. Dans une scĂšne coupĂ©e, Meghan Ory avait une scĂšne dans laquelle elle venait dire Ă  Charmant et Blanche que Greg Mendell se rĂ©tablissait. Colin O’Donoghue promu acteur principal. Retour Ă  l'index 15. UN POISON NOMMÉ CORA THE QUEEN IS DEAD ScĂ©nario Daniel T. Thomsen et David H. Goodman RĂ©alisation Gwyneth Horder-Payton RĂ©sumĂ© A Storybrooke, beaucoup de monde cherche la dague du TĂ©nĂ©breux. Lequel est en mauvaise posture Ă  New York. Critique Splendide rĂ©tablissement de la sĂ©rie aprĂšs un passage moins glorieux. La tension et l’émotion ne quittent jamais cet Ă©pisode, bien aidĂ© par une mise en scĂšne alerte et une musique trĂšs appropriĂ©e. Sans compter de beaux numĂ©ros d’acteurs. L’histoire se dĂ©roule sur trois scĂšnes le passĂ© du monde magique, Storybrooke et Manhattan mais chacune interagit avec les autres, si bien que nous n’avons pas cette sensation d’histoires indĂ©pendantes qui peut agacer. L’épisode s’ouvre sur une belle scĂšne la prĂ©paration de l’anniversaire de Blanche-Neige, qui est ici encore jeune et assez chipie. Sa mĂšre la rĂ©primande et lui tient un langage
trĂšs rĂ©publicain pour le coup, ou disons dĂ©mocrate. Mais elle a un brusque malaise. C’est faire son miel du dĂ©but du conte originel qui n’explique pas comment meurt la mĂšre de Blanche-Neige dont on apprendra d’oĂč vient son nom. A Storybrooke, le jour de son anniversaire, Mary Margaret reçoit de la part d’une certaine Johanna le diadĂšme que sa mĂšre voulait lui offrir. Leurs retrouvailles sont un joli moment en extĂ©rieur et qui profite d’une mĂ©tĂ©o fraĂźche mais ensoleillĂ© ; ce qui va bien avec la chaleur que montrent les personnages. LĂ  encore cependant, le serpent n’est pas loin. A New York, l’atmosphĂšre n’est pas particuliĂšrement gaie non plus les enfants refusent de parler Ă  leurs parents ; lesquels ont du coup une discussion d’adultes » plaisante sur la forme mais profonde sur le fond. Avec son acuitĂ© coutumiĂšre, Rumpelstilskin perce les ambigĂŒitĂ©s dont Emma se berçait. La situation paraĂźt virtuellement bloquĂ©e quand Crochet survient brusquement et poignarde le Crocodile » avec son crochet empoisonnĂ© ! La scĂšne est brutale, brĂšve, et limpide Ă  suivre. Comment sauver Rumpelstilskin ? L’immortel est en danger de mort puisqu’il n’est plus dans un univers magique ! La rĂ©ponse est aussi simple que la solution est complexe Ă  mettre en Ɠuvre. En revanche, ce crime rapproche Neal de son pĂšre et les rĂ©vĂ©lations qu’il fait sur son passĂ© interrogent Emma. Elles prendront tout leur sens ultĂ©rieurement. On assiste Ă  plusieurs beaux numĂ©ros d’artistes. Colin O’Donoghue n’a que deux scĂšnes brĂšves mais il les rĂ©ussit avec brio. Cette fois, pas de fanfaronnade, aucun humour c’est tout Ă  fait appropriĂ© mais la noirceur du pirate avide de vengeance dont la haine dĂ©forme les traits. De son cĂŽtĂ©, Jennifer Morrison montre un cĂŽtĂ© moins glorieux de la Sauveuse qui cherche Ă  se convaincre avec un raisonnement jĂ©suite qu’elle n’a cherchĂ© qu’à protĂ©ger Henry en lui mentant. La seconde comparaison avec Regina est lĂ -aussi trĂšs appropriĂ©e. Emma retrouve de l’allant quand l’action se profile. L’actrice a bien compris que son personnage n’est pas une contemplative ! Dans le monde magique, la mĂšre de Blanche-Neige est au plus mal. La musique est ici douce, Ă©mouvante. On note que le dĂ©cor, qui sera celui des appartements de la Reine plus tard, paraĂźt moins sinistre. Il y a plus de couleur et de lumiĂšre. Excellent moyen pour souligner la diffĂ©rence entre les deux souveraines qui se succĂšderont. Le scĂ©nario a l’habiletĂ© de jouer sur un lieu commun le recours Ă  la magie quand les moyens humains sont impuissants. Blanche-Neige se rendra dans la forĂȘt trouver la fĂ©e bleue toujours habillĂ©e par les dĂ©chaĂźnĂ©s de la mode alternative. Son costume bleu clair dans cette forĂȘt obscure, filmĂ©e de nuit, avec une lumiĂšre bleutĂ©e magnifique ressort superbement et donne Ă  tout ce moment un halo d’étrangetĂ©. La fĂ©e est impuissante sauf si Blanche est prĂȘte Ă  recourir Ă  une magie interdite » comprenez noire. C’est poignant, rĂ©solument bouleversant et trĂšs fort car c’est nous-mĂȘmes qui sommes interrogĂ©s Ă  travers la fillette. Bailee Madison a nettement amĂ©liorĂ© son jeu ou elle est mieux dirigĂ©e par rapport Ă  Daniel » et c’est trĂšs apprĂ©ciable dans un moment comme celui-lĂ . Blanche refusera et sera fĂ©licitĂ©e par sa mĂšre mourante. La mort de la reine est une belle scĂšne sans pathos dont la tragĂ©die s’entend dans une musique d’une profonde tristesse. Pas le temps de s’apitoyer car l’heure est grave Ă  Storybrooke. Pour tenter d’empĂȘcher la Reine et la SorciĂšre de s’emparer de la dague de Rumpelstilskin, Mary Margareth et David la cherchent aussi et la trouvent. Sans surprise sur ce coup-lĂ , c’est prĂ©cisĂ©ment alors que Cora et Regina surviennent. A nouveau, un choix est proposĂ© Ă  Blanche-Neige. Une fois encore, elle choisit le bien mais, encore une fois, elle ne rĂ©colte que l’amertume de la dĂ©faite. C’est une succession de moments forts d’une grande violence psychologique. Le cynisme tranquille de Cora merveilleuse Barbara Hershey Ă  qui le tailleur va trĂšs bien est Ă©prouvant et stupĂ©fiant. Son machiavĂ©lisme Ă©clate et il est d’autant plus frappant que Cora ne triomphe pas exagĂ©rĂ©ment. Elle a la victoire modeste » ; mĂȘme sa propre fille en paraĂźt gĂȘnĂ©e. Les rĂ©vĂ©lations qui lui nous sont assĂ©nĂ©es sont d’autant plus percutantes qu’elles sont inattendues ! Le final est dĂ©stabilisant Blanche-Neige se demande si faire le bien n’est pas trop coĂ»teux. Tout ce que je veux, c’est une fin heureuse », assĂšne-t-elle a un Charmant trĂšs mal Ă  l’aise et qui tente en vain de la ramener Ă  plus de compassion. Cette discussion, trĂšs dure faite dans un beau jardin et sous un soleil froid, fait Ă©cho Ă  une autre, entre Mary Margaret et Regina plus tĂŽt On m’a toujours appelĂ© la Reine. C’est vous qui avez ajoutĂ© mĂ©chante » Ă  mon nom » dit cette derniĂšre, qui ne cache pas son amertume et combien elle est dĂ©sabusĂ©e. Elle a voulu changer et qu’en a-t-elle rĂ©coltĂ© ? Dans les deux cas, et particuliĂšrement dans le deuxiĂšme, c’est d’autant plus terrifiant que c’est digne. La derniĂšre rĂ©plique fait, elle, extrĂȘmement peur. Anecdotes Un titre français particuliĂšrement stupide. Le menu du DVD en VF Ă©crit mĂȘme Un poisson nommĂ© Cora ». Rena Sofer/Eva actrice amĂ©ricaine, peu vu au cinĂ©ma mais Ă  la tĂ©lĂ©vision dans HĂŽpital Central 1993-1998, Friends 2002, NCIS 2010, Cover Affairs 2010-2014. Absence de Meghan Ory et Émilie de Ravin Retour Ă  l'index 16. LA FILLE DU MEUNIER THE MILLER’S DAUGHTER ScĂ©nario Jane Espenson RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© Rumpelstilskin est sur le point de mourir. Dans le monde magique, il rencontre la jeune Cora et lui donne goĂ»t Ă  la magie. Critique Un magnifique Ă©pisode qui sublime Cora dont on comprend les motivations et les ressorts puissants qui l’ont animĂ© depuis tant d’annĂ©es. Le choix de Rose McGowan pour incarner Cora jeune est amplement justifiĂ© par la conviction que met l’actrice Ă  jouer cet ĂȘtre qui a jurĂ© un jour qu’il ne plierait plus jamais le genou. En plus de cela, elle est magnifique et, coup de bol, ce sont des modistes attentionnĂ©s Ă  la mettre en valeur qui ont confectionnĂ© sa garde-robe. Deux brĂšves scĂšnes au dĂ©part vont poser le dĂ©cor, notamment psychologique de Cora dont celle d’une paysanne subissant le mĂ©pris des Grands. Dans le rĂŽle du roi, Joaquim de Almeida rĂ©ussit une composition sans faute. VĂ©ritablement royal dans son maintien, il en impose sans exagĂ©ration. A ses cĂŽtĂ©s, le prince Henri et une princesse Eva mais n’est-ce pas le nom de la mĂšre de Blanche-Neige ? sont absolument quelconques et c’est tant mieux car c’est tout ce qu’on leur demande. Le bal qui suit est aussi rĂ©ussi que celui de Cendrillon saison 1 Ă  ceci prĂšs que l’actrice est d’une autre trempe. Cora a rĂ©ussi Ă  s’introduire masquĂ©e. Les dĂ©cors sont somptueux, les costumes magnifiques et la musique enjouĂ©e. Le spectateur a droit Ă  une seconde scĂšne entre le roi et Cora dont les Ă©changes rythment l’épisode. Chacun a lieu Ă  un moment clĂ© et aucun bavardage n’a cours. Chaque phrase fait sens parce que chacune a une consĂ©quence pratique importante. Pas dupe, il l’a repĂ©rĂ© et ses mots cinglants Tu n’as rien Ă  nous offrir que de la paille » sont prononcĂ©s avec la distance qui sied. Pas de mĂ©pris mais l’affirmation de la hiĂ©rarchie. FouettĂ©e par cette affirmation, Cora s’emporte et sa dĂ©claration selon laquelle elle peut changer la paille en or, mĂȘme si on peut admirer le cran qu’elle manifeste, ne lui vaut que les rires mĂ©prisants de la Cour. Le roi lui met un marchĂ© en main elle rĂ©ussit et Ă©pouse le prince ou elle Ă©choue et meurt. Rose McGowan ne faiblit pas ; elle parvient Ă  nous prendre avec elle et Ă  nous faire partager ses Ă©motions. Qui voudrait qu’elle Ă©choue ? Tout le monde est revenu Ă  Storybrooke mais Rumpelstilskin ne va pas mieux. Pour survivre, il n’y a qu’une solution et il la souffle Ă  Mary Margareth. Ce qu’il lui dit est terrifiant et leur Ă©change est d’une rare noirceur. On se pince pour y croire mais, aprĂšs le final de l’épisode prĂ©cĂ©dent, on est plus qu’enclin Ă  croire que cela est possible. Ginnifer Goodwin se montre parfaite dure, en colĂšre, manipulatrice oui ! la douce institutrice ! et, finalement, honteuse. Pour protĂ©ger la boutique, c’est Emma qui doit lancer le sort ! Comme celle-ci ne semble pas comprendre, Rumpelstilskin use avec elle du ton du maĂźtre avec l’élĂšve et ça marche ! Jennifer Morrison nous montre une Emma satisfaite mais aussi qui semble avoir apprĂ©ciĂ© ce qu’elle a ressenti. Visiblement, la magie, on y prend goĂ»t. Ce qui est exactement ce qu’à ressenti Cora quand, venu dans sa prison, Rumpelstilskin lui offre un marchĂ©. On a un autre aperçu de la force de caractĂšre de la jeune femme plutĂŽt que de laisser faire, elle veut apprendre. Le magicien semble apprĂ©cier cette fougue. Un dĂ©tail cependant dans cette scĂšne surprend Cora sait lire. Comment la fille d’un pauvre meunier aurait-elle pu apprendre ? Petite facilitĂ© scĂ©naristique qu’on pardonne aisĂ©ment Ă  Jane Espenson tant son scĂ©nario est impeccable. La leçon que Rumpelstilskin professe est magistralement mise en scĂšne c’est violent, sensuel, Ăąpre ; le tout Ă©clairĂ© par un feu de cheminĂ©e aux couleurs infernales. Le conseil final est Ă  la hauteur de ce moment Ne t’arrĂȘte pas avant de les avoir tous mis Ă  genoux ». Quand elle rĂ©itĂšre son prodige devant le roi qui tient parole, nulle joie chez elle mais l’orgueil de celle qui a rĂ©ussi Ă  faire taire les rires. Cora avouera ne pas aimer son Ă©poux mais semble sincĂšre quand elle dit chercher l’amour. Cora a-t-elle jamais aimĂ© ? Elle n’a cessĂ© de dire Ă  sa fille qu’elle l’aimait et c’est ensemble qu’elles attaquent la boutique de Gold sur une musique menaçante. Le combat qui suivra sera d’une belle intensitĂ©. On sourit un instant devant le trio armĂ© d’épĂ©es face aux deux magiciennes. Ils veulent se battre pour les gens qu’ils aiment. L’amour est une faiblesse » avait dit le roi Ă  sa belle-fille. Sa perspicacitĂ© face Ă  cette derniĂšre nous donne des sueurs froides car, nous ne donnions pas cher de la vie de cet homme. Contre toute attente, il lui offre un marchĂ© et elle l’acceptera. Elle choisira le pouvoir plutĂŽt que l’amour. ConfusĂ©ment, Regina le sait et elle doute du bien-fondĂ© des dĂ©clarations de sa mĂšre. La voir dĂ©sirer plus de pouvoir encore n’est pas pour la rassurer mais c’est justement la soif de reconnaissance et d’amour de Regina qui causera la perte de la SorciĂšre. Entretemps, Rumpelstilskin aura fait sa confession Ă  Belle par tĂ©lĂ©phone et c’est splendide, bouleversant tant la sincĂ©ritĂ© Ă©clate chez ce menteur patentĂ© qui serre les dents pour que son dernier souffle ne parte pas trop vite. La sobriĂ©tĂ© qu’ont alors Michael Raymond-James et Jennifer Morrison est prĂ©cisĂ©ment ce qui convient et l’on ne peut qu’ĂȘtre touchĂ©. D’émotion, il en est encore question lors de l’ultime face Ă  face de Cora et de Rumpelstilskin. Mais sa main est brutalement arrĂȘtĂ©e ! AprĂšs un bref instant, Cora dĂ©faille et elle meurt dans les bras de sa fille. Oui, Cora aimait sa fille. Anecdotes Rose McGowan/Cora jeune actrice amĂ©ricaine, nĂ©e Ă  Florence en Italie, surtout connue pour avoir jouĂ©e dans Charmed 2001-2006. Depuis 2013, elle figure au casting de Chosen. Au cinĂ©ma, elle est apparue dans Scream 1996, Le Dahlia noir 2006, Boulevard de la mort/PlanĂšte terreur Tarantino/Rodriguez, 2006-2007. Joaquim de Almeida acteur portugais, polyglotte, a la longue carriĂšre internationale. On l’a vu ainsi dans Les deux Fragonard Le Guay, 1989, Le Masque de Zorro Campbell, 1998, Capitaines d’avril Maria de Medeiros, 2000, Che- 2Ăšme partie Soderberg, 2006, Fast & Furious 5 Lin, 2011. A la tĂ©lĂ©vision 24 heures chrono 2003-2004, Mentalist 2012, Revolution 2014. Le titre fait Ă©cho Ă  une parole prononcĂ©e par Cora dans l’épisode prĂ©cĂ©dent. Absence de Colin O’Donoghue Retour Ă  l'index 17. BIENVENUE À STORYBROOKE WELCOME TO STORYBROOKE ScĂ©nario Ian Goldberg et Andrew Chambliss RĂ©alisation David M. Barrett RĂ©sumĂ© En 1983, un pĂšre et son fils campaient lĂ  oĂč apparut soudainement Storybrooke. De nos jours, la Reine veut sa vengeance. Critique Un Ă©pisode bien meilleur quand on le regarde une seconde fois car on perçoit toutes les choses importantes qui vont survenir et le pourquoi de bien des choses. Pour aller de l’avant, il est parfois nĂ©cessaire de revenir en arriĂšre. L’épisode compte deux segments l’un dans le passĂ© et l’autre dans le prĂ©sent. La structure est classique dans la sĂ©rie sauf qu’ici les deux scĂ©naristes ont l’idĂ©e gĂ©niale de faire de Storybrooke le centre de toute l’action. On assiste ainsi Ă  la naissance de la ville. L’idĂ©e de l’orage nocturne est un peu banale mais la scĂšne est brĂšve et surtout centrĂ© sur un pĂšre et son fils venu camper. Qu’il y ait eu des tĂ©moins Ă  l’apparition d’une ville qui n’existe pas est une idĂ©e brillante d’autant qu’elle ne sera pas couplĂ©e Ă  une montĂ©e de l’étrange comme un banal film d’horreur. L’essentiel sera rĂ©aliste et c’est bien lĂ  l’originalitĂ©. Nous assistons au lever royal et le pyjama de soie de Regina Mills », maire de Storybrooke est trĂšs beau et la met bien en valeur, moins toutefois que la chemise de nuit ultĂ©rieure qui est d’un sexy. La joie l’illumine elle a rĂ©ussi ! Voici le lien entre les deux parties de la sĂ©rie que l’on voyait jusqu’alors le passĂ© dans le monde magique et Storybrooke la contemporaine. Nous comprenons aussi ce que Storybrooke pouvait avoir de faux c’est la mĂȘme journĂ©e qui recommence encore et encore sauf pour Regina. Cette rĂ©itĂ©ration n’est pas lassante car la mise en scĂšne est trĂšs fluide et surtout l’expression de Lana Parrilla se modifie insensiblement Ă  mesure que la lassitude la gagne. Aussi va-t-elle accueillir plutĂŽt bien car on ne change pas un caractĂšre ! Kurt et Owen, le pĂšre et le fils que le shĂ©rif Graham lui amĂšne. Elle ira mĂȘme jusqu’à les inviter Ă  dĂźner. Oui, la vie d’une Reine que ses sujets rĂ©vĂšrent et craignent est bien triste. Que nous sachions ce qu’elle a fait et combien elle peut ĂȘtre cruelle ne nous empĂȘche pas de ressentir de la sympathie pour elle. C’est une femme seule et malheureuse et Lana Parrilla est magnifique dans chacune de ses scĂšnes. Parfois mise de cĂŽtĂ© cette saison, elle saisit cet Ă©pisode dont elle est la vedette pour montrer tout l’étendue de son talent. En face, John Pyper-Ferguson se dĂ©fend trĂšs bien. Il incarne un veuf qui aime son fils et ira jusqu’au bout pour lui. Il apporte un brin d’humour ponctuellement, ce qui souligne par contraste la grande tristesse qui habite l’épisode. Lequel trempe dans la pluie et le brouillard. On dira que le climat de la Colombie-Britannique aura su inspirer les scĂ©naristes ! Le dĂźner sera l’occasion d’une double discussion Ă  cƓur ouvert qui peuvent paraĂźtre anodine mais qui auront une importance capitale. La premiĂšre pose le diagnostic partagĂ© de ce qui rapproche Kurt et Regina. Tous deux voulaient partir pour changer de vie mais Ă  quoi sert d’avoir une nouvelle vie si l’on n’a personne avec qui la partager » et Owen dira Ă  Regina qu’elle serait une bonne mĂšre. L’idĂ©e sera gardĂ©e pour la saison suivante mais dans l’immĂ©diat c’est un engrenage qui se met en place. EsseulĂ©e, Regina redevient briĂšvement la Reine pour empĂȘcher Kurt et Owen de partir mais elle se fait surprendre par Kurt ! Il s’en suit une course poursuite Ă  voiture inusitĂ©e dans la sĂ©rie mais David M. Barrett saisit l’occasion tendue pour tourner une belle scĂšne d’action tonique et bien rythmĂ©e. Dommage que la musique manque cruellement d’originalitĂ©, Ă  ce moment comme tout du long de l’épisode d’ailleurs. On n’échappe pas Ă  la Reine se dit-on alors mais le scĂ©nario nous rĂ©serve une belle surprise. La Reine – ou plutĂŽt Regina – fait preuve de mansuĂ©tude. Le zoom arriĂšre nous donne alors Ă  voir une femme dĂ©truite. Le second segment est plus court, plus anecdotique aussi sans doute et moins original car reprenant un schĂ©ma plus classique la Reine contre la famille royale ». Enterrant sa mĂšre dans son caveau, elle est folle de chagrin et elle veut tout sa vengeance et Henry. Sa vengeance est quelque part en court car Mary Margareth est malade de ses actes. Tellement malade qu’elle dĂ©sirera mourir mais subira pire encore. Regina a retrouvĂ© un sort qui oblige quelqu’un Ă  aimer quelqu’un d’autre. Rumpelstilskin prĂ©vient Emma, David et Henry. C’est Jared S. Gilmore qui sauve ce que ce moment pourrait avoir de convenu. La douleur qu’exprime le jeune acteur est poignante et nous laisse dans l’expectative. Il ne veut rien de moins que faire disparaĂźtre la magie de Storybrooke ! Pour cela, il a une idĂ©e explosive ! Regina l’empĂȘchera de rĂ©ussir mais voilĂ  que David, Emma et Neal surviennent et Ă  nouveau la confrontation est sur le point d’éclater. On reste par contre Ă  nouveau dubitatif sur l’efficacitĂ© d’un revolver contre une boule de feu. C’est bien la tension que les acteurs parviennent Ă  mettre qui crĂ©dibilise cette scĂšne et, lĂ  encore, l’intervention d’Henry qui s’interpose. Il est l’enjeu et il le sait. Il obtient d’ailleurs que Regina renonce Ă  son sortilĂšge. Pas de faute dans le jeu de Jared S. Gilmore. La magie abĂźme tout » s’écrie-t-il avec une colĂšre d’autant plus touchante qu’elle est emplie de chagrin. S’il est parfait, ses parents » sont plus en dedans. Un dernier Ă©lĂ©ment existe en filigrane et il est lourd de menace pour l’avenir. Anecdotes Retour de Jamie Dorman pour cet Ă©pisode. John Pyper-Ferguson/Kurt acteur canadien d’origine australienne, on a pu le voir dans X-Men l’affrontement final 2006 mais plus souvent Ă  la tĂ©lĂ©vision Brisco County 1993-1994, MilleniuM 1997-1998, Les Experts 2000, 2010, Brothers & Sisters 2006-2007, Terminator Les chroniques de Sarah Connors 2009, Grimm 2012. Absence d’Émilie de Ravin et Colin O’Donoghue. C’est aussi le dernier Ă©pisode dans lequel joue Meghan Ory. Bien que crĂ©ditĂ©e comme actrice principale jusqu’à la fin, l’actrice n’apparaĂźtra plus, partie tourner la sĂ©rie Intelligence. Retour Ă  l'index 18. SINCÈRE, ALTRUISTE ET COURAGEUX SELFLESS, BRAVE AND TRUE ScĂ©nario Robert Hull et Kalinda Vasquez RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© FrappĂ© par la douleur alors qu’il sĂ©journe en ThaĂŻlande, August cherche un guĂ©risseur et le trouve Ă  Hong Kong. Ce qui se passe ensuite a des consĂ©quences Ă  Storybrooke. Critique Un Ă©pisode dĂ©cevant, languissant dont tout l’intĂ©rĂȘt est de poser les jalons de la fin de saison. CentrĂ© sur August Booth alias Pinocchio, l’épisode suit deux axes dans le passĂ© d’August Ă  Hong Kong et maintenant Ă  Storybrooke. Il Ă©claircit le rĂ©cit qu’il tint Ă  Emma dans La promesse de Pinocchio » mais plusieurs Ă©lĂ©ments ne convainquent pas. D’abord, il n’y a aucun passage dans le monde magique, ce qui est difficile Ă  avaler. Ensuite, la mise en scĂšne Ă©clate le rĂ©cit en saynĂštes mal reliĂ©es et prive l’épisode de tout rythme. Enfin, les dĂ©cors de Hong Kong » sont d’une tristesse et d’une laideur infĂąme et n’ont aucune crĂ©dibilitĂ© quand ceux de Storybrooke sont platement fonctionnels. Maintenant Ă  Storybrooke, Neal annonce Ă  Emma que Tamara, sa fiancĂ©e, vient le rejoindre et il veut qu’elles discutent ensembles ! C’est pathĂ©tique et les comĂ©diens le sentent bien, ne se bougeant pas vraiment pour nous intĂ©resser. Le petit dĂ©jeuner pris en commun avec Henry est d’une banalitĂ© insipide et le rĂ©cit de la rencontre Neal/Tamara sans intĂ©rĂȘt. Pendant ce temps, Mary Margareth soigne sa dĂ©pression en tirant Ă  l’arc et, sans qu’on comprenne bien comment, elle a l’idĂ©e d’aller voir plus loin et tombe sur une caravane abandonnĂ©e dans laquelle croupit August redevenu un pantin de bois ! C’est sa vĂ©ritable apparence puisqu’il n’a pas Ă©tĂ© sincĂšre ! Pour le coup, le dialogue entre Eion Bailey et Ginnifer Goodwin rehausse subitement le niveau car il est lourd de tous ce qu’ils ont sur le cƓur, de l’espoir dont ils ne se dĂ©font pas quoiqu’il leur fasse mal. Au milieu d’un Ă©pisode bavard, c’est une brĂšve Ă©tincelle de sincĂ©ritĂ©. A Hong Kong, August est amenĂ© devant un curieux homme baptisĂ© le Dragon et qui peut soigner beaucoup de maux que la mĂ©decine scientifique ne parvient pas Ă  guĂ©rir. Surprise, il connaĂźt l’identitĂ© de Booth ! Mais ce que cette rĂ©vĂ©lation pourrait avoir d’intĂ©ressant est piratĂ© par une mise en scĂšne lourde ; le mouvement de la camĂ©ra est lent et routinier. Visiblement, le rĂ©alisateur est lassĂ© de cette figure de style pour filmer les dialogues. Pourtant, c’est lĂ -bas qu’August va rencontrer Tamara ! Soudain, le personnage devient intrigant. Si elle est venu voir le Dragon, n’est-ce pas parce qu’elle croit Ă  la magie contrairement Ă  ce qu’elle a dĂ©clarĂ© avec vĂ©hĂ©mence Ă  Neal ? NĂ©anmoins, encore une fois, c’est plat et la mise en scĂšne bassement fonctionnelle. On sait ce qui va se passer et pas grand-chose ne vient casser le sentiment de lassitude qui gagne petit Ă  petit le spectateur. Plus l’épisode avance et plus on le trouve long et interminable. La seconde rencontre entre Pinocchio et l’étrange Tamara se dĂ©roulera Ă  Storybrooke. Elle lui offre de sauver sa peau contre son dĂ©part mais refuse de dire ce qu’elle est venu rĂ©ellement faire. Franchement, Ă  ce moment-lĂ , on s’en fiche pas mal. Sonequa Martin-Greene est vraiment la seule Ă  croire Ă  cet Ă©pisode et elle incarne Tamara avec une belle Ă©nergie mais elle est impuissante devant la rĂ©alisation quelconque, un scĂ©nario qui n’en finit plus d’agoniser et une musique absente seule exception, la sĂ©ance de tir Ă  l’arc sur fond de rock !. Si Tamara tombe le masque devant August mais pas devant Neal, Greg Mendell fait de mĂȘme devant Regina mais c’est celle-ci qui le dĂ©masque il est Owen ! De la tension se dit-on ? Que dalle oui ! La scĂšne tourne court car Sa MajestĂ© se la joue Emma-de-la-saison-1 avec des rĂ©pliques bassement rĂ©alistes mais il ne la croit pas nous non plus d’ailleurs et c’est tout. Lana Parrilla n’y peut pas grand-chose, d’autant qu’Ethan Embry n’est pas d’un charisme mirobolant et qu’il commence Ă  lasser. Qu’il fasse quelque chose, de mal sans doute mais qu’il fasse quelque chose ! Le pire reste la mort du Dragon tuĂ©e par Tamara. La scĂšne, lĂ  encore, partait bien mais elle fait pschitt et nous laisse incrĂ©dules devant tant d’impĂ©ritie et de naĂŻvetĂ© scĂ©naristique ! Cet homme pratiquait la magie et il est assassinĂ© par un Taser !! Eion Bailey aura l’occasion de dynamiser la fin de l’épisode mais sa mort » puis sa mĂ©tamorphose en un vrai petit garçon » parce qu’il aura rĂ©ussi Ă  ĂȘtre sincĂšre, altruiste et courageux », si ce sont de jolis moments d’émotions, restent superficiels. Que Tamara finisse par dire qu’elle croit finalement Ă  la magie permet juste de passer Ă  la suite et d’espĂ©rer un peu plus de magie justement ! Anecdotes Tzi Ma/le Dragon acteur amĂ©ricain nĂ© Ă  Hong Kong. Il a jouĂ© dans Le Pic de Dante 1997, 24 heures chrono 2005-2006 et 2014. Sonequa Martin-Greene/Tamara cette actrice amĂ©ricaine est surtout connue pour ses rĂŽles dans The Good wife 2009-2011 et The Walking Dead depuis 2012. Retour de Eion Bailey. Absence de Robert Carlyle, Émilie de Ravin et Colin O’Donoghue Retour Ă  l'index 19. LACEYLACEY ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Milan Cheylov RĂ©sumĂ© A Storybrooke, Belle retrouve la mĂ©moire
mais ce n’est pas la sienne ! Dans le monde magique, on dĂ©couvre les premiers temps de la vie de Belle chez Rumpelstilskin Critique Beau redressement de la sĂ©rie avec cet opus centrĂ© sur le couple Émilie de Ravin/Robert Carlyle qui, par des effets de symĂ©trie bien connus mais ici pleinement maĂźtrisĂ©s, se re dĂ©couvrent. La premiĂšre scĂšne est trompeuse mais finement jouĂ©e par un passage dynamique de la gaitĂ© au drame sur fond de cauchemar. Frappant et inquiĂ©tant. Le lien avec ce qui a prĂ©cĂ©dĂ© nous rappelle que ce problĂšme » est toujours en suspens. M. Gold rejoint Belle Ă  l’hĂŽpital ; ils ne s’étaient pas parlĂ© depuis le moment oĂč il s’était confessĂ© La fille du meunier ». Ces retrouvailles sont marquĂ©es du sceau de la tendresse avec une musique douce et agrĂ©able. On est loin des crises d’hystĂ©ries des dĂ©buts de sa maladie. S’il nie l’avoir guĂ©ri, il passe un marchĂ© avec elle et la fleur bleue qui sommeille en nous s’émeut. Sauf que Regina passant par lĂ  jette un sort Ă  la belle ! L’explication entre les deux magiciens tourne Ă  l’avantage de la Reine. Lana Parrilla, en dehors du fait qu’elle arbore une tenue trĂšs Ă©lĂ©gante et sexy, rayonne d’une joie malfaisante. C’est grinçant, plein d’ironie et de fureur rentrĂ©. La seule solution pour briser la malĂ©diction paraĂźt hors d’atteinte. Par contre, un fait surprend cette derniĂšre scĂšne se dĂ©roule dans le bureau de Regina. Visiblement, elle est toujours maire de Storybrooke ! Dans le passĂ©, nous sommes aux premiers jours de la prĂ©sence de Belle comme servante de Rumpelstilskin La Belle et la BĂȘte ». Elle se lamente sur son sort dans une prison qui fait tristement dĂ©cor. On passe vite dans la grande salle bien connue, qui, elle ressemble furieusement Ă  un dĂ©cor numĂ©rique. Ce qu’elle est d’ailleurs ! Un archer tente soudain de voler une baguette magique mais est capturĂ©. La scĂšne est dynamique et ouvre l’arc narratif propre Ă  cet Ă©pisode. Si le nom de l’archer n’est rĂ©vĂ©lĂ© qu’à la toute fin, il ne faut pas ĂȘtre grand clerc pour le dĂ©couvrir. Heureusement, cette rĂ©vĂ©lation » est purement anecdotique. Les relations entre le maĂźtre et la domestique n’en seront plus que tendues et ça ne s’arrangera pas quand elle libĂšrera l’archer voleur qui subissait des tortures. On ne fĂ©licitera pas vraiment les maquilleurs qui ont Ă©tĂ© plutĂŽt lĂ©gers sur le maquillage justement, d’autant que Tom Ellis manque de panache et est moyennement convainquant sur ce passage-lĂ . Dernier dĂ©tail embarrassant l’image est floue dans la grande salle. Un dĂ©faut dĂ©jĂ  prĂ©sent dans la saison prĂ©cĂ©dente. Par contre, Émilie de Ravin nous rĂ©gale par la conviction qu’elle dĂ©ploie pour composer une Belle courageuse et loyale. L’épisode reprend un arc ouvert par Le petit gĂ©ant » quand Blanche et Charmant emmĂšne Emma jusqu’à un champ de haricots magiques dissimulĂ©s par la magie et que cultive Anton. Si le climat est Ă  la bruine et le chapeau d’Emma atroce, tout ce passage est Ă  la fois plein d’entrain et mĂȘme d’humour tout en gardant une note d’émotion. Ces haricots permettront aux habitants de regagner leur monde dont l’épopĂ©e d’Emma et Blanche a montrĂ© qu’il existe toujours, au moins partiellement. L’explication entre les parents et leur fille est brĂšve mais touchante car si le couple veut partir, Emma n’est pas prĂȘte Ă  les suivre. Nous n’aurons pas ici la rĂ©ponse mais une tension vient de s’ajouter. D’autant que Regina, qui n’était pas dans la confidence, va dĂ©couvrir le champ. Le sort qu’elle a jetĂ© Ă  Belle a confĂ©rĂ© Ă  celle-ci une autre personnalitĂ©, celle d’une certaine Lacey qui est l’antithĂšse de Belle ! Normale puisque c’est celle dont la malĂ©diction aurait dĂ» la doter sans qu’on comprenne vraiment pourquoi ce ne fut pas le cas celle d’une femme lĂ©gĂšre qui porte des tenues provocantes, joue au billard de façon aguichante et consomme beaucoup d’alcool ! Le dĂ©cor du Rabbit Hole » est prĂ©cisĂ©ment le style que l’on attend du lieu chaud » de Storybrooke, mĂȘme si sa soudaine apparition est un peu facile. Le visage consternĂ© de Gold est Ă©patant et nous arrache un sourire embarrassĂ© mais voir le maĂźtre de la magie craint de tous totalement perdu est un spectacle rare ! Robert Carlyle n’avait pas encore jouĂ© de cette corde sur son arc mais il est pleinement convainquant. Gold a Ă©tĂ© tellement touchĂ© par ce qu’il a vu qu’il va demander un nouveau conseil amoureux au prince charmant ! C’est finement jouĂ©. D’un cĂŽtĂ©, Robert Carlyle, gĂȘnĂ© aux entournures et de l’autre Josh Dallas, qui restitue le passage entre l’incrĂ©dulitĂ© ironique et la bontĂ© intrinsĂšque de son personnage. La mise en Ɠuvre de la stratĂ©gie nous offre une scĂšne hilarante entre Gold et Lacey qui aime le hard rock ! qui accueille avec causticitĂ© sa demande de rancard. Les scĂ©naristes nous gratifient en prime d’une citation croustillante Dom Juan n’était rien avant de passer un contrat avec moi » affirme Gold ! On est pliĂ© !! Et cela ne va pas s’arranger pour nous avec le dĂźner qui s’ensuit et qui est totalement dĂ©sastreux. L’entendre dire qu’elle ne comprend pas pourquoi les gens ont peur de lui est ahurissant. Émilie de Ravin met une Ă©nergie canaille qui nous convainc aisĂ©ment. Il est certain qu’elle a bien dĂ» s’amuser Ă  jouer cette version alternative de son personnage. Tout comme Robert Carlyle qu’on a rarement vu aussi pesant. Gold est complĂštement dĂ©passĂ©, ce qui n’a pas dĂ» lui arriver souvent ! Le final de l’épisode est un rĂ©gal avec la conclusion absolument symĂ©trique et dissemblable des deux segments. Rumpelstilskin fait montre de compassion envers le voleur mĂȘme s’il le nie, on a son honneur quand mĂȘme ! et donne du cachet Ă  ses scĂšnes dans une forĂȘt qui en manque singuliĂšrement. Ça ne donne pas envie de dĂ©couvrir la Colombie-Britannique Ă  la saison des pluies ! Belle est ici tendrement moqueuse ; c’est probablement Ă  ce moment qu’elle tombe amoureuse de Rumpelstilskin. Tout comme Lacey quand elle voit Gold se dĂ©chaĂźner dans un accĂšs de rage sur un pauvre type qui ne mĂ©ritait pas ce qui lui arrive mais qui paye pour toutes les couleuvres que Gold a dĂ» avaler. Le plus beau c’est que cette conclusion, superbement amenĂ©e avec une belle maĂźtrise de la narration, est complĂštement logique mais qu’elle nous surprend quand mĂȘme ! Anecdotes PremiĂšre rĂ©fĂ©rence Ă  Robin des bois. Tom Ellis, qui incarne Robin ici, sera plus tard remplacĂ© par Sean Maguire. Retour Ă  l'index 20. LA MÉCHANTE REINE THE EVIL QUEEN ScĂ©nario Christine Boylan et Jane Espenson RĂ©alisation Gwyneth Horder-Payton RĂ©sumĂ© Dans le monde magique, la Reine change d’apparence pour comprendre pourquoi personne ne l’aide Ă  traquer Blanche-Neige. A Storybrooke, Regina songe Ă  dĂ©truire la ville ! Critique Un Ă©pisode de bonne facture quoique le segment storybrookien soit plus faible que celui dans le monde magique. A Storybrooke, une alliance se noue entre Greg, Tamara et le capitaine Crochet. Lequel va ensuite proposer une autre alliance Ă  Regina ! Pour son grand retour dans la sĂ©rie, Colin O’Donoghue ne se manque pas et compose un pirate vĂ©ritablement agent double ! Ce dernier a bien appris auprĂšs de Cora dont il fait un Ă©loge funĂšbre assez surprenant. De son cĂŽtĂ©, Regina a dĂ©couvert ce que Charmant et Blanche veulent faire d’elle et elle ne songe Ă  rien de moins qu’à dĂ©truire Storybrooke ! Par contre, les scĂ©naristes commettent Ă  nouveau l’erreur de faire dĂ©pendre les plans de la souveraine d’autrui. Elle a besoin d’un objet cachĂ© sous la bibliothĂšque et elle trahit Crochet pour qu’il lui laisse le temps d’agir. C’est recycler des Ă©lĂ©ments de la saison 1 encore un monstre mĂȘme s’il est assez rĂ©ussi et c’est vraiment abuser. Par contre, le dĂ©cor de la grotte est plutĂŽt bien fait et le dynamisme que Gwyneth Horder-Payton insuffle Ă  sa mise en scĂšne ajoutĂ©e Ă  des effets spĂ©ciaux convaincants, rend la scĂšne vivante et trĂšs intĂ©ressante Ă  suivre. Mais Regina devra payer le prix de sa trahison. Dans le monde des contes, la Reine ne comprend pas pourquoi les villageois ne l’aident pas Ă  trouver Blanche-Neige et elle s’en ouvre Ă  Rumpelstilskin. TrĂšs ironique, il semble essayer de le lui faire comprendre mais elle paraĂźt ne pas saisir. Si la scĂšne jouit d’une belle photographie, elle sonne Ă©trangement. La Reine est-elle stupide ou aveugle ? C’est gĂȘnant le scĂ©nario semble vouloir rogner sur son intelligence pour l’amener Ă  vouloir changer d’apparence afin de se fondre dans le peuple et comprendre. Le procĂ©dĂ© est classique Louis XI semble l’avoir utilisĂ© mais ici il est amenĂ© plutĂŽt maladroitement comme si Christine Boylan et Jane Espenson savaient oĂč elles allaient mais pas quel chemin prendre. Toujours est-il que Regina devient une paysanne. Sauf qu’elle ne se montre vraiment pas douĂ©e comme agent infiltrĂ© et ne devra son salut qu’à l’intervention de Blanche-Neige ! Ce passage est ridicule tellement il est bĂȘte. Était-ce la peine de faire de Sa MajestĂ© un ĂȘtre puissant, intelligent et rusĂ© pour tout envoyer promener d’un coup ? C’est choquant et rĂ©voltant ! De qui se moque-t-on ? DĂ©cidĂ©ment, cet Ă©pisode multiplie les scĂšnes tĂ©lĂ©phonĂ©es. C’est d’autant plus dommage que Lana Parrilla est impeccable tout du long mĂȘme si elle surjoue lorsqu’elle grille » sa couverture. A scĂšne peu convaincante jeu outrancier. Storybrooke compte une autre partie les soupçons qu’Emma conçoit Ă  l’encontre de Tamara Ă  l’issue d’une rencontre brĂšve mais assez drĂŽle. L’ex blonde de Neal et l’actuelle brune se font un grand concours de politesse et de sourires qui nous en arrache un ! Pour Emma, c’est de Tamara qu’ils doivent se mĂ©fier. LĂ , le scĂ©nario vise juste en faisant de la Sauveuse la soupçonneuse car il est facile de penser que ses soupçons viendraient d’une jalousie et d’une volontĂ© de se remettre avec Neal. Jennifer Morrison retrouve des couleurs et imprime une grande conviction Ă  son personnage avec juste assez d’exagĂ©ration pour laisser place Ă  l’incrĂ©dulitĂ©. Monter une opĂ©ration secrĂšte avec Henry l’opĂ©ration Mante Religieuse » ! C’est James Bond Ă  Storybrooke ! permet aussi Ă  l’actrice de se placer sur le registre de l’émotion dans lequel elle est excellente. La dĂ©ception d’Emma lorsque ses recherches se rĂ©vĂšlent vaines est vraiment bien rendu et l’actrice nous place dans une position trĂšs inconfortable quoique passionnante nous savons que Tamara est une mĂ©chante » mais rien ne le prouve. Regina impuissante sur ce coup, il ne reste plus qu’Emma pour sauver Storybrooke une nouvelle fois ! Le sauvetage de la Reine par Blanche-Neige permet toutefois plusieurs scĂšnes importantes. D’abord, le sauvetage lui-mĂȘme bĂ©nĂ©ficie d’effets spĂ©ciaux trĂšs corrects et d’un combat bien chorĂ©graphiĂ©. Ensuite, tout le passage de la maladie de la souveraine est rendu intĂ©ressante par un jeu de la camĂ©ra tantĂŽt proche tantĂŽt Ă  distance des actrices et ce passage dans la forĂȘt se fait en extĂ©rieur et permet de respirer. La conversation de Blanche et de celle dont elle ne comprend pas tout de suite qu’elle est son ennemie jouit d’un bon rythme et la marche des personnages scande la fine Ă©tude psychologique que Blanche-Neige fait de la Reine. Ginnifer Goodwin sait parfaitement rendre la bontĂ© intelligente de son personnage. Aucune naĂŻvetĂ© chez elle mais la conviction que le bon est prĂ©sent chez chacun et peut donc se rĂ©vĂ©ler. Lana Parrilla compose en retour une Reine qui semble Ă©branlĂ©e par ce discours. Mais soudain, la situation bascule ! Un charnier apparaĂźt brusquement sous nos yeux et un lent mouvement de camĂ©ra, entrecoupĂ© de passages centrĂ©s sur les actrices, permet de dĂ©couvrir petit Ă  petit l’horreur du spectacle. La scĂšne est pleinement crĂ©dible et la dĂ©ception de Blanche est poignante elle renie ses paroles mais c’est aussi de la tristesse que l’on entend quand elle dit qu’il est trop tard pour la Reine. Cela aurait pu ĂȘtre parfait, mĂȘme la confrontation entre les deux ennemies, si la rĂ©vĂ©lation de l’identitĂ© de Sa MajestĂ© n’avait pas procĂ©dĂ© d’une nouvelle faute de celle-ci incapable de contrĂŽler sa langue. Lana Parrilla rattrape par son jeu en finesse ce que la scĂšne pourrait avoir de convenu mais c’est un peu facile et irritant tout de mĂȘme. Toujours est-il qu’elle tire les leçons de son aventure et c’est Caligula qui rĂ©sume le mieux sa philosophie dĂ©sormais Qu’ils me haĂŻssent pourvu qu’ils me craignent ! » Anecdotes Ethan Embry/Greg Mendell acteur amĂ©ricain, on l’a vu dans Arabesque 1994, Dragnet 2003-2004, Brotherhood 2006-2008, Docteur House 2010, Les Experts Miami 2011. Absence d’Émilie de Ravin Retour Ă  l'index 21. DEUXIÈME ÉTOILE A DROITE
 SECOND STAR TO THE RIGHT
 ScĂ©nario Andrew Chambliss et Ian Goldberg RĂ©alisation Ralph Hemecker RĂ©sumĂ© En quittant le monde magique, Baelfire se retrouve dans le Londres victorien. A Storybrooke, Neal dĂ©couvre la vĂ©ritĂ© sur Tamara. Critique CentrĂ© sur Michael Raymond-James, cet Ă©pisode comble quelques lacunes chronologiques et recentre la sĂ©rie sur sa composante magique ». On est tout d’abord quelque peu dĂ©sarçonnĂ© lorsque Baelfire, aprĂšs s’ĂȘtre sĂ©parĂ© de son pĂšre Le bon fils » tombe dans le Londres victorien. Mais, ce ne sera qu’un dĂ©cor pour planter l’action qui commence trĂšs vite. En tenue de David Copperfield, notre jeune ami Dylan Schmidt est trĂšs bon, entre dans une demeure bourgeoise parce qu’il meurt de faim. Il y rencontre la jolie Wendy Darling dont la famille l’adoptera. La maison est numĂ©rique, correcte mais sans plus et la fenĂȘtre, souvent ouverte, ne donne pas sur grand-chose de rĂ©el. C’est mieux fait qu’à l’époque des Avengers certes mais ça ne va pas plus loin. A Storybrooke, la famille royale » comprend que Regina a Ă©tĂ© enlevĂ©e. Cela renforce les soupçons d’Emma Ă  l’encontre de Tamara. Sur ce coup, voir Emma et Charmant l’arme au poing encore une fois est dĂ©rangeant, en plus d’ĂȘtre ridicule. Regina aurait Ă©tĂ© lĂ , pensaient-ils l’impressionner avec leurs pĂ©toires ? Le rĂ©alisme dessert par trop la crĂ©dibilitĂ© de l’histoire. En outre, on comprend l’agacement de Neal devant les soupçons de son ex, d’autant que Jennifer Morrison est un peu en dedans. L’actrice ne fait pas assez ressortir la jalousie de son personnage ; vrai moteur de ses soupçons. Pour retrouver Regina, pourquoi ne pas faire appel Ă  son vieil ami Rumpelstilskin ? C’est lĂ  aussi agaçant de revoir cette facilitĂ© un problĂšme, un sortilĂšge. Robert Carlyle la joue Ă  l’économie. Il est bien meilleur avec Émilie de Ravin, toujours en Lacey provocante et qui va mĂȘme suggĂ©rer Ă  son soupirant une idĂ©e qui nous effraye au plus haut point ! Le cƓur de l’épisode concernant la partie dans le passĂ© de Baelfire est rĂ©vĂ©lĂ© une nuit lorsque Wendy lui parle d’une ombre magique. Le moment est sĂ©rieux et l’incomprĂ©hension grande entre les petits Anglais Wendy a deux frĂšres et Baelfire concernant la magie. Si Dylan Schmidt ne va pas assez loin dans le registre de l’émotion, son tĂ©moignage » est poignant et toute la scĂšne est troublante. MalgrĂ© ses mises en garde, Wendy part avec l’Ombre pour le Pays Imaginaire dont c’est la premiĂšre mention. Ce lieu est connu de part Disney mais ce qui intĂ©resse c’est cette ombre et donc le travail narratif auquel la sĂ©rie soumet cet Ă©lĂ©ment. L’envol de Wendy donne lieu Ă  des effets spĂ©ciaux corrects et Ă  une douleur de Baelfire trĂšs bien rendue. Douleur aussi pour Regina. La Reine est soumise Ă  la torture par Greg et Tamara pour qu’elle rĂ©vĂšle oĂč est le pĂšre de Greg. Enfin, Ethan Embry nous montre quelque chose d’intĂ©ressant. La douleur qui anime son personnage depuis son enfance le rend cruel et vindicatif envers celle qui a brisĂ© sa famille. Le dĂ©cor de l’entrepĂŽt est d’un classicisme achevĂ© mais le rĂ©alisateur ne s’y attarde pas. Il prĂ©fĂšre complaisamment nous montrer les appareils de torture Ă©lectrique. C’est peu original certes mais c’est efficace et l’on souffre avec Regina qui fait montre d’un beau courage. Au fur et Ă  mesure que le temps passera, Lana Parrilla rendra sans trembler les supplices qu’endure son personnage. La musique nous aide aussi Ă  nous mettre en condition ! Le sort de Gold connecte » Blanche Ă  Regina elle va donc souffrir Ă©galement et Ginnifer Goodwin rĂ©ussit Ă  nous mettre mal Ă  l’aise. Nous sommes Ă©galement interpellĂ©s par la mention de donnĂ©es » recueillies pour un mystĂ©rieux QG » par les amants diaboliques. Leur mission paraĂźt aussi incroyable que crĂ©dible. DĂ©cidĂ©ment, ce scĂ©nario est riche mĂȘme si tout ne sera pas exploitĂ© ici. ScĂ©nario qui a aussi l’habiletĂ© de ne pas en rajouter dans la relation Neal/Emma. Il n’y a pas redite avec l’épisode prĂ©cĂ©dent et l’aveu de sa souffrance pour avoir abandonnĂ© Emma est un fantastique moment d’émotion qui bĂ©nĂ©ficie en plus d’un bel extĂ©rieur avec cette baie qui ouvre sur la mer. C’est profond, touchant et dit avec une sobriĂ©tĂ© douloureuse. Michael Raymond-James nous prend Ă  la gorge et Jennifer Morrison donne Ă  la rĂ©ponse d’Emma une force certaine. Le couple se reforme pour venir en aide Ă  Regina. Le dĂ©cor est bien mieux rendu avec une pĂ©nombre et une lumiĂšre bleutĂ©e qui nous plonge grĂące Ă  une rĂ©alisation tonique dans l’action. C’est dans ce lieu que Tamara tombe le masque. Le sentiment d’abandon, de trahison de Neal nous saute au visage. Abandon, c’est ce qu’à ressenti Wendy sur l’üle du Pays Imaginaire. La nuit, les enfants regrettent leurs parents mais l’Ombre ne les laisse pas partir. Wendy a pu le faire parce qu’elle est une fille. Freya Tingley, qui a su rendre le caractĂšre enjouĂ© et chaleureux de Wendy, parvient Ă  nous communiquer sa peur. Peur, qui chez le spectateur, se conjugue Ă  de nombreuses questions. Que veut cette Ombre ? Qui est-elle ? Nous ne le saurons pas mĂȘme lorsque Baelfire se sacrifie pour protĂ©ger les garçons Darling. Le vol du jeune garçon est un superbe moment et un des meilleurs effets spĂ©ciaux de toute la sĂ©rie. Nous traversons Londres d’abord au raz des cheminĂ©es slalom trĂšs dynamique ! puis nous prenons de la hauteur jusqu’au Ciel. Mais Baelfire n’arrivera pas jusqu’au Pays Imaginaire parvenant Ă  s’échapper. S’échapper, Neal n’y parviendra pas. MalgrĂ© un beau combat entre Tamara et Emma trĂšs convaincant, la traĂźtresse se fait la belle en jetant un haricot magique le passage qui s’ouvre est fatal au jeune homme. Son violent Ă©clairage vert Ă©meraude et son apparence de maelström donne Ă  ce vortex une crĂ©dibilitĂ© et une rĂ©alitĂ© certaine. Seule la chute de Neal est exagĂ©rĂ©e. Il aura cependant eu le temps d’entendre Emma confesser qu’elle a besoin de lui et qu’elle l’aime toujours. Jennifer Morrison est parfaite dans ce registre de l’émotion tragique et sa douleur est la nĂŽtre. Le pire est pourtant encore Ă  venir quand Regina, sauvĂ©e par Blanche et Charmant et on comprend sa douleur aussi !, confesse ce qu’elle avait l’intention de faire et, surtout, qu’elle n’a plus le contrĂŽle de la situation ! Storybrooke est en sursis !! Anecdotes Freya Tingley /Wendy Darling actrice australienne, vue dans Hemlock Groves 2013 et R. L. Stine’s The Haunting Hour 2014. Au cinĂ©ma, dans Jersey Boys 2014. Retour Ă  l'index 22. 
ET TOUT DROIT JUSQU’AU MATIN 
AND STRAIGHT ON TIL MORNING ScĂ©nario Edward Kitsis et Adam Horowitz RĂ©alisation Dean White RĂ©sumĂ© Storybrooke est sur le point de disparaĂźtre. Autrefois, dans le monde magique, Crochet rencontre Baelfire. Critique Comme de coutume, l’épisode compte deux segments la destruction programmĂ©e de Storybrooke et la rencontre entre Crochet et Baelfire. Ce second segment est moins dynamique mais il permet d’approfondir la psychologie du capitaine pirate et de poser les enjeux de la saison suivante. DĂšs le dĂ©part, Crochet sait qui est Baelfire mais il se taira et mentira aux Enfants Perdus qui le cherchent. Ce moment est rendu nerveux par le cĂŽtĂ© inquiĂ©tant des Enfants », par la nuit et sa lumiĂšre sĂ©pulcrale ; ce qui fait oublier la fausse mer et donc la maquette sur laquelle jouent les acteurs. C’est Ă  ce genre de dĂ©tail qu’on voit les bons comĂ©diens. Baelfire s’intĂšgrera bien allant jusqu’à rĂ©vĂ©ler son passĂ© au capitaine qui sait admirablement tirer les vers du nez. NĂ©anmoins, la camĂ©ra surprend le trouble de Crochet Ă  la suite de ces rĂ©vĂ©lations. Il en sait long pour se venger mais est-il touchĂ© par l’ouverture qu’a manifestĂ© le jeune garçon ? La question reste posĂ©e car Baelfire rompra avec Crochet. Tout au long de l’épisode, il nous sera donnĂ© de voir le talent de Colin O’Donoghue tourner Ă  plein. Nous connaissions Crochet charmeur, courageux, hĂąbleur, rusĂ© ; l’acteur joue bien aussi sur le registre de la sensibilitĂ©, de la dĂ©termination bien sĂ»r mais aussi le sens de la justice. Le capitaine pirate ne s’intĂ©ressait qu’à ce qui pouvait servir ses propres intĂ©rĂȘts et ce fut le moteur de ses actions jusqu’à prĂ©sent mais le personnage Ă©volue et se complexifie pour notre plus grand plaisir. La perte d’un ĂȘtre cher peut conduire un individu aux pires extrĂ©mitĂ©s. La mort supposĂ©e de Neal/Baelfire assomme Gold qui est prĂȘt Ă  mourir mĂȘme si la ville doit mourir avec lui ! Robert Carlyle est somptueux dans ses scĂšnes d’émotion. Il sait monter en puissance, faire ressentir le choc puis rendre la sensation que le sol se dĂ©robe sous ses pieds. Il aura une autre occasion de nous prendre Ă  la gorge lorsque Lacey redevient Belle. Symboliquement, la personnalitĂ© qui devait prendre place dans la ville disparaĂźt avec le théùtre sur lequel elle devait se produire. La tasse Ă©brĂ©chĂ©e joue Ă  plein son effet de madeleine de Proust » en reliant les moments, en abolissant la distance pour que les sensations se dĂ©veloppent. C’est vraiment Ă©mouvant et Émilie de Ravin y met du sien. Non seulement, elle joue une femme heureuse de retrouver son vĂ©ritable amour » mais qui peut rĂ©conforter Rumpelstilskin. Ne pas se sentir seul lorsqu’on est en deuil est absolument essentiel. Storybrooke doit mourir car le dispositif a Ă©tĂ© activĂ© par les deux mĂ©chants » de cette fin de saison. Greg et Tamara n’ont pas la classe de Cora mais l’obscuritĂ© de leurs desseins ajoutĂ©s Ă  leur fanatisme en font des ĂȘtres effrayants d’étrangetĂ©. L’activation du diamant produit un bel effet bleutĂ© et on oublie le caractĂšre artificiel des galeries de la mine. D’autant que Crochet fait merveille avec sa dĂ©sinvolture. DĂ©sinvolture qui est un leurre car le beau capitaine n’a pas l’intention de mourir avec Storybrooke et, avec la promptitude qui le caractĂ©rise, il se rallie au camp loyaliste ! Colin O’Donoghue pimente un moment qui Ă©tait extrĂȘmement dur la Reine peut ralentir le processus et permettre aux habitants pour fuir. Henry, nĂ© dans ce monde, n’a rien Ă  craindre mais le jeune garçon ne veut pas rester seul et sa douleur nous Ă©treint. Pour rĂ©cupĂ©rer les haricots magiques, Crochet et Charmant font Ă©quipe – ce qui est un bref moment cocasse - et la rencontre avec Greg et Tamara donne lieu Ă  une situation alerte, violente avec une poursuite pas mal faite dans le dĂ©cor de l’usine qui s’y prĂȘte bien ; le tout assorti d’un Ă©clairage dur et d’une musique enlevĂ©e. On se rĂ©gale ! L’émotion est au plus haut quand Regina confesse Ă  Emma que ralentir le processus la tuera. Dans un clair-obscur Ă  peine adoucie par la lueur bleu du diamant techniquement, c’est le saphir qui est bleu , celle que tout le monde prend pour un monstre dĂ©sire se sacrifier pour Henry Laissez-moi mourir en Ă©tant Regina » demande-t-elle Ă  une Emma que l’émotion rend muette. Lana Parrilla et Jennifer Morrison renouvellent avec brio les rencontres Regina/Emma. Au-delĂ  de leurs diffĂ©rences, toutes deux rendent comptent de ce qui rapprochent leurs personnages. Henry sera d’ailleurs leur sauveur. Disons-le Jared S. Gilmore a progressĂ© dans son jeu. L’obstination qu’il donne au refus d’Henry de voir mourir sa mĂšre » est bouleversant et dĂ©cisif. Blanche-Neige presse Emma de tout faire pour sauver Regina alors que la raison voudrait qu’ils s’en aillent. Jennifer Morrison est excellente dans ce bref moment oĂč Emma est tentĂ©e de vivre et de laisser mourir la Reine. Il est extrĂȘmement troublant de voir les anciens sujets opprimĂ©s se liguer pour ne pas laisser mourir leur ancien tyran. La surprise de la Reine en les voyant tous venir l’aider est d’une grande sincĂ©ritĂ©. La mort les frĂŽlera de prĂšs et Emma osera dire Maman, Papa » Ă  ceux Ă  qui elle a eu du mal Ă  pardonner son abandon. Et c’est dans un moment dĂ©sespĂ©rĂ© qu’elle parviendra Ă  tous les sauver. L’union fait la force ! Mais, pas le temps de souffler car Henry a Ă©tĂ© enlevĂ© par Greg et Tamara ! On passera sur la maigre vraisemblance de leur prĂ©sence dans la mine pour profiter du dynamisme qui porte le scĂ©nario de Kitsis et Horowitz. Les paroles Ă©changĂ©s par ce couple diabolique n’ont pas beaucoup de sens en elles-mĂȘmes mais elles font Ă©cho Ă  divers brefs moments de ces derniers temps et l’on ne peut ĂȘtre que trĂšs inquiets pour Henry. Surtout lorsque le trio s’échappe par la porte ouverte par le dernier haricot ! Les habitants de Storybrooke ville qui, dĂ©cidĂ©ment, a la vie dure ! sont bien proches de cĂ©der Ă  la colĂšre et au dĂ©sespoir quand, soudain, Crochet qui s’était fait la belle, revient sur ses pas ! Façon de parler bien sĂ»r puisqu’il est en bateau ! Il met ledit bateau Ă  leur disposition. Belle devant rester pour protĂ©ger la ville qui n’aura plus de maire ni de shĂ©rif, le Jolly Rodgers emmĂšne donc la famille royale, la Reine et le Crocodile une paix froide est signĂ©e entre anciens ennemis mortels au Pays Imaginaire. Une fin enlevĂ©e, dynamique et qui nous plonge d’emblĂ©e dans la suite ! Anecdotes Les titres des Ă©pisodes 21 et 22 indiquent le chemin menant au Pays imaginaire de Peter Pan Retour Ă  l'index
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Tinker Bell and the Great Fairy Rescue Film d'animation Film 1h16 États-Unis d'AmĂ©rique Accueil Fiches Film d'animation Clochette et l'expĂ©dition fĂ©erique Retour Ă  la liste des fiches SYNOPSIS Alors que Clochette se promĂšne avec Vidia, elles aperçoivent dans un jardin une ravissante maison de fĂ©es. DĂ©sireuse de la visiter, Clochette s'en approche dangereusement, malgrĂ© les conseils de prudence de Vidia. Ce que la jeune intrĂ©pide ignore, c'est que la maison appartient Ă  une petite fille de 8 ans du nom de Lizzy. Et lorsque cette derniĂšre approche, il trop tard pour faire demi-tour ! Clochette se retrouve dĂ©sormais prisonniĂšre, rĂ©vĂ©lant ainsi aux humains l'existence des fĂ©es. Vidia et ses amies vont dĂšs lors tout faire pour la libĂ©rer... Clochette et l'expĂ©dition fĂ©erique Vous ĂȘtes ici DOUBLAGE Dubbing Brothers France MIXAGE Shepperton Studios ADAPTATION Philippe Videcoq DIRECTEUR CRÉATIF Boualem Lamhene DIRECTION ARTISTIQUE Barbara Tissier SUPERVISEUR CRÉATIF Hugues Simon 21 voix uniques 12 rĂŽles/9 additionnelles
Clochetteet l'expédition féérique - Bande annonce 3 - VF - (2010) à la une bandes-annonces films cinéday salles/séances news dossiers ciné Toutes les bandes annonces. Clochette et l'expédition féérique - Bande annonce 3 - VF - (2010) par Orange - Webedia. info. Afin de garder secrÚte l'existence des fées, Clochette va devoir faire équipe avec une rivale Vidéo suivante
AlloCiné News Cinéma Meilleurs films Films à l'affiche Prochainement Séances Box Office Courts-métrages Tous les films Séries Streaming Trailers DVD VOD Kids DISNEY+ Mon compte Identifiez-vousCréez votre compte Clochette et l'expédition féérique News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse Streaming VOD Blu-Ray, DVD Photos Musique Secrets de tournage Récompenses Films similaires 1 Bande-annonce & Teasers 135 115 041 2 Emissions d'actu ou bonus 1252 357Vidéo en cours Commentaires Pour écrire un commentaire, identifiez-vous Voir les commentaires
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 RĂ©alisateur Peggy Holmes, Roberts Gannaway Casting Mae Whitman, Lucy Hale, Timothy Dalton, Jeff Bennett, Lucy Liu, Raven-SymonĂ©, Megan Hilty Genre Animation, Fantastique, Aventure, 2012 DurĂ©e 92 min Sortie 2012 Pays Inde, États-Unis HDLight Regarder Film Clochette et le secret des fĂ©es sur Netflix Gratuitement et Complet en Streaming HD Lecteur principal MODE CINÉMA Lien 1 uqload Add 01-12-2007, 1230 HDLight 4GBM.
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